LA LIBERTÉ - 2
Journal indépendant de tous les Djiboutiens de l'opposition

SOMMAIRE N° 2 du 4 octobre au 10 octobre 1999
6/10 La République de Djibouti ou la tyrannie acceptée. 09/10 Lettre de Me AREF à Mr le Président de la République du Congo-Brazzaville en réponse à un article très critique paru dans "La Nation" à Djibouti
6/10 Lettre de Me R-V CALATAYUD au ministre Djiboutien de la justice et des D.H. pour protester contre le refus d'accorder un visa aux défenseurs des journalistes inculpés. 09/10 : fermeture des bars à Djibouti, qui étaient fréquentés en grande majorité par les étrangers et les soldats français (Dépêche A.F.P. du 4/10)
7/10 CONDAMNATION le 6/10 de M. MOUSSA IDRISS avec 14 sympathisants
10/10 La justice britannique a de nouveau infligé un grave revers à Augusto Pinochet en autorisant vendredi son extradition vers l'Espagne pour l'ensemble des accusations de tortures lancées par Madrid contre l'ancien dictateur chilien. (A.F.P. du 8/10)
7/10 Non à l'intervention militaire de la France au Congo-Brazzaville. Associations Cimade, Survie, Agir et Frères des hommes. MANIFESTATION TOUS LES JOURS DE 15 à 17 H .... 10/10 Le cas Pinochet : un pas de plus vers la fin de l'impunité des dictateurs (A.F.P. du 8/10)
07/10 Communiqué de la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme sur l'arrestation de M Moussa Idriss et sur l'inféodation du système judiciaire au pouvoir dictatorial 10/10 : Liste des 14 personnes condamnés le 6/10 avec moussa IDRISS
08/10 Lettre de M. Ngarlejy YORONGAR DÉPUTE FÉDÉRALISTE du Tchad, au Président de la Banque mondiale. 10/10 : Liste des 35 personnes qui vont comparaître le 13/10 devant le tribunal sans l'assistance d'un défenseur libre et indépendant
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6/10

La République de Djibouti
ou la tyrannie acceptée.

L'ancien Territoire Français des Afars et des Issas, devenu indépendant en 1977, connaît un régime de non droit où les libertés les plus élémentaires ont été anéanties.

Le président Hassan Gouled Aptidon et depuis les dernières élections de mai 1999, son neveu et successeur, Ismaël Omar Guelleh, ont pillé la population de ce petit État de 500.000 habitants, accroché à la Corne de l'Afrique, face au détroit de Bab El Mandeb, face à la péninsule arabique.

Ce pillage organisé et cette oligarchie ancrée par la force, la torture, les massacres et la peur dans le paysage politique de cette terre ancestrale, chantée par Rimbaud et Henri de Monfred, ont ravagé Djibouti et sa population.

Les forces de résistance à l'oppression se sont peu à peu organisées pour tenter d'infléchir cette politique d'avilissement. La résistance intérieure et extérieure occasionne de réels dommages aux forces gouvernementales qui reçoivent l'aide la France et de l'Éthiopie.

La base militaire française de Djibouti, la plus importante en Afrique, installée à demeure sans bourse déliée, sans paiement de loyer, ni d'indemnités d'aucune sorte, constitue une garde prétorienne rapprochée du tortionnaire Guelleh. Les aides publiques françaises, européennes ou provenant du Fonds Monétaire International sont systématiquement détournées au profit du clan du pouvoir : château à Divonnes les Bains, Palais sur la Mer Rouge, comptes en banque en Suisse etc.

Les journaux d'opposition sont interdits; les journalistes sont incarcérés sans jugement; les avocats de la liberté sont condamnés et emprisonnés dans des conditions inhumaines, les juges sont à la botte du pouvoir bien qu'ils aient été pour la plupart formés à l'École Nationale de la Magistrature de Bordeaux.

La France met à la disposition du gouvernement de Djibouti des fonctionnaires, militaires et magistrats français dans le cadre d'accords bilatéraux.

Ces mêmes fonctionnaires, militaires et magistrats français sensés apporter la contribution de la France à l'évolution du pays vers la démocratie connaissent les crimes, les actes de torture, les violations des droits de l'homme quotidienne sans les dénoncer.

Les justiciables n'ont pas droit au libre choix d'avocats indépendants interdits de visa et les engagements donnés par les autorités djiboutiennes au gouvernement français sont retirés sans réaction ni protestation aucune.

Tout se passe comme si le peuple de Djibouti vivait dans un pays parfaitement harmonieux. Voyage d'Etat pour le Président Guelleh à Paris accueilli avec tous les honneurs à l'Élysée et à Matignon ; demande d'aides importantes au F.M.I. et à l'Union Européenne, etc.

Le peuple est maintenu en servitude par des monopoles économiques : -Société Djibnet, société dont les principaux associés appartiennent au cercle rapproché du président Guelleh, pour la diffusion des programmes télévisés comme Canal + Horizons au préjudice d'entreprises locales évincées scandaleusement, ce qui entraîne des litiges actuellement en cours devant le Tribunal de Commerce de Paris. -Société SOGIK, entreprise composée des mêmes associés, ayant le monopole du Khat, drogue à base d'herbes, importées d'Éthiopie. -Hôtel Sheraton, bien d'Etat privatisé par la loi, tombant dans le patrimoine d'un proche du président Guelleh, revendu récemment à un riche homme d'affaire éthiopien à un prix très élevé..

L'économie est exsangue, le peuple n'a plus le moindre espoir et les énergies disparaissent sans le moindre sursaut des pays du Nord.

La presse elle-même reste silencieuse, sauf la récente réaction de Reporters sans Frontières à la suite de l'arrestation illégale des journalistes d'opposition.

Devons-nous attendre des massacres plus importants encore, des tortures plus odieuses encore, des violations des droits de l'homme plus ignobles encore pour que les médias des pays libres commencent à attirer l'attention des politiques, français notamment, sur cette situation inadmissible que nous avons sous les yeux. La loi du silence règne.

TOUT EST TRANQUILLE.

Roger-Vincent Calatayud,
ancien bâtonnier,
Président de l'A.F.A.D.D.

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Le 6/10

Monsieur le Ministre de la
Justice et des droits de l'homme
B.P. 12
DJIBOUTI
République de Djibouti
(FAX : 00 253 35 40 12 ou 35 54 20)

Tarbes, le 6 octobre 1999

 

Aff.: MOUMIN BAHDON FARRAH et MOUSSA AHMED IDRISS/ M.P.

 

Monsieur le Ministre,

Vos télécopies de ce jour n'ont pas manqué de me surprendre. En effet, le gouvernement de Djibouti ne m'avait pas habitué à un tel juridisme qui vient en contradiction avec les violations sans cesse renouvelées des normes nationales et internationales.

L'ambassadeur de Djibouti à Paris avait assuré à Monsieur Hubert Védrine que la question des visas était réglée et que je pourrais me rendre aux audiences des 6 et 13 octobre pour assister mes clients MM. Moumin et moussa

Je constate que par des subterfuges éculés, vous refusez une nouvelle fois l'application des accords bilatéraux de coopération judiciaire avec la France et que vous privez vos propres ressortissants d'une défense libre et indépendante.

Enfin, il est constant que toutes les juridictions de Djibouti sont soumises au pouvoir politique gouvernemental dont les instructions que vous donnez sont suivies à la lettre.

De nombreux exemples récents l'ont hélas encore rappelé.

Cette attitude sera une nouvelle fois dénoncée auprès de l'opinion publique internationale.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma parfaite considération.

 

Bâtonnier Roger-Vincent Calatayud

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7/10 Source A.F.P.

CONDAMNATION de M. MOUSSA IDRISS
avec 19 sympathisants

L'opposant moussa Ahmed Idriss condamné à 4 mois de prison;

moussa Ahmed Idriss, seul candidat de l'opposition djiboutienne à l'élection présidentielle d'avril 99 à Djibouti, et 19 de ses sympathisants ont été condamnés mercredi à 4 mois de prison ferme pour "violence et entrave à l'autorité de l'Etat", a annoncé radio Djibouti.

Tous les inculpés qui ont également été condamnés chacun à 500.000 Francs Djiboutiens d'amende, s'étaient opposés le 23 septembre dernier à l'interpellation de moussa Ahmed Idriss qui devait répondre d'une inculpation pour délit de presse.

Une personne était morte et des dizaines de personnes, dont six policiers, avaient été blessées lors de cette arrestation mouvementée, selon un bilan de la police.

Moussa Ahmed Idriss et deux autres prévenus doivent toujours être jugés pour la publication d'informations "portant atteinte au moral des forces armées", selon le procureur général de la République.

A cette fin, l'Assemblée nationale avait levé l'immunité parlementaire de moussa Ahmed Idriss le 16 septembre. L'ancien chef d'état-major de l'armée, Ali Meidal Wais, et le rédacteur en chef du journal Le Renouveau, Daher Ahmed Farah, tous deux responsables de l'opposition, ont été condamnés début septembre à 8 et 12 mois de prison ferme pour violation de la loi sur la presse et atteinte au moral de l'armée.

Ils avaient co-signé un article dans le mensuel le Temps, dont M. Idriss est directeur de Publication, reproduisant des propos de membres de l'aile radicale de la rébellion du Front pour la Restauration de l'Unité et la Démocratie (FRUD) qui disaient avoir abattu un hélicoptère de l'armée au début du mois d'août.

Selon le ministère de la Défense, il s'agissait d'un accident qui a fait huit morts.

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6/10

LA LIGUE DJIBOUTIENNE
DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Président NOEL ABDI Jean-Paul
Siège : Quartier V,
Boulevard du Général De Gaulle
n°66 BP : 74 Djibouti,
République de Djibouti
Téléphone Bureau : 253.35.78.04
Tel / Fax Domicile : 253.35.80.07


Djibouti, le 6 octobre 1999


COMMUNIQUÉ DE PRESSE N°6/LDDH/1999

Le 6 octobre 1999, la Cour d'Appel du Tribunal de Djibouti a condamné à quatre mois de prison ferme et cinq cents mille francs djiboutien, le Président de l'Opposition Djiboutienne unifiée - O.D.U - le Député moussa Ahmed Idriss ainsi que 14 autres personnes proches, sympathisants ou supporters du candidat unique de l'Opposition lors des dernières élections présidentielles du 9 avril dernier.

Cette condamnation a eu lieu, sans que l'immunité parlementaire soit levée pour ce cas précis. En effet, chaque levée de l'immunité parlementaire porte sur des cas précisés par une Résolution.

Le jeudi 23 septembre, vers 4 heures 30 du matin, une imposante force de police, estimée à plus de 500 soldats armés, avait occupé tout le secteur environnant de la résidence du Président moussa

À peine une heure plus tard, les premières grenades lacrymogènes ont été lancées en guise de sommations dans la cour de la résidence. À six heures, des éléments des unités spéciales de la Force Nationale de Police avaient donné l'assaut en tirant des balles réelles, après avoir défoncé le portail d'entrée à l'aide d'un gros camion de marque Mercedes.

Cette violation du domicile par la police, en infraction flagrante avec l'article 12 de la Constitution a entraîné un homicide volontaire avec le décès par balle d'un jeune homme Youssouf Ismaël, proche famille du Président moussa

Pourtant, le Président moussa, la victime, a fait l'objet dès le premier jour, d'une décision du Procureur Général, pour sa mise en détention provisoire et incarcéré en catamini à la sinistre prison de Gabode, suivi par d'autres personnes, avec à la clé trois Chefs d'Accusation : " Association de malfaiteurs, violences et rébellion ".

Le 29 septembre, le Procureur Général, en pleine audience de la Cour d'Appel, a retiré (peut-être pour des raisons humanitaires), le premier Chef d'Accusation " Association de malfaiteurs ", car selon lui, les peines prévues par le Code Pénal sont très lourdes.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (L.D.D.H) : - Dénonce, avec fermeté, les jongleries juridiques de la Justice en République de Djibouti.

Jongleries qui transforment en un tour de main la réalité indiscutable de violation de domicile suivie de violence à balles réelles et grenades, et d'homicide volontaire par les forces de police, et une prétendue " Violence et Rébellion "

  • est très très préoccupée des habitudes de la Justice Djiboutienne à s'opposer systématiquement au Droit de Défense, et à procéder des condamnations expéditives, illégales et anticonstitutionnelles, surtout dès qu'il s'agit de Leaders de l'Opposition Djiboutienne - regrette très sincèrement le refus répété d'octroi de visa à Maître Calatayud, par l'Ambassade de Djibouti à Paris
  • fait l'amer constat de la décision anticonstitutionnelle de la Justice, à faire obstruction au Droit à la Défense du Président moussa Ahmed Idriss, et ceci, par le rejet non fondé du Juge Warsama, Président de la Cour d'Appel, de la demande d'un délai raisonnable pour l'organisation de la défense du Président moussa, de Maître Roland WEYL et ce, par un simple renvoi de l'Audience.
Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme L.D.D.H
Le Président

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01/10

AGIR ICI, CIMADE,
Frères des Hommes, SURVIE

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

NON A L'INTERVENTION MILITAIRE DE LA FRANCE AU CONGO-BRAZZAVILLE

 

Les Associations agir Ici, Cimade, Frères des Hommes et Survie ont décidé d'alerter les élus et la population française, car la France au nom de la défense d'intérêts économiques (Elf-Bolloré), intervient militairement (légionnaires, gendarmes, conseillers, fournitures d'armes) et soutient le Général Denis Sassou Nguesso (dictateur auto-proclamé en octobre 1997 et rejeté par le vote des Congolais). Comment justifier que la France soit aux côtés d'un régime qui pratique une politique de tueries et de viols systématiques à caractère ethnique ?

Pour manifester leur désaccord avec les pratiques de la France au Congo-Brazzaville, face aux exactions qui s'y déroulent, des citoyens seront présents tous les jours de 15 h à 17 h, à partir du 4 octobre sur l'Avenue du Maréchal Gallieni (entre le pont Alexandre III et la Place des Invalides)

Venez les rejoindre pour vous informer,
pour les soutenir

E-Mail survie@globenet.org

Nadège MATHEVET : 01 43 27 03 25

 

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8/10

YORONGAR Ngarlejy
DÉPUTE FÉDÉRALISTE
TEL/FAX 51 45 59
B.P. 4.197
N'DJAMENA

E. mail : yorongar@intnet.td

N'Djaména, le 6 septembre 1999

Monsieur James D. WOLFENSOH,
Président de la Banque Mondiale
A Washington

 

Monsieur,

"Je ne crois pas que ce projet aura des effets catastrophiques sur l'environnement ou sur les populations indigènes, comme l'affirment des organisations non-gouvernementales. S'il y en avait, la Banque ne le ferait pas. Il y a beaucoup d'hystérie autour de ce projet

Ce projet nécessitait une grande attention. La Banque restait ouverte pour s'assurer de bien faire. Il y a du pétrole au Tchad qui est le deuxième pays le plus pauvre du monde. Si le pétrole peut être extrait de façon efficace, il peut générer 1,5 milliards de dollars.

Une partie de l'argent devait être versée de façon transparente avec l'accord du gouvernement dans un fonds consacré à la santé, à l'éducation et à la réduction de la pauvreté. ", telle est, en substance, votre déclaration (cf . bulletin de l'agence tchadienne de presse n°4340 du 1er octobre 1999).

Comme suite à cette déclaration, nous avons l'honneur de rappeler ce qui suit :

1)- les Droits de l'Homme ne sont pas respectés. En voici quelques dernières preuves triées sur le volet :

a)- Le 15 juillet 1999, Monsieur MADROMNGAR Ndoubaro (notre codétenu de la prison de N'Djaména) a reçu une balle au pied, balle tirée par deux personnes enturbannées à bord d'une moto non immatriculée. Rappelons que les motos non immatriculées sont généralement celles des militaires de la garde prétorienne dite garde présidentielle (GP) (cf. notre lettre du 20 juillet 1999 et copie du compte rendu de la victime adressées à votre adjoint, Monsieur Jean-Louis SARBIB, pièces n° 1 & 2) ;

b)- Le 19 juillet 1999 à 21 heures, notre cousin Adrien MALLO BEHOM, professeur de philosophie à l'Université de N'Djaména, qui commence à être critique dans ses cours à l'égard du régime dont il est pourtant proche (membre fondateur du MPS), a reçu une balle dans le ventre, balle tirée à bout portant par deux personnes enturbannées à bord d'une moto non immatriculée (cf. rapport de la victime et copie du certificat médical, pièces n° 3 & 4) ;

c)- Le 3 septembre 1999 à 16 heures, en allant à la clinique ESPOIR pour récupérer ses examens médicaux, un ami de très longue date et de surcroît beau-frère, Monsieur Laoukein MBAINODJIEL KEITOYO sort de chez lui pour ne plus y revenir. Les recherches effectuées par la famille trois jours et trois nuits durant se sont avérées vaines.
Le 5 septembre 1999, on le retrouvera, baigné dans une marre de sang, au cimetière chrétien de WALYA à la sortie de N'Djaména vers le sud du pays avec le crâne défoncé, le visage, le thorax et les parties intimes brûlés. Crime parfait est le cas, puisque l'on trouvera à côté de lui deux boîtes de 60 comprimés de nivaquine vides, un paquet de cigarettes vide alors qu'il ne fume pas de cigarettes, une bouteille d'acide sulfurique vide etc.

Mais, les assassins de Laoukein MBAINODJIEL KEITOYO n'ont pas pris la peine d'effacer les traces de leurs chaussures militaires et d'autres indices. Malgré ces multiples indices, la police conclura hâtivement pour le besoin de la cause que Laoukein s'est suicidé (cf. oraison funèbre de Monsieur Laoubara MAYOROUM, lettre de transmission, plainte contre X et résultat de l'examen médical que la victime est allée chercher à la Clinique Espoir, pièces n° 5, 6, 7 & 8).

d)- Le 14 septembre 1999, Mme Mariam DAOUD, est arrêtée et gardée à la gendarmerie de N'Djaména. Dans la nuit du 16 au 17 septembre 1999, elle est nuitamment extraite et conduite au cimetière musulman de Lamadji situé à 15 km au Nord de N'Djaména pour y être atrocement soumise à la torture, à des traitements cruels, inhumains et dégradants (on lui met du piment dans les parties intimes) sur instruction de Monsieur Abdelkérim KOIBORO, secrétaire particulier de Monsieur Idriss DEBY etc. (cf. journal Le Progrès n°362 du lundi 27 septembre 1999, journal proche du pouvoir, pièce n° 9). Les auteurs de ces actes ignobles ne sont même pas inquiétés parce qu'ils bénéficient de la protection et de l'impunité totale du chef de l'Etat.

e)- Le 29 septembre 1999, notre ami et frère de lutte, Néhémie BENOUDJITA, Directeur de Publication du journal LE TEMPS, plusieurs fois menacé de mort ou objet de tentative d'enlèvement est foudroyé par un poison très actif selon la source médicale recueillie. Emmené à l'hôpital, il est entré dans le coma, le dimanche 26 septembre 1999, pour rendre l'âme le mercredi 29 septembre 1999 à 16 heures. Mais, avant de sombrer dans le coma, il laisse, pour ceux qui luttent au Tchad, un message à Monsieur Assingar DOBIAN, Président de la LTDH : "Ne faites pas le con, regardez constamment autour de vous, faites très attention pour ne pas finir bêtement comme moi aujourd'hui etc. ". Animé d'une volonté et d'une détermination inébranlables de lutter pour la paix, la bonne gouvernance, l'Etat de droit au Tchad, Monsieur Néhémie BENOUDJITA n'hésite pas un seul instant à dénoncer, au risque de sa vie, les massacres, le carnage, le génocide dont les Tchadiens sont victimes, la gabegie, la corruption, les prévarications, les détournements des deniers publics, les trafics de toutes sortes, notamment de drogue et de fausses monnaies dont le clan DEBY est coupable, en un mot, tous les maux dont souffre le Tchad. Il écrit ses articles avec ses tripes et traduit, au vitriol, ses sentiments et ses préoccupations pour le Tchad.

Combien de fois a-t-il été menacé de mort ?

Combien de fois des voies anonymes lui ont dit au téléphone qu'il ne sera pas envoyé en prison comme son ami YORONGAR mais au cimetière ?

Combien de fois a-t-il été l'objet de tentatives d'assassinat ou d'enlèvement au cours de cette seule année 1999 ?

Sa mort était programmée depuis de longue date comme celle de nombre d'entre nous. A qui le tour de main ?

Monsieur le Président, Nous vous rapportons ces quelques faits parmi tant d'autres pour vous dire que les droits humains ne sont et ne seront jamais respectés sous le régime de Monsieur Idriss DEBY. Nous préparons actuellement à votre haute attention un recueil des textes et des éléments de preuves de génocide et de crimes contre l'humanité dont Monsieur Idriss DEBY est rendu coupable. Ce recueil complété par les photos des victimes vous sera remis en mains propres lors de notre prochaine rencontre à Washington.

2)- Les propres conditionnalités de la Banque Mondiale ne sont, à ce jour, pas respectées notamment les directives 4.30 relative à l'étude d'impact environnementale ne tient pas compte des puits de pétrole répartis dans les 7 préfectures de la zone de production dont les 300 puits échantillonnés par le consortium dans la seule région de Bébédjia (DO.4.01), directive D.4.20 à l'avis des autochtones et de leurs représentants n'a jamais été sollicité, directive -OPN 11.03 (O.D.4.50) à la terre mentionnée est exclue des champs de compensation alors que dans la région de production la terre appartient à des familles précises qui la louent ou la mettent gratuitement à la disposition des tiers pour les cultiver ou y faire paître leur bétail.

Depuis un certain temps, les gouvernants tchadiens pratiquent la politique de la colonisation par leurs parents éleveurs de bétail armés pour occuper les terres des autochtones dans le but de les faire indemniser par le consortium, directive O.P.17.50 à la politique de diffusion de l'information n'a été que du saupoudrage à sens unique pour tromper la Banque Mondiale et l'opinion extérieure, directive O.D 4.30

- le problème du déplacement involontaire et de la réinstallation des personnes victimes des tracés n'étant pas réglé jusqu'à cette date, où doit-on installer ces malheureux déguerpis ? -, directive O.D.4.04
- le respect des autochtones, de leur nature, de leurs us et coutumes, de leurs lieux sacrés, de leurs sépultures etc. ne fait pas partie des soucis des ardents défenseurs de l'exploitation immédiate du pétrole tchadien ? ,
- directive O.P.17.57 - la consultation publique n'a été qu'un montage grossier (cf. film sur Tchad-Cameroun development project : view and voice du 25 mai 1999, Winner and associates, Los Angeles), l'obligation de faire participer les ONG paysannes aux activités financées par la Banque Mondiale n'a rassemblé que des ONG qui ont, pour la plupart, été créées pour le besoin de la cause ou qui n'ont aucune représentativité dans la région de production, L'obligation de prendre en compte les observations des populations par le projet dans la préparation et la réalisation de l'étude environnementale n'a jamais été respectée etc.).

Monsieur le Président, Personne ne comprendrait que la Banque Mondiale puisse renier ses pertinentes observations, directives et conditionnalités pour autoriser l'exploitation du pétrole tchadien dans les conditions actuelles. Car, l'accord de la Banque équivaudrait incontestablement à cautionner le pillage systématique des ressources nationales et les revenus pétroliers, les massacres planifiés des populations civiles sans défense, la destruction sauvage de l'environnement, l'institutionnalisation de l'escroquerie dont sont victimes les habitants des zones traversées par les pipelines et autres tuyauteries.

3)- L'opacité de la part de la Banque Mondiale, du consortium et du gouvernement tchadien sur les questions fondamentales relatives à l'étude d'impact environnementale des 300 puits de pétrole échantillonnés par le consortium, puits à connecter aux trois stations de pompage de Miandoum, Komé et Bolobo et celle afférente à la région productrice de Sédigui (Kanem-Lac) cache très mal le plus grand danger écologique que représente l'exploitation du pétrole tchadien.

Sinon, pourquoi, la Banque Mondiale, le consortium et le gouvernement tchadien ne répondent-ils pas à ces questions essentielles ?

Comme vous le savez, la zone de production de ce pétrole dit du bassin de Doba comprend 7 préfectures à savoir le Logone Oriental, le Logone Occidental, Tandjilé, la Mayo-Kebbi, le Moyen-Chari, le Chari-Baguirmi et le Salamat et est peuplée de plus de 4,5 millions sur les 6 millions de Tchadiens.

C'est une zone de forte pluviométrie donc d'inondation (6 mois dans l'année), de forêt galerie, de forte densité de population et d'agriculture par excellence (grenier du Tchad), etc. Admettons qu'il y a fissures dans les tuyauteries et autres pipelines ayant occasionné des fuites de pétrole brut pour défaut des mesures de protection et d'étude d'impact environnementale, quelle serait l'ampleur des dégâts et étant entendu qu'un puits de pétrole ne compte pas moins de dix tuyauteries pour pomper le brut vers les stations de pompage ou vers le terminal ?

Qui, de vous qui donnez l'accord pour l'exploitation ou du consortium et du gouvernement qui refusent de se conformer à vos directives, observations et conditionnalités, sera-t-il responsable ?

Comment pourrait-on régler les problèmes qui en résulteraient ?

Monsieur le Président, Pour la seule sous-Préfecture de Bébédjia et ses environs, il y a, par exemple, 300 puits échantillonnés par le consortium. Si vous multipliez vous-même ces 300 puits par 10 tuyauteries par puits, vous obtiendrez 3.000 tuyauteries environ pour cette seule circonscription.

Devait-on oui ou non déplacer les 80.000 à 100.000 âmes de cette circonscription ? Et vers quel site d'accueil ? Voila autant de questions précises auxquelles vos réponses s'imposent pour rassurer la population que nous représentons.

4)- S'agissant de la compensation, une vaste escroquerie est organisée par le consortium et le gouvernement contre la population victime du tracé du pipeline Tchad-Cameroun.

Par exemple : M. Ndodjingar a reçu à titre de compensation, en décembre 1998, la somme de 1.985 F CFA soit 19,85 FF contre la destruction de ses maisons, ses champs et ses arbres. Et quand nous avons protesté auprès de la Banque Mondiale, on va nuitamment lui remettre une bicyclette en mars 1999.

De même, M. Tananguem reçoit 400.000 F CFA soit 4.000 FF en compensation de ses 900 pieds de bananiers alors qu'il devait en recevoir 16.200.000 F CFA (162.000 FF) à raison de 18.000 F CFA (180 FF) le pied du bananier, taux fixé par l'avenant n°2 adopté par 124 députés sauf un seul comme dirait votre collaborateur, Monsieur Serge MICHAILOFF.

Quand nous avons protesté, il reçoit nuitamment ce dernier temps, la somme de 18.000 F CFA (180 FF) en plus soit en tout 418.000 F CFA (4.180 FF).

Ces deux exemples suffisent largement pour illustrer notre propos et l'ampleur de l'escroquerie dont les paysans sont victimes.

5)- Le gouvernement tchadien ne respecte jamais les lois qu'il édicte lui-même notamment la constitution, la loi des finances, le code électoral, la charte des partis politiques etc.

Dans ce cas, comment peut-il respecter la loi relative à la gestion des revenus du pétrole ?

Monsieur le Président, Mieux, comment un gouvernement comme celui de Monsieur Idriss DEBY, qui verse dans les trafics de drogue et de fausse monnaie, crimes prévus et punis par les lois nationales et par une résolution des Nations-Unies dont la Banque Mondiale et le FMI sont des institutions spécialisées peut-il être chéri par la Banque Mondiale comme c'est présentement le cas ?

Monsieur NORIEGA, Président en exercice d'un Etat indépendant et souverain comme le Tchad n'a-il pas été arrêté, transféré aux Etats-Unis, jugé et condamné respectivement par les tribunaux américains à 30 ans de prison ferme et par contumace par les tribunaux français à 15 ans de prison ferme pour s'être rendu coupable comme Monsieur Idriss DEBY des trafics de drogues et d'argent sale ?

Monsieur PINOCHET n'est-il pas arrêté en Grande Bretagne pour s'être rendu coupable des crimes contre l'humanité commis sous son administration comme c'est présentement le cas au Tchad ?

Monsieur MILOCEVIC actuellement chef d'Etat de l'ex-Yougoslavie ne vient-il pas d'être inculpé pour violations massives et collectives des Droits de l'Homme ?

Alors que Monsieur Idriss DEBY coule tranquillement sa liberté avec arrogance bien que coupable des détournements avérés des deniers publics, certains responsables russes de KREMLIN viennent d'être rattrapés par la justice pour détournement des deniers publics. Pourquoi deux poids deux mesures ?

Comment la Banque Mondiale peut-elle avoir confiance à un tel gouvernement qui abuse chaque jour davantage de sa confiance en lui faisant croire qu'il réalise un taux de croissance de 7% alors que le taux est à zéro ?

6)- Ce taux de croissance fictif est réalisé grâce aux astuces peu amen.

Les entreprises publiques ou privatisées sont saignées à blanc par le gouvernement de Monsieur Idriss DEBY, qui les oblige à payer leurs impôts plusieurs années d'avance pour renflouer la caisse du trésor public à la veille de chaque arrivée de la délégation de la Banque Mondiale et du FMI afin de prouver l'effort fourni par le gouvernement en matière de recettes. Par exemple, 3,5 milliards ont été piochés à la Banque de Développement (BDT) à la veille de l'arrivée récente de la délégation de la Banque Mondiale et du FMI pour renflouer le trésor.

Aujourd'hui, la plupart de ces entreprises tant publiques, privatisées que privées sont à genoux (AIR-TCHAD, COTONTCHAD, SONASUT, STEE, BTCD, BDT, STAR NATIONALE, ONPT etc.). Rares sont celles qui échappent présentement à la faillite.

7)- S'agissant des revenus pétroliers, le Tchad reçoit, en tout et pour tout, une portion congrue de 50 milliards de F CFA (500.000 FF) par an.

Si le gouvernement de Monsieur Idriss DEBY est moins cupide et moins vorace. Et s'il gère les ressources actuelles du pays suivant les règles élémentaires de gestion, il peut réaliser 50 milliards de F CFA (500.000 FF) d'économie par an. Monsieur le Président, Que représentent 50 milliards de F CFA (500.000 FF) pour un pays par rapport à l'ampleur des dégâts écologiques à encourir ?

Les fameux 5% à prélever sur les 50 milliards de F CFA (500.000 FF) ne représentent que 2,5 milliards par an (25 millions de FF) soit 7,5 milliards de F CFA (750 millions de FF) en 30 ans d'exploitation de ce pétrole. A quoi représente pour un pays et surtout pour la génération future cette somme ridicule en cette période de mondialisation ?

Le Nigeria, le Gabon, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, l'Angola, la Sierra Leone etc. qui, somme toute, producteurs de pétrole et autres minerais précieux doivent vous inciter à la prudence, Monsieur le Président. Croyez-vous, Monsieur le Président, qu'un gouvernement comme celui de Monsieur DEBY peut-il développer le pays avec 50 milliards de F CFA (500.000 FF) par an alors qu'il détourne systématiquement et ce, au vu et au su de la Banque Mondiale, l'argent que celle-ci investit dans les secteurs de développement du Tchad (PROJET EDUCATION, PROJET ELEVAGE, FONDS DESTINES A LA DEFLATION ET A LA REINSERTION DES MILITAIRES, PROJET SANTE PUBLIQUE, PROJET PRIVATISATION D'AIR-THAD, AIDE TAIWANAISE etc.) ?

8)- M. Idriss DEBY recrute dans la classe politique tchadienne des nécessiteux alimentaires et des personnes terrorisées par sa police politique pour les envoyer plaider sa cause auprès de la Banque Mondiale au moment où grâce aux informations reçues, celle-ci est amenée à vérifier certains faits qui lui sont reprochés.

Pour ne pas être mis sur le banc des accusés par l'histoire, les Pasteurs de l'église protestante (entente des églises et missions évangéliques au Tchad) prennent le soin de produire par écrit leurs observations et leurs conditions avant de prendre l'avion pour le siège de la Banque Mondiale à Washington (cf. déclaration de l'entente des églises et missions évangéliques au Tchad, pièce n°10). Cette délégation se fait accompagner à Washington par des troupes sénégalaises recrutées à Paris pour faire le tapage que vous avez vu.

Un défilé contre YORONGAR aux slogans anti-sudistes est organisé par le MPS sous prétexte de soutenir le gouvernement dans son obsession maladive pour l'exploitation du pétrole de Bébédjia (Doba). Comme les Tchadiens refusent d'y prendre part, le gouvernement envoie à Kousseri (Cameroun) recruter les clando pour sauver la face.

Comme on peut le constater, ledit défilé auquel prennent part également des intégristes islamistes soudanais recrutés à coup de francs CFA s'est transformé en un défilé des musulmans du Nord contre les chrétiens du Sud puisque ceux-ci brillent par leur absence.

9)- Ce sont les membres de la famille et du clan de Monsieur Idriss DEBY qui gèrent le projet (son grand frère Daoussa DEBY, ses oncles jumeaux Tom et Timan Erdimi dont Tom est le représentant du Tchad auprès du consortium à Houston (USA), ses cousins germains Abakar Haggar, Hassan Adoum Bakhit Haggar, Bichara Chérif Daoussa Haggar etc., ceux du clan Abdérahman Dadi, Orozi Foudeibo etc.).

L'envoi massif des membres de la famille et des parents du clan en formation dans le domaine pétrolier pour prendre le contrôle et la gestion du pétrole vient compléter le tableau des chasses.

Par exemple, 18 parents de Monsieur Idriss DEBY et du clan sont actuellement en formation dans le domaine pétrolier en Algérie. A ces derniers s'ajoutent ceux qui sont envoyés massivement dans les pays arabes, en Amérique, en Europe etc.

De ce qui précède, nous vous rappelons tout simplement que notre réaction légitime, n'est nullement de l'hystérie ou de l'affabulation mais une réaction fondée sur des faits vérifiables et vérifiés. Monsieur le Président, Si, en plus du non-respect conditionnalités de la Banque Mondiale par le gouvernement et le consortium, des fonds d'investissements engloutis dans les poches de Monsieur Idriss DEBY, de sa famille et de son clan, vous décidez de lui faire un dernier cadeau de 50 milliards de F CFA (500.000 FF) par an comme argent de poche sous forme de financement d'investissements fictifs en cette fin du siècle finissant, c'est votre affaire, Monsieur le Président.

Mais, s'agissant des revenus pétroliers tchadiens devant servir à lutter contre la pauvreté de notre Pays, il en est hors de question que nous soyons vos complices de son détournement et de sa dilapidation.

Monsieur le Président, Encore une fois, nous vous rappelons que nous ne sommes pas opposé à l'exploitation du pétrole tchadien comme le prétendent tous ceux qui, à cours d'arguments, veulent nous diaboliser. Plébiscité par plus de 8 3% des électeurs de la circonscription des 300 puits de pétrole pour les défendre et défendre le pays, nous ne demandons qu'une seule chose : les garanties minimales acceptables.

Cependant, en dépit de toutes les informations mises à votre disposition pour éclairer vos lanternes, vous tenez mordicus à offrir 50 milliards de F CFA par an pendant 30 ans d'exploitation du pétrole tchadien comme argent de poche à Monsieur Idriss DEBY, nous vous le concédons mais, à condition, toutefois, que vous-même personnellement et la Banque Mondiale assumiez l'entière responsabilité de ce qui adviendra (guerre et le génocide, détournement des revenus pétroliers, dégradation de l'environnement etc. qui résulteraient de votre décision).

En conclusion, aussi longtemps que les conditions minimales ne seront pas remplies pour l'exploitation de ce pétrole, nous nous opposerons au projet et n'accepterons jamais l'OGONISATION du pays des Ngambayes, des Sara, des arabes, des baguirmiens, des populations du Mayo-Kebbi, des Kanembou et autres Boudouma qui sont sur les cinq sites pétroliers du Tchad et exposés comme les peuples OGONI et IJAW du Nigeria aux effets pervers de cette exploitation.

Ni les tentatives d'assassinat dont nous avons constamment été l'objet ni les prisons dans lesquelles nous avons été régulièrement jeté plus de dix fois ni l'acharnement dont nous sommes victime ni les frustrations que nous subissons de toutes parts ni l'appel au meurtre des gouvernants aux intégristes islamistes soudanais appelés à la rescousse pour meubler les galeries du défilé sur commande, défilé qui frise le ridicule par le nombre des participants ni les cris vengeurs de ces intégristes islamistes soudanais qui réclament nommément notre tête au cours de ce défilé ni la suppression de nos salaires et autres indemnités parlementaires depuis plus de dix mois (cf. notre réclamation, pièce n°11) afin de nous mettre à genoux par la diète noire ni le recrutement par le gouvernement des hommes politiques qui pratiquent la politique du ventre (nécessiteux alimentaires) comme faire-valoir auprès de vous à la veille de la décision du conseil de la Banque Mondiale ni la présence de la troupe sénégalaise que cette délégation tchadienne emmène dans sa soute à Washington pour faire le tapage digne de la gent peu sérieuse ni la réquisition des pauvres hères camerounais (clando) pour défiler en lieu et place des Tchadiens qui refusent de défiler, défilé qui frise le ridicule par le nombre des participants ni les communiqués de presse fabriqués de toutes pièces dans les officines du pouvoir MPS pour soutenir le gouvernement dans son obsession maladive pour l'exploitation du pétrole en l'état, communiqués diffusés à longueur des journées par les médias publics pour le besoin de la cause ni enfin les réquisitions des populations du Logone Oriental et du Logone Occidental par les autorités civiles et militaires sur instruction de Monsieur Idriss DEBY pour réclamer l'exploitation immédiate du pétrole le long du trajet de la délégation de la Banque Mondiale lors de sa prochaine visite dans la région etc. n'entameront notre détermination et celle de la majorité des tchadiens à faire respecter les conditionnalités de la Banque Mondiale et le minimum acceptable. Nous, nous devons d'exprimer avec nos tripes les préoccupations des populations que nous représentons et si besoin est au vitriol, comme nous vous l'avons déjà dit. N'est-ce pas notre rôle ? Nous vous demandons de nous comprendre pour éviter à l'avenir le pire aux conséquences plus que graves. Comme Monsieur Idriss DEBY pour les revenus qu'il va tire de ce pétrole, vos collaborateurs dont la carrière dépend de ce projet au sein de la Banque Mondiale n'ont rien à perdre pour conserver leurs postes envers et contre les risques qui existent. Nous vous demandons d'envoyer des personnes indépendantes au delta du Niger (Nigeria) pour vous faire un rapport circonstancié sur les dégâts sur l'environnement et la destruction des installations de la société SHELL par le peuple OGONI (cf. lettre circulaire adressée à la population de la zone de production du pétrole tchadien par Mme Martine DENENODJI SEBA, représentante de la population rurale de Komé à son retour de la visite de la zone pétrolière du delta du Niger au Nigeria, pièce n° 12).

Comme vous venez de le déclarer que vous êtes toujours ouvert pour s'assurer de bien faire, nous osons croire que votre invitation pour nous permettre de vous rencontrer afin de discuter personnellement avec vous reste toujours acquise afin que nous vous puissions vous apporter de nouveaux éléments d'appréciation susceptibles de vous éclairer.

Oui, nous sommes à votre disposition pour vous aider à aider la République du Tchad. Car, les hommes passent mais le pays reste et demeure éternel. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de notre considération distinguée.

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09/10

AREF MOHAMED AREF
Rue de Moscou
BP 1441
DJIBOUTI
Tel : (253) 35 34 49 ou 35 45 71 -
Fax : (253) 35 68 57


 

Monsieur Pierre NZE
Ministre d'Etat
Garde des Sceaux
Ministre de la Justice
de la République du Congo Brazzaville
Fax : 00 242 81 41 70

 

Monsieur le Président de la République,

Si ce n'est pas déjà fait, vous allez surêment apprendre que vous venez de faire à nouveau l'objet d'une attaque personnelle particulièrement calomnieuse et singulièrement déplacée de la part de la dictature qui sévit dans mon pays depuis plus de 22 ans.

Il a en effet été écrit dans un article encadré et habituellement polémique de la page 2 du très gouvernemental journal La Nation n°66 du jeudi 30 septembre 1999 : " Arrogante et peu soucieuse d'objectivité, RFI, la 'fille ainée' de la famille francophone donne bien de soucis à ses parents.

Au nom de la francophonie, tous les pays d'Afrique ayant la langue de Molière en partage écoutent RFI en modulation de fréquence. Mais, cette radio est parfois si surprenante et si casse-cou. Oui, telle une vieille fille découvrant sur le tard les joies de la chair, RFI flirte avec tous les mauvais garçons du continent noir.

Et prend fait et cause pour ses 'chouchous' qu'elle défend bec et ongles, au mépris de la déontologie journalistique. . Pour faire l'intéressante, RFI voit une dictature implacable là où il y a une démocratie en marche, la moindre opération de maintien de l'ordre devient pour elle vague de 'repressions sanglantes' et elle s'amourache du premier malfaiteur venu en qui elle voit, bien entendu, un idéaliste en guerre contre l'arbitraire.

Tout cela crée des troubles en Afrique noire . . A Brazza, les Cobras de Sassou, soutenus par RFI, ont mis le pays à feu et à sang avant de condamner à l'exil un président démocratiquement élu, car contrairement à Lissouba, le professeur, Sassou, le militaire est un franc-maçon, un ancien membre des réseaux 'Foccart' et un directeur notoire, et ce sont là, avouons-le, des qualités remarquables ".

Une telle violence envers votre excellence est totalement injuste, injustifiée et gratuite.

Elle constitue en outre et notamment le délit " d'offense commise publiquement envers un chef d'Etat étranger " puni d'une amande de 100 000 FD à 1 000 000 FD et d'un emprisonnement de 1 à 6 mois selon les termes de l'article 80 de la loi djiboutienne du 15 septembre 1992 relative à la liberté de communication.

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DJIBOUTI, oct 4 (AFP)

Bars et boîtes de nuits djiboutiens
fermés "définitivement" . .

Les autorités djiboutiennes ont fermé "définitivement" les bars et boîtes de nuits pour combattre la prostitution et préserver l'Islam.

Le ministre de l'Intérieur Abdallah Abdillahi Miguil a donné cet ordre samedi soir en expliquant qu'il entendait ainsi aider à combattre la "prostitution et préserver les bonnes moeurs de ce pays musulman".

Cette mesure, "définitive", selon lui, permettra dans le même temps de combattre l'usage de la drogue qui a atteint "des proportions alarmantes", a-t-il ajouté.

Ces établissements situés dans la capitale de cette ancienne colonie française sont essentiellement fréquentés par des étrangers, dont les militaires de France qui maintient à Djibouti sa base militaire la plus importante du continent.

Le ministre a également annoncé que la consommation d'alcool ne sera désormais autorisée que dans des hôtels de plus de dix chambres.

Des mesures semblables avaient été annoncées dans le passé mais jamais appliquées en raison des pressions exercées par les milieux tirant bénéfice du sexe et de l'alcool. Ainsi, des bars s'étaient transformés en restaurants pour pouvoir continuer à servir de l'alcool.

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10/10 (Sources AFP du 8/10)

Le "cas" Pinochet, un pas vers la fin
de l'impunité des dictateurs

Le feu vert britannique à l'extradition de l'ex-dictateur chilien Augusto Pinochet, quatre mois après l'inculpation du président yougoslave Slobodan Milosevic pour crimes contre l'humanité, apporte de l'eau au moulin des partisans de la fin de "l'impunité des puissants".

A contrario, l'affaire Pinochet, et le poids acquis par les tribunaux internationaux pour l'ex-Yougoslavie (TPI) ou le Rwanda (TPR), pourraient aussi "effrayer" les Etats réticents à ratifier les statuts de la future Cour pénale internationale (CPI) de l'ONU, selon certains experts.

L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a salué vendredi dans l'autorisation d'extrader vers l'Espagne Augusto Pinochet l'entrée des "droits de l'homme dans une nouvelle ère".

Le haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, Mme Mary Robinson, s'est réjouie d'un "message clair": "ceux qui commettent, ordonnent ou tolèrent la torture ne peuvent plus être sûrs de jouir d'une retraite tranquille".

Elle a affirmé sa conviction que le cas Pinochet "renforce la nécessité que les Etats ratifient le statut de la Cour pénale internationale", appelée à juger crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocides.

Un an après son adoption en 1998 à Rome, le traité instituant la CPI n'a été ratifié que par une poignée d'Etats. Au moins 60 ratifications sont requises pour que cette cour, dont le siège sera à La Haye, puisse voir le jour.

Au même titre que l'inculpation de Slobodan Milosevic devant le TPI -- la première d'un chef d'Etat en exercice devant une cour internationale --, les poursuites pour tortures engagées en Espagne contre Augusto Pinochet constituent un précédent.

Cette fois, c'est la juridiction d'un pays qui, pour des crimes contre ses ressortissants, s'en prend à l'ex-dictateur d'un autre Etat souverain.

Justice nationale pour Pinochet, internationale pour Milosevic: à première vue opposées, les deux affaires témoignent pourtant du risque encouru aujourd'hui par les dictateurs d'avoir à répondre un jour de leurs actes.

"Le droit international a indéniablement avancé avec le TPI. Il y a dix ans, l'affaire Pinochet était tout simplement inimaginable", confiait cette semaine à l'AFP le juge français Claude Jorda, président de la 1ère chambre du tribunal de La Haye.

Sur la même longueur d'ondes, Louise Arbour, ex-procureur du TPI et du TPR, à l'origine de l'inculpation fin mai du président Milosevic, estime que la justice internationale a fait "plus de progrès au cours des cinq dernières années que dans les 50 précédentes".

Pour la magistrate canadienne, "l'impunité des puissants ne fait plus partie du paysage pour le prochain millénaire". Signe d'une sensibilisation internationale accrue à la question, les appels se multiplient aussi pour demander le jugement des responsables d'exactions au Timor Oriental, ex-colonie portugaise annexée illégalement par l'Indonésie en 1976.

Reste à déterminer cependant la portée réelle d'une "chasse" tous azimuts aux dictateurs et criminels de guerre. "Si le TPI avait été un fiasco complet, on ne parlerait même pas de CPI. Inversement, le fait qu'on a montré que c'était faisable, peut faire peur à certains Etats, d'où la réduction des pouvoirs de la future cour", relève M. Jorda, notant en outre l'"échec complet" du TPI à "prévenir la récidive".

"C'est une de nos brûlures", souligne-t-il en évoquant la réédition au Kosovo, des atrocités de la guerre en Bosnie.

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10/10 (Source AFP du 8/10)

Feu vert à l'extradition de PINOCHET.
La justice inflige un revers à Pinochet

La justice britannique a de nouveau infligé un grave revers à Augusto Pinochet en autorisant vendredi son extradition vers l'Espagne pour l'ensemble des accusations de tortures lancées par Madrid contre l'ancien dictateur chilien.

La défense a désormais deux options qui légalement ne peuvent être menées de front: soit un appel, soit un recours direct au ministre de l'Intérieur Jack Straw demandant une libération du général, âgé de 83 ans, pour des raisons médicales.

"Nous allons faire appel", a immédiatement annoncé l'un des proches conseillers de Pinochet, Fernando Barros. Les avocats de Pinochet comme ceux du gouvernement chilien se refusaient à confirmer que tel était en effet la stratégie retenue.

A Santiago, un responsable de la droite d'opposition, Alberto Cardemil, a pour sa part assuré qu'"en ce moment même à Londres, à l'ambassade, on est en train de préparer une lettre du gouvernement chilien" à M. Straw.

Pinochet, excusé de l'audience pour raisons de santé, a immédiatement réagi au verdict en qualifiant de "politiquement motivée" la demande de la justice espagnole, qui veut le juger pour 34 cas de torture et conspiration commis pendant les derniers mois de sa dictature (1973-90).

Le juge Ronald Bartle a pour sa part souligné le caractère essentiellement technique de son jugement au tribunal londonien de Bow street: "Je dis fermement que cette procédure n'est pas destinée à décider de la culpabilité ou de l'innocence du général Pinochet". Il a fait remarquer qu'il se prononçait uniquement sur le point de savoir si les crimes imputés à Pinochet étaient extradables.

"Aucune preuve n'a à être produite, le gouvernement de Madrid n'a pas l'obligation de démontrer le bien-fondé des accusations", a-t-il dit. Ce qui n'a pas empêché Pinochet de protester que "l'Espagne n'a pas produit un seul début de preuve montrant qu'il était coupable".

Le juge Bartle a également rappelé que la convention internationale contre la torture, adoptée par la Grande-Bretagne en 1988 était "universelle", quoique Pinochet assure que l'Espagne n'a "pas de juridiction" sur le Chili.

Le sénateur à vie "ne bénéficie d'aucune immunité" pour les tortures qui lui sont reprochées, a encore estimé le juge.

"C'est un jugement qui va à l'encontre de l'impunité des dictateurs du monde entier", s'est réjoui Vincente Allegria, de l'organisation nationale des exilés chiliens à Londres. L'universalité du cas Pinochet est l'un des chevaux de bataille des organisations de défense des droits de l'homme telle Amnesty international, partie civile au côté de l'Espagne dans cette affaire.

Le jugement de vendredi "est professionnellement impeccable. Il est si solide qu'il sera très difficile pour un appel de réussir devant la Haute Cour", a estimé un avocat représentant Amnesty, Jeffrey Bindman.

Les partisans de Pinochet reconnaissaient eux aussi la portée du jugement, en affirmant qu'il "créait un précédent funeste dans les relations entre les nations". "Un Etat est en train de tenter de juger l'histoire d'un autre pays", a encore accusé dans un communiqué un groupe de sénateurs de centre-droit chiliens venus à Londres soutenir la cause de l'ancien dictateur.

Le juge Bartle a conclu en déférant "le cas du sénateur Pinochet au ministre de l'Intérieur" Jack Straw, auquel revient la décision finale. Le verdict, survenant après un an d'imbroglio politico-judiciaire, a été salué par quelque 200 manifestants anti-Pinochet massés devant le tribunal, qui ont mêlé dans une clameur vengeresse l'"Assassin" et son indéfectible alliée "Lady Thatcher".

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10/10

Liste des 14 personnes condamnés avec MOUSSA AHMED IDRISS :


1) YOUSSOUF ASSOWEH ROBLEH
2) DJAMA YABEH KHAIREH
3) DJAMA ABDI ARREH
4) EGUEH DOUHOUR WARSAMAEH
5) ALI AYEH KHAIREH
6) ADEN WAÏS ALI
7) FOZI IBRAHIM MOUBINE
8) SAÏD GALAB MIHILEH
9) IBRAHIM IYEH ALALEH
10) ROBLEH ABDI MOUSSA
11) HASSAN AHMED DAILE
12) SOULEIMAN AHMED ADEN
13) OMAR DAHER GUEDI
14) ABDIRAZAK ALI NOUR

Tous condamnés à 4 mois de prison ferme
et à 500.000 FDJ d'amendes.

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10/10

Listes des 35 militants du PND qui vont comparaitre le 13/10.

Ces personnes ont été condamnées, il y a un an, à 8 mois de prison avec sursis chacun.

Une année après, le régime veut, à présent, les mettre tout simplement en prison.

On dit que c'es le procureur qui a fait appel de la 1ère décision.

Le procureur n'avait pas fait appel, c'est maintenant avec la surchauffe de la situation politique du pays que le régime revient à la charge.

AU TOTAL 95 ENFANTS DONT LES PARENTS VONT ETRE EMPRISONNES ....

1/ Mme FATOUMA MOUSSA FARAH, née en 1960, mariée 10 enfants

2/ M. RAYALEH FARID DARAR, né en 1961, marié 3 enfants

3/ M. ELMI GUEDI MOUSSA, né en 1940, marié 2 enfants

4/ M. HASSAN ALI WADOR, né en 1950

5/ M. DJAMA DABAR WABERI, né en 1951

6/ M. NOUR SOUBAGLEH BOGOREH, né en 1941, marié 7 enfants

7/ M. ABDOULKADER ALI FARAH, né en 1978

8/ Mme OULOUS BILEH MOUSSA, née en 1958, mariée 7 enfants

9/ Mlle MADINA HADJI OMAR DOUALEH, née en 1980

10/ M. MAHAMED ALI DAGUEH, né en 1965

11/ M. ABDI YOUSSOUF ABDILLAHI, né 1974

12/ M. OMAR FARAH ALI DIT " 4 pages ", né en 1943, marié 4 enfants

13/ M. ABDOURAHMAN MOUSSA BADAR, né en 1938, marié 14 enfants

14/ M. MAHAMOUD AHMED FARAH, né en 1964, marié 1 enfant

15/ M. MEAD ADEN HASSAN, né en 1977, marié

16/ M. ADEN ELEYEH RAGUEH, né en 1947, marié 9 enfants ( trois femmes)

17/ M. AHMED MOUSSA ABDILLAHI, né en 1975

18/ M. AMIR ADAWEH ROBLEH, né en 1956, divorcé, 1 enfant

19/ M. OSMAN GUIRREH FARAH, né en 1940, marié 6 enfants

20/ M. BACHIR CHEIK MOHAMED, né en 1975

21/ M. MOHAMED SOULEIMAN HASSAN, né en 1969

22 / Mlle. AÏCHA ROBLEH MEIRANEH, née en 1960

23/ Mme ZEINAB ROBLEH AWALEH, née en 1972, mariée 2 enfants, sour de ADEN ROBLEH AWALEH, président du PND

24/ Mme. SAADIA AHMED BOUH, née en 1959, mariée 7 enfants

25/ Mme KADIDJA ROBLEH AWALEH, née en 1969, mariée 3 enfants, sour de ADEN ROBLEH AWALEH, président du PND

26/ Mme AÏCHA ADAWEH ROBLEH, née en 1970, divorcée, 2 enfants

27/ Mme. KALTOUM ALI DIDEH, née en 1965, mariée 1 enfant

28/ Mme. SAADA HASSAN KOULMIYEH, Née en 1963, mariée 4 enfants

29/ Mme. MAKO OKIEH NOUR, née en 1952, marié 30/ Mme. FATOUMA WABERI DARAR, née en 1948, marié 4 enfants

31/ Mlle. SAREDO FARAH CHIREH, née en 1978

32/ M. MOHAMED ALI MOUSSA, né en 1967

33/ M. SAÏD ABDO SALEM, né en 1950, marié 5 enfants

34/ M. AHMED ABDI YOUSSOUF, né en 1959, marié 3 enfants

35/ M. ABDI ROBLEH GUELLEH, marié

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