Soutien
de la candidature de Me AREF MOHAMED AREF
Pour l'attribution de
MEDAILLE DE LIBERTE ROGER BALDWIN 2000
ARDHD (27/06/00)
1 - Présentation de Maître
AREF
Né à
Djibouti, marié, père de 4 enfants, Maître Aref Mohamed
AREF a effectué ses études en France, à l'école
Militaire des Enfants de Troupe, puis à la faculté de Droit
de Strasbourg.
Avocat international,
inscrit au barreau de Djibouti, il s'est illustré par ses prises
de position en faveur des prisonniers politiques dont il a pris la défense.
Sa détermination l'a conduit en prison en 1991 où il a passé,
à titre préventif, deux années dans des conditions
d'incarcération effroyables. Lors du procès qui s'est déroulé
en 1993, il a été reconnu non-coupable et il a été
libéré.
En 1997, pour
l'empêcher de défendre les membres du Syndicat des Enseignants
et les Opposants politiques, le gouvernement de Djibouti l'a fait suspendre
comme Avocat, afin qu'il ne puisse plus plaider (cf Annexe 1 - La note d'information
de la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme)
Depuis, il
a accompli des missions internationales pour des organisations officielles.
Récemment :
· il
a participé en qualité d'observateur aux sessions du Tribunal
Pénal International en charge de juger les crimes contre l'humanité
au Rwanda.
· il
a été délégué par Amnesty International
pour participer à la Conférence de Rome en juillet 1998, réunie
pour créer la Cour Pénale Internationale (Cf annexe 4)
·
..
En décembre
1998, alors qu'il se rendait en France pour participer, en qualité
d'invité, aux cérémonies de commémoration du
50ème anniversaire de la Déclaration des Droits de l'Homme,
les autorités lui ont retiré illégalement son passeport
au moment où il passait la douane. De nombreuses protestations se
sont élevées pour en exiger la restitution : FIDH - Paris,
Centre pour l'Indépendance des Magistrats et des Avocats à
Genève, Conseil des Barreaux - France, etc..
En février
1999, il a été condamné à six mois de prison
de ferme dans une affaire montée de toutes pièces par le Gouvernement
de Djibouti (cf annexe 2 - Le rapport d'Avocats Sans Frontières).
Placé sous mandat de dépôt à l'audience (en dépit
de son appel) il a d'abord été incarcéré pendant
40 jours dans une cellule de 1,50 M2 (les toilettes de la prison) sans toit
sous le soleil et la chaleur. De nombreuses protestations internationales
se sont de nouveau élevées pour dénoncer ces actes
de torture et la barbarie du régime à son égard (Cf
Annexe 3 et 5)
Libéré
en mai 1999, il s'est vu condamner à cinq ans d'interdiction d'exercer
sa profession et de plus le Gouvernement a refusé de lui restituer
son passeport, le condamnant à une nouvelle torture : interdiction
de travailler et interdiction de se déplacer, sans compter les énormes
difficultés financières auxquelles il a du faire face.
Maître
AREF a été élu en 2000 et à l'unanimité,
Vice-Président (Afrique de l'Est) de l'UIDH - Union Interafricaine
des Droits de l'Homme.
C'est la raison
pour laquelle notre association soutient la candidature de Me AREF pour
l'attribution de cette récompense.
A l'appui de notre recommandation,
nous joignons les copies :
Annexe
1 - Note d'information de la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme
Annexe 2 - Rapport de Me Anne Monseur, administrateur
d'Avocats Sans Frontières
Annexe 3 - Lettre de Me Roger-Vincent CATALAYUD, membre
du Conseil National des Barreaux
Annexe 4 - Note d'Amnesty International sur le travail
effectué par Me AREF lors de la conférence de Rome en 1998
Annexe 5 - Appel d'urgence d'Amnesty International "
Me AREF, prisonnier pour ses opinions .. "
Annexe 6 - Motion du Conseil National des Barreaux en
faveur de Me AREF,
Annexe 7 - Appel de l'Union des Avocats Européens
- Mars 99
Annexe 8 - Extrait du Journal des Droits de l'Homme -
Sept 99
Annexe 9 - Prix Ludovic TRARIEUX : Me AREF parmi les candidats
sélectionnés pour l'attribution du Prix de l'année
2000.
Annexe 10 - Maître AREF : PROJET DE JOURNÉES
D'ÉTUDE ET DE RÉFLEXION SUR L'INTÉGRATION AFRICAINE.
Annexe 11 - La CIJ demande la libération immédiate
de Me Aref à Djibouti Genève, le 29 mars 1999
Annexe 12 - Appel Urgent de l'UIDH (Avril 99)
Annexe 13 - Extrait d'une lettre écrite par Me
AREF en prison (Mars 99)
Toutes les
informations complémentaires peuvent être consultées
sur :
https://old.ardhd.org
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Sommaire
Annexe 1
LIGUE
DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean Paul
Diffusion d'Information n° 1/LDDH/200 du 19 juin 2000
Sur le Rapport annuel 1999 des violations
des droits syndicaux en République de Djibouti
La LDDH vient
d'avoir la communication du rapport annuel 1999 de la Confédération
internationale des syndicats libres. Ce rapport des violations des droits
syndicaux de part le monde est très intéressant.
Afin de permettre à tous les djiboutiens de connaître les violations
les plus fragrantes des droits syndicaux commises par le Pouvoir en place,
qui continue encore les même sévices avec les même méthodes
que celui du Pouvoir dont il a pris succession.
Afin de permettre
d'encourager tous les travailleurs djiboutien de mieux se mobiliser et mieux
défendre leur intérêts fondamentaux, il est reproduit,
dans cette " Diffusion d'Information ", la totalité de
la partie du rapport sur les violations des Droits syndicaux concernant
notre pays.
CONVENTIONS
DE L'OIT RATIFIEES
Réf. : 29-105-87-98-100
Le gouvernement
a poursuivi sa répression draconienne des syndicats de Djibouti.
Il est revenu sur la promesse donnée à une mission de l'OIT
qu'il parlerait avec l'UDT et l'UGTD et enverrait une délégation
à la Conférence annuelle de l'OIT pour la première
fois depuis de nombreuses années.
Dirigeants
syndicats licenciés non réintégrés
Neuf dirigeants
syndicaux licenciés de leur poste de travail durant la grève
de septembre 1995 n'ont toujours pas été réintégré
fin 1998. La grève, organisée par l'Association intersyndicale
composée des centrales syndicales nationales de l'UDT et l'UGTD,
visant à protester contre les mesures d'austérité imposées
dans le cadre d'un programme d'ajustement structurel du FMI et de la Banque
mondiale, et leurs effets probables sur les travailleurs/euses.
Le gouvernement
avait refusé de discuter de ces mesures avec les syndicats.
Parmi les responsables
licenciés figuraient, Ahmed Djama Egueh, président du l'UDT,
Aden Mohamed Abdou, secrétaire général de l'UDT, Kamil
Diraneh Hared, secrétaire général de l'UGDT, Mohamed
Doubad Wais, secrétaire général adjoint de l'UGTD et
secrétaire général du syndicat des postes et télécommunications,
l'OPT, Habib Ahmed, secrétaire général du syndicat
des travailleurs du secteur de l'électricité, et Abdillahi
Aden Ali, administrateur membre du C.E /UGTD.
Une histoire répressive
Le licenciement
des dirigeants syndicaux a marqué le début d'une action antisyndicale
constante de la part des autorités.
- Suite à
une grève des enseignants en janvier 1996 pour protester contre les
arriérés de salaire, les autorités ont procédé
à l'arrestation de très nombreux enseignants, qui ont été
licenciés.
- Le gouvernement a encouragé la création d'une nouvelle fédération
syndical en 1995, la Confédération djiboutienne du travail,
CODJITRA , ainsi que d'une organisation de jeunes syndicalistes, CONJEUTRA,
dans le but de saper les syndicats authentiques.
- Les forces de sécurité ont fermé le siège
de l'UGTD en mai 1996.
- Les cotisations du syndicat des postes et télécommunications,
OPT, et du syndicat des travailleurs du secteur de l'électricité,
SEED, ont été gelées.
- Deux dirigeants du syndicat des enseignants du primaire SEP ont été
licenciés en 1996. L'un d'entre eux était son secrétaire
général.
- Au début 1997, cinq dirigeants du syndicat des enseignants du secondaire,
SYNESED, ont été licenciés et rayés du registre
d'enseignant suite à des grève au cours du deuxième
semestre de 1996 au sujet d'arriérés de salaires. Ces grèves
avaient été violemment réprimées.
- Des nombreux enseignants appartenant au SYNESED ou au SEP avaient été
arrêtes ou suspendus. Il a été interdit aux enseignants
suspendus de se rendre dans les établissements scolaires et d'organiser
des réunions.
- Des manifestations de solidarité avec les cinq dirigeants du SYNESED
licenciés on été réprimées par la force
et des centaines d'enseignants ont été envoyés au camp
de détention de Nagad
- L'avocat
(Me AREF) qui représentait les syndicats a été suspendu
par les autorités en 1997, et aucun autre avocat n'accepte des affaires
syndicales
Promesses à l'O.I.T.
Le 15 janvier
1998, au cours d'une mission de contacts directs de l'O.I.T. , le ministre
du Travail a convenu de rendre les locaux de l'UGTD aux syndicats. Le gouvernement
a accepté d'ouvrir le dialogue avec l'UTD et l'UGTD et de participer
à la Conférence annuelle de l'O.I.T. à Genève
en juin.
La LDDH continue
à suivre de près et avec beaucoup d'attention
les violations ainsi que les évolutions des droits syndicaux
en République de Djibouti.
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Sommaire
Annexe 2
Mars 1999 - Rapport de Me Anne MONSEU,
administrateur d'Avocats Sans Frontières
à la suite de sa mission à Djibouti en février 1999
pour tenter de défendre Me AREF lors de son procès injuste.
Maître
Anne Monseu,
membre des barreaux de Bruxelles et de Paris,
administrateur d'Avocats Sans Frontières
est le seul avocat étranger a avoir obtenu un visa pour Djibouti.
Me Monseu a
assisté au procès de Maître Aref le 15 février,
mais elle n'a pas été autorisée à plaider,
en contradiction avec les termes
de la Convention franco-djiboutienne d'assistance judiciaire
1 . Situation
politique
2. Qui est Me AREF ?
3 . Pourquoi un procès ?
4. Une parodie de procès le 15.02.99
1 . Situation
politique
Des élections
présidentielles auront lieu le 9 avril prochain.
Le parti du
Président de la république Hassan GOULED (R.P.P., Rassemblement
Populaire pour le Progrès) a eu droit à plus de 6 heures d'antenne
pour présenter son programme le 11 février dernier.
Le neveu du
Président, I.O.G (Ismaël Omar Guelleh), chef du service de sécurité,
dirige le pays depuis plusieurs années et sera le candidat officiel
du parti au pouvoir (le Président ne se représentant pas).
Quant à
l'opposition, celle-ci est muselée: elle n'a aucun droit d'antenne
et la manifestation du vendredi 12 février, pour faire connaître
son programme a été sévèrement réprimée
par les forces de l'ordre, alors qu'elle avait été autorisée
par le Ministre de l'Intérieur (mise en garde à vue des personnalités
de l'opposition dont Me Aref, etc..
La rumeur publique
a décidé que Me Aref serait le candidat de l'opposition pour
les présidentielles, raison pour laquelle un mandat de dépôt
a été décerné à l'audience du 15 février.
De nombreuses
personnalités politiques sont déchues de leurs droits civiques
et politiques ou incarcérées, pour avoir oser dénoncer
l'État autoritaire au pouvoir.
2 - Qui est Me AREF
Me Aref est avocat au Barreau de Djibouti, militant bien connu des Droits
de l'Homme en Afrique depuis plus de 20 ans. Il s'est illustré par
ses prises de position en faveur des prisonniers politiques dont il a assuré
la défense.
Il a passé
18 mois en prison en 1991-92, pour ses prises de position courageuses, avant
d'être finalement acquitté par le Tribunal de Sûreté
de la république, sous la pression de la communauté internationale.
En décembre
1998, Me Aref s'est vu confisquer illégalement son passeport à
l'aéroport de Djibouti, alors qu'il devait se rendre à Paris
pour les cérémonies du 50° anniversaire de la Déclaration
des Droits de l'homme : il devait intervenir pour dénoncer la violation
des droits de l'Homme à Djibouti.
Me Aref a effectué différentes missions pour Amnesty International;
Depuis 1997,
il a fait l'objet d'une suspension temporaire d'exercer, à la demande
du Procureur Général, dans le cadre du procès en cours.
3 - Pourquoi un procès ?
Officiellement,
Me Aref est poursuivi pour tentative d'escroquerie au détriment de
ses clients, dans une affaire commerciale remontant à 1994. Les faits,
sont totalement contestés par la défense.
Il s'agit de
la vente aux enchères de la cargaison d'un cargo, dont la mise à
prix ne pouvait être inférieure à 1 300 000 $ US. La
veille de la vente aux enchères, le 14.8.1994, un accord intervient
entre les parties, et il est décidé, de commun accord de reporter
la vente.
Le 15.8.1994,
Me Aref sollicite le report de la vente en raison de l'accord intervenu.
Le juge de l'adjudication, outrepassant ses pouvoirs:
1 - refuse de reporter la vente;
2 - procède à la vente à un prix inférieur au
prix de réserve fixé à 1300 000 $ US.
Me Aref, seul
avocat présent à l'audience, tente de limiter les dégâts
en enchérissant au prix de
1 000 000 $ US pour une société présente (Ce montant
correspondait au montant de la créance de ses clients);
Si Me Aref
n'avait pas enchéri au prix de 1 000 000 $ US, le juge qui n'était
plus à une irrégularité près, aurait procédé
à la vente des marchandises' pour un prix bien inférieur.
La Cour d'appel
de Djibouti, dans un arrêt du 4.9.1994 a annulé la vente, pour
excès de pouvoir du Juge de I'adjudication :
"Le juge
n'avait pas la possibilité de procéder à la vente malgré
la demande de report formulée par les parties;
Le juge de l'adjudication ne pouvait, de sa propre autorité, fixer
la mise à prix à un taux inférieur que celui prévu
par l'ordonnance; Le juge ne pouvait que renvoyer la cause;
Le juge de l'adjudication
a outrepassé ses pouvoirs, et dénaturé
la vente volontaire pour laquelle il était saisi... en une vente
publique forcée par la justice, et qu'il aurait pu mener librement."
Si des irrégularités
ont été commises, elles sont dues uniquement au juge et non
à Me Aref. Le pouvoir judiciaire s'est servi de cette affaire pour
faire tomber Me Aref dans un véritable piège. En tant qu'avocat
de la défense, j'ai pu constater que ce procès n'était
qu'une parodie de justice.
4. Une parodie
de procès
le 15.02.99
Il est particulièrement révélateur de préciser
que:
1. Aucune plainte
pénale n'a jamais été déposée par les
clients étrangers de Me Aref ( seule une plainte disciplinaire a
été adressé par les clients de Me Aref, via un cabinet
londonien, 7 mois après les faits); la plainte avait été
classée par le Bâtonnier en exercice;
2. Il n'y a jamais eu la moindre constitution de partie civile dans ce dossier,
et pour cause, celle-ci n'a subi aucun préjudice, la vente ayant
été annulée par la Cour d'appel le 4.9.1994.
Les droits
de la défense ont été allègrement bafoués
:
Me Aref a fait appel à plusieurs avocats français et belges
ainsi qu'à l'Association. Avocats Sans Frontières, pour l'assister
aux côtés de Me OMAR, du barreau de Djibouti.
Aucun des avocats français n'a pu obtenir de visa. Me JASPIS, Avocats
Sans Frontières Belgique, a pu obtenir un visa, mais n'a pas obtenu
1'autorisation de plaider du Ministre de la Justice de Djibouti.
Les autorités
djiboutiennes ne délivrent plus de visa aux avocats français,
qui se font l'écho d'une justice dont l'indépendance est très
contestable.
Me Anne MONSEU,
Avocats Sans Frontières Belgique, a obtenu un. visa à Bruxelles
avec son passeport français. Conformément à l'article
21 de la convention d'entraide judiciaire en matière pénale
du 27.9.1986, publiée au J.O. le 21.8.1992, entre la République
de Djibouti et la France, Me Monseu, en tant qu'avocat français (Barreau
de Paris) n'avait pas à demander l'autorisation 'de plaider au Ministre.
de la Justice..
Cette convention
internationale prévoit que les avocats membres d'un barreau français,
peuvent, à l'occasion de toute procédure relative à
une infraction, assister les parties devant les juridictions de Djibouti,
dans les mêmes conditions que les avocats du barreau de Djibouti.
L'article.17
de la loi interne de Djibouti du 15.2.1987, qui prévoit que les avocats
étrangers doivent solliciter l'autorisation du Ministre de la Justice
pour plaider, ne s'applique pas aux avocats français, puisque les
conventions internationales ont une autorité supérieure aux
lois internes.
Or, Me Monseu
a été empêchée de plaider à l'audience,
puisqu'elle n'avait pas demandé l'autorisation du Ministre de la
Justice, Seul Me Omar a pu plaider.
1. Ce procès
ne pouvait se dérouler tant que la Cour Suprême. saisie d'un
recours en annulation de la procédure. ne s'était pas prononcée
:
Ce procès a été renvoyé à plusieurs reprises
dans l'attente de l'arrêt de la Cour Suprême, saisie par Me
Aref, d'un recours en annulation de la procédure.
Par courrier
du 29.10.1997, le Procureur de la République avait écrit:
"
le tribunal correctionnel ne pourra statuer tant que la Cour
Suprême n'aura pas rendu son arrêt dans le cadre du pourvoi
formé par Me Aref, contre l'arrêt de la chambre d'accusation
du 13.2.1997".
Le 24.1.1998,
le Procureur Général écrivait: "La Cour Suprême
n 'ayant pas statué sur le recours de Me Aref, il ne sera pas possible
que l'affaire soit plaidée le 9.2.1998 devant le Tribunal correctionnel
et sera certainement renvoyée à une date ultérieure.
Le tribunal
avait donc renvoyé l'affaire sine die dans l'attente de l'arrêt
de la Cour Suprême.
Or, à
l'audience de ce 15 février, le Procureur de la République,
qui a admis qu'il n'y avait aucun élément nouveau dans le
dossier, a cependant décidé qu'il était impératif
que ce dossier soit plaidé de toute urgence le jour même, cette
affaire ayant trop traîné.
Le Tribunal
a donc passé outre la demande de Me Aref et de ses conseils de renvoyer
l'affaire, n'hésitant pas à rendre une décision en
quelques minutes, décision, qui pourra être contraire à
l'arrêt de la Cour Suprême....
2. Plus de
12 moyens de nullités ont été soulevés par la
défense de Me Aref :
Des conclusions de 50 pages ont été déposées
depuis l'audience du 9 octobre 1997: Ces conclusions développent
de nombreuses violations flagrantes des règles de procédure.
Il n'a été
tenu compte d'aucun des moyens de nullité soulevés (incompétence
du Procureur Général, nullité du réquisitoire
introductif, nullité de l'ordonnance de renvoi, nullité pour
violation des droits de la défense, etc....)
3. Le Tribunal
n'a même pas lu les conclusions. Sur le fond, le délit de tentative
d'escroquerie n'était absolument pas constitué.
Le Procureur
(très arrogant) a décidé que le délit était
constitué, qu'il s'agissait d'une escroquerie "crapuleuse",
qui devait être sévèrement réprimée: selon
les dires du Procureur, Me Aref aurait perçu des honoraires de la
partie pour laquelle il avait enchéri, et ceci au détriment
de ses clients.
Or, les éléments
constitutifs de l'escroquerie n'existent pas en l'espèce.
Si tentative
d'escroquerie il y a eu, celle-ci ne peut être reprochée qu'au
juge de l'adjudication et non à Me Aref, qui n'a fait que son devoir.
4. Les réquisitions
du Procureur étaient infondées en droit et en fait :
Le Procureur DJAMA SOULEIMAN n'a pas hésité à ne dire
que des inepties à l'audience...
il a également
violé les règles de droit et de procédure les plus
élémentaires, en faisant fi du Code Pénal et du Code
de Procédure Pénal djiboutien.
Le Procureur
a affiché un mépris total envers la défense : "ces
avocats étrangers qui se mêlent de ce qui ne les regardent
pas" et envers toutes les organisations internationales humanitaires.
5. le jugement
a été rendu sur le champ, après un délibéré
de 5 minutes :
Après plus de 3 heures 30 de procès, suspension d'audience
pour mise en délibéré, et verdict 5 minutes plus tard,
la décision tombe: 2 ans d'emprisonnement, dont 6 mois ferme, avec
mandat de dépôt à l'audience, alors qu'aucune infraction
pénale ne peut être reprochée à Me Aref, sur
base du dossier et des pièces.
Pendant le
délibéré qui n'a duré que 5 minutes, le Président
du Tribunal fumait dans le couloir, preuve supplémentaire que la
décision était prise avant même que l'audience ne commence
(décision dictée par les plus hautes autorités).
Toute la population
de Djibouti savait en effet que si l'affaire était plaidée
le 15 février, un mandat de dépôt serait décerné
à l'audience.
6. détention
inhumaine de Me Aref en plein soleil:
A l'issue de l'audience, Me Aref est emmené à la prison de
Gabode où il est détenu dans des conditions exécrables
et inhumaines : il est enfermé dans une cellule d'à peine
1m2, WC à la turque, à ciel ouvert (plus de 30° la journée),
infestée de cafards et de moustiques, dans laquelle il ne peut même
pas se coucher.
Il ne peut
jamais sortir de sa cellule. Ces cellules sont réservées aux
individus les plus dangereux et aux déments.
Il est illusoire
de survivre longtemps dans de telles conditions de détention.
Le Procureur
DJAMA SOULEIMAN a déclaré à la télévision
de Djibouti que les conditions de détention de Me Aref seraient très
sévères en raison de la gravité des faits !
Jusqu'à
ce jour, Me Aref est interdit de toute visite
à l'exception de celles de Me Omar,
alors que traditionnellement, le vendredi,
la famille est autorisée à rendre visite aux détenus
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Sommaire
Annexe
3
AFADD
Association
Française des Amis
des Démocrates de Djibouti
LETTRE OUVERTE
AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
Le 7 avril 1999
Maître Roger-Vincent CALATAYUD
Ancien Bâtonnier
Membre du Conseil National des Barreaux
Président de l'AFADD
Monsieur le Président de la République,
Le 9 avril
1999, un Djiboutien sera élu pour vous succéder aux fonctions
suprêmes de Chef de État
Il aura la
charge d'assurer la gestion de ce pays et de ce peuple, dans l'état
où il les trouvera après votre départ et 22 années
de votre administration.
Vous avez pris
la sage décision de vous retirer des affaires en laissant le peuple
s'exprimer sur son destin.
On aurait pu
croire que les valeurs de la démocratie étaient en train de
pénétrer l'esprit de ce régime pour marquer de cette
façon une page d'histoire de ce pays, pour tenter d'effacer les longues
années d'obscurité, de tyrannie, de torture et de crimes contre
l'humanité, tous actes pour lesquels un Tribunal est saisi.
On aurait pu
croire que vous auriez voulu laisser comme dernier sentiment dans le cur
de votre peuple une lumière d'espoir, un pincement imperceptible,
presque comme un regret.
On aurait voulu
croire que votre volonté était de laisser le peuple, au moins
une fois sous votre férule, la seule et dernière fois, décider
librement de son avenir à l'occasion du scrutin présidentiel.
Or, ce rêve était fugace et la réalité était
conforme à la barbarie de votre fin de règne.
Non seulement, vous avez présenté votre neveu, directeur de
cabinet, trafiquant en tout genre et chef de la sécurité,
comme votre successeur naturel - ce qui fait tressaillir d'horreur tout
électeur conscient de ses responsabilités, mais en plus vous
usez des derniers pouvoirs que vous détenez pour tenter par tous
les moyens de circonvenir ce scrutin.
Vous n'hésitez
pas à arrêter les démocrates, à les faire condamner,
à leur faire subir des actes de torture et des traitements inhumains.
Vous n'avez aucun scrupule à laisser mourir dans vos prisons les
prisonniers politiques que vous avez enlevés depuis leur refuge étranger,
en les privant de soins médicaux appropriés.
Vous n'avez
pas tenté de préserver une des grandes figures de votre pays,
un fils de cette terre, MOHAMED AREF, défenseur des droits de l'homme,
avocat estimé de tous, ici et ailleurs, cet homme dont l'esprit illumine
votre drapeau à l'intérieur et à l'extérieur
de Djibouti. Et au lieu de travailler à la restauration de la démocratie
en collaborant avec cet homme juste, vous l'avez illégalement fait
condamner et conduire à Gabode.
Mais vous n'en
êtes pas resté là: vous avez ordonné que sa famille
soit soumise à une surveillance humiliante, aux manuvres de
vos sicaires, pour terroriser cette femme et ses jeunes enfants.
Sachez, Monsieur
le Président de la République, que le peuple de Djibouti et
le monde entier regardent ce qui se passe ici et que si l'histoire vous
a déjà jugé, les hommes se préparent à
le faire.
Sachez aussi,
que toutes les femmes, toutes les mères de famille, s'identifient
à Madiha AREF et à ses enfants et la soutiennent par la force
de leur esprit.
Sachez enfin
que le peuple souverain, vendredi prochain, s'exprimera - aussi librement
que possible - compte tenu des pressions, fraudes, manipulations et autres
exactions d'ores et déjà commises sur place par vos services.
Vous avez voulu poursuivre votre vie politique en mettant en avant Ismaël
Omar GUELLEH, un criminel qui aurait chausser vos bottes sur le chemin de
l'iniquité.
Vous n'avez
pas choisi la voie de l'honneur pour quitter vos fonctions: c'est ce qui
sera retenu, de façon indélébile, par l'histoire.
Après
ce suffrage qui ouvrira une nouvelle ère pour votre peuple, chacun
retrouvera sa place et l'avenir démontrera que la démocratie,
la justice, la vérité et la liberté finissent toujours
par vaincre.
Je vous prie
d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression
de ma parfaite considération.
LE
PRESIDENT,
Roger-Vincent CALATAYUD
________________________________________________
Sommaire
Annexe 4
AMNESTY
INTERNATIONAL
Date 24 July
1998
Subject
International Criminal Court - diplomatic Conference Action
Desired fo
your information Dear Pierre, I am writing to you to let you know how much
I and the rest of the Amnesty International delegation valued the contribution
of Aref Mohamed Aref, before and during the diplomatic conference in Rome.
I have known
Aref for many years, starting with my work with him at he African Commission
on Human and Peoples' rights.
He impressed
me with his quick grasp of complex legal issues and his excellent lobbying
skills, so it was natural that we would ask him to go with me to the Dakar
conferences on the International Criminal Court.
His energy
and determination were essential in ensuring that both the declaration at
the non-governmental organization meeting and the one organized by the Government
of Senegal and No Peace without Justice were strong.
Of course,
we then asked him to join us as a delegate to the final session of the Preparatory
Committee on the Establishment of an International Criminal Court.
He played a crucial role in developing a generally unified African government
position in practice at the Preparatory Committee, bridging the unhappy
gaps which existed between countries speaking different languages.
His ability
to shift effortlessly between Arabic, French and English in the same conversation
and his great personal charm helped build up trust of government officials
and representatives of non-governmental organizations from all parts of
Africa.
He also paid
a crucial visit to Burkina Faso during the session to lobby the incoming
Chair of the OAU on the International Criminal Court. Largely as a result
of his work, Africa became an important and positive power bloc at the diplomatic
conference.
It was then
inevitable that we would invite him to become a member of the Amnesty International
delegation in Rome for the entire five weeks of the diplomatic conference.
If there is
one hero I would single out among non-governmental organization representatives,
it would be Aref.
His inexhaustible
energy and unwavering determination were responsible for African governments
staying generally united in support of a strong court and resisting incredibly
strong pressure from the United States, including threats to withdraw economic
assistance.
Without the
strong support of African governments, we simply would not have had an International
Criminal Court. He was particularly effective with new delegates who had
not been involved in the work of the Preparatory Committee and with francophone
African government delegated, where he had to labour under the enormous
handicap of not having any French translations of Making the right choices.
He often had
to spend valuable time translating key parts of our materials into French
to assist these delegates, but it paid off in the end as these delegates
came to him again and again for assistance in developing their government's
position.
He also undertook
the equally difficult task of ensuring a unified position among non-governmental
organizations from the South and helped ensure that the declaration of non-governmental
organizations from Asia, Africa and Latin America included everyone of Amnesty
International's16 fundamental principles.
He demonstrated
an excellent ability to work with people from all parts of the world and
on a wide variety of issues. I hope that Aref's invaluable work receives
the recognition it deserves from the movement.
I look forward
to working with him in the future on ratification of the Statute and other
issues.
His talent
need to be exploited, not only by Amnesty International, but by other non-governmental
organizations working for the cause of human rights everywhere.
Yours sincerely,
Christopher Keith Hall
________________________________________________
Sommaire
Annexe 5
AMNESTY
INTERNATIONAL
DJIBOUTI Aref
Mohamed Aref,
aged 46, lawyer and human rights defender
Amnesty International believes that former prisoner of conscience Aref Mohamed
Aref, a prominent defender of human rights in Djibouti and Africa, is at
risk of being imminently arrested for his peaceful criticisms of the government.
If this happens he is likely to face a lengthy period in detention awaiting
trial or be sentenced to a long prison term.
This follows
new moves by the authorities to silence opposition critics and comes after
a television interview he gave in October 1999 to a French journalist in
which he expressed his non-violent views and criticized human rights violations
in Djibouti - the journalist and cameraman were subsequently deported and
their film confiscated.
On 22 November
1999, during questioning by the police (gendarmerie) about the interview,
he was told that proceedings had been opened against him on the charge of
defamation (diffamation). This means he could be summoned again for questioning
at any time, possibly remanded in custody, and be unfairly tried under a
defamation law inconsistent with international standards on freedom of opinion
and expression.
BACKGROUND
INFORMATION
Aref Mohamed
Aref, a prisoner of conscience from 1991 to 1992, has been the leading (and
virtually only) human rights lawyer in Djibouti for some years. He has been
an Amnesty International delegate at preliminary meetings on the establishment
of an International Criminal Court and other missions and is a member of
the African Human Rights Defenders network, established in Johannesburg
in December 1998.
In February
1999 he was jailed for six months after an unfair trial for alleged fraud
(escroquerie) connected to a civil case in which he had been involved in
1994 (see Extra 15/99, 8 February 1999 and follow ups). Amnesty International
believes the charges, which he denied, were politically motivated. He was
released by the newly inaugurated president Ismael Omar Guelleh in May under
an amnesty.
In December
1998, security forces prevented him boarding a plane to Paris where he was
due to attend a Human Rights Defenders Summit. His passport, confiscated
at the time, has still not been returned to him and the ban imposed on him
practising law is still in force (see News Release: 24 June 1999, AFR 23/05/99).
In September
1999, Amnesty International issued an Urgent Action after a government crackdown
on the last two remaining opposition newspapers in Djibouti, when three
journalists from the papers were arrested. All have now been sentenced to
prison terms and their newspapers banned because they published articles
critical of the government (see UA 254/99, AFR 23/07/99, 28 September 1999
and updates).
RECOMMENDED
ACTION:
Please send
telegrams/faxes/express/airmail letters in French or your own language:
- expressing concern that human rights defender Aref Mohamed Aref is at
risk of imminent arrest and imprisonment following recent questioning by
police after he gave a television interview in which he expressed his non-violent
opinions and criticized human rights violations in Djibouti;
- calling for the withdrawal of judicial proceedings against him on the
charge of defamation - a law which is not consistent with international
standards of freedom of expression;
- asking that
his passport is returned to him and that he is allowed to practice his profession
as a lawyer;
- appealing for protection of the right to freedom of non-violent opinion
and expression.
(
)
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Sommaire
Annexe 6
MOTION
ADOPTEE PAR
LE CONSEIL NATIONAL DES BARREAUX,
représentant l'ensemble
des Barreaux de France,
Ayant pris
connaissance des conditions dans lesquelles Monsieur AREF MOHAMED AREF a
été condamné et se trouve actuellement incarcéré;
- dénonce
le fait que le gouvernement de Djibouti ait refusé le droit à
des avocats français librement choisis d'exercer leur profession
dans le respect des droits de la défense.
- rappelle que cette attitude viole l'article 21 de la convention franco-djiboutienne
de coopération judiciaire et l'article 7 de la Charte Africaine des
Droits de l'Homme et des Peuples.
- s'inquiète des conditions de détention de Monsieur AREF
dont les jours seraient en danger.
- mandate son président pour assurer la plus large diffusion de la
présente motion.
Paris,
le 10 avril 1999
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Sommaire
Annexe
7
L'UNION
DES AVOCATS EUROPEENS
Me
MOHAMED AREF, avocat et militant des Droits de l'Homme condamné à
2 ans de prison dont 6 mois ferme.
Me Mohamed AREF, candidat au Prix Ludovic-Trarieux 1998 a été
condamné le 15 février 1999 par le Tribunal Correctionnel
de Djibouti à 2 ans de prison dont 6 mois ferme.
Le tribunal a décerné, sur le siège, mandat de dépôt
à l'audience. Me AREF a été transféré
immédiatement à la prison de Gabode où il a été
incarcéré.
Sans défense
libre et indépendante, puisque ses avocats ont vu leur visa refusé
et que tous les observateurs internationaux ont été interdits,
Me AREF a été condamné dans le cadre de ce procès
inique, en violation de toutes les règles de procédure nationales
et internationales.
" AREF
MOHAMED AREF EST A LA MORT ! " précisait dans un communiqué
du ler mars 1999, l'Association Française des Amis des Démocrates
de Djibouti (A. F. A. D. D.). Elle ajoutait que "depuis le 15 février
1999, Me AREF MOHAMED AREF, est détenu illégalement dans une
prison de Djibouti.
Ses conditions
de détention sont violentes, inhumaines et dégradantes. Incarcéré
dans le quartier réservé aux déments et aux personnes
dangereuses, il a été placé dans des toilettes turques,
cellule n'12, sans toit, ni aucune autre protection contre le soleil, sans
autorisation de sortie dans la cour, sans possibilité de bouger,
ni de s'allonger.
Compte tenu
de la chaleur et de l'impossibilité de se mouvoir, ces conditions
sont des actes de torture inacceptables dans un pays soutenu par la France.
L'AFADD ainsi
que de nombreuses organisations de défense des Droits de l'Homme
et notamment l'Association pour le Respect des Droits de l'Homme à
Djibouti (ARDHD) et le Comité en Europe pour la défense des
prisonniers politiques djiboutiens (CODEPP) ont organisé une manifestation
de protestation contre de tels agissements le VENDREDI 12 MARS 1999, rue
Emile-Menier, à PARIS, à proximité de l'ambassade de
DJIBOUTI.
UAE DROITS
DE L'HOMME et l'IDHBB se sont symboliquement associés à cette
manifestation.
Mars
1999
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Sommaire
Annexe 8
Le
JOURNAL DES DROITS DE L'HOMME
UAE-DROITS-DE-L'HOMME-
HUMAN RIGHTS
SEPTEMBRE
- 09/99
"... today's
human rights violations are the causes of tomorrow's conflicts."
Mary Robinson
Libéré
après un procès inique le 11 Mai 1999, Maître AREF avocat
international, membre d'Amnesty International et ardent défenseur
des droits de l'homme dans le monde radié du Barreau de Djibouti
EST EMPECHE D'EXERCER SA PROFESSION D'AVOCAT.
RAPPEL : On
se souvient que Maître AREF avait été arrêté
en février 99 et condamné à un an de prison dont six
mois fermes, au cours d'un procès 'alibi' statuant sur sa responsabilité
dans une affaire montée de toutes pièces par le régime
(En contradiction avec les termes de la convention franco-djiboutienne d'assistance
judiciaire, les avocats français n'avaient pas été
autorisés à se rendre à Djibouti, etc..)
Depuis, Maître
Aref a purgé injustement trois mois de prison dans des conditions
dramatiques : enfermé dans les latrines de la prison en plein soleil,
disposant à peine d'un m2, etc.. La fantastique mobilisation de nombreuses
associations françaises et internationales et la condamnation du
régime djiboutien par le Parlement européen avaient abouti
le 11 mai 1999 à la libération de Maître AREF, dans
le cadre d'une remise de peine
Le 6 mai 1999,
une résolution du Parlement européen avait condamné
les " violations des droits de l'homme " à Djibouti et
avaient dénoncé les " traitements actuellement réservés
aux détenus des prisons de Djibouti, notamment celle de Gabode "
et demandé " que les soins nécessaires soient donnés
de toute urgence aux malades et blessés emprisonnés "
La résolution demandait " avec insistance au gouvernement djiboutien
de libérer tous les prisonniers politiques et de garantir aux autres
détenus la tenue dans les plus brefs délais d'un procès
juste et équitable ".
Les députés
européens avaient en outre demandé " au président
récemment élu, Ismaël Omar Guelleh, de prendre toutes
les mesures nécessaires pour garantir les droits de l'Homme et l'état
de droit dans son pays, conformément à ses promesses électorales
" .et appelé les autorités djiboutiennes " à
relancer le dialogue politique nécessaire au rétablissement
d'un climat de confiance dans le pays ".
L'ARDHD a alerté
toutes les grandes organisations internationales au nombre desquelles UAE
DROITS DE L'HOMME-HUMAN RIGHTS qui lutte depuis le début aux cotés
de Mohamed AREF, rappelant qu'en "dépit des promesses tant du
côté français que du côté djiboutien :
·
il n'a toujours
pas récupéré son passeport,
il est empêché
d'exercer sa profession d'avocat.
UAE DROITS
DE L'HOMME-HUMAN RIGHTS dénonce la violation par le gouvernement
de Djibouti des instruments internationaux qu'il a ratifié et qu'il
s'est engagé à respecter :
1° / le droit à un procès équitable est reconnu
dans la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples ratifiée
par Djibouti et par la Déclaration Universelle de Droits de l'Homme.
Ces deux instruments garantissent le droit de tout individu à ce
que sa cause soit entendue de manière impartiale devant les tribunaux.
2°/ Le Pacte international sur les Droits Civils et Politiques (PIDCP)
a fixé les standards minimums qui doivent être respectés
par les Etats signataires pour mettre en oeuvre ce droit. Il se sont engagés
pour respecter le principe du procès équitable à ce
que les débats soient ouverts au public (excepté dans des
circonstances exceptionnelles), à ce que l'accusé d'un procès
pénal ait la liberté de communiquer avec le défenseur
de son choix, qu'il ait le temps de préparer effectivement sa défense
etc..
3° / Les Principes fondamentaux sur le Rôle des Avocats de l'ONU
exigent que les gouvernements exigent que les avocats disposent de suffisamment
de temps et d'informations pour leur permettre d'apporter une assistance
légale effective à leurs clients. Aucune de ces conditions
n'a été respectée lors du procès de Mohamed
Aref. En outre, le gouvernement de Djibouti est lié par la loi internationale
lui imposant de faire en sorte que les avocats soient capables d'assurer
leurs fonctions professionnelles sans être victimes d'intimidation
ou de harcèlement, et sans subir ou être menacés de
poursuite ou sanctions administratives, économiques ou autres pour
toutes leurs actions conformes à leurs devoirs professionnels reconnus
(Principe 16, ONU Principes fondamentaux sur le Rôle d'Avocats).
4° / Les
poursuites et la détention sans charges convenablement établies
violent l'article 11 de la Déclaration sur le droit et la responsabilité
des individus, groupes et organes de la société de promouvoir
et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales
universellement reconnus adoptée en décembre dernier par une
résolution de l'Assemblée générale (53/144)
qui impose pour obligation aux Etats de protéger et encourager les
droits de ceux qui exercent leur profession en faveur de la protection des
droits de l'homme :
Chacun a le droit, individuellement ou en association avec d'autres, d'exercer
son occupation ou sa profession conformément à la loi. Quiconque
risque, de par sa profession ou son occupation, de porter atteinte à
la dignité
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Sommaire
Annexe 9
IDHBB
Institut des Droits de l'Homme du Barreau de Bordeaux
28/02 Le lauréat
du Prix Ludovic-Trarieux 2000
sera désigné le 2 mars 2000
Le Prix International
des Droits de l'Homme Ludovic-Trarieux " a été créé
le 27 février 1984, en mémoire de Ludovic Trarieux, avocat
qui, en 1898, en plein cur de l'affaire Dreyfus, en France, fonda
la " Ligue française pour la défense des Droits de l'Homme
et du Citoyen ", qui est à l'origine de toutes les ligues créées
depuis dans le monde.Décerné tous les deux ans il ne peut
être ttribué qu'à un avocat sans distinction de nationalité
ou de barreau.
Le lauréat
est ainsi un avocat qui a, au cours des deux années qui précèdent
le vote du Jury, "illustré par son uvre, son activité
ou ses souffrances, la défense du respect des droits de l'Homme,
des droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte
contre les racismes et l'intolérance sous toutes leurs formes",
après consultation des grandes associations humanitaires.
Depuis 1992,
le Prix est attribué conjointement par l'INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME
DU BARREAU DE BORDEAUX et l'UNION DES AVOCATS EUROPEENS,
Le premier
Prix LUDOVIC TRARIEUX a été attribué le 29 mars 1985
à Nelson MANDELA, alors alors qu'il était emprisonné
depuis vingt trois ans en Afrique du Sud et remis officiellement à
sa fille, Zenani Mandela Dlamini, le 27 avril 1985.
C'était
à l'époque un des cinq premiers Prix dans le monde à
lui être décernbé décernés (après
le "Jawaharlal Nehru Award for International Understanding", à
New Delhi, en 1980, le "Dr Bruno Kreisky Prize for merit in the field
of human rights", à Vienne en 1981, le premier "Simon Bolivar
International Prize" par l'UNESCO à Caracas, en 1983 et le "Playa
Giron Award", (décerné par Fidel Castro à Cuba,
en 1984). Mais il s'agissait là du premier Prix jamais décerné
par des avocats . Et, le premier par la France.Le 11 février 1990,
Nelson MANDELA était libéré. A partir de cette date,
il a
été décidé d'attribuer à nouveau le Prix
tous les deux ans conjointement avec l'UNION DES AVOCATS EUROPEENS (Commission
"Droits de l'Homme").
A cette occasion
plus de 40 organisations non-gouvernementales, barreaux ou associations
à but humanitaire sont consultés à travers le monde
pour désigner le (ou les) candidat(s) qui leur parait (ou paraissent)
répondre aux critères spécifiques d'attribution du
Prix. L'attribution du Prix a été
rendue possible grâce au concours du Barreau de Bordeaux, de l'Union
des Avocats Européens, du Conseil Général de la Gironde
et de l'Ecole Nationale de la Magistrature.C'est ainsi qu'ont été
successivement lauréats :
1985 : Nelson MANDELA (Afrique du SUD)
1992 : Augusto ZÚÑIGA-PAZ (Pérou)
1994 : Jadranka CIGELJ (Bosnie-Herzégovine)
1996 : Prix attribué conjointement à Najib HOSNI (Tunisie)et
Dalila MEZIANE (Algérie).
1998 : ZHOU Guoqiang (Chine)
Après
Nelson MANDELA, en 1985, Najib HOSNI a été le second lauréat
à se voir attribuer le Prix alors qu'il est en détention.
Sa Candidature était présentée par l'Union Internationale
des Avocats (Commission Défense de la Défense), la Fédération
Internationale de l'Action des Chrétiens pour
l'Abolition de la Torture (FIACAT), le Centre d'Information et de Documentation
sur la Torture-Tunisie (C.I.D.T.-TUNISIE), le "Lawyers Committee for
Human Rights" (LCHR - New-York), Amnesty International, l'American
Bar Association (ABA) - l'Institut des Droits de l'Homme du
Barreau de Paris, Human Rights Watch (Washington).
Madame Dalila MEZIANE était, quant à elle, la deuxième
femme, après Madame Jadranka CIGELJ, en 1994, a recevoir le Prix.
Sa candidature était présentée par European Légal
Network on Asylum (ELENA).
Trois mois
après la remise de son prix, à Bordeaux, entre les mains de
son représentant, le Dr Hélène JAFFE, Président
de AVRE, Najib HOSNI a été libéré par grâce
présidentielle spéciale du présidant BEN ALI, le 14
décembre 1996.
Le V ème
Prix a été attribué, le 25 Mai 1998, à l'avocat
chinois ZHOU Guoqiang. Malgré de longues démarches, l'IDHBB
n'a pu obtenir pour ZHOU Guoqiang la garantie qu'il pourrait retourner à
Pékin s'il venait en France. C'est la raison pour laquelle ZHOU a
du renoncer à quitter le territoire chinois et a demandé à
M. LIU Qing, dirigeant d'HUMAN RIGHTS in CHINA qui vit en exil à
New York depuis 1991, où WEI Jingsheng l'a rejoint, de se rendre
à Bordeaux pour recevoir le Prix en ses lieu et place.
C'est Robert BADINTER, ancien garde des Sceaux et ancien président
du Conseil Constitutionnel de France, qui lui a remis le " Vème
Prix International des Droits de l'Homme Ludovic Trarieux ", le 2 octobre
1998, dans le grand amphithéâtre de l'Ecole Nationale de la
Magistrature à BORDEAUX.
Afin d'aider
le jury dans son choix, l'IDHBB a demandé, comme les années
précèdentes, à toutes les institutions, associations
de défense des droits de l'homme de lui faire connaître la
situation des avocats susceptibles de correspondre aux critères cités
d'attribution du Prix.
L'IDHBB tient
à remercier toutes les organisations des droits de l'homme qui ont
répondu à son appel et lui ont adressé des dossiers
de candidatures pour le Prix 2000 et particulièrement:
- Amnesty International
- Association pour le Respect des Droits de l'Homme à Djibouti (ARDHD)
- Association Française des Amis des Démocrates de Djibouti
(AFADD)
- Avocats sans Frontières (ASF)
- Canadian Journalists for Free Expression (CJFE)
- (CIDT-Tunisie)
- European Legal Network on Asylum (ELENA)
- Féderation Internationale des Droits de l'Homme (FIDH)
- International PEN - Writers in Prison
- CommitteeThe International Freedom of Expression
- eXchange (IFEX)
- International Movement for a Just World (JUST)
- Lawyers Committee for Human Rights (LCHR)
- Persatuan Kebangsaan Hak Asasi Manusia (HAKAM)
- Ligue Mauritanienne des Droits de l'Homme
- Liga Mexicana por la Defensa de los Derechos Humanos
- Union Interafricaine des Droits de l'Homme (UIDH)
- UAE-Human Rights
Au 1er Fevrier
2000, (clôture : 30 janvier 2000) l'I.D.H.B.B. a enregistré
les candidatures suivantes :
AFRIQUE
Aref Mohamed Aref - Djibouti
Bénéwendé Sankara - Burkina Faso
Diallo Yacoub - Mauritanie
AMERIQUE
Fabilola Letellier - Chili
Digna Ochoa - Mexique
Israel Ochoa Lara - Mexique
Alirio Uribe - Colombie
ASIE
Asma Jahangir - Pakistan
Hina Jilani " "
Kim Kit Siang - Malaisie
EUROPE
Rosemary Nelson (+) - Irlande du Nord
Vera Stremkovskaya - Belarus
Bajram Kelmendi(+) - Kosovo
Teki Bokshi - Kosovo
Michel Laurain - France
AFRIQUE DU
NORD/MOYEN ORIENT
Esber Yagmurdereli - Turquie
Sevil Dalkiliç - Turquie
Radhia Nasraoui - Tunisie
Il doit être précisé, que le prix n'est considéré
comme définitivement attribué que si le récipiendaire
ou un membre de sa famille l'accepte et vient le recevoir lors d'une cérémonie
de remise qui se tient à BORDEAUX, et aura lieu dans le courant du
deuxième trimestre 2000.
Le 6ème INTERNATIONAL DES DROITS DE L'HOMME "LUDOVIC TRARIEUX"
2000 sera attribué à l'un des dix sept candidats le 2 mars
2000.
Composition
du Jury :
Monsieur Bertrand FAVREAU, Président IDHBB ( Bordeaux)
Monsieur Enrico Adriano RAFFAELLI, Président de l'UAE ( Milano)
Monsieur Thierry WICKERS, Bâtonnier de l'Ordre (Bordeaux)
Madame Brigitte AZEMA-PEYRET, (IDHBB, (Bordeaux)
Monsieur Raymond BLET (IDHBB) ( Bordeaux)
Monsieur Claude BONTINCK, ancien Président de l'UAE (Bruxelles)
Madame Valérie BRAILLON (secrétaire générale
IDHBB ( Bordeaux)
Monsieur Georges TONNET, ancien Bâtonnier, (Bordeaux)
Monsieur Philippe FROIN, Trésorier IDHBB ( Bordeaux)
Monsieur Christian ROTH, ancien président de l'UAE (Paris)
Monsieur Jean-Pierre SPITZER, Directeur scientifique de l'UAE (Paris)
Madame Hélène SZUBERLA, vice-président IDHBB (Bordeaux)
Le nom du ou des lauréat(s) sera annoncé sur le site de l'IDHBB
www.idhbb.org
à partir du 3 mars 2000.
Pour tous renseignements complémentaires : Tel OO 33 (O) 1 56 81
73 75
________________________________________________
Sommaire
Annexe
10
Maître AREF à Djibouti
28/02
PROJET DE JOURNÉES
D'ÉTUDE ET DE RÉFLEXION
SUR L'INTÉGRATION AFRICAINE
(AREF MOHAMED AREF)
L'ensemble du continent africain traverse une période difficile dans
son histoire et, peut-être, la plus délicate. En effet, à
la suite de la déclaration de faillite du communisme en ex-URSS,
le vent de liberté et de démocratie qui a soufflé sur
les pays de l'Europe Orientale a aussi atteint l'Afrique.
Mais dans la
plupart des états, les problèmes demeurent et tournent tous
principalement autour de trois maux dont souffrent terriblement les Africains
:
- le Nationalisme
à base tribale, ethnique ou clanique ;
- l'absence
totale de démocratie véritable ;
- le sous-développement
économique.
Le tout vecteur
d'une corruption effrénée et dévastatrice.
Sans entrer
dans les détails, pour rechercher des solutions éventuelles,
deux cadres sont généralement envisagés par les uns
ou les autres mais une troisième approche semble plus appropriée
et en tout cas mérite une sérieuse et profonde réflexion
d'autant que les institutions de ce type doivent être pensées
pour régir plusieurs générations et non répondre
à des besoins conjoncturels.
1°/ La
première voie est celle qui consiste à dire que puisque le
mal le plus profond dont souffre l'Afrique est le nationalisme résultant
du découpage colonial, il suffirait de refaire un tracé des
frontières épousant l'occupation ethnique ou tribale des populations
concernées, on ferait ainsi disparaître les rivalités
tribales dans chaque pays ainsi créé.
Aussi séduisante
qu'elle puisse paraître, cette solution ne paraît plus réalisable
aujourd'hui car elle sera sans aucun doute, un peu à l'image de ce
qui se passe en Yougoslavie, source de conflits après et sans fin,
même entre deux ensembles ayant instauré respectivement un
régime parfaitement démocratique.
2°/ La
seconde position qui est apparemment la plus répandue consiste à
dire que tout en gardant telles quelles les frontières héritées
de la colonisation, il suffit d'introduire la démocratie dans les
pays Africains.
Moins courte
que la première, cette vue ne paraît pas plus réaliste
car elle ne prend pas en compte et en profondeur les autres maux dont souffre
la plupart des états du continent :
- Dans la plupart
des pays, aucun système réellement efficace pour surmonter
les sentiments tribaux, voire claniques si solidement ancrés par
le découpage colonial puis les dictatures n'est possible raisonnablement
;
- sur le plan
économique, l'échelle de chaque état est, en règle
générale, trop réduite pour envisager un développement
réel approprié et de type moderne et efficace pour faire face
à la concurrence des autres grands ensembles du Monde et notamment
U.S.A., C.E.E., et ASIE.
Bien au contraire
et malheureusement, cette hypothèse risque à la fois de voir
ressurgir les réflexes nationalistes à base ethnique ou tribale
et de n'apporter aucune solution économique et, en définitive,
de permettre à plus ou moins court terme la résurgence et
par la suite, la pérennité de la situation actuelle qui fait
injustement apparaître l'Africain comme un éternel assisté.
3°/ Une
troisième approche consiste à s'interroger sur le fait de
savoir si le temps n'est pas venu d'envisager la création d'une ou
plusieurs fédérations Africaines regroupant sous une même
bannière tous les états d'Afrique ou plusieurs d'entre eux
au fur et à mesure qu'ils instaurent un état de droit démocratique
à partir des frontières existant actuellement.
Tout en permettant
les particularismes locaux dans divers domaines, une telle vue présente
plusieurs avantages à des niveaux multiples et notamment :
- de substituer
une nation Africaine aux nationalismes à base tribale ou ethnique
;
- de faire
disparaître (au pire à terme) les conflits territoriaux ethniques
dans la mesure où chaque Africain sera chez lui dans n'importe quel
état de la fédération envisagée ;
- d'assurer,
grâce à une Cour Suprême Fédérale un contrôle
détribalisé des décisions judiciaires locales et faire
ainsi prévaloir la primauté du droit ;
- d'arriver
à un résultat similaire en matière législative
et gouvernementale grâce à des institutions fédérales
;
- grâce
aussi à la création de grandes voies de communication indispensables,
de lever toutes les barrières économiques et facilités
d'échanges interafricains, ce qui permettra la création d'un
vaste et libre marché Africain, seul susceptible d'engendrer de grosses
entreprises Africaines enfin capables d'affronter la concurrence de celle
des états développés et de susciter un développement
endogène ;
- de stimuler
un marché du travail Africain par la possibilité pour un employeur
de puiser légalement et sans contraintes dans une main d'uvre
qualifiée aussi nombreuse que diversifiée ;
- de réduire,
voire supprimer de façon significative l'arsenal militaire impressionnant
accumulé par les états Africains et d'utiliser les économies
budgétaires qui en résulteront à des fins pacifiques
et à l'insertion dans le développement économique et
social des états concernés des soldats ainsi dégagés
;
- de restaurer
la paix sur le continent qui y aspire ;
- de rationaliser
enfin l'aide économique internationale et de l'appliquer à
grande échelle à sa réelle destination ;
- de diminuer
considérablement les dépenses de prestige qui pourront être
mieux utilisées ;
- de faire
accéder ce vieux continent au rang de puissance moderne ;
ETC
Il n'est pas
inutile d'ajouter qu'au fond de lui-même, chaque Africain ressent
le sentiment profond d'appartenir à une communauté à
l'échelle continentale.
Le continent
Africain tout entier est actuellement totalement absent de l'élaboration
des nouvelles stratégies politiques, industrielles et commerciales
mondiales. S'ils ne réagissent pas très rapidement, les Africains
seront très vite irrémédiablement sur la touche et
deviendront à jamais les éternels assistés du Globe.
Il est bien
évident qu'un tel projet ne peut-être mené que par les
Africains eux-mêmes et appelle de leur part un engagement sans faille
et déterminé.
Mais la réflexion
qui le précède ainsi que sa réalisation ne peuvent
être conduites à terme qu'avec le soutien absolument indispensable
de tous ceux qui ont le souci sincère et désintéressé
de sauver tout un continent d'une catastrophe apparemment inéluctable.
Pourront aussi s'y joindre tous ceux qui se souviennent de l'engagement
généreux et désintéressé de tous les
Africains aux côtés des puissances alliés et notamment
de la France en particulier lors de deux conflits mondiaux.
Une réflexion
sur l'intégration Africaine si elle peut être encouragée
et soutenue devra regrouper durant au moins une semaine des juristes et
des économistes du continent Africain avec l'aide indispensable de
toutes les bonnes volontés. Il en sortirait un document susceptible
de servir de base à un vaste débat politique à l'échelle
du continent Africain voire des Nations Unies.
Aref
Mohamed Aref
Djibouti
________________________________________________
Sommaire
Annexe
11
INTERNATIONAL
COMMISSION OF JURISTS
Commission international de juristes
Comisión Internacional de Juristas
P.O Box 216,
81A, avenue de Châtelaine,
CH - 1219, Châtelaine / Genève (Switzerland)
Tél : (+ 4122) 979 38 00 - Téléfax : (+ 4122) 979 38
01
COMMUNIQUE DE PRESSE - COMUNICADO DE PRENSA
La CIJ demande la libération immédiate de Me Aref à
Djibouti
Genève, le 29 mars 1999
La Commission
internationale de juristes (CIJ) et son centre pour l'indépendance
des magistrats et des avocats (CIMA) sont extrêmement préoccupés
par le sort de Me Aref Mohamed Aref, avocat et défenseur des droits
humains à Djibouti.
L'avocat est
détenu depuis le 15 février 1999, à la prison de Gabode
à Djibouti, dans des conditions absolument épouvantables.
Le 16 mars
dernier, la CIJ et le CIMA avaient mandaté M. Khemaïs Chammari,
Expert-Consultant et défenseur des droits humains, pour effectuer
une mission à Djibouti. L'objectif de cette mission était
de contribuer à mettre un terme à la détention de Me
Aref.
Au terme de cinq journées de contacts insistants entre Genève
et Djibouti et auprès de l'ambassade de ce pays en France, le CIJ
et le CIMA se sont vus opposer une fin de non recevoir concernant l'objet
même de la mission envisagée et l'obtention par M. Chamarri
d'un visa d'entrée à Djibouti.
La CIJ et le
CIMA sont consternés par cette décision et appellent Djibouti
à revoir sa position sans délai. La CIJ et le CIMA avaient
insisté, dès l'annonce des démarches auprès
des autorités, sur le caractère humanitaire de la mission
et leur volonté d'observer toute la discrétion requise.
La mission
de la CIJ et du CIMA devait intervenir à quelques jours de la fête
religieuse de l'Aïd AI Idha à l'occasion de laquelle des gestes
d'apaisement sont traditionnellement consentis et à trois semaines
du scrutin présidentiel du 9 avril prochain dont la préparation
suscite d'inquiétantes tensions.
La mission
pouvait constituer une occasion propice à renouer le dialogue entre
Djibouti et les organisations internationales des droits humains et pour
mettre un terme aux manquements graves qu'elles sont constaté à
Djibouti en matière d'indépendance de la justice, de sauvegarde
du droit à un procès équitable et de respect des engagements
internationaux souscrits en matière de droits humains.
Le comportement
adopté par les autorités tend à confirmer le bien fondé
des critiques dont le gouvernement de Djibouti fait l'objet au sein de l'opinion
internationale de parmi les juristes attachés à la primauté
du droit, a déclaré M. Adama Dieng, Secrétaire général
de la CIJ.
Il a tenu à
préciser que la CIJ et le CIMA avaient eu l'occasion de faire part
aux autorités djiboutiennes, avant le verdict du 15 février
1999, à l'issue duquel Me Aref a fait l'objet d'un mandat de dépôt
suite à une audience expéditive, de leur préoccupation.
Cette inquiétude portait sur la manière dont avait été
conduite, depuis 1994, l'affaire relative à une transaction commerciale
qui se solde aujourd'hui par cette détention. Me Aref a été
condamné à une peine de deux ans de prison dont six mois fermes.
La crainte
de la CIJ et du CIMA est que l'affaire pour le moins ambiguë pour laquelle
Me Aref a été mis en accusation procède, en réalité,
d'un acharnement politico-judiciaire suspect destiné à discréditer
un homme connu pour sa défense des droits humains et de la démocratie.
Ainsi, nous
réitérons notre appel aux autorités djiboutiennes afin
qu'elles libèrent sans tarder Me Aref et prennent des dispositions
pour le renforcement du respect de la primauté du droit.
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Sommaire
Annexe
12
Jeudi 22 avril
1999
COMMUNIQUE
:
UNION INTERAFRICAINE
DES DROITS DE L'HOMME
DJIBOUTI :
Date : jeudi
22 avril 1999
APPEL URGENT
Depuis des
mois, le pouvoir en place à Djibouti a écarté par la
force, l'opposition politique et arrêté arbitrairement des
défenseurs et militants des droits de l'homme dont l'Avocat Maître
AREF Mohamed AREF.
Environ 45
prisonniers politiques sont incarcérés dans des conditions
de détention effroyables. Parmi eux, certains ont entamé depuis
un mois une grève de la faim dont AREF Mohamed AREF, défenseur
reconnu des droits humains.
L'Union Interafricaine
des Droits de l'Homme lance un appel pressant à la Communauté
Internationale tout entière afin qu'elle réagisse urgemment
auprès des autorités Djiboutiennes, pour que soient libérés
tous les citoyens arbitrairement incarcérés dans les geôles
politiques du pays.
Aux bailleurs
de fonds et à tous autres partenaires de Djibouti, elle demande de
suspendre toute intervention en attendant d'obtenir des nouvelles autorités
du pays, la libération de tous ceux incarcérés pour
délit d'opinion et autres raisons politiques.
Au regard de la situation dramatique que traversent ces défenseurs
et militants des droits humains, seule de nos jours, une intervention urgente
forte de tous les partenaires (techniques et financiers de ce pays) pourra
obliger le régime à libérer tout le monde.
Non à
l'arbitraire !
Non à la liquidation physique d'opposants et autres défenseurs
des droits humains !
Tous ensemble, nous réussirons !
Halidou
OUEDRAOGO
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Sommaire
Annexe
13
Extrait
d'une lettre écrite par Me AREF
depuis sa prison de GABODE
Djibouti, le
25 mars 1999
À Monsieur Jean-Loup SCHAAL
À Paris
Suite à
la formidable pression que vous avez tous très brillamment exercée,
ma situation carcérale vient de s'améliorer nettement.
Hier matin,
le représentant du CICR à Djibouti a annoncé sa visite
à la prison, en précisant, qu'il comptait me rencontrer du
fait de mon "statut" de prisonnier politique.
Du coup, les
dirigeants de la prison se montrent sensibles aux courbatures multiples
et aux boutons dont je souffre constamment. Ils font venir un médecin
(qui est un ami) qui prescrit entre autres le transfert immédiat
à ce que poétiquement on appelle "l'infirmerie"
où il existe deux petites cellules réservées d'habitude
aux prisonniers politiques.
La prescription
du médecin de la prison a été aussitôt exécutée
au moment même où RFI diffusait les propos honteux du Ministre
français qui se prétendait bien renseigné sur l'amélioration
de mes conditions de détention alors qu'apparemment, il venait une
fois de plus de se faire berner par son ambassadeur qui semble plutôt
servir la tyrannie locale.
Je suis donc
(pour le moment) logé avec deux autres détenus, dans une pièce
de 3 mètres sur 3 avec W-C. J'ai occupé cette même cellule
en 1991 pendant 1 mois, puis en juillet 1992 pendant une semaine.
En outre j'occupe
un lit sur lequel j'ai pu dormir à peu près normalement depuis
un mois et dix jours.
Bien évidemment,
j'ai reçu la visite du représentant du CICR avec lequel, j'ai
eu un entretien d'une heure et demie. Je te demande donc de bien vouloir
remercier tous nos amis dont l'intervention me permet aujourd'hui de passer
une nuit à dormir à peu près normalement et de disposer
d'un W-C à siphon. Pour combien de temps ? J'avoue que je n'en sais
trop rien.
(
)
AREF