A.R.D.H.D Bulletin 08
Toutes les informations des journaux,
des associations et des opposants djiboutiens
diffusés 'en temps réel'
.

Du 05/08/00 au 11/08/00

LE RENOUVEAU
LA L.D.D.H.

Retour au menu général "Bulletins"

SOMMAIRE N° 8 du 5 au 11 août 2000
- des pannes techniques affectent les réseaux de communication ...
- Rien ne va plus à ARTA ... Trois mois après !
- Droit de réponse de la LDDH à un article paru dans la Nation

05/08 Des pannes "techniques" affectent les moyens de communication de certains membres de l'opposition....

25/07 LDDH N° 20 Compte rendu de la visite des Cercles de l'Intérieur.
Tadjourah - Ali-Sabieh
18/07 (LDDH) - Lettre ouverte à M. Le Commissaire de la République - "Demande d'autorisation pour le réalisation de Sketches du " Théâtre de la rue " sur la Paix"

07/08 LDDH - NOTE D'INFORMATION
N°21 du 2 Août 2000

Rien ne va plus à Arta …
3 Mois après ?

10/08 Droit de Réponse n° 1/ LDDH/ 2000 à un article paru dans LA NATION

LE RENOUVEAU
N° 369

 

COURRIER DES LECTEURS
nous reprenons de façon anonyme en général (pour garantir la sécurité des auteurs)
le contenu intégral des lettres qui nous sont adressées.
Pour éviter toute polémique nous avons volontairement choisi de ne pas répondre aux critiques.

Nous publierons en revanche les messages des lecteurs qui souhaitent répondre.
L'ARDHD n'assume aucune responsabilité quant au contenu des messages de cette rubrique.
L'ARDHD rappelle qu'elle ne soutient aucune action politique, ni aucun parti
et qu'elle milite exclusivement en faveur de la Paix et des Droits de l'Homme.

------------------------------------------------ Sommaire ------------------------------------------------------

REVUE DE PRESSE
ET NOUVELLES BRÈVES

 

07/08 NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
Pour l'Afrique Centrale et de l'Est


Tél: +254 2 622147
Fax: +254 2 622 129

AFRIQUE CENTRALE ET DE L'EST : IRIN-CEA Bulletin hebdomadaire 31 (du 29 juillet au 4 août 2000)


SOMMAIRE :
ETHIOPIE-ERYTHREE : L'ONU envoie une mission d'observateurs
SOMALIE : L'Agence interrompt ses programmes après la prise d'otages
SOMALIE : Les groupes parviennent à un consensus
DJIBOUTI : Les besoins humanitaires sont 'négligés'


ETHIOPIE-ERYTHREE : L'ONU envoie une mission d'observateursLe Conseil de sécurité de l'ONU a voté, lundi, à l'unanimité le déploiement
en Ethiopie et en Erythrée, d'une centaine d'observateurs militaires de
l'ONU accompagnés du nombre nécessaire de personnel de soutien civil. Le
mandat de la mission de l'ONU serait de contrôler la cessation des
hostilités, préparer l'établissement de la Commission de coordination
militaire prévue aux termes de l'accord du 18 juin sur la cessation des
hostilités. La mission aiderait également à planifier une future opération
de maintien de la paix, si nécessaire, selon les termes de la résolution
1312 du Conseil de sécurité, approuvée à l'unanimité par les membres du
Conseil. La mission resterait dans la région jusqu'au 31 janvier 2001. Le
Conseil a demandé à l'Ethiopie et à l'Erythrée de 'fournir à la mission
l'accès, l'assistance, le soutien et la protection nécessaires à
l'accomplissement de leurs tâches.' Pendant les consultations du Conseil de
sécurité, les membres ont indiqué que le risque de violence était 'minime',
mais que le risque médical dans cette région était 'significatif', ont
confié à IRIN des sources humanitaires. Le renfort de 25 membres
supplémentaires du corps médical militaire sera sollicité dans le cadre
d'une prochaine résolution.


SOMALIE : L'Agence interrompt ses programmes après la prise d'otages

Action contre la Faim (ACF) a interrompu ses programmes en Somalie pour
protester contre les preneurs d'otages qui n'ont toujours pas relâché deux
de ses employés opérant à Mogadiscio, Jonathan Ward et Françoise Deutsch.
Dans un communiqué publié jeudi, ACF a annoncé que tous les programmes
avaient été interrompus 'à l'exception d'un nombre minimal d'activités
vitales'. Le texte indiquait que l'organisation était venue à Mogadiscio
pour aider mais avec deux de ses employés toujours retenus en otages, cela
n'était plus possible. Le document prévenait que les enlèvements répétés et
l'insécurité 'pouvaient avoir de graves implications pour la poursuite de
l'aide internationale et la reconstruction en Somalie'.
Les chefs de clans somalis, les politiques et les personnalités éminentes de
Mogadiscio sont en négociations avec le groupe de miliciens qui retient les
deux travailleurs humanitaires en otages. ACF a déclaré qu'elle restait 'en
étroit contact' ave ceux qui conduisaient les négociations, dont 'plusieurs
comités somalis' attachés à résoudre cette affaire d'enlèvement. Les deux
humanitaires ont été kidnappés, la semaine dernière dans leur concession,
par des miliciens armés.


SOMALIE : Les groupes parviennent à un consensus

Deux groupes issus de clans, participant à la Conférence de Djibouti pour la
paix nationale en Somalie, sont parvenus à un consensus sur les candidats
nominés au projet de l'Assemblée nationale de transition composée de 225
sièges. Le groupe de l'Alliance (autrefois connu sous le nom de 'minorités')
et le Dir ont remis mardi les listes de leurs candidats, après deux semaines
de marchandage politique. Un comité d'arbitrage mis en place pour aider à
résoudre l'impasse de ces deux dernières semaines, poursuit son travail avec
les autres principaux clans somalis : les Darod, les Hawiye et les
Digil-Mirifle.


DJIBOUTI : Les besoins humanitaires sont 'négligés'

Les besoins humanitaires de Djibouti ont été négligés et la réponse des
bailleurs de fonds à une urgence causée par la sécheresse a été faible,
indiquait l'organisation non gouvernementale Refugees International (RI).
Djibouti était réputée pour être le port d'entrée de l'aide alimentaire
destinée à la région, mais 'les Djiboutiens affamés observent des convois de
camions à destination de l'Ethiopie', a-t-elle affirmé. Ces quelques
derniers mois, la population de Djibouti a augmenté en raison de l'arrivée
de nombreux immigrants arrivant des pays voisins. Parallèlement, une hausse
des taux de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans a été
observée, a signalé RI. Les responsables et les anciens des camps de
réfugiés de Ho-Hol et Ali Adde, au sud du pays, avaient déclaré que les
nouveaux immigrants arrivaient dans les camps en quête de nourriture et
d'eau, précisait l'ONG. Malgré les effets de la sécheresse prolongée et les
appels en faveur de secours alimentaires, 'le gouvernement et les agences
onusiennes n'avaient pas encore entrepris une évaluation globale de la
situation', a affirmé RI.


Nairobi, le 4 août 2000

[Les informations contenues dans ce bulletin vous sont parvenues via IRIN,
un département d'informations humanitaires des Nations Unies, mais ne
reflètent pas nécessairement les vues des Nations Unies ou de ses
agencþs. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin,
merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation ou extrait
devrait inclure une référence aux sources originales. Les rapports
d'IRIN sont archivÿE9s sur internet sous :
http://www.reliefweb.int/IRIN. Toute utilisation par des sites web
commerciaux nécessite l'autorisation écrite d'IRIN. ]


------------------------------------------------ Sommaire ------------------------------------------------------

BRUITS ET RUMEURS

05/08 DES PANNES TECHNIQUES QUI AFFECTENT
LES MOYENS DE COMMUNICATION
DE CERTAINS MEMBRES DE L'OPPOSITION ....

On nous signale que l'opérateur des téléphones à Djibouti pourrait rencontrer un certain nombre de difficultés techniques inexpliquées à l'heure actuelle. Ces difficultés auraient pour conséquence de priver spécifiquement certains membres de l'opposition de leurs moyens de communication vers l'étranger : téléphone, internet, fax....

Nous espérons que les techniciens djiboutiens trouvent très rapidement les solutions pour éliminer ces pannes "étranges" et qu'ils puissent remettre tous les réseaux en marche dans les meilleurs délais. On peut imaginer qu'ils sont assistés par des techniciens français rompus à la détection de ce type d'incident affectant des personnalités d'opposition.

Nous avons confiance dans le professionnalisme des équipes d'intervention et nous leur souhaitons beaucoup de réussite. Merci à eux pour leur dévouement.

09/08 LES PANNES ONT ETE REPAREES ...!
Nous venons d'apprendre que les pannes qui affectaient les moyens de communication de certains membres de l'opposition avaient été réparées. Nous remercions les techniciens qui sont intervenus avec rapidité et efficacité.

------------------------------------------------ Sommaire ------------------------------------------------------


LE RENOUVEAU

N° 369 du Jeudi 27 Juillet 2000

 

ADMINISTRATION

REINSERTION DES ANCIENS COMBATTANTS : UN PROJET QUI EN DIT LONG...

Le projet de réinsertion des anciens combattants (les anciens mobilisés gouvernementaux, s'entend) peine pour avancer. Initié voilà quelques années, il piétine, accumulant les retards.
Il en résulte une démoralisation des démobilisés qu'il est censé réinsérer dans la vie économique et sociale. Beaucoup n'y croient plus et se sont même convaincus de son échec. Echec sur l'autel de la prédation officielle.
Et de fait, les problèmes abondent qui affectent le projet en question. Comme l'a constaté une mission de la Banque Mondiale et de l'Agence Internationale pour le Développement (AID). Cette mission, qui a séjourné sur le sol national du 6 au 9 juin 2000, a relevé les dysfonctionnements du projet. L'incompétence d'une partie du personnel, recrutée selon les critères habituels du clientélisme fait, par exemple, partie des observations de la mission. C'est ainsi que le responsable de l'information-conseil a dû être licencié et que la question du comptable du projet, jugé insuffisamment qualifié, se pose avec urgence. S'y ajoute le caractère pléthorique du personnel dont les membres ne semblent pas tous indispensables au bon fonctionnement du projet. La pression salariale, trop forte, grève en effet les ressources financières allouées à l'opération, au détriment de l'objectif poursuivi qui est de réinsérer les anciens combattants. " Dans la mesure où, écrit la mission, plusieurs contrats des employés des Bureaux Locaux (BL) et du siège (de la Réinsertion, NDLR) viennent à expiration à la fin du mois de juin 2000, la mission recommande au directeur du SDR de poursuivre ses efforts de réduction de la masse salariale en ne maintenant que les contrats des personnes apportant une contribution effective à la bonne réalisation du projet ".
Outre, donc, ces difficultés liées à un personnel pas toujours compétent, pléthorique et dont, de surcroît, les salaires ne sont pas toujours adéquatement fixés (clientélisme oblige), la mission de la Banque Mondiale constate de " grands retards de paiement occasionnés par la longueur des délais nécessaires au déblocage des fonds de fonctionnement ". Des retards qui affectent pêle-mêle les fournisseurs du projet, dont certains attendent le règlement de leurs factures depuis cinq mois, ou d'autres offreurs de services tels que l'Electricité de Djibouti (EDD). Et c'est le ministère des Finances qui est ici désigné du doigt : " la mission lui renouvelle son invitation à bien vouloir donner les instructions nécessaires pour que cette situation cesse ".
D'autres carences sont également relevées telles que le système d'information et d'archivage. La base de données semble mal gérée qui gêne forcement la prise de décision et la bonne réalisation du projet. De même, l'archivage paraît manquer de rigueur, rendant dangereusement aléatoire la mémoire du projet.
Enfin, l'inévitable problème des véhicules est là qui se pose, comme toujours quand il s'agit d'un service de l'Etat (projet ou organisme permanent). La mission a remarqué la disparition de deux des trois véhicules du projet au moment de sa visite. Indignée, elle " rappelle aux autorités de tutelle que les fonds et moyens du projet ne sauraient être utilisés pour d'autres fins que celles décrites dans l'Accord de crédit. " Elle exige alors la restitution sans délai de ces deux véhicules au projet.
Ce survol des dysfonctionnements du projet de réinsertion des anciens combattants (PRAC) éclaire, si besoin est, la culture, ou plutôt la non-culture, manageuriale en cours dans l'administration djiboutienne sous ce régime prédateur. Cela en dit long sur l'utilisation des fonds publics (qu'ils émanent des crédits extérieurs ou des impôts payés par les contribuables). Il souligne pourquoi et comment nombre de projets et de services de l'Etat fonctionnent si mal.
Il est d'ailleurs édifiant que le peu d'efforts d'amélioration constatés soient liés à la pression extérieure, ici de la Banque Mondiale et de l'Agence Internationale pour le Développement (AID).
Afin d'alimenter le débat dans cette affaire qui intéresse l'avenir de nombreux jeunes Djiboutiens (aujourd'hui comme demain si l'accord-cadre du 7 février à Paris est effectivement mise en oeuvre), il nous a paru utile de publier l'intégralité du rapport de la dernière mission de supervision de la Banque Mondiale sur le projet de réinsertion des anciens combattants.
Il y a là de quoi exercer la réflexion et l'esprit critique.
Nous y reviendrons d'ailleurs dans nos prochaines éditions.

VIE SOCIALE

PK 12 SE PLAINT ENCORE ET TOUJOURS

Le malheureux quartier du PK 12, où la misère règne, se plaint encore et toujours des mêmes problèmes, qui visiblement ne trouvent pas de solutions de la part des pouvoirs publics. Il s'agit d'abord du problème d'eau qui se fait rare en ces temps de canicule et menace de soif les habitants. Ce problème se pose avec une telle acuité qu'un début d'émeutes a été observé voilà quelques jours.
Second problème, PK 12 de plaint de ses chefs de quartiers qui se comportent, selon la population, de manière irresponsable. Ils auraient tendance à diviser les habitants, selon des critères ethniques (ou claniques) et ou politiques, et abuseraient de leur position lors des distributions de l'aide alimentaire ou autre à la population. Ils seraient là pour se servir et non pour servir !
Troisième problème récurrent, le dispensaire local ne semble pas donner satisfaction. La population le considère comme paralysé dans son fonctionnement et rend responsable de cette situation l'infirmier-major. " Pas de consultations sérieuses, pas de médicaments ", s'indignent les habitants que nous avons rencontrés.
Enfin, et c'est le dernier problème qui nous a été signalé, les travailleurs de force locaux qui ont été employés à la réalisation des tranchées servant à la pose des conduites d'adduction d'eau (entre les forages du PK 20 et les fontaines du PK 12) attendent toujours d'être payés. L'un d'entre eux, Abdallah Mohamed Ali, blessé à la jambe lors d'un accident de travail, n'a reçu aucune indemnité.
Curieusement, face aux doléances répétées de la population du PK 12, les pouvoirs publics se murent dans le silence. Visiblement, les souffrances populaires réjouissent le régime.
A suivre.

NECROLOGIE

HOUSSEIN SAID BOGOREH N'EST PLUS

Houssein Saïd Bogoreh est décédé voilà quelques jours au Canada. Il n'avait que près de quarante ans.
Fils de Saïd Bogoreh Fatah, membre fondateur du PRD et sage du Parti, et frère jumeau du capitaine Hassan Saïd Bogoreh de la Force nationale de Police (FNP), Houssein était un ancien cadre sous-officier de l'Armée nationale, formé à l'Ecole Nationale des Sous-Officiers d'Active ( ENSOA) de Saint-Maixent en France. Il vivait au Canada depuis plusieurs années.
Il laisse une épouse et des enfants.
Allah accueille ce jeune fils du pays, apprécié de tous ceux qui le connaissaient, en son Paradis Eternel. Amin.
Le président du PRD, Daher Ahmed Farah, le Bureau national ainsi que les militants et sympathisants du Parti adressent leurs sincères condoléances à la famille du défunt. En particulier à son père Saïd Bogoreh Fatah et à son frère jumeau Hassan Saïd.

PUBLICITE

Pour vos cours d'été, EFFORT vous accueille au mieux!

L'année scolaire touche à sa fin. C'est la période des vacances. Elle rime avec repos, mais aussi avec travail pour les parents prévoyants qui savent qu'une année scolaire se prépare à l'avance.
L'Ecole Effort accueille donc depuis le 15 mai 2000 les élèves désireux de se préparer à la prochaine année et d'améliorer ainsi grandement leurs chances de réussite. Elle les accueille au mieux, avec le meilleur rapport : qualité / coût.
NIVEAUX COUVERTS :
Primaire :
C.I., C.P., C.E.1, C.E.2, C.M.1, C.M.2 : 3000 fd/mois
Secondaire :
6ème et 5ème : 5000 fd/mois
4ème et 3ème : 6000 fd/mois
Dactylo : 4000 fd/mois pour des séances quotidiennes d'une heure et demie.
L'Ecole Effort, c'est la voie de l'excellence. Elle l'a encore démontré à la rentrée 1999/2000 en obtenant les meilleurs résultats pour l'examen de passage dans l'enseignement public.
vvvvvvvvvvvvvv
JJ "A EFFORT", FORT VOUS ÊTES ! JJ
vvvvvvvvvvvvvv
COURS PRIVE "EFFORT", Balbala T3 à 200 m de la Place Mahadsanid en
bordure de route (rive droite) en allant vers la Route d'Arta.
( 34 17 88 - * 3570
DJIBOUTI

 

------------------------------------------------------ Sommaire ---------------------------------------------------------

LE RENOUVEAU

 

N° 370 du Jeudi 3 Août 2000


POLITIQUE


LA POLITIQUE C'EST L'ART DE
SERVIR LE BIEN COMMUN, NON DE S'EN SERVIR


La politique, voilà un terme fort familier à la quasi-totalité des habitants de notre planète. Un mot si courant que tout le monde donne l'impression de le connaître en le maniant dans son discours. Un mot dont beaucoup se réclament du concept signifié et dont ils tirent le titre ronflant de " politicien ".
Surtout sous nos cieux où le terme est si omniprésent dans les joutes verbales et autres écrits de circonstance de nomades en citadinisation que nous sommes. Notre petit pays a en effet cette curieuse particularité que l'on naît si facilement à la politique, par le hasard des circonstances. Hier sous le règne colonial comme aujourd'hui en autocratie post-coloniale ! L'on se dit " politicien " parce que l'on a été coopté par le prince du moment à telle ou telle sinécure. L'on s'autoproclame " homme politique " parce que l'on est choisi par le piètre calcul doseur de l'autocrate, qui répond juste à ses soucis de l'instant. C'est-à-dire choisi par l'obsession de pérennité d'un chef qui a confisqué le pouvoir d'Etat pour son profit personnel.
Il n'est pas sûr que cette espèce de politiciens, de loin la plus nombreuse en terre djiboutienne, réponde aux critères qui confèrent la qualité revendiquée. Il n'est pas certain qu'ils répondent, par leur avènement comme par leur action, à la définition universellement partagée de la politique : laquelle, dit-on, est l'art de gérer la cité, c'est-à-dire la collectivité. Cette idée renvoie immédiatement, on le voit, à une autre notion qui y est intimement liée : l'intérêt général ou le bien commun. En effet, gérer la collectivité, ce n'est point soumettre tel groupe au profit de tel autre, encore moins contrôler l'ensemble pour son intérêt personnel, ni semer la discorde au sein de la société. C'est faire en sorte que la collectivité fonctionne harmonieusement et permette l'épanouissement de tous ses membres dans la paix et la concorde. En d'autres termes, c'est faire en sorte que l'intérêt général (le bien commun) prime l'intérêt particulier dont il fixe les limites au nom de la survie, du bien-être et du bonheur collectifs. Ce qui importe c'est non point que tel groupe ou individu respire une aisance et un pouvoir indus mais que tous les membres de la société se sentent bien membres de la collectivité, en droits comme en devoirs, et en adhèrent au devenir. Les différences de situation (grâce à l'égalité initiale des chances) ne s'expliquant que par le mérite et la valeur intrinsèque de chacun et de chacune.
L'intérêt général (ou le bien commun) fonde donc la politique qui est un art fort difficile à exercer. Difficile parce que, précisément, il a pour rôle d'organiser et de faire fonctionner cet intérêt général (par les lois et règlements, les infrastructures et autres équipements, la justice sociale et la concorde nationale, le respect des droits de l'Homme…le tout sous-tendu par un projet de société démocratique et fédérateur), ce bien commun donc, au mieux des aspirations du peuple.
Voilà pourquoi la politique requiert d'entrée de jeu une clairvoyance, un niveau de connaissances ainsi que des convictions et des qualités humaines reconnues. Voilà pourquoi la politique exige un engagement résolu qui mette à l'épreuve des réalités celle ou celui qui aspire à des responsabilités publiques. Voilà comment elle diffère de la détestable et dangereuse prédation du bien commun ou de la vulgaire ambition alimentaire. La première (politique) sert le bien commun, les deux autres s'en servent. Leur essence est fondamentalement antinomique.
Alors, est politicien qui veut ?
Pour clore ce bref rappel, nous vous invitons à lire en fin de journal la mise au point du président du FRUD, Ahmed Dini Ahmed, en réponse à une certaine conception de la politique, conception que nous ne partageons naturellement point.


ENVIRONNEMENT & SOCIETE

MENACES SUR DORALEH

La petite région côtière de Doraleh, réputée pour la beauté de ses plages (Doraleh, Khor Ambado) et la fraîcheur de son lait de chamelle, cette petite localité se trouve menacée. Sérieusement menacée.
Les menaces auxquelles Doraleh est confrontée sont de plusieurs ordres. La première ce sont les assauts répétés des engins de Travaux Publics de terrassement qui viennent démolir les petites collines caractéristiques de la zone. Pelles mécaniques et camions-bennes sont en effet en action dans le secteur. Les pelleteuses creusent impitoyablement les flancs des coteaux enserrant la route reliant la capitale à la localité, route qui vient se perdre dans les sables fins de la plage de Doraleh. Elles prélèvent des quantités astronomiques de terre qu'elles déversent sur les bennes d'énormes camions, immatriculés B comme elles, chargés de les transporter à destination. Les pelleteuses se montrent si frénétiques qu'elles laissent de gigantesques trous s'étendant sur des centaines de mètres le long de la route. Ils en viennent même, souvent, à toucher les couches portantes de la route, créant un spectacle désolant où les poteaux téléphoniques, dépouillés de la terre protectrice, tiennent à peine débout et où la chaussée est désormais livrée à l'action destructrice des eaux pluviales.
Pour les poteaux téléphoniques, il suffit d'un accès de vent quelque peu fort pour que les lignes de communication s'effondrent. Quant à la route, déjà défoncée en maints endroits par manque d'entretien, elle est en proie au ravinement. En effet, les eaux pluviales dont les prochaines pluies rempliront les énormes trous béants, ne tarderont point à raviner les couches de terre soutenant la chaussée qui, ainsi fragilisée, partira en lambeaux. Les effets de la circulation se conjuguant avec l'action des eaux pluviales, la route finira même par disparaître purement et simplement, laissant à sa place des trous infranchissables par les véhicules. Inutile de dire que Doraleh, privée de sa seule route, se retrouvera coupée de la capitale comme du reste du pays. Inutile de dire que les Doraléens, qui dépendent pour leur survie de la capitale et des baigneurs de ses plages, seront sinistrés. De même que les nombreux baigneurs djiboutiens qui fuient la canicule de la capitale et la pollution de ses plages, en seront sérieusement affectés.
Renseignement pris, il semble que ces tonnes de terre dangereusement arrachées au fragile équilibre écologique de Doraleh soient destinées à la somptueuse route privée de Monsieur Ismaël Omar Guelleh : elle relie la tribune officielle qu'il s'est fait installer en bordure de la route de l'Aéroport à sa cossue résidence privée de Haramouss ! Est-ce à dire que le confort tout personnel de Monsieur Guelleh prime la survie, déjà problématique, des misérables Doraléens ?
Nous vous rappelons ce que nous écrivions récemment sur le sujet :
La localité de Doraleh, connue pour ses dromadaires et son lait de chamelle, se plaint amèrement. Elle se plaint de ces camions bennes des Travaux Publics et autres qui viennent piller la terre locale et mettent en danger le fragile équilibre écologique de Doraleh. Ces camionnées de terre, prélevées à coups de pelle mécanique, creusent des trous énormes dans la zone et anéantissent des flancs entiers de collines.
Renseignement pris, ces remblais seraient destinés à la construction d'une route reliant la Route de l'Aéroport au quartier cossu de Haramouss où se trouve la résidence somptueuse de Monsieur Ismaël Omar Guelleh. Route dont l'utilité semble limitée au seul usage des habitants nantis du quartier Haramouss.
Alors, s'agit-il de sacrifier Doraleh au confort de quelques grassouillets dignitaires ?
Par ailleurs, Doraleh se plaint de la faible réglementation des cimetières islamiques sous nos cieux. Cette situation provoque en effet à Doraleh des inhumations désordonnées qui sèment des tombeaux partout et réduisent d'autant l'espace vital dont vivent les Doraléens.
Alors, à quand la fin des inhumations anarchiques ?
En tout cas, comme un malheur arrive rarement seul, la région de Doraleh connaît une autre menace non moins grave. Il s'agit des inhumations anarchiques des morts qui, malgré l'aménagement d'un cimetière islamique au PK12, continuent dans le secteur. Le taux de mortalité étant ce qu'il est sous nos cieux, c'est-à-dire des plus élevés au monde du fait de notre artificiel sous-développement, l'espace vital doraléen est ici aussi menacé, englouti au fil des tombeaux. " A l'allure où vont ces inhumations sauvages, prédit un habitant qui sait de quoi il parle, il n'y aura plus bientôt d'espace pour notre bétail ni pour nos campements ". Autant dire que Doraleh ne sera plus qu'un tentaculaire cimetière, si rien n'est fait d'urgence.
Il est évident que cette situation est directement liée à l'inertie des pouvoirs publics. Le district de Djibouti et le ministère de l'Intérieur dont relève administrativement Doraleh ne prennent pas les mesures de police nécessaires pour préserver la région. Incroyable. D'autant plus incroyable qu'un imposant détachement de police est niché au cœur de Doraleh. Pourquoi ne pas le mettre à contribution pour veiller sur les lieux en les protégeant à la fois contre les engins destructeurs des Travaux Publics et les inhumations anarchiques ? Pourquoi ne pas sensibiliser la population sur les ondes de la Radio et les antennes de la Télévision sur l'interdiction des inhumations à Doraleh ? Pourquoi laisser faire ? Pourquoi… ?
Voilà quel sort est réservé à la paisible et coquette petite région doraléenne. En fait de développement compatible avec son fragile environnement, où résiste encore notre savoir-survivre pastoral, Doraleh se voit jetée en pâture aux assauts des engins bêtement fossoyeurs et autres coups de pioches des inhumeurs irréfléchis !
Face à une telle situation, la parole appartient désormais aux Doraléens. Ou plutôt à leur instinct de survie. Réagir ou disparaître, tel est le choix désormais laissé à Doraleh !


ENVIRONNEMENT - SANTE :

CE QUE NOUS ECRIVIONS
CES EAUX DE LA MORT


Elles sont là immobiles, stagnantes, nauséabondes et de couleur indescriptible à force de dégradation. Elles serpentent à travers les artères de la capitale ou, plutôt, des quartiers populaires et populeux. Il y en a tout au long de l'Avenue Nasser, de l'Avenue Guelleh Betel, de la route longeant le cimetière pour relier Guelleh Betel à la Route d'Arta. Elles traversent le boulevard de Gaulle et la route de la Siesta pour approcher la mer sans y jeter. En de nombreux endroits, elles sont bien visibles parce qu'à ciel ouvert et sont encore plus chargées qu'ailleurs. Chargées de toutes sortes de matières et de liquides.
Elles, vous les avez certainement devinées tant elles meublent vos mauvais rêves, ce sont les eaux dites pluviales. Elles infectent l'environnement urbain et populaire depuis déjà quelques années. Exactement depuis qu'une certaine société du nom de SADE a couché des canalisations (dont la qualité est d'ailleurs controversée) un peu partout dans la basse ville dans le cadre de ce que l'on appelle le Projet de Développement Urbain de Djibouti (PDUD). Moyennant des centaines de millions de nos francs, bien sûr.
" Il s'agit, nous expliquait-on l'époque, de mettre en place le réseau d'évacuation des eaux pluviales qui fait cruellement défaut à la capitale ", non sans une forte dose de fierté dans la parole comme dans le geste. Et sincèrement, nous en éprouvions un immense soulagement à l'idée de ne plus avoir à patauger dans la boue et l'eau trouble à chaque saison des pluies. " Enfin, nous réjouissions-nous, nous ne subirons plus le spectacle insoutenable de cloaque immense auquel nous a habitués la capitale aux lendemains des précipitations ".
C'était crier victoire trop tôt. C'était oublier l'incurie de nos gouvernants. C'était prendre nos rêves pour la réalité.
En effet, les travaux se sont un jour arrêtés. Comme cela, brutalement. L'entreprise a attendu quelques temps, puis plié bagages. Pourquoi ? Nous apprenons que c'est pour une sordide histoire de contrepartie budgétaire (20% du projet) que le gouvernement n'a pu ou voulu honorer pour que le projet aille à son terme. Les bailleurs de fonds ont alors suspendu leurs décaissements (versements de fonds) par mesure de rétorsion à l'Etat de Djibouti qui n'a pas honoré ses engagements (la fameuse contrepartie) dans ce projet.
La joie populaire aura été de courte durée, car ce qui devait soulager les habitants des quartiers populaires et populeux, ce qui devait les sauver des inondations boueuses et nauséeuses, a vite tourné au cauchemar, puis à l'enfer.
Au cauchemar d'abord, du fait de ces conduites qui captent les eaux pluviales et les conservent indéfiniment en leur sein. Recevant en sus partout où elles n'ont pas été refermées, eaux usées et autres rebuts urbains. De sorte qu'elles finissent par former un véritable réservoir d'agents pathogènes en tous genres qui ne se privent pas du plaisir de partir à l'assaut de la Cité-Etat.
Mais, comme un malheur n'arrive pas seul, par une perversion rppienne (du RPP, parti au pouvoir) des choses, la période des pluies, où le réseau en question devait initialement jouer son rôle évacuateur et ainsi soulager la ville de ces eaux du ciel tombées, est devenue synonyme de massacre et d'enfer. Surtout pour les enfants que la mort happe. En se mouvant dans les flaques d'eau, les petits tombent dans les conduites à ciel ouvert où ils ne se noient à mort. Chaque saison des pluies emporte ainsi, à jamais, plusieurs êtres innocents. Tragique...
Voilà comment les eaux du salut sont devenues les eaux de la mort. Par la magie morbide de la mal-gouvernance. Sans que, dans l'état actuel des choses, l'espoir d'y échapper ne se profile à l'horizon...


A suivre


PUBLICITE


Pour vos cours d'été, EFFORT vous accueille au mieux !


L'année scolaire touche à sa fin. C'est la période des vacances. Elle rime avec repos, mais aussi avec travail pour les
parents prévoyants qui savent qu'une année scolaire se prépare à l'avance.
L'Ecole Effort accueille donc depuis le 15 mai 2000 les élèves désireux de se préparer à la prochaine année et d'améliorer ainsi grandement leurs chances de réussite. Elle les accueille au mieux, avec le meilleur rapport : qualité / coût.


NIVEAUX COUVERTS :
Primaire :
C.I., C.P., C.E.1, C.E.2, C.M.1, C.M.2 : 3000 fd/mois
Secondaire :
6ème et 5ème : 5000 fd/mois
4ème et 3ème : 6000 fd/mois
Dactylo :
4000 fd/mois pour des séances quotidiennes d'une heure et demie.


L'Ecole Effort, c'est la voie de l'excellence. Elle l'a encore démontré à la rentrée 1999/2000 en obtenant les meilleurs résultats pour l'examen de passage dans l'enseignement public.
(( "A EFFORT", fort vous êtes ! ((
COURS PRIVE "EFFORT", Balbala T3 à 200 m de la Place Mahadsanid en
bordure de route (rive droite) en allant vers la Route d'Arta.
( 34 17 88 - ( 3570
DJIBOUTI


------------------------------------------------------ Sommaire ---------------------------------------------------------


L'HOMME OU LA FEMME DE LA SEMAINE.

Dans cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle ou celui qui s'est distingué(e) soit pour soutenir la dictature, soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres de soins, etc..

Rappel des personnages déjà élus :

N° 17 - Mme Leila, juge d'instruction
N° 19 - Omar FARAH, gendarmerie d'Ali Sabieh
N° 29 - Le général Yacin YABEH,
N° 32 - Le directeur de la Prison de Gabode,
N° 33 - Ali Mohamed ABDOU, procureur général
N° 35 - Mme Hawa Ahmed Youssouf Ministre déléguée conjointement avec M. Le Représentant de l'UNICEF à Djibouti.
N° 36 - M Ibrahim Idriss DJIBRIL, MInistre de la Justice, conjointement avec M Mohame Ali ABDOU, procureur général de Djibouti (2ème nomination)
Bulletin N° 4 - Lieutenant GUELLEH de la FNP
Bulletin N° 7 - Le responsable des forces de police qui a donné l'ordre le 24 juin de tirer à balles réelles sur Daher Guedi FOUREH.

------------------------------------------------------ Sommaire ---------------------------------------------------------

LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean Paul

LETTRE OUVERTE


A Djibouti, Le 18 juillet 20

Monsieur le Commissaire de la République
Chef du District de Djibouti.
République de Djibouti
Réf : LI N°20/LDDH/2000


Objet :
Demande d'autorisation pour le réalisation de
Sketches du " Théâtre de la rue " sur la Paix.


Monsieur le Commissaire de la République,

Dans le cadre de l'accompagnement de l'important processus en cours, à savoir :
La Paix, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH), avait décidé d'étudier avec le soutien de International Republican Institute (IRI) aux Etats-Unis, les possibilités à réaliser des sketches à travers le " Théâtre de la rue ", afin de sensibiliser dans un premier stade les populations de la capitale de la nécessité urgente à comprendre à suivre la Paix et les amener à comprendre par une formation à travers le théâtre que la Paix commence par le foyer, que la Paix est essentiellement basée sur le respect d'Autrui.


Monsieur le Commissaire de la République, ceci représente grosso-modo l'ambition même de ce théâtre de la rue, et notre souhait et celui de continuer à développer cette méthode de communication dans l'unique but de participer activement à la formation dans le domaine de la promotion des Droits de l'Homme.

C'est dans cet esprit, que nous vous demandons de bien vouloir accorder votre autorisation pour la réalisation des sketches à travers le théâtre de la rue. La première représentation sera programmée pour le début du mois prochain. Nous sommes à votre entière disposition pour que ces réalisations théâtrales soient un réel succès.

Nous tenons à vous témoigner par écrit, notre agréable satisfaction aux déroulements des festivités populaires que vous avez organisé à l'occasion de la fête du 27 Juin.

Dans l'attente d'une réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Commissaire de la République à l'expression de mes sentiments déférents.

------------------------------------------------------- Sommaire ---------------------------------------------------------

 

LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean Paul

NOTE D'INFORMATION N°20/LDDH du 25 juillet 2000

Compte rendu de la visite des Cercles de l'Intérieur.
Tadjourah - Ali-Sabieh


L'Utile et l'agréable….visite du Nord et du Sud

Pour se rendre à Tadjourah, on emprunte la route du Roi FAHD BIN ABDUL AZIZ qui avait été construite par une entreprise Yougoslave financée par l'Arabie Saoudite, mais aujourd'hui on remarque que des travaux de rénovations ont été faites d'une façon non appropriée c'est à dire les radiés et les réfections de la route sont mal faites et avec tous les risques, d'accidents. Pourtant il y a eu un financement extérieur pour le réaménagement de cet axe routier mais les contrôles et les réceptions n'ont certainement pas été faites sinon bâclés.

Après une visite de courtoisie auprès du Commissaire de la République de Tadjourah, ce dernier nous a maintes reprises dit qu'on pouvait visiter l'Intérieur et se rendre jusqu'aux frontières. Ce qui nous a réconforté.

Voyons de plus près le Chef Lieu de Randa. Un tiers de la ville est ravitaillé en eau grâce à un système d'adduction d'eau directement relié à la montagne, les deux tiers sont privés d'eau par manque d'électricité, alors que les infrastructures (réservoir, tuyaux) sont à revoir. Il existe un projet des fonds sociaux pour la réhabilitation d'électricité et de l'eau financés par la Banque Mondiale (I.D.A) mais ces fonds restent toujours en berne.

Sœur Louizia se démène avec dévouement dans des actions humanitaires et depuis deux ans, elle a reconstitué complètement petit à petit l'infirmerie grâce à d'autres organismes sociaux. Elle a réussi à mettre sur pieds le dispensaire comprenant un Centre de Maternité et un Centre de Pédiatrie, ainsi qu'un projet de Centre Médical pour tuberculeux à Dorra.

Elle projette à réaliser prochainement, compte tenu du fait que ces Centres sont fréquentés par des femmes et des bébés nomades et qu'il est difficile d'obtenir des villageois des ravitaillements pour améliorer la situation de la nourriture lors de leurs hospitalisations ou durant leurs soins, Sœur Louizia va bientôt réaliser une cuisine munie d'un stock d'aliment qui doit être régulièrement fourni et soutenu par d'autres Organismes ou par le PAM. Les jeunes de Randa une fois par semaine assurent la propreté de ce dispensaire.


Par ailleurs une dizaine des familles qui ont fui leurs habitations sont revenues depuis l'Accord cadre pour la Paix, la quasi-totalité des habitants qui ont fui ne sont pas revenus et leurs habitations sont occupées par les Forces Armées avec leurs familles. (voir notre communiqué n°20)

De passage à Ali-Sabieh, nous avons constaté que la ville était sans eau et la population se ravitaillait par des brouettes.

Voyant de plus près le Chef Lieu de Holl-Holl. Holl-Holl était toujours sans électricité, paraît-il à cause de la réduction du gas-oil, la distribution de l'eau est octroyée à la population que quelques heures le matin et encore…Le dispensaire manque de Sœur Louizia ou de la courageuse bénévole AJABO BOUH qui assurait le service de maternité avec ténacité.

De retour vers Djibouti, on a emprunté la piste de Holl-Holl dans un état lamentable. Il est bon de rappeler qu'avant et après l'Indépendance, l'Armée française, plus exactement le génie de la Légion Etrangère entretenait régulièrement la piste de Holl-Holl Djibouti.


A nos militaires de l'Ecole Militaire il est demandé de redoubler leurs efforts pour que cette piste soit régulièrement entretenue. Il est à signaler que toutes les barrages de contrôle, que nous avons franchie était libre sauf à l'entrée d'Ali-Sabieh et des soldats sont postés à l'entrée de Holl-Holl ou l'armée a vérifié notre voiture.

Sur les paysages du Nord au Sud, c'était la désolation ,les bétails squelettiques, pratiquement mourant, la terre aride, " les savanes de pierres ", l'herbe fanée, les arbres dénudés, seuls la rocaille et le basalte noir " resplendissaient " partout sous le soleil torride de l'été avec un retard et des pluies, de deux ans et plus.

Sur le plan social ce qui nous a frappé le plus était la situation des jeunes sans occupations, sans travail, sans maisons de jeunes opérationnelles aussi bien à Holl-Holl et qu'à Randa pourtant des Chefs Lieu, avaient une importance que l'on peut constater que lors des élections

Les structures sociaux du Nord au Sud ont été abandonnées par le Gouvernement dans toute la République de Djibouti. C'est pourquoi la Société Civile n'évolue pas, c'est parce qu'il n'y a pas une bonne volonté, délibérée et surtout continue de la part des dirigeants.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains demande au Ministère de l'Intérieur de mieux coordonner les actions en faveur du développement des Districts de l'Intérieurs, notamment le commerce intérieur en accordant une attention particulière à l'entretien des routes.

La LDDH ne manquera pas à continuer de suivre avec vigilance les problèmes de l'ensemble des Districts de la République de Djibouti.


------------------------------------------------------ Sommaire -----------------------------------------------


 

LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean Paul

Réf. : LI n° 23/LDDH/2000
Du 31 juillet 2000


LETTRE D'INFORMATION


Sur l'Opposition en générale, sur la Paix et la Concorde Civile.

 

Cher Jean-Loup SCHAAL

Suite aux informations sur le silence du Président DINI, la Ligue djiboutienne des Droits de l'Homme vous informe que les négociations des Commissions techniques entre le FRUD et le Gouvernement ont, paraît-il, achevé leurs travaux Jeudi 27 Juillet 2000.

Alors à notre avis, il reste plus que les discussions au Sommet, entre les Présidents AHMED DINI et ISMAEL OMAR. Discussion dont l'ordre du jour sera certainement chargée, puisque tous les points soulevés lors des négociations entre Commissions seront transmis au Sommet. Ce Sommet aura probablement lieu une fois que les problèmes somaliens seront réglés. A notre avis très prochainement.

Quant à l'Opposition Djiboutienne Unifiée, Opposition non armée, nous avons l'impression qu'elle est définitivement écartée de toutes négociations.

Nous vous précisons que l'Opposition Djiboutienne Unifiée (O.D.U) n'est pas divisée mais que ses activités peuvent paraître latentes.

La LDDH continue à suivre avec beaucoup d'attention et de préoccupation les différents obstructions à l'égard des Droits de l'Opposition.

La LDDH, qui avait à maintes reprises lancé des Appels pour la Paix, souhaite et demande que les négociations aboutissent afin qu'une Paix Durable, Globale et Juste s'instaure le plus rapidement dans notre pays.



Avec mes fidèles amitiés


------------------------------------------------------- Sommaire ---------------------------------------------------------

LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean Paul

NOTE D'INFORMATION N°21/LDDH du 2 Août 2000

Rien ne va plus à Arta … 3 Mois après ?

C'est la faute à … ? l'absence de transparence, l'absence d'observateurs des Défenseurs des Droits de l'Homme, l'absence des journalistes pour la couverture internationale des Mass-Média.
C'est la faute inévitablement à la Discrimination Ethnique et/ou Tribale.



I. Rappel des informations de la LDDH


Pratiquement un mois après l'ouverture solennelle du 2 mai 2000 de la Conférence Nationale de la Réconciliation somalienne, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains avait émis une Note d'Information pour encourager l'ouverture des informations aux mass-médias sur le déroulement des discussions en cours à Arta. La Ligue djiboutienne a émis des observations et a repris ainsi des versions de certaines personnalités somaliennes.

Il est bon à notre avis de reprendre quelques passages des deux Notes d'Informations et de la Diffusion d'Information de la LDDH sur la problématique somalienne et ceci sans commentaire.

- Pas un seul débat, pas un seul aperçu sur les prises des Décisions, encore moins, des résumés des points forts des travaux de cette Conférence.
- Pire encore, le partage (imposé ou accepté) est strictement basé sur une nouvelle nomenclature tribale composée de cinq grandes branches qui déterminent et répertorient les tribus les plus importantes.
- Cette nouvelle nomenclature est certainement très originale, mais quant à son efficacité ou tout au moins sa viabilité, alors ? That is the question !


L'objectif de cette Conférence est d'instaurer à nouveau les structures d'un Etat somalien avec la nomination des membres d'un Parlement, d'un Président de la République par un " Grand électeur " lui même choisi par des dirigeants coutumiers tels que les Ugaas, Salaadin, Bogor, Imans, Mahagyad, Wabarro etc…

C'est ainsi qu'à la Conférence à Arta, après un symposium des intellectuels de tout horizon qui s'était tenu dans la capitale, la première phase des discussions et des contacts a eu lieu à Arta. Dès le début, les organisateurs djiboutiens nous ont informé, que pour cette première phase, les conférenciers seront composés par des dirigeants coutumiers.

L'appel du Président djiboutien devant l'Assemblé Générale des Nations - Unies n'était pas sans fondement. Car le Président a réactualisé les problèmes somaliens devant la Communauté Internationale, ce qui est une bonne chose en soi. Ainsi la tenue de la 1ère Conférence de la sensibilisation sur l'état actuel de la Somalie était également un succès malgré, que le gouvernement Djiboutien n'a pas tenu compte des recommandations des sages et des intellectuels réunis à cet effet à la Maison du Peuple à Djibouti-ville.


Il n'échappe à personne que la tenue de la 1ère phase de la Conférence de Réconciliation Nationale somalienne à Arta a été trop prématurée et hâtive. Malgré cela, la Conférence a permis quand même de se rencontrer, de se consulter, d'échanger des points de vue, même si toutes les différentes tribus ou sous- tribus qui composent la Nation Somalis ne sont pas d'accord sur le fond des problèmes du moins dans sa gestion.

Pour éviter tout retournement de situation, pour éviter toute fuite en avant, dangereuse et destructive, des dirigeants et hommes politiques somaliens non présents à la Conférence d'Arta. Dans ce souci, il faut éviter de considérer le résultat d'Arta comme déstabilisateur des régions qu'ils détiennent, il faut éviter que les premiers succès ou demi-succès soient radicalement transformés en échec, qui provoquerait inéluctablement un nouveau bain de sang dont le peuple somalien en particulier, les personnes les plus fragiles et les populations civiles fragilisées seront malheureusement les premières victimes.

Donc, pour éviter tout cela, n'est -il pas possible et sage de prévoir une troisième phase, dans les mois qui suivent, cette Conférence. Cette troisième phase permettra à tous les délégués de rentrer chez eux, de prendre du " recul " pour mieux se préparer et préparer les autres, leurs compatriotes, de prendre leur bâton de pèlerin et d'entamer une campagne d'explications, de concertations, de sensibilisations, bref, une campagne auprès de leur peuple pour une adhésion globale à la paix et à la concorde civile entre tous les somalis.

Cette solution, de reporter à une troisième phase les travaux des élections, est à notre avis la plus sage, et la plus réaliste.

Sur l'Appel du coprésident de la Conférence de Presse du Vendredi 27 juin 2000 (Diffusion n°3)

Cet appel du coprésident de la Conférence somalienne d'Arta est d'une importance capitale.

La LDDH souhaite vivement que toutes les propagandes et /ou tentatives de soulèvement voir même de déstabilisation cessent le plus rapidement possible.

La LDDH souhaiterait qu'une attention particulière soit accordée aux zones ou la paix et la sécurité sont réelles, tels que le Somaliland et le Puntland et demande une mobilisation internationale pour que ces zones de paix bénéficient d'un plan Marshall à l'échelon des ONG afin qu'ils puissent accéder à la restructuration de toutes les
infrastructures de constructions et mieux se consacrer à leur développement et servir d'exemple aux zones encore en guerre.



En résumé :


Grosso modo, il ressort du rappel des informations de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains.


1°) Que le silence le plus absolue entoure cette Conférence somalienne à Arta, notamment au niveau des mass-médias


2°) Que le partage de la première phase s'est strictement basé sur une nouvelle nomenclature tribale composée de cinq branches qui déterminent et répertorient les tribus les plus importantes. (Par nouvelle nomenclature tribale, il faut entendre par là, un nouveau regroupement avec des nouvelles appellations des grandes tribus somaliennes).

3°) Que l'objectif principal de cette Conférence est celui d'instaurer les structures d'un Etat somalien avec la nomination des membres d'un Parlement, d'un Président de la République et de l'adoption d'une Charte Provisoire.

4°) Que les membres de la première phase étaient composés par des dirigeants coutumiers issus des cinq branches tribales.

5°) Que la première phase de la Conférence somalienne doit être considérer
comme un succès.

6°) Que, néanmoins, afin d'éviter à ces premiers succès de se transformer radicalement en échecs, qui provoqueraient inéluctablement un nouveau bain de sang du peuple somalien, que les personnes les plus fragiles (vieillards, femmes, enfants) seraient malheureusement les premières victimes.


7°) Que la LDDH a proposé de reporter les travaux des élections à une troisième phase de cette même13ème Conférence somalienne.




II. Situation bloquée depuis quelques jours.

Le premier hic a été signalé par la déclaration d'un Chef coutumier le 18 Juin 2000 à travers les antennes de la BBC, dénonçant le fait que sa tribu était minimisée dans le calcul des répartitions parmi les Dirs tout en annoncant le retrait de sa délégation.

Le deuxième " clash " a été perçu lors de la déclaration sur les ondes de la BBC d'un chef coutumier qui dénonçait le retrait de sa délégation et proposait que
la répartition des sièges du Parlement doit se faire comme depuis l'Indépendance en 1960 sur le critère des choix par région pour les élections des parlementaires, et non sur des choix tribaux.


Ces deux positions différentes dans leur principe ont pourtant un point commun, celui des risques de la tribalisation avec tous les dangers qu'elle représente.

Le blocage de cette situation, a débuté le mardi 25 Juillet 2000 et perdure encore.

a) Réactions


BBC le 30/07/00


Rien n'est encore entamé sur la construction d'un Parlement et d'un gouvernement. Jusqu'à présent l'approbation n'a pas eu lieu. Le calendrier paru il y a une dizaine de jours ne fonctionne pas, et la date du 30 juillet pour la cérémonie de clôture qui avait été fixée avant, pour la constitution d'un gouvernement, est reportée. Les différentes grandes tribus n'ont pas encore défini, la composition des parlementaires liée à la constitution d'un Gouvernement. Il existe des gens hostiles sur la répartition fixée à l'ensemble des différentes tribus des sièges du parlement et d'autres sont mécontents de la répartition fixée des sièges au sein même de leur tribu….

…. Sur les raisons du retard de la Conférence, certaines personnes disent qu'il y a un manque total de confiance au sein de chaque tribu….


….Chaque délégué se trouvant à Djibouti souhaite et veut un siège parlementaire…,











Le journal de l'Etat, " La Nation du 31 Juillet 2000

" Nous sommes satisfaits des éclaircissements de l'Egypte qui ont dissipé tout malentendu "


Le président de la Conférence de paix pour la Somalie, M. Hassan Abshir Farah, a déclaré samedi que " les membres du Bureau de la Conférence sont satisfaits des éclaircissements de l'Egypte qui ont dissipé tout malentendu " à l'issue d'un entretien de plus de 2 heures avec la délégation égyptienne qui séjourne actuellement à Djibouti….


 

Cet article sur le malentendu entre l'Egypte et les conférenciers somaliens était illustré par une photo entre d'une part la délégation égyptienne et d'autre part les membres du Bureau. Chose incongrue la photo, montre nettement le Président de la Conférence Hassan Abshir, entouré à sa gauche par le Ministre des Affaires Etrangères djiboutien Monsieur Ali Abdi et à sa droite par l'Ambassadeur de Djibouti au Yémen. C'est à se demander quel est leur rang au sein du Bureau des membres de la Conférence Nationale Somalienne ?. Sont - ils respectivement co-Président et Secrétaire du Bureau ?. Où est - ce une démonstration et/ou une confirmation de l'ingérence des Autorités djiboutiennes dans la négociation inter - somalis ?.

 

III. Questions que bon nombre de personnes se posent.

1°) Est-ce que la composition des parlementaires qui seront désignés à Arta, ne va-t-elle pas être modifiée en partie dès le retour dans leur pays, où sera-t-elle définitive et inamovible pendant la période de transition ?

2°) Si la répartition parlementaire se fait sur une base tribale, il est donc logique, pour être réélu qu'un ou des député (s) de s'organiser en créant de leur propre parti, essentiellement composé par des membres de sa ou de leur tribu. La création d'un Parti tribal avec tous ses aspects et méfaits du racisme n'est - elle pas en contradiction aux principes des Droits de l'Homme et du combat universel contre les racismes?.


3°) Est - ce vrai que des discussions ont porté sur la présence des unités blindés de l'armée ethiopienne à Baidoia depuis, semble - t - il, plus de deux ans ?.

4°) Quels sont les dispositions qui ont été programmées et approuvées pour éviter au peuple somali toute effusion de sang lors de l'application des décisions et des élections issues de la Conférence d'Arta ?.

5°) Est - ce que les Conférenciers somalien à Arta se sont engagés à respecté les engagements internationaux sur les Droits de l'Homme notamment les Conventions internationales comme celles sur le racisme et sur la torture ? et dont l'année d'entrée en vigueur de chaque Convention pour le cas de la Somalie est la suivante :


- 1975 La Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale dont l'organe de surveillance est le Comité pour l'Elimination de la Discrimination Raciale (CERD)

- 1990 La Convention contre la torture et d'autre peines ou traitements cruels, inhumaines ou dégradants dont l'organe de surveillance est le Comité Contre la Torture (CAT). (Nous vous choisissons quelques passages sur ces deux Conventions reproduits en annexe)

 

IV. Recommandation de la LDDH sur l'aspect humanitaire.


Qaabil iyo Karan isma qaadi karaan


( Tribu et Nation ne peuvent pas se supporter)

a) Bréves rappels des faits


Discours du Président à New-York, aux allures improvisées sans consultations préalables, sans préparation approfondie. Discours aux résonances internationales contenant des erreurs d'appréciation politique et d'un mot malencontreux à l'égard des " seigneurs de guerre "

Le processus du déroulement de la Conférence n'avait pas été projeté, il était sans calendrier, sans études préalables, sans programme politique, sans information médiatisée sur les grandes lignes des discussions ; mises à part les objectifs fixés et à réaliser absolument dans les plus bref délais (Parlement, Président, Gouvernement)


b) Discrimination ethnique et/ou tribale


Avant de vous soumettre les recommandations de la LDDH, il nous parâit nécessaire, de se demander pourquoi subitement un hic et l'incompréhension s'est abattue sur les négociations d'Arta ?. Seuls, des Conférenciers Somaliens, peut être
après cette Conférence, d'une manière publique, objective, et avec honnêteté intellectuelle, pourront décrire les travaux de cette Conférence avec tous les tenants et aboutissants.


L'Histoire du démantèlement du peuple frère somali, ses origines et ses effets nous sera, peut-être un jour non lointain, retracé avec l'œil d'un historien somalien, sans passions, ni partie pris, avec la précision d'un mathématicien, après avoir effectué des recherches avec rigueur et froideur d'un médecin dans le diagnostic de tous les paramètres qui ont entraîné l'affrontement des structures de l'Etat Somali avec toutes les souffrances incommensurables pour la population.



Une chose est sûre, c'est que le fléau qui continue à ravager le peuple somalien est essentiellement la discrimination ethnique et/ou tribale, aggravée ces derniers décennies par le cancer de la corruption

C'est sur le refus de ce fléau de la discrimination ethnique et/ou tribale que sera déterminé nos recommandations.

La discrimination ethnique et/ou tribale, n'a aucun, vraiment aucun aspect positif. Une politique basée sur cette discrimination ne peut que conduire vers le chaos. Le peuple somali en est conscient, et il doit avoir le courage de s'en débarrasser.

Mais quelle alternative lui soumettre ? quel genre de société durant cette période de mutation lui faut-il ?

Il est hélas difficile d'y répondre mais il est possible d'obtenir des approches à travers différents forum qui se tiendraient régulièrement et un peu partout dans les Territoires Somalis.

En République de Djibouti, la Constitution la Loi sur les Partis, sur la liberté de Communication, toutes les Lois et Textes réglementaires sont à notre avis, presque parfait. Mais quant à leur application ? quel fiasco !

Ici à Djibouti, nous connaissons tous très bien que pour légaliser et légitimer les Partis Politiques de l'Opposition et les Syndicats, il suffit :

1°) D'une petite poignée d'hommes dissidents qui déclarent que ces Partis sont des Partis de l'Opposition et que ces Syndicats sont des Syndicats libres, mais toutes ces déclarations doivent être immédiatement assorties d'une Motion de soutien à son Excellence le Président de la République.

2°) Il n'est pas nécessaire d'informer le Ministère de l'intérieur. Seul suffit un simulacre de Congrès au Sheraton et médiatisé par les Mass-Médias du Gouvernement. Une fois les formalités " Sheraton - RTD " remplies, la Justice " n'a plus droit à la parole ". Tout est légal comme çà.

Certes cette réalité dans notre pays, n'est pas du tout applicable à nos frères somaliens qui ont d'autres urgences à régler. Nous sommes convaincus qu'après ces dures et sanglantes réalités franchis, que les hommes politiques somalis et les travailleurs somalis sauront bâtir leur avenir sans politique dictatoriale, sans discrimination ethnique et/ou tribale.

Les mots " légalisé et légitimé " nous amènent à nous poser des questions fondamentales :




1°) Les membres du Parlement, le Président, les membres du Gouvernement et toutes les autres instances dont les membres seront désignés à Arta vont - ils se contenter de la " légalisation " par les mass - médias des pays étrangers en l'occurrence ceux de la République de Djibouti,
pays d'accueil mais quand même pays étranger et souverain sur le plan international. Sur quel base juridique internationale découle cette légalisation ?


2°) Sur quel principe, sur quelle convention ou disposition internationale, sur quoi et sur qui la légitimité des élections du grand Electeur des 1200 somaliens à Arta va-t-elle s'appuyer ?.

3°) Qui pourra appuyer et reconnaître des élections qui officialisent et se déroulent sur les critères de la Discrimination ethnique et/ou tribale ?

c) La Recommandation proprement dite.


La Ligue Djiboutienne des Droits de l'Humains (LDDH) est consciente et convaincue que :


1°) Malgré la Constitution Somalie de 1960 le déchirement du tissu social a commencé et a été déclenché par une gestion discriminatoire des Affaires de l'Etat divisant les populations somaliennes par tribus, sous-tribus etc…

Cette politique de division des différents gouvernements somalis s'est amplifiée au fil des ans, atteignant le seuil intolérable et dangereux, avec toutes les conséquences désastreuses engendrées par les conflits armées inter - tribaux depuis deux décennies et qui perdurent encore dans le sud de la Somalie.

2°) Que la division et les discriminations inter - tribaux sont les premiers fléaux qui ont ravagé le peuple somali et ont totalement détruit toutes les structures étatiques.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) se félicite et encourage
1°) Les efforts et le soutien inconditionnels et indéfectibles du peuple djiboutien à la volonté constante du peuple frère somali pour la paix, la concorde civile, à sa légitime aspiration de se retrouver au sein du concert des Nations - Unies, à son désir ardent de participer librement et activement au développement social, économique culturel de sa Nation.


2°) L'élan sincère de tous les participants somaliens à réaliser une réelle réconciliation entre tous les somalis.

3°) Les travaux qui se déroulent dans des domaines précis et qu'il est de notre devoir à considérer comme constructifs et positifs.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) approuve globalement les efforts fournies par la partie djiboutienne en particulier ceux des membres du Comité djiboutien.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) malgré que tous les dossiers djiboutiens soient en veilleuses depuis treize mois, ne manquera pas d'encourager le Chef de l'Etat à continuer ces efforts louables pour que la Réconciliation intersomalienne se réalise sans effusion de sang.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) lance un Appel pressant à tous les Défenseurs des Droits de l'Homme pour qu'ils soient en Alerte et se mobilisent contre toutes les formes de discriminations ethniques et/ou tribales en Somalie et que la Convention signée par l'Etat Somali en 1975 soit respectée lors des déroulements de toutes les élections législatives et Présidentielles. Que les Défenseurs des Droits de l'Homme se préparent à intervenir énergiquement à toutes les tentatives et toutes les actions tendant à entretenir ou provoquer des effusions de sang inter - ethniques et/ou tribales.

___________________________________________________________________________

Annexe


I. Convention sur l'élimination
de toutes formes de discrimination raciale.

Tout d'abord nous allons vous reproduire quelques articles sur le racisme pour nous permettre à mieux saisir ce phénomène qui détruit l'existence même d'une société humaine.


Sur la Convention Internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination racial du 21 décembre 1965 et dont l'organe de répression du Comité pour l'Elimination de la Discrimination Raciale (CERD) a été mise en application le 4/01/1969.

Considérant que la Charte des Nations Unies est fondée sur les principes de la dignité et de l'égalité de tous les êtres humains, et que tous les Etats Membres se sont engagés à agir, tant conjointement que séparément, en coopération avec l'Organisation, en vue d'atteindre l'un des buts des Nations Unies, à savoir : développer et encourager le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.


Considérant que la Déclaration universelle des droits de l'homme proclame que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit et que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont
énoncés, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur ou d'origine nationale,


Ce préambule expose succinctement la philosophie de la Convention. Il exprime la conviction :

a) " que toute doctrine de supériorité fondée sur la différenciation entre les races est scientifiquement fausse, moralement condamnable et socialement injuste et dangereuse "
b)" que rien ne saurait justifier, où que ce soit, la discrimination raciale, ni en théorie ni en pratique ".
c)" que l'existence de barrières raciales est incompatible avec les idéaux de toutes société humaine " ; et il réaffirme " que la discrimination entre les êtres humains pour des motifs fondés sur la race, la couleur ou l'origine ethnique est un obstacle aux réalisations amicales et pacifiques entre les Nations et est susceptible de troubler la paix et la sécurité entre les peuples ainsi que la coexistence harmonieuse des personnes au sein d'un même Etat.


Considérant que tous les hommes sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection de la loi contre toute discrimination et contre toute incitation à la discrimination,





Article premier

Dans la présente Convention, l'expression " discrimination raciale " vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice, dans des conditions d'égalité, des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique.

Dans son ensemble la Convention a essentiellement été l'œuvre de l'Assemblée générale elle-même, en consultation avec divers autres organes. L'article premier définit l'expression " discrimination raciale " d'une manière large, comme s'appliquant à " toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice, dans des conditions d'égalité, des droits de l'homme et des libertés fondamentales… ". Il est cependant précisé que la Convention n'interdit pas les distinctions entre ressortissants et non-ressortissants.

Article deux

1. Les Etats parties condamnent la discrimination raciale et s'engagent à poursuivre par tous les moyens appropriés et sans retard une politique tendant à éliminer toute forme de discrimination raciale et à favoriser l'entente entre tous les races, et, à cette fin :

a) Chaque Etat partie s'engage à favoriser, le cas échéant, les organisations et mouvements intégrationnistes multiraciaux et autres moyens propres à éliminer les barrières entre les races, et à décourager ce qui tend à renforcer la division raciale.
En effet, le paragraphe :


Au paragraphe 1 de l'article2, les Etats parties " condamnent la discrimination raciale et s'engagent à poursuivre par tous les moyens appropriés et sans retard une politique tendant à éliminer toute les forme de discrimination raciale et à favoriser l'entente entre toutes les races ". Ils s'engage en particulier à " prendre des mesures efficaces pour revoir les politiques gouvernementales nationales et locales et pour modifier, abroger ou annuler toute loi et toute disposition réglementaire ayant pour effet de créer la discrimination raciale ou de la perpétuer là où elle existe " et " à
favorise, le cas échéant, les organismes et mouvements les barrières entre les races ; et à décourager ce qui tend à renforcer la division raciale ".


Article quatre

Les Etats parties condamnent toute propagande et toutes organisations qui s'inspirent d'idées ou de théories fondées sur la supériorité d'une race ou d'un groupe de personnes d'une certaine couleur ou d'une certaine origine ethnique, ou qui prétendent justifier ou encourager toute forme de haine et de discrimination raciales ; ils s'engagent à adopter immédiatement des mesures positives destinées à éliminer toute incitation à une telle discrimination, ou tous actes de discrimination, et, à cette fin, tenant dûment compte des principes formulés dans la Déclaration Universelle des droits de l'homme et des droits expressément énoncés à l'article 5 de la présente Convention, il s'engagent notamment :

c) A ne pas permettre aux autorités publiques ni aux institutions publiques, nationales ou locales, d'inciter à la discrimination raciale ou de l'encourager.

C'est ainsi qu'à l'article 4 les Etats parties " condamnent toute propagande et toutes organisations qui s'inspirent d'idées ou de théories fondées sur la supériorité d'une race ou d'un groupe de personnes d'une certaine couleur ou d'une origine ethnique, ou qui prétendent justifier ou encourager toute forme de haine et de discrimination raciales ; ils s'engagent à adopter immédiatement des mesures positives destinées à éliminer toute incitation à une telle discrimination, ou tous actes de discrimination… ". Les Etats parties sont notamment tenus de " déclarer délits punissables par la loi toute diffusion d'idée fondées sur la supériorité ou la haine raciale, toute incitation à la discrimination raciale, ainsi que tous actes de violence, ou provocation à des tels actes, dirigés contre tous race ou tout groupe de personnes d'une autre couleur ou d'une autre origine ethnique, de même que toute assistance apportée à des activités " et d' " interdire les organisations ainsi que les activités de propagande organisée et tout autre type d'activité de propagande qui incitent à la discrimination raciale et qui l'encouragent " ; de " déclarer délit punissable par la loi la participation à ces organisations ou à ces activités " ; et de " ne pas permettre aux autorités publiques ni aux institutions publiques, nationales ou locales, d'inciter à la discrimination raciale ou de l'encourager ".

Article cinq

Conformément aux obligations fondamentales énoncées à l'article 2 de la présente Convention, les Etats parties s'engagent à interdire et à éliminer la discrimination raciale sous toutes ses formes et à garantir le droit de chacun à
l'égalité devant la loi sans distinction de race, de couleur ou d'origine nationale ou ethnique, notamment dans la jouissance des droits suivants :


c) Droits politiques, notamment droit de participer aux élections- de voter et d'être candidat- selon le système du suffrage universel et légal, droit de prendre part au gouvernement ainsi qu'à la direction des affaires publiques, à tous les échelons, et droit d'accéder, dans des conditions d'égalité, aux fonctions publiques.

Dans ce cas il est précisé que la Convention dans son article 5 les domaines dans lesquels l'Etat doit éliminer la discrimination raciale et garantir l'égalité devant la loi. Cette liste - non limitative - inclut même certains droits qui ne sont pas
expressément reconnus par les Pactes, par exemple le droit à la propriété, le droit d'hériter et le droit d'accès à tous lieux et services destinés à l'usage du public.


Toutefois la Convention innove dans le système des Nations Unies par son article 14, qui contient une clause facultative de plainte individuelle. Elle prévoit un premier examen au plan interne par un organisme national désigné ou spécialement crée pour s'occuper de telle plaintes. En cas d'échec, l'affaire est examinée par le Comité qui peut, après avoir déclaré la plainte recevable, adresser des " suggestions et recommandations " à l'Etat concerné.

------------------------------------------------------- Sommaire ---------------------------------------------------------

LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean Paul

Droit de Réponse n° 1/ LDDH/ 2000

Conformément au chapitre IX du droit de réponse, en particulier les articles 67, 68, 69, 70 de la Loi relative à la liberté de Communication n°2/AN/92/2eL du 15 septembre 1992. La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) demande au Directeur de publication et au Rédacteur en chef du journal " La Nation " de bien vouloir publier le Droit de Réponse sur l'article de " La Nation " du 3 août 2000 page 4-District de Tadjourah, ci-après

Droit de réponse

Ligue Djiboutienne des Droits Humains

Nous connaissons parfaitement le côté stupide, et vulgaire des écrits qu'il nous a adressé, lorsqu'on lui avait confié l'intérim du Secrétaire général du Ministère de l'Intérieur. Se rappelant des souffrances et de la douleur psychique qui avait dû l'affecter, nous avions décidé à ne pas lui répondre afin de ne pas ébranler la décision de silence prise.

Le Commissaire de la République, M. Dini Mohamed Bourhan dans un document non signé publié dans " La Nation " est tendancieux, faux dans ses affirmations.

1°) " illégalité et clandestinité "

Le 9 mai 1999 notre Organisation à caractère humanitaire a déclaré officiellement sa création auprès du Ministère de l'Intérieur.

Le 4 Juin 1999, la LDDH a remis tous ses documents en informant en même temps son entière disponibilité auprès du Ministère de la Justice chargée des Droits de l'Homme.

C'est dans ce cadre légal que notre combat continue pour le respect des Droits fondamentaux en République de Djibouti.

Nos activités sont essentiellement publiques, notre siège social connu, notre crédibilité et notre courage appréciés.

Affiliés à la Fédération Internationale des Droits de l'Homme.

Nous avons le titre d'observateur à la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples.

Nous avons d'excellentes relations avec International Republican Institut de Washington.

2°) Compte rendu de notre tournée.

C'est par Note d'Information n°20 du 25 Juillet que nous avons établi notre compte - rendu et non pas par Communiqué.

Ci-après deux passages de cette Note

Après une visite de courtoisie auprès du Commissaire de la République de Tadjourah, ce dernier nous a, à maintes reprises dit qu'on pouvait visiter l'Intérieur et se rendre jusqu'aux frontières. Ce qui nous a réconforté.

Le Commissaire Dini a confondu la voix de Mme Kimberly avec celle d'un homme membre de la Ligue sur la question concernant la visite de Bankoualé.

Il est à signaler que toutes les barrages de contrôle, que nous avons franchie étaient libres sauf à l'entrée d'Ali-Sabieh

























 

La Nation du 3 août 2000
Page 4 - District de Tadjourah




DISTRICT DE TADJOURAH


Contre l'intox et la désinformation



Le commissaire de la République, chef du District de Tadjourah M. Dini Mohamed Bourhan, dans un document qu'il nous a fait parvenir, s'indigne des propos publiés dans le communiqué n° 20 du 15 juillet dernier d'une organisation " illégale et clandestine " dénommée la Ligue Djiboutienne des Droits Humains, " propos assortis de la signature d'un maître de l'art de la désinformation " précise le commissaire.


L'objectif de cet individu mal intentionné est de discréditer l'image et le rayonnement de notre pays auprès de la communauté internationale poursuit M. Dini Mohamed Bourhan.

Il est navrant et regrettable écrit le commissaire que ce spécialiste de la zizanie ait eu l'outrecuidance de publier des insanités sur des prétendues affaires d'harcèlements sexuelles dont feraient l'objet des femmes et des jeunes filles de la part des hommes en uniforme dans la région de Boli ainsi que de l'existence de barrages de contrôle qui entraveraient la circulation des biens et des personnes.

Revenant sur les circonstances de leur visite, le Commissaire note qu'ils étaient accompagnés d'une américaine nommée Kimberly Mahlin Clark de l'International Republican Institute.

" Dès nos échanges de civilités ", rapporte le commissaire, " Mme Kimberly a bien voulu me demander si il était possible de se rendre dans la région de Bankoualé

et dans la ville de Randa ". Et le commissaire de lui répondre qu'elle pourrait circuler sans tracasseries jusqu'à la frontière.

" Il échoit à Mme Kimberly ressortissante d'un pays de liberté et de démocratie ou la droiture et la franchise sont des vertus inviolable auxquelles sont soumis de respecter durant leur existence de rétablir la vérité contre la campagne de dénigrement et les propos nuisibles orchestrés par ses compagnons de voyage ", fait observer le commissaire du District de Tadjourah.

Il ajoute par ailleurs qu'il serait préférable que Mme Kimberly témoin occulaire de l'inexistence de barrages de contrôle et de la libre circulation des biens et des personnes puissent éviter de se faire induire en erreur dans l'avenir par des allégations de prétendus défenseurs de droits humains.

 

------------------------------------------------------- Sommaire ---------------------------------------------------------

------------------------------------------------------- Sommaire ---------------------------------------------------------

AVERTISSEMENT :
-
l'utilisation de toutes nos informations est autorisée, (à l'exception des extraits de presse, et ce, pour des raisons de propriété intellectuelle).
- l
'impression et la diffusion sont autorisées et même recommandées !

Il vous est demandé simplement
de citer la source de la façon suivante :
"Extrait du site de l'ARDHD -
https://old.ardhd.org"