A.R.D.H.D Bulletin 12
Du 2/09/00 au 8/09/00

Toutes les informations
des journaux,
des associations
et des opposants djiboutiens
diffusés 'en temps réel'
.

SOMMAIRE N° 12
- L'Affaire BORREL rebondit dans LE MONDE. Collusion des juges français avec le procureur de Djibouti Djama Souleiman ?

04/09 : Le procès de l'ex-Président Suharto pour corruption servira-t-il de précédent ? Les djiboutiens, victimes, pourront-ils juger dans l'avenir, les responsables de la corruption du gouvernement GUELLEH et de son prédécesseur ?

07/09 Un étrange silence ?
07/09 Extrait d'un entretien avec S.E. Jacques Dewattre, Ambassadeur de France en Ethiopie.
M GUELLEH AURAIT TOUJOURS BESOIN D'ARGENT !!! Il aurait tenté d'en obtenir en Arabie Saoudite ..
07/09 Débat juridique en France sur une possible mise en examen du leader Libyen pour sa 'responsabilité' dans l'attentat du DC10
 
   
LA L.D.D.H.
LE RENOUVEAU

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L'ARDHD rappelle qu'elle ne soutient aucune action politique, ni aucun parti
et qu'elle milite exclusivement en faveur de la Paix et des Droits de l'Homme.

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REVUE DE PRESSE
ET NOUVELLES BRÈVES

04/09 : Aucune nouvelle des négociations
FRUD / Gouvernement djiboutien.

Malgré ses appels, L''ARDHD n'a reçu directement ou indirectement aucune nouvelle des négociations qui seraient en cours (depuis Mars 2000) entre le FRUD armé dirigé par M. Ahmed DINI et le gouvernement dictatorial de M. GUELLEH.

Le communique de M Ali DAHAN

Pour ne pas perturber d'éventuelles négociations, nous avions choisi de ne pas publier le communiqué de M Ali DAHAN qui s'interroge (sic!) sur ces négociations et sur les résultats qui pourraient être obtenus pour le peuple djiboutien.

Il ne nous appartient pas de prendre parti dans ce débat. Mais nous n'avons aucun droit de censurer les informations qui nous sont transmises, ni les points de vue, dès lors qu'ils émanent de l'opposition. Nous ne pourrions pas lutter pour la démocratie et pour la transparence et en même temps censurer telle ou telle personnalité.

Cependant, compte-tenu du caractère particulier de ce communiqué et à la demande de nombreuses personnalités de l'opposition, nous avions indiqué à M Ali Dahan, que nous attendrions le début de septembre pour la publication espérant recevoir des informations sur les négociations, qui apporteraient des réponses à ses interrogations et à ses affirmations.

Le délai de réflexion étant arrivé à son terme, nous publions cet article sur notre site, dans deux pages spéciales, car l'ensemble est volumineux.

Pour consulter le communiqué, cliquez ici

"DRÔLE D'ACCORD DE PAIX
ENTRE LE GOUVERNEMENT DE DJIBOUTI
ET LE PRÉSIDENT DU FRUD"


L'intégralité des annexes sont disponibles ici (Série de caricatures)

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06/09 Monsieur Maxime GREMETZ, député français, nous informe de l'ouverture de son site Internet.

"Nous sommes heureux de vous convier à visiter le site parlementaire du député Maxime Gremetz, en service depuis ce matin. Sur 577 députés, Maxime Gremetz est le 57ème et le 1er de Picardie à ouvrir un site internet. Dés aujourd'hui, en 700 pages, retrouvez toute son activité parlementaire. Bonne navigation sur http://perso.club-internet.fr/mgremetz ... "

ARDHD : Monsieur Gremetz a souvent soutenu nos actions en faveur de la défense des Droits de l'Homme à Djibouti. Dans sa dernière intervention il demandait la libération immédiate de tous les enfants mineurs ( 8-13ans ) incarcérés avec les adultes dans la sinistre prison de Gabode.

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0709 Maître AREF, nominé pour l'attribution de la médaille Roger Baldwin 2000

Notre association qui a soutenu la candidature de Maître AREF pour l'attribution de la Médaille de la Liberté Roger Baldwin 2000, vient d'apprendre qu'il était nominé. Cela veut dire que sa candidature a été sélectionnée et que Maître AREF fait partie de la liste restreinte des candidats. Cette liste sera remise aux personnalités chargées du choix de l'attribution du Prix.

Plusieurs associations se joignent à nous pour soutenir la candidature : Survie, AFADD, etc...

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07/09 Affaire Borrel : remise en cause de l'impartialité de la juge Moracchini (Extrait de Le Monde du 7/09/00)


Mis à jour le jeudi 7 septembre 2000


LES AVOCATS de la veuve du juge Bernard Borrel, retrouvé mort en 1995 à Djibouti dans des circonstances mystérieuses, ont vivement mis en cause, mercredi 6 septembre, auprès du garde des sceaux, la juge Marie-Paule Moracchini, dessaisie du dossier au printemps. Celle-ci est accusée par Mes Olivier Morice et Laurent de Caunes d'avoir « un comportement parfaitement contraire aux principes d'impartialité et de loyauté » et semble avoir omis de coter et de transmettre une pièce de procédure à son successeur.

Les deux avocats, qui n'avaient pas été autorisés à se rendre à Djibouti en mars pour un second transport sur les lieux, ont demandé le 1er août à consulter la cassette vidéo tournée sur place. Le juge Jean-Baptiste Parlos, chargé de l'instruction depuis le dessaisissement de Marie-Paule Moracchini et Roger Le Loire le 21 juin, leur a indiqué que la cassette ne figurait pas au dossier et n'était pas « référencée dans la procédure comme étant une pièce à conviction ». Le juge a aussitôt appelé sa collègue, qui lui a remis la cassette dans la journée. « Les juges Moracchini et Le Loire avaient gardé par devers eux cette cassette, proteste Me Olivier Morice, qu'ils avaient omis de placer sous scellés, plus d'un mois après leur dessaisissement. »

Pire, dans l'enveloppe le juge Parlos a découvert un mot manuscrit et assez familier de Djama Souleiman, le procureur de la République de Djibouti . « Salut Marie-Paule, je t'envoie comme convenu la cassette vidéo du transport au Goubet, peut-on lire dans ce texte . J'espère que l'image sera satisfaisante. J'ai regardé l'émission »Sans aucun doute« sur TF 1. J'ai pu constater à nouveau combien Mme Borrel et ses avocats sont décidés à continuer leur entreprise de manipulation. Je t'appelerai bientôt. Passe le bonjour à Roger [Le Loire] s'il est rentré, de même qu'à J.-C. Dauvel [procureur adjoint à Paris]. A très bientôt, je t'embrasse, Djama. »

Les avocats de Mme Borrel sont évidemment furieux. « Cette pièce démontre l'étendue de la connivence qui existe entre le procureur de Djibouti et les magistrats français, assure Me Morice, et on ne peut qu'être scandalisés. » Ils ont réclamé à Elisabeth Guigou une enquête de l'inspection générale des services judiciaires. La ministre de la justice n'avait pas reçu leur courrier, jeudi 7 septembre. Mme Moracchini fait déjà l'objet de poursuites disciplinaires devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), notamment pour la disparition de pièces dans l'instruction du dossier de la Scientologie ( Le Monde du 3 juillet).

Article rédigé par Franck Johannès et publié dans Le Monde daté 7/09/00

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08/09 : DEBAT JURIDIQUE EN FRANCE SUR UNE POSSIBLE MISE EN EXAMEN DU LEADER LIBYEN POUR SA RESPONSABILITE DANS L'ATTENTAT DU DC 10.

La justice française examine le dépot d'une plainte par l'association SOS ATTENTAT contre le Leader Libyen qui aurait reconnu implicitement dans une interview, sa responsabilité dans l'attentat du DC10.

Le débat porte sur la reconnaissance ou non de l'immunité du Colonel en sa qualité de Chef de l'Etat Libyen.

Ce débat est à suivre attentivement, car il pourrait faire jurisprudence. M. Guelleh pourrait-il être inquiété un jour pour une responsabilité dans l'affaire du Café de Paris ? En tant que Président ? ou faudra-t-il attendre qu'il ne soit plus Chef de l'Etat ?

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BRUITS ET RUMEURS

04/09 Le procès de l'ex-Président Suharto
pour corruption : une procédure qui pourrait-être
utilisée par les Djiboutiens dans l'avenir ?

Le peuple djiboutien, dans son ensemble, est victime non seulement des violations des Droits de l'Homme commises par le régime, mais il est aussi spolié par la corruption organisée au plus haut niveau de l'État. Avec quels revenus, Monsieur Guelleh se serait-il offert le superbe Palais dans lequel il se retranche ... Avec quels revenus, son épouse se permettrait-elle de descendre à Paris, avec sa suite, dans l'un des meilleurs hôtels et de dépenser des fortunes dans les boutiques de luxe (voir nos articles précédents). Ce ne peut-être qu'avec l'argent du peuple qui aurait été détourné directement ou indirectement de sa destination.

Le Droit progresse et l'exemple du procès de Suharto pourrait faire jurisprudence : d'autres dictateurs pourraient être traduits en justice pour des faits semblables, même si les montants sont moins élevés.

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M GUELLEH AURAIT TOUJOURS BESOIN D'ARGENT !!!

Nous apprenons que Monsieur Guelleh aurait fait un détour par l'Arabie Saoudite, avant de se rendre à New York pour la réunion de l'ONU. Il aurait sollicité des subventions complémentaires, car il serait toujours aux abois ... sur le plan financier.

Rappelons que son régime n'a payé que deux mois de salaires au titre de l'année 2000, aux fonctionnaires. Ils doivent gérer la situation sur le plan personnel et nous imaginons les difficultés auxquels ils doivent faire face....


Que fait M Guelleh de l'argent ? Il a reçu le dernier versement du FMI en juillet ... et pouirtant il a encore besoin de demander de l'argent autour de lui ... Et pourtant l'état djiboutien ne règle pas ses dettes....

Probablement la corruption éponge une partie importante des donations et transforme ces versements en avoir sur des comptes bancaires à l'étranger. M. Guelleh quant à lui doit poursuivre ses prélévements sur le trésor pour financer son programme immobilier personnel, pour régler les dépenses de son épouse et pour financer l'Armée et les achats de voitures blindées.

Nous ignorons la réponse de l'Arabie Saoudite à ses demandes ....

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07/09 UN ETRANGE SILENCE !

Que se passe-t-il ? Sommes-nous à la veille de recevoir des nouvelles importantes, d'une déclaration fracassante ?

Le silence actuel est impressionant. Depuis plusieurs jours, nous ne recevons plus aucune nouvelle, ni aucun communiqué de l'opposition. Nous nous posons des questions : ce silence est-il un bon signe ? Le signe que les négociations FRUD / Gouvernement sont entrées dans 'la phase finale' et que nous allons bientôt connaître les résultats et les détails d'un accord ?

Sur le terrain, l'armée est toujours présente avec les mêmes effectifs

Ce silence est-il inquiétant ? L'armée djiboutienne serait toujours en alerte. Elle n'a pas quitté les positions qu'elle occupe dans le Nord. Il semblerait que la démobilisation imposée par les organisations internationales en échange des financements du FMI soit effective côté façade, mais compensé côté cour, par un recrutement de nouveaux mercenaires. C'est grâce à ce mécanisme que les effecitfs de l'armée nationale djiboutienne seraient sensiblement constants .....

L'Ethiopie renforcerait sa présence sur place et sa capacité d'intervention

De nombreux témoignages nous confirment que l'Ethiopie est de plus en plus présente sur le territoire djiboutien : soldats, police. On parle même d'interventions de la police ethiopienne en plein centre de Djibouti .... à l'encontre de réfugiés éthiopiens. Il ne faut pas oublier les termes de l'accord de défense djibouto-ethiopien qui semble être entré en vigueur, même s'il n'a pas été ratifié par le Parlement djiboutien. (Ce point est certainement insuffisant pour arrêter M. Guelleh, qui se moque à la fois diu droit et de la représentation nationale, qui entérine toutes ses demandes)

Appel aux associations, aux journalistes
et aux syndicats djiboutiens.

N'oubliez pas que le bulletin de l'ARDHD a besoin de recevoir vos informations fiables et vérifiées. De notre côté, nous pouvons vous aider à les diffuser dans le monde, auprès des associations, des hommes politiques. De plus elles sont très utiles pour la communauté djiboutienne à l'étranger : Canada, USA, Scandinavie, France, etc.. qui les attendent avec la plus grande impatience. Merci de nous adresser toutes vos informations

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07/09 Extrait d'un entretien avec S.E. Jacques Dewattre, Ambassadeur de France en Ethiopie.
(Les nouvelles d'Addis N°18 http://www.ambafrance-ethiopie.org/French/Actualite/interview.htm )

Nous avons choisi de publier quelques extraits de l'interview du nouvel Ambassadeur de France en Ethiopie, S.E. Jacques Dewattre, en privilégiant les passages où il s'exprime sur Djibouti. L'interview intégrale peut-être consultée à l'adresse URL ci-dessus.

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Entretien de l'Ambassadeur
avec "Les Nouvelles d'Addis"


M. Jacques DEWATRE, Ambassadeur de France en Ethiopie, a accordé le 23 juin 2000 un entretien à M. Alain LETERRIER, du journal francophone bimestriel "Les Nouvelles d'Addis" (n°18), qui nous a donné son accord pour en reproduire le texte.

LNA. Vous avez pris vos fonctions d'Ambassadeur de France en Ethiopie fin avril. Quelles ont été vos premières impressions personnelles en arrivant en Ethiopie, puis à l'ambassade de France, le "château", ce lieu magnifique ?

- J'étais déjà venu dans ce pays il y a cinq ans et j'étais passé à l'ambassade, mais extrêmement brièvement. Quand on arrive directement d'Europe, on ne se sent pas tout à fait en Afrique ici. Il faut s'adapter à l'altitude, à la pollution automobile d'Addis Abeba, à l'état des routes dès que l'on sort de la capitale. Et surtout il faut s'adapter à une présence humaine permanente dans les lieux les plus reculés de ce pays. Très vite on est séduit par la profonde gentillesse de ses habitants malgré une certaine réserve vis-à-vis de l'étranger.

Si je devais qualifier ce très vieux pays, je dirais qu'il m'apparaît à la fois mystérieux, fascinant et tragique. Car, il est confronté à la guerre, la sécheresse, la grande pauvreté et le sida. Mais je ne suis là que depuis deux mois ; j'en suis donc au stade de la découverte et comme vous le savez, toute période de découverte est une période passionnante.

En ce qui concerne l'ambassade, je n'en parlerai pas si ce n'est pour dire qu'on vit dans un milieu privilégié. Je crois que c'est la plus vaste ambassade de France dans le monde. C'est une des plus hautes en Afrique et probablement la plus ancienne sur ce continent, en ce qui concerne la diplomatie française. (...)

LNA. Comment envisagez-vous votre rôle en Ethiopie ?

- Je le considère un peu comme tout ambassadeur. C'est-à-dire que je suis très attentif à l'évolution de la situation intérieure de ce pays, à ses relations extérieures, à la situation régionale et, c'est une spécificité de l'Ethiopie, aux liens avec l'OUA et la CEA, bien entendu aux relations bilatérales entre l'Ethiopie et la France. Je suis aussi attentivement la présence de la communauté française qui ici comprend entre 450 et 500 membres. Mon rôle est donc de m'efforcer de renforcer notre relation politique, notre coopération et d'amplifier la présence économique et commerciale française. Le chantier est vaste et il ne manque pas d'ambition. (...)

LNA. Quels étaient les objectifs de vos entretiens avec le Premier Ministre éthiopien ? Qu'en est-il ressorti ?

- Depuis mon arrivée ici, il y a deux mois, le Premier Ministre, M. Mélès, a réuni à plusieurs reprises le corps diplomatique, pour expliquer la politique de son pays confronté à un conflit ouvert avec l'Erythrée et pour répondre aux questions des ambassadeurs. Ce que nous avons tous beaucoup apprécié.

Par ailleurs, M. Mélès, que je connaissais déjà avant de prendre mon poste, m'a demandé de venir le voir à plusieurs reprises en tête-à-tête. Peut-être parce que la France en Ethiopie exerce pendant toute l'année 2000 la présidence de l'Union Européenne. (Comme vous le ssavez, le Portugal préside l'Union Européenne jusqu'à fin juin, mais il n'y a pas d'ambassade du Portugal en Ethiopie). Depuis la reprise du conflit, je réunis chaque semaine les treize ambassadeurs de l'Union Européenne pour que nous puissions ensemble échanger nos analyses et, par ce dialogue continu, tenter de faire prévaloir une certaine cohérence au sein de l'Union Européenne. La deuxième raison est peut-être le fait que la politique de la France dans ce conflit a été appréciée à Addis Abeba, car elle repose sur une approche équilibrée et non partisane. D'autre part, la décision de la France de ne pas interrompre l'aide au développement qui témoigne de notre souci de ne pas pénaliser les populations a été très bien comprise localement.

Dans les entretiens avec M. Mélès portant sur la situation dans la région, ont été évoqués les problèmes de stabilité régionale, la sécurité de Djibouti, la sécurité des approvisionnements de l'Ethiopie... M. Mélès est quelqu'un avec qui, en tête-en-tête, on peut avoir des échanges très directs et francs. (...)

LNA. Quel est, selon vous, le rôle de la France dans la sécurité régionale ?

- Je crois que cela tient à la spécificité du rôle de l'Ethiopie. Addis Abeba est considérée comme la capitale diplomatique de l'Afrique, en raison du siège de l'OUA et de la CEA et, à ce titre, Addis Abeba constitue un centre de concertation et d'intervention politique unique en Afrique. La politique de la France en Afrique est marqué par d'une part l'ouverture, d'autre part, la fidélité à ses anciens amis, et la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays comme on l'a vu récemment dans certains pays d'Afrique. A Addis Abeba il y a plus de 90 représentations diplomatiques, ce qui donne une dimension internationale très étendue au poste. Il est évident que la position géostratégique exceptionnelle de l'Ethiopie qui est au point de rencontre de l'Afrique et de l'Orient, en fait pour la France un partenaire stratégique très important. Il faut toujours voir en prospective. Dans une génération, ce pays devrait atteindre cent millions d'habitants. Ce pays est enclavé depuis l'indépendance de l'Erythrée. La France qui est présente militairement à Djibouti partage avec l'Ethiopie la même préoccupation d'un environnement stable dans la Corne. La présence militaire de la France à Djibouti garantit la sécurité de l'approvisionnement d'Addis Abeba. D'ailleurs, on vient de le constater dans le conflit actuel. Donc, il est certain que, sans parler de la justification de la présence militaire de Djibouti, l'importance pour la France de la liberté de circulation des produits énergétiques dans la péninsule arabique, est déterminant. Et l'hinterland de Djibouti n'est pas étranger aux préoccupations françaises.

LNA. Revenons sur "l'autre mission" supposée. La France cherche à se désengager de sa présence (au moins militaire) à Djibouti. Mais, pour préserver ses intérêts, n'a-t-elle pas besoin de maintenir une sécurité régionale et votre poste ne serait-il pas de fait un poste régional ?

- Non. La France est très attachée à la stabilité de la Corne de l'Afrique pour des raisons évidentes. Et la Corne de l'Afrique ce n'est pas que Djibouti. Djibouti est une plaque aéroportuaire essentielle pour s'intégrer dans cette région du monde, mais dans la zone, l'éléphant c'est l'Ethiopie. On est donc obligé d'avoir une relation très particulière avec ce vieux et ce grand pays, d'autant qu'il recèle un potentiel qui pourrait être mis en valeur une fois que ce pays pourra consacrer toutes ses ressources au développement.

(...)

Comme je vous le disais précédemment, l'Ethiopie est le poids lourd dans la Corne de l'Afrique ; je pense que l'investissement de la France s'avère profitable, qu'il conforte notre place et la spécificité de notre attitude vis-à-vis de l'Ethiopie. Depuis que je suis là, je me rends compte aussi, en discutant avec mes interlocuteurs, que cet investissement sera efficace compte tenu de la qualité des élites éthiopiennes. Ensuite cet investissement aura un effet bénéfique parce qu'il stabilise un pays qui peu à peu prend le chemin d'un Etat de droit. De plus, cet investissement en Ethiopie contribue à la stabilité de Djibouti.

(...)

LNA. Et le train ?

- Nous avons cofinancé pour 40 millions de francs, au titre de l'Agence française de Développement, l'achat et la réparation de moyens de traction ferroviaire. Je suis allé moi-même à Diré-Daoua visiter le chantier des ateliers. Je me suis engagé à faire le trajet en train mais depuis que je suis là, il y a eu au moins un attentat et peut-être un deuxième. Ce n'est pas ce qui me retient ; parce que je ne monterai pas dans le wagon placé devant la draisine et qui déraille quand la mine saute ! (rires). J'ai envie de le faire parce que je crois que c'est assez acrobatique et puis c'est une réalisation française. Quand on voit que tous ces gens à Diré-Daoua parlent un français extraordinaire, que ces cheminots sont très attachés à l'esprit du rail que l'on retrouve en France, en particulier parmi les anciens cheminots, cela fait chaud au coeur. (...)

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L'HOMME OU LA FEMME DE LA SEMAINE.

Dans cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle ou celui qui s'est distingué(e) soit pour soutenir la dictature, soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres de soins, etc..

Auront-ils à répondre un jour de leurs actes et de leurs crimes
devant un tribunal pénal international ?


Rappel des personnages déjà "élus" :

N° 17 - Mme LEILA, juge d'instruction
N° 19 - Omar FARAH, gendarmerie d'Ali Sabieh
N° 29 - Le général Yacin YABEH,
N° 32 - Le directeur de la Prison de Gabode,
N° 33 - Ali Mohamed ABDOU, procureur général
N° 35 - Mme Hawa Ahmed YOUSSOUF Ministre déléguée conjointement avec M. Le Représentant de l'UNICEF à Djibouti.
N° 36 - M Ibrahim Idriss DJIBRIL, MInistre de la Justice, conjointement avec M Mohamed Ali ABDOU, procureur général de Djibouti (2ème nomination)
Bulletin N° 4 - Lieutenant GUELLEH de la FNP
Bulletin N° 7 - Le responsable des forces de police qui a donné l'ordre le 24 juin de tirer à balles réelles sur Daher Guedi FOUREH.

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08/09 LA JUSTICE PROGRESSE SUR PLUSIEURS FRONTS : LA FIN DE L'IMPUNITE POUR LES DICTATEURS ?

La justice progresse sur plusieurs fronts et plusieurs dictateurs pourraient être jugés :

  • Pinochet dans son pays, pour violation des droits de l'homme et crimes,
  • Suharto pour corruption,
  • Kadafi pour l'attentat contre le DC 10.

    C'est un mouvement irréversible qui devrait s'intensifier dans les prochains mois / prochaines années. Et il n'est pas interdit de penser que MM Aptidon et Guelleh, avec leurs principaux collaborateurs, aient à répondre un jour de leurs crimes, de la corruption et de la responsabilité dans des attentats devant la justice. C'est aujourd'hui une hypothèse qui n'est plus du tout fantaisiste.

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LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean Paul

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