LA LIBERTÉ N° 18

Journal indépendant de tous les Djiboutiens de l'opposition.

Toutes les informations que le régime dictatorial
de M. Guelleh cherche à cacher.

SOMMAIRE N° 18 du 23 au 29 janvier 2000

- Les suites de l'affaire BORREL
- Me AREF est proposé pour le Prix Ludovic TRARIEUX
- Les harcèlements et les violations des D.H. continuent

22/01 : Extraits LOI
DJIBOUTI : DU BON ET DU MOINS BON
TÉLÉCOMMUNICATIONS : FCR SE RETIRE DE LA STID A DJIBOUTI
DJIBOUTI : PARIS VERSE SON OBOLE
22/01 : Le témoin djiboutien réfugié en Belgique, qui a impliqué le Président Guelleh dans l'assassinat du juge français BORREL, pourrait faire des déclarations sur l'utilisation de fonds et impliquer des personnalités dans des affaires "surprenantes"
19/01 : Assemblée Nationale Française Commission des affaires étrangères, sous la présidence de M. Jack LANG - Audition de M. Charles JOSSELIN, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie.

27/01 : LDDH : discriminations administratives et ethniques dans l'application du droit constitutionnel à la nationalité.

28/01 : L'AFADD et l'ARDHD proposent Maître AREF pour l'attribution du Prix Ludovic TRARIEUX qui sera décerné par l'Institut des Droits de l'Homme du Barreau de Bordeaux.

28/01 : Affaire BORREL : qui pourraient-être les deux étrangers cités par le témoin djiboutien ?

28/01 - Affaire BORREL - Dernière minute. Les juges d'instruction français Roger Le Loire et Marie-Paule Moracchini pourraient enfin se rendre à Bruxelles pour interroger le témoin !
28/01 Affaire BORREL : le décès du magistrat aurait-il pu être classé comme suicide sur ordre de Paris ?  
Sommaire de 'LA LIBERTÉ'
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COURRIER DES LECTEURS
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ASSEMBLÉE NATIONALE

COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

COMPTE RENDU N° 19

(Application de l'article 46 du Règlement)

Mercredi 19 janvier 2000
(Séance de 16 heures 15)

Présidence de M. Jack Lang, président


Audition de M. Charles Josselin,
ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie

M. Charles Josselin a indiqué que plusieurs dossiers d'importance étaient actuellement ouverts. Le premier est la renégociation des accords de Lomé, qui semble en voie d'achèvement, avant fin février, date à laquelle les derniers obstacles devraient être levés. La thèse française du soutien à l'intégration régionale a été retenue et nos propositions quant au renouvellement du Fonds européen de développement (FED) ont été entendues : les États membres s'engageront sur un volume de crédits accru, au sein duquel on soulignera que la participation française est la plus élevée. Un autre dossier relève de "l'après Seattle" : il consiste à rechercher comment mieux impliquer les pays en développement dans le commerce mondial. Une coordination s'instaure avec la Présidence portugaise de l'Union européenne car celle-ci souhaite une continuité dans les dossiers traités. Ces efforts participent par ailleurs à la définition d'une stratégie européenne dans laquelle l'Union européenne défendrait un seul point de vue dans les grandes enceintes internationales.

Le Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie a ensuite évoqué les efforts qui doivent être entrepris pour renforcer le réseau universitaire français à l'étranger.

Par ailleurs, le suivi des deux processus de paix qui se déroulent actuellement au Burundi (processus d'Arusha) et en République démocratique du Congo (processus de Lusaka) suscite une grande attention. Le processus de Lusaka doit être complété par de nouveaux éléments, qui n'ont pas encore fait l'objet de décision : forces mises à disposition par la communauté internationale, modalités du déploiement. Certains observateurs craignent que la détermination du Président Laurent-Désiré Kabila à poursuivre le processus soit insuffisante. Les efforts entrepris dans le cadre des accords d'Arusha ont semblé compromis par le décès de M. Julius Nyerere ; l'annonce de l'arrivée de l'ancien Président Nelson Mandela permet de garder l'espoir quant à la poursuite de cette pacification.

Mme Yvette Roudy a abordé l'affaire du juge Bernard Borrel, qui est décédé à Djibouti le 18 octobre 1995 alors qu'il était conseiller du ministre de la justice de l'époque. Rappelant qu'elle n'avait jamais cru à son suicide, contrairement à la thèse djiboutienne, et soutenant la thèse de Mme Borrel selon laquelle il aurait été assassiné, Mme Yvette Roudy a demandé que les autorités françaises accordent plus de crédit aux affirmations de l'épouse du juge et demandent la réouverture de l'enquête, d'autant qu'un témoin réfugié en Belgique disposerait d'informations allant dans le sens d'un assassinat commandité par le Président djiboutien.

Le Président Jack Lang a souhaité insister sur les atteintes aux droits de l'Homme à Djibouti où des moyens armés seraient utilisés par le gouvernement pour organiser la répression. Il a demandé que la France affirme plus fortement son soutien à ceux qui se sentent réprimés. La commission mixte devrait d'ailleurs être l'occasion de cette réaffirmation.

Ayant participé au treizième congrès de l'Agence pour la Francophonie à Crans-Montana début janvier, Mme Odette Trupin a déclaré avoir constaté un regain volontariste de l'utilisation du français au sein des PECO. Ce regain est bien entendu lié à la volonté d'adhésion à l'Union européenne. Mais il serait souhaitable de profiter de cette bonne volonté pour renforcer la pratique du français dans les instances européennes, notamment au travers du réseau universitaire.

Jugeant ce sujet vital, le Président Jack Lang a réclamé l'expression d'une volonté claire et ferme de la part des gouvernements de tous les pays membres de l'Union européenne pour instaurer l'obligation de deux langues étrangères dès le plus jeune âge. Ce n'est qu'en soutenant cette idée avec plus de détermination que l'utilisation de la langue française progressera.

M. Pierre Brana a posé plusieurs questions concernant l'Afrique. Quelle a été la réaction des autorités rwandaises sur le rapport parlementaire "Enquête sur la tragédie rwandaise (1990-1994)" publié en 1998 ? M. Paul Kagamé l'a-t-il lu ? Au Burundi où Julius Nyerere entretenait de mauvaises relations avec le major Buyoya, l'arrivée de Nelson Mandela va-t-elle permettre d'accélérer la mise en _uvre des accords d'Arusha et d'améliorer la situation du pays ? Quelles sont les informations disponibles sur le Congo-Brazzaville où trois ressortissants français ont été assassinés dernièrement ? Enfin en Côte d'Ivoire, qui a pris la décision "d'extraire" le président Henri Konan Bédié et sur quelles bases cette opération a-t-elle été montée ?

Insistant sur ce dernier point, le Président Jack Lang a demandé des précisions sur l'attitude des autorités françaises avant le coup d'État. Avons-nous fait l'impossible pour que les conditions d'exercice de la démocratie permettent le pluralisme et mettent la Côte d'Ivoire à l'abri d'un coup d'État. ? La non-ingérence militaire ne doit pas signifier l'indifférence vis-à-vis de la situation des droits de l'Homme. Qu'en est-il aujourd'hui ?

M. Georges Hage a fait part du succès d'un colloque organisé récemment par le Parti communiste en l'honneur de la diaspora du Congo-Kinshasa et qui avait attiré de nombreux acteurs actuels du pays permettant l'instauration d'une discussion entre ces deux entités. Ce pays est occupé par six autres puissances qui prétendent sauvegarder leurs intérêts et il en souffre irréparablement. La situation s'aggrave d'ailleurs et atteint des limites inhumaines, malgré les efforts de la France dans le cadre de la francophonie, et la méthode des réseaux perdure, comme en témoignent les fonctions de M. Jeannou Lacaze comme conseiller du Président Kabila. Il faut prendre l'initiative de proposer des mesures destinées à améliorer la situation de ce pays.

Mme Marie-Hélène Aubert a rappelé qu'elle avait publié en 1999 avec MM. Pierre Brana et Roland Blum un rapport d'information intitulé "Pétrole et éthique : une conciliation possible ?" qui dénonçait entre autres l'exploitation du pétrole en Afrique comme une activité corruptrice et génératrice de guerres mais contenait également des propositions concrètes pour remédier à ces travers. Le Gouvernement a-t-il l'intention de se saisir de ces propositions ?

Le Président Jack Lang s'est informé de l'évolution de l'enquête sur l'assassinat de Norbert Zongo. Il a demandé des précisions sur la campagne électorale au Sénégal.

Le Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie a répondu aux intervenants.

Il a observé que le territoire de Djibouti présentait des caractéristiques très particulières. Il accueille une base importante de notre armée, dont l'impact économique pour le territoire va au-delà de celui de notre coopération. Il est prévu un approfondissement de cette coopération dans certains domaines tels le dispositif judiciaire (et c'est du reste dans ce cadre que M. Bernard Borrel se trouvait en poste à Djibouti) par la mise en oeuvre de projets du Fonds d'action de coopération (FAC). De façon générale, le territoire fait l'objet d'une attention particulièrement soutenue d'associations militant pour les droits de l'Homme, associations installées tant à Djibouti qu'en France. Le Gouvernement français porte l'accent sur ces questions de façon régulière lors des entretiens menés avec les responsables politiques du territoire ; il a ainsi rendu possible l'enquête d'une délégation de l'Observatoire international des prisons, dont les résultats sont à l'origine d'un nouveau projet du FAC.

En ce qui concerne le décès de M. Borrel, le Ministre a rappelé que les investigations menées avaient conclu à l'absence de témoins. Le témoignage récent d'un ancien officier de l'armée djiboutienne vise à apporter des éléments nouveaux impliquant l'actuel chef de l'État et à en faire le commanditaire d'un assassinat. Le Ministre a indiqué que la publicité faite aux déclarations de ce témoin a entraîné des réactions très vives à Djibouti, des parlementaires notamment, protestant contre le crédit apporté à cette déclaration par les médias français. Le Ministre a ajouté qu'une instruction est ouverte au TGI de Paris, que les magistrats français chargés du dossier sont en possession de ces nouveaux éléments, et l'on doit espérer qu'ils en feront bon usage. Il n'est pas envisageable d'intervenir dans cette enquête qui relève de la Justice.

Le Ministre a confirmé partager l'ambition de voir les pays d'Europe centrale et orientale devenir également un espace de francophonie. La pratique du français constitue un atout de plus pour leur insertion dans les institutions européennes, d'où l'importance de développer le réseau universitaire.

Concernant le Rwanda, M. Charles Josselin a commenté son récent déplacement à Kigali. Il a expliqué que son intention était de se concentrer sur les questions d'avenir et non de ressasser le passé, son slogan étant « compassion et non contrition ». Ainsi il avait prévu de ne pas aborder la question du rapport parlementaire sur le Rwanda, sachant à l'avance les tensions qu'un débat sur ce sujet engendrerait. D'ailleurs, M. Paul Kagamé n'a pas abordé cette question lors de leur entretien. En effet, il a déclaré n'être pas intéressé par d'éventuelles excuses. La discussion a ainsi porté sur la position de la France au sujet des accords de Lusaka, sur la présence militaire et économique du Rwanda en République démocratique du Congo, sur la coopération française que le Rwanda souhaite voir se développer, notamment dans le domaine agricole, et sur l'idée d'une éventuelle conférence internationale sur les Grands Lacs que M. Paul Kagamé soutient. Ce voyage a ainsi permis de reprendre le dialogue avec un acteur essentiel.

A propos du Burundi, le Ministre n'a pas caché sa grande inquiétude. L'aide internationale doit être maintenue. Le problème des quelque 300 000 réfugiés burundais présents en Tanzanie persiste. Ce nombre augmente de plusieurs milliers chaque jour, déstabilisant ainsi le régime et tendant les relations avec la Tanzanie. Une réunion s'est tenue à Kampala sur ce sujet avec les principaux intéressés la veille du passage de M. Charles Josselin.

Le Ministre a indiqué qu'il se rendrait la semaine prochaine au Congo-Brazzaville. Il a fait part de l'accord intervenu fin décembre entre l'armée et les milices qui constitue une bonne nouvelle mais ne suffit pas à établir un véritable dialogue politique, lequel restera handicapé tant que les principaux opposants, comme l'ancien président Lissouba et l'ancien premier ministre Kolélas, demeureront exilés. A Pointe Noire, l'exploitation pétrolière se poursuit sans incident, même si Elf a réduit le nombre de ses expatriés.

Le Ministre a ensuite expliqué la position de la France pendant la crise ivoirienne. Le président Henri Konan Bédié, après s'être réfugié à l'Ambassade de France, a été accueilli au 43ème RIMA, puis "exfiltré" au Togo. Contrairement à ce que voulait le général Gueï, l'exfiltration ne s'est pas faite dans la précipitation et a pu concerner les ministres qui le souhaitaient.

M. Charles Josselin a souligné qu'il s'inquiétait depuis plusieurs semaines déjà de la dégradation de la situation, économique et sociale d'abord, mais aussi politique en raison d'une part du débat sur "l'ivoirité" destiné à contrer la candidature à l'élection présidentielle de M. Ouattara et d'autre part de la corruption avérée sur l'utilisation des fonds européens dans le domaine de la santé. Le Gouvernement estime pour sa part avoir mis en garde le président Bédié.

Sur la crise elle-même, M. Charles Josselin a constaté que les mutins étaient allés chercher le général Gueï, lequel s'était distingué en 1995, lorsqu'il était chef d'état-major, en refusant que l'armée s'ingère dans le débat politique.

Dans l'état actuel de la situation, il faut être très attentif à la mise en place du gouvernement provisoire, auquel participent notamment le RDR de M. Ouattara et le FPI de Laurent Gbagbo, puis aux délais nécessaires à l'organisation d'élections. La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) souhaite qu'elles aient lieu avant juin, mais le gouvernement provisoire préférerait adopter au préalable une nouvelle constitution, un nouveau code électoral et une nouvelle carte électorale. M. Charles Josselin a tenu à rappeler que la France avait été la première à condamner le coup de force et qu'elle souhaitait qu'il soit fait application de l'article 366 bis de la convention de Lomé, qui conditionne la coopération. De même, le FMI ne reprendra son aide que s'il est convaincu que la situation se normalise. Dans cette affaire, la France a adopté une attitude de neutralité qui a été appréciée de la communauté française.

Évoquant la situation en RDC, le Ministre a refusé de faire sienne la référence aux "réseaux". M. Jeannou Lacaze a lui-même organisé sa mission auprès des autorités dans un objectif de "business". En RDC, les limites de l'horreur ne sont pas seulement atteintes, elles sont dépassées. La chute du Président Mobutu a entraîné une dégradation forte de l'image des pays qui l'avaient soutenu, dont la France, qui souhaite que l'intégrité territoriale de la RDC soit préservée.

Lors de sa visite en RDC, le Ministre a pu vérifier que la question de la partition ne se posait pas au sein des trois principaux groupes antagonistes. Il reste par exemple que le mouvement de M. Jean-Pierre Bemba dit contrôler 600 000 kilomètres carrés et être en mesure d'aligner 20 000 hommes contre les forces du Président Kabila. La France voudrait faciliter le dialogue entre les forces en présence. Lors d'une réunion à l'Ambassade de France en novembre dernier, les différents acteurs du drame congolais se sont parlé pour la première fois ; mais ils continuent de s'entretuer. Actuellement, sur les six pays étrangers impliqués en RDC, la Namibie s'est retirée, le Zimbabwe est en train de faire de même. Le Président Kabila ne peut compter que sur l'Angola, qui, s'il remporte une victoire contre l'Unita, sera lui aussi tenté par un retrait isolant ainsi le Président Kabila. Une solution à laquelle tous participent, y compris les militaires, doit être trouvée. La France a débloqué 4,2 millions de francs d'aide à la commission mixte militaire et participera à une force de maintien de la paix. Mais il faudra mobiliser la communauté internationale, non seulement pour aider au maintien de la paix, mais aussi au développement. On ne peut que se féliciter de l'annonce d'une conférence internationale sur les Grands Lacs, car la situation dans les pays de la région, notamment au sud-Soudan et au Burundi, appelle une analyse globale des problèmes, ce qui est difficile en raison des clivages ethniques.

Le Ministre a estimé qu'il ne fallait pas lier pétrole et corruption. La lutte contre la corruption est un des éléments des négociations de la future convention Union européenne / pays ACP. D'après les dirigeants des compagnies pétrolières, celles-ci ignorent ce que la redevance pétrolière devient une fois versée à l'État Il est important que ce versement soit effectué dans la transparence et sur des comptes publics. Il n'appartient pas à la France de dicter leur conduite aux compagnies pétrolières, au risque de créer des confusions. Ainsi, après l'annonce du retrait d'Elf du consortium pétrolier opérant au Tchad, des actions anti-françaises ont été menées à N'Djamena. Il s'agit donc d'être exigeant vis-à-vis des entreprises françaises en faisant connaître ce qui est de leur responsabilité et de celle de la France. En outre, la rente pétrolière n'est pas la seule à générer des conflits ; certains se développent parce qu'il y a des mines de diamants. Le phénomène des bandes armées se généralise ; elles peuvent être entretenues avec n'importe quelle rente minière. La situation des pays disposant d'une rente pétrolière doit être appréciée dans la durée ; ainsi le Gabon est actuellement exclu du bénéfice de la procédure applicable aux pays pauvres très endettés et du FMI, alors que sa rente pétrolière risque de diminuer dans les années à venir.

S'agissant de l'enquête sur l'assassinat de Norbert Zongo, journaliste burkinabe qui avait décrit les conditions dans lesquelles un domestique du frère du Président Compaore avait été retrouvé mort, celle-ci continue. Une commission d'enquête a été constituée, des sanctions ont été prises, mais les opposants considèrent que c'est insuffisant.

En ce qui concerne les élections au Sénégal, le Président Diouf est candidat à sa propre succession ; M. Wade, son principal adversaire, se présente pour la cinquième fois. D'autres candidats sont en lice. Il faut espérer que le scrutin soit transparent, ce qui est essentiel pour l'ancrage du Sénégal dans la démocratie. Pour l'instant, certaines cartes d'électeurs posent problème. Si la situation macro-économique du Sénégal est satisfaisante, sa situation sociale ne l'est pas.

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· Burundi

· Côte d'Ivoire

· Djibouti

· Rwanda

· République démocratique du Congo

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BRUITS ET RUMEURS

LE TÉMOIN DJIBOUTIEN RÉFUGIÉ A BRUXELLES
POURRAIT FAIRE D'AUTRES RÉVÉLATIONS.


Plusieurs sources nous confirment que ce témoin (ancien militaire réfugié à Bruxelles) pourrait faire d'autres révélations.

Il s'est exprimé pour relater un entretien qu'il aurait entendu à la Présidence de Djibouti et qui confirmerait l'implication personnelle du Président GUELLEH dans l'assassinat du juge BORREL.

Un vent de panique s'est emparé de la Présidence de Djibouti qui a multiplié les déclarations, directement, dans LA NATION et par l'intermédiaire de son Ambassadeur à Paris. Le système de défense peu crédible de Djibouti repose :

  • sur le fait qu'il y aurait eu un complot organisé par un petit groupe de français qui cherchent à déstabiliser le pays. Aucune information n'a été donnée sur l'identité possible de ces français ... !
  • sur les personnalités de l'épouse du juge BORREL ( qui est traînée dans la boue par LA NATION ) et de ce militaire qui aurait un dossier militaire épouvantable (problèmes psychologiques, vols, etc..). On s'étonne qu'il ait pu attendre le grade qu'il avait avec un tel dossier ...

Bref, cela n'a convaincu personne et cela a confirmé les doutes ....

Certes l'affaire BORREL est extrêmement grave : un Président en exercice qui aurait pu ordonner l'assassinat d'un juge français ! Il y a de quoi mettre mal à l'aise la diplomatie française .... Mais le vent de panique pourrait avoir d'autres raisons.


Le témoin en question pourrait faire de nouvelles révélations au sujet de transfert de fonds et d'affaires financières particulières qui mettraient en cause le Président, des personnalités djiboutiennes et ce qui n'est pas exclu, des personnalités françaises.

On comprendrait mieux alors les raisons de l'affolement du côté djiboutien et le peu d'empressement de la justice française à interroger le témoin.

(A suivre)

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ERRATUM

Dans le numéro 17, nous avons évoqué les rumeurs concernant l'acquisition de 4 véhicules blindés tout terrain par M. GUELLEH. Nous avions été mal informés : il s'agirait de 4 NISSAN PATROL blindées et non de 4 TOYOTA. La commande aurait été passée par la Présidence à la CEMEX (Société dirigée par M Liban Ismaïl Omar Guelleh, fils du Président). Le marché aurait été conclu via une personnalité de la Mairie de Cannes.

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26/01 : L'ACHARNEMENT DU RÉGIME DICTATORIAL
CONTRE JEAN-PAUL ABDI. Président de la LDDH.

Jean-Paul Abdi est le Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains. Ancien député, il continue son action en dépit de toutes les pressions que le Gouvernement Djiboutien fait peser sur lui : arrestations hebdomadaires, parfois plus, menaces. Le 25 janvier, il a été de nouveau inquiété par la Police.

Que fait donc Jean-Paul ABDI de "si répréhensible" ?

Il publie des communiqués et des appels :

  • pour informer sur la situation des Droits de l'Homme à Djibouti,
  • pour demander la paix, afin d'épargner la vie des enfants innocents et des civils,
  • pour demander une assistance médicale afin de lutter contre une mystérieuse épidémie qui fait des ravages dans le NORD.

Ces appels sont repris par notre association et ils peuvent être consultés dans les différents numéros de LA LIBERTÉ

BIEN SUR, TOUT CELA EST HAUTEMENT CONDAMNABLE !!!!

nous saluons le courage exceptionnel de Jean-Paul Abdi
et ses actions en faveur des Droits de l'Homme, de la Paix et de la Liberté.

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28/01 -QUI POURRAIENT ËTRE LES DEUX ETRANGERS CITES PAR LE TEMOIN DJIBOUTIEN REFUGIE A BRUXELLES ?

Nous avons été informés d'une rumeur, mais nous n'avons pas pu la vérifier. Selon cette rumeur qui circule à Djibouti, les deux étrangers cités par le témoin, pourraient être des Corses, "membres du réseau Romani". M Romani personnage d'origine Corse a joué un rôle important à Djibouti et il aurait collaboré avec les "réseaux Pasqua".

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28/01 - DERNIERE MINUTE - Affaire BORREL : les juges d'instruction français Roger Le Loire et Marie-Paule Moracchini pourraient enfin se rendre à Bruxelles, dès la semaine prochaine, pour interroger le témoin djiboutien.

La justice française aurait enfin décidé d'interroger le militaire djiboutien, réfugié à Bruxelles, qui a mis en cause le Président Guelleh dans l'affaire du décès "suspect" du juge BORREL. Nous espérons que ces deux juges français ne sont pas missionnés pour "étouffer" l'affaire, comme ils l'ont déjà fait une première fois lors de leur déplacement à Djibouti. Dans leur rapport, ils affirmaient n'avoir rencontré aucun témoin sur place ! Et pourtant le juge Le Loire avait accepté l'invitation de M. Guelleh pour un repas dans son palais... Avait-t-il rencontré le témoin principal, sans le savoir, à cette occasion ?

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28/01 - LE DECES DU JUGE FRANCAIS BORREL AURAIT-IL PU ÊTRE CLASSE
COMME SUICIDE SUR ORDRE DE PARIS ?

C'est ce que pense certain témoins. Ils affirment que M. Jean-Jacques MOULINE, le directeur de la coopération française à Djibouti (à l'époque du décés du juge BORREL) aurait agi après avoir reçu des ordres de Paris. Il aurait dit, d'après certains témoins : "C'est un suicide, j'ai reçu des instructions de Paris en ce sens !"

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NOUVELLES BRÈVES ET REVUE DE PRESSE

 

DJIBOUTI : DU BON ET DU MOINS BON

Extrait LOI : Africa Intelligence (http://www.AfricaIntelligence.fr)

"A la fin de l'an dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a tiré un bilan en demi-teinte de la situation des finances publiques djiboutiennes. D'un côté, ses experts ont constaté une embellie sur certaines des conditions requises par le programme d'ajustement structurel de Djibouti. ...

...Par contre, la situation budgétaire djiboutienne a été jugée fort préoccupante. L'arrivée d'hommes proches du nouveau pouvoir djiboutien dans les régies financières du pays n'a pas empêché les recettes fiscales de l'État de stagner....

...Cela signifie que des arriérés de salaires et des impayés vis-à-vis des fournisseurs vont réapparaître....."

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TÉLÉCOMMUNICATIONS : FCR SE RETIRE DE LA STID A DJIBOUTI


Extrait LOI : Africa Intelligence (http://www.AfricaIntelligence.fr)


"France Câble et Radio (FCR, filiale de France Télécom) a accepté de se retirer de la Société des télécommunications internationales de Djibouti (STID) à la demande du gouvernement djiboutien et discute actuellement des modalités du remboursement des 25% d'actions qu'elle possède dans cette compagnie...."


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DJIBOUTI : PARIS VERSE SON OBOLE


Extrait LOI : Africa Intelligence (http://www.AfricaIntelligence.fr)

"L'Agence française de développement (AFD, gouvernementale) vient d'accorder une subvention au budget de Djibouti de 13,7 millions FF pour 1999 (inférieure aux 25 millions FF de l'an dernier). Elle servira au règlement de certaines dépenses de l'État djiboutien (dette et paiement de bourses d'étudiants à l'étranger) mais ne suffira pas à combler le "gap" financier de ce pays pour 1999 que le FMI évalue à 16,5 millions $, après prise en compte des aides que les bailleurs de fonds multilatéraux ont promis de débourser (LOI n°883). En dehors de cette aide budgétaire et des 65 millions FF accordés de manière exceptionnelle en 1998, l'aide française à Djibouti a été de 125 millions FF pour 1999...."

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Note de l'ARDHD :
Si nous comptons bien, l'aide française en 99 aurait été de :


65 MMF (aide exceptionnelle) + 13,7 MMF (AFD) + 125 MMF = 213,7 MMF

Sur la base d'une population de 450.000 habitants, cela équivaut à environ 475 F par habitant (femmes, enfants compris.. ). La majorité des autres pays africains reçoivent une aide inférieure à 100 F par habitants !!! on se peut demander quel est le pourcentage qui revient effectivement aux djiboutiens et celui qui est réservé aux dirigeants et à l'entourage du Président ...


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LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS

Le Président : Noël Abdi Jean-Paul
Siège : Quartier V, boulevard de Gaulle n°66
B.P :74 Djibouti, République de Djibouti
Bureau Tel/Fax : 253 357 804
Domicile : Tel/fax :358 007
Djibouti, le 20 janvier 00


NOTE D'INFORMATION N°1/LDDH/00

Après 28 mois de détention préventive dans des conditions inhumaines et arbitraires le lundi 17 janvier 00 les dirigeants du FRUD emprisonnés après une arrestation suivie d'une extradition en un temps record le 1er octobre 97 par l'Éthiopie ont été inculpés de nouveau pour une affaire remontant en avril 1998 dans le sud de Djibouti, participation à un mouvement insurrectionnel, association des malfaiteurs et complot par la juge d'instruction LEILA. Elle agissait en vertu d'un réquisitoire supplétif du Procureur de la République en date du 09.04.1998 (Faits prévus et réprimés par les articles 144, 145 et 192 du Code Pénal)

Cette nouvelle inculpation semble être un DÉFI du gouvernement de Djibouti à un moment où les ONG, le Parlement Européen, les Députés Français avaient pris des positions dénonçant les multiples violations des droits humains à Djibouti et demandent la libération des prisonniers multiples violations des droits humains à Djibouti et demandent la libération des prisonniers politiques.

Ils ont été convoqués devant un nouveau juge Mme LEILA MOHAMED alors que l'instruction de leurs dossiers était menée par Mme HABIBA HACHI laquelle se trouve actuellement à l'étranger et dont l'intérim est assuré par le juge MAKI OMAR…

Il est à noter que les premiers dossiers étaient vides ou fragiles, le Pouvoir Djiboutien est entrain de montrer une nouvelle inculpation afin de pouvoir prolonger indéfiniment la détention préventive dont font l'objet ces prisonniers politiques.

Cette nouvelle inculpation des responsables du FRUD à qui le régime djiboutien reproche des faits qui se sont déroulés au temps où ils étaient déjà en détention préventive à GABODE, laisse présager un durcissement sans équivoque à leur égard.

La LDDH pense qu'un tel durcissement constitue une entrave supplémentaire à la réconciliation, ciment de l'unité et de la concorde nationale et par conséquente demande la libération de tous les prisonniers politiques et l'amorce d'un dialogue franc et sincère entre le gouvernement de Djibouti et la rébellion armée y compris l'opposition interne.

Les prisonniers politiques du FRUD concernés par la nouvelle inculpation sont :
- MOHAMED KADAMY YOUSSOUF
- Représentant du FRUD en Europe Occidentale
- KAMIL MOHAMED AHMED (Membre de l'exécutif du FRUD)
- ALI MOHAMED MAKI (Membre de l'exécutif du FRUD)

Quant à M. Mohamed Ali arrêté, il a été convoqué par le même juge dans le cadre d'une autre enquête.

Nous sommes très inquiets de l'état de santé de prisonniers politiques en particulier ceux qui sont malades et qui ne reçoivent pratiquement pas de médicament, ni d'un minimum de soin intensif notamment pour ceux qui ont été contaminés par la tuberculose.

Par ailleurs, nous nous inquiétons pour KAMIL MOHAMED AHMED dit Kabir qui vient aujourd'hui le 24/01/00 même d'effectuer une nouvelle navette entre la prison et l'hôpital Peltier. Vu son état de santé : il souffre depuis plus de deux ans d'une paralysie faciale nécessitant des soins continus et intensifs en milieu hospitalier…. Le pire est à craindre.

La LDDH dénonce l'utilisation abusive de la détention provisoire à l'endroit des détenus politiques, alibi instrumentalisé par le système politico-judiciaire en place.

Ligue Djiboutienne
des Droits Humains
(L. D.D.H)
Le Président

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25/01 LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS


Le Président : Noël Abdi Jean-Paul
Siège : Quartier V, boulevard de Gaulle n° 66
B.P. : 74 Djibouti, République de Djibouti
Bureau Tel : 253 357 804
Domicile Tel/Fax : 253 358 007


Djibouti, le 25 janvier 2000

COMMUNIQUE DE PRESSE N°5/LDDH/00


après la récente convocation par le juge d'instruction pour une nouvelle inculpation afin de prolonger les délais de détention provisoire, ceci encore d'une manière arbitraire et évidemment sans condamnation les trois prisonniers suivants :
- MOHAMED KADAMY YOUSSOUF (Représentant du FRUD en Europe Occidentale)
- KAMIL MOHAMED AHMED (Membre de l'Exécutif du FRUD)
- ALI MOHAMED MAKI (Membre de l'Exécutif du FRUD)


après la récente émission télévisée de France 2 sur la prison de Gabode et surtout les interviews télévisées du Président Moussa Ahmed Idriss, candidat de l'Opposition Djiboutienne Unifiée (ODU) lors des élections présidentielles du 09 avril 1999 et du Président du PRD Dager Ahmed Farah tous deux emprisonnés avec le Général Ali Meldal Waiss, membre du Haut conseil de l'ODU et M. Abdoulfatah moussa Ahmed, fils du candidat de l'ODU, ce dernier est toujours maintenu en détention provisoire arbitraire.

Après, la récente campagne " très musclée " diffusée par la presse gouvernementale (La Nation et la RTD) suite aux rebondissements de l'affaire Borel, en particulier dans la presse française.

Aujourd'hui, Mme Fatouma Dabale Ahmed a été arrêtée sans aucun mandat d'amener et audiencée à huit clos en dehors de tout cadre légal par la Police dite Police Politique et après un interrogatoire harassant elle a été libérée le jour même.

Très proche du prisonnier politique M. Mohamed Kadamy Youssouf, Mme Fatouma Dabale est sérieusement menacée, elle est l'objet de filatures serrées et d'obstructions stressantes.

Des proches de l'ancien lieutenant de la garde présidentielle M. Mohamed Salah vrai natif de Djibouti, connaissent des répressions quotidiennes stressantes surtout pour les filles et les femmes. C'est à se demander si l'effet escompté est de les obliger à rester cloîtrées chez elles.

La LDDh, très préoccupée par cette vague politique de durcissement, lance un appel pressant à la sérénité et l'engagement aux dialogues pour la Paix dans l'ensemble de notre Territoire National.


Ligue Djiboutienne des Droits Humains
(L.D.D.H.)
Le Président

 

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27/01 - ET PENDANT CE TEMPS-LA, QUE FAIT LA FRANCE ?

En continuant à soutenir le régime djiboutien,
'attitude de la France soulève de nombreuses questions.


Un juge français aurait pu avoir été assassiné sur ordre d'un Président de la République en exercice.
J'emploie le conditionnel par prudence, pour éviter une action en diffamation, car tout le monde sait bien que le juge BORREL ne s'est pas suicidé. Il suffirait de reprendre les conclusions de l'expert médical qui tenait à peu prés ce langage : "Il est impossible qu'un homme qui se suicide en mettant le feu à sa voiture, n'ait aucune trace de gaz toxique dans les poumons ..:" (N'étant pas médecin et n'ayant pas le rapport sous les yeux, vous me pardonnerez si je commets quelques erreurs médicales).


Le Gouvernement de ce pays ami est largement subventionné par les impôts des Français. Cela ne l'a pas empêché de développer une campagne de communication odieuse à l'égard de notre pays. En plus, il insulte gravement la veuve du juge en suggérant / affirmant qu'elle aurait mené une vie dissolue ...

L'Ambassadeur de France a reçu de la part des parlementaires djiboutiens une protestation rédigée dans des termes peu diplomatiques, en tout cas inacceptables.

Et pourtant, e Ministre de la Coopération qui s'exprimait le 19 janvier devant la Commission des Affaires Étrangères de l'Assemblée Nationale française ne semble pas troublé. Ses propos pourraient laisser penser qu'il suggérerait même aux médias / aux hommes politiques "de calmer le jeu", car Djibouti réagi vivement !!!

L'affaire a été confiée à la justice (TGI de Paris) qui (selon le ministre et comme d'habitude) n'a reçu aucune instruction ...

Le témoin réfugié en Belgique n'a toujours pas été interrogé par les autorités judiciaires françaises, (à notre connaissance) ... Et pourtant il semble que son témoignage puisse avoir une grande importance ... et qu'il y aurait tout intérêt à le vérifier.

Mais il est vrai que le juge Le Loire lors de son déplacement à Djibouti a affirmé qu'il n'avait rencontré aucun témoin ... même lorsqu'il était reçu chaleureusement par M. Guelleh dans son propre palais ?

La complaisance des autorités françaises à l'égard du régime dictatorial et sanguinaire de Djibouti devrait avoir des limites : eh bien non, pour elles, les limites ne sont pas encore atteintes !
M. Guelleh peut donc continuer, en toute impunité, à violer les Droits de l'Homme, à emprisonner les opposants, à harceler leurs familles et à torturer. Pour la France, il n'a pas encore dépassé la ligne jaune : il a encore de la marge.


Méfions-nous, une personnalité comme celle de M. Guelleh cherchera toujours à aller plus loin, pour tester ses partenaires et pour repousser le point de rupture. Il multipliera les provocations, les arrestations extra-judiciaires, les emprisonnements administratifs, les accords avec d'autres pays qui sont en contradiction avec ceux qui unissent la France et Djibouti, etc...

Jusqu'où ira-t-il ?

Si nos hommes politiques n'ont pas le courage d'y mettre un terme. Et pourtant, leur devoir n'est-il pas aussi de protéger un peuple ami de la France, qui est opprimé par une dictature féroce et dénoncée de toutes parts.

Le régime djiboutien est unanimement condamné par toutes les ONG ; il a fait l'objet (exemple unique dans les annales) de trois condamnations au Parlement Européen. On s'acheminerait même à terme vers un gel de toutes les subventions européennes (comme cela est le cas pour le Togo).

Je le répète : Que fait la France ? Il faudra bien mettre un terme aux exactions. Alors pourquoi attendre, puisqu'il faudra le faire un jour ?

ARDHD

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25/01 LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS


Le Président : Noël Abdi Jean-Paul
Siège : Quartier V, boulevard de Gaulle n° 66
B.P. : 74 Djibouti, République de Djibouti
Bureau Tel : 253 357 804
Domicile Tel/Fax : 253 358 007

Djibouti, le 25 janvier 2000


NOTE D'INFORMATION N°2/LDDH/00


LE DROIT A LA NATIONALITÉ


Dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et dans la Constitution djiboutienne, il est clairement stipulé le Droit à la Nationalité.


Art 15 :
1. Tout individu a droit à une nationalité.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.


Le service de la population, à qui des individus se sont adressés pour obtenir une carte d'identité djiboutienne au vu de leur certificat de nationalité délivré par le Juge de la nationalité, a été prié de ne plus faire de demande de carte d'identité, ni de passeport.

Quand le Juge prononce une peine de prison contre un individu donné, on s'empresse illico presto d'exécuter la sentence en emmenant l'individu à la prison de Gabode.

Les personnes dont il s'agit sont en grande majorité d'ethnie Gadabourci, Issack, autres Somalis et Métisse franco-djiboutien. Il y a là, à notre sens, une discrimination flagrante, et la Ligue Djiboutienne des Droits Humains s'élève contre ces discriminations et demande au Ministère de l'Intérieur de donner droit aux demandes justifiées.



La Ligue djiboutienne suivra de très près ces nouvelles discriminations insupportables qui portent atteinte à la dignité humaine de vrais citoyens.


Ligue Djiboutienne des Droits Humains
(L.D.D.H.)
Le Président

 



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28/01 L'AFADD et l'ARDHD proposent la candidature de Maître AREF pour l'attribution du Prix Ludovic TRARIEUX par l'Institut des Droits de l'Homme du Barreau de Bordeaux.

 

AFADD


Monsieur le Président
I.D.H.B.B.
Maison de l'Avocat
18-20, rue du Maréchal Joffre
33000 BORDEAUX

Tarbes, le 27 janvier 2000




Objet: I.D.H.B.B. Prix Ludovic Trarieux




 

Monsieur le Président et Cher Confrère,


J'ai l'honneur de proposer Me Mohamed Aref Mohamed pour le Prix Ludovic Trarieux de l'Institut des Droits de l'Homme du barreau de Bordeaux.


Me Aref, avocat au barreau de Djibouti, militant et défenseur des droits de l'homme, est victime depuis de longues années de la dictature de son pays.

Il a été l'une des chevilles ouvrières d'Amnesty International pour l'Afrique lors de la Conférence diplomatique de Rome qui a arrêté le statut de la Cour Pénale Internationale.

Radié du barreau dans le cadre d'un affaire monumentée de toute pièce par les autorités politiques et ordinales de Djibouti, il a été incarcéré durant 6 mois en 1999, après avoir subi le bagne en 1991.

Ses avocats français ont été privés de visa et d'autorisation de plaider malgré les termes de la convention de coopération judiciaire franco-djiboutienne et la présence d'un magistrat français auprès du ministre djiboutien de la Justice.





La Chancellerie et le Quai d'Orsay sont parfaitement au fait de cette situation mais n'interviennent qu'avec parcimonie et sans engagement aucun.

Bénéficiant d'une grâce présidentielle à l'occasion de l'accession au pouvoir de Ismaél Omar Guelleh, ancien directeur de cabinet du précédent président et ancien chef de la sécurité, il a été libéré le 9 mai 1999.

Me Aref, ne peut plus travailler et se voit déposséder de son passeport ce qui l'empêche de répondre à des propositions d'emploi à l'étranger.

Adopté comme prisonnier d'opinion par Amnesty International, l'Union Interparlementaire, l'Union Interafricaine des Droits de l'Homme, le Conseil National des Barreaux de France etc..., Me Aref, en se voyant décerner ce prix, mettra son pays face à ses responsabilités, car il est à craindre qu'il ne soit pas autorisé à quitter le pays.

Marié et père de 4 enfants, Me Aref, franco-djiboutien, n'a pas obtenu satisfaction en s'adressant auprès de l'ambassade de France à Djibouti pour y être accueilli en sa qualité de Français, malgré son statut d'ancien enfant de troupes et son appartenance à une famille prestigieuse qui a donné de grands commis dont un ancien président du Conseil de Djibouti.

Une lettre ouverte signée par de nombreuses organisations de défense des Droits de l'Homme a été adressée au Premier Ministre Français pour en appeler à une décision politique de sa part.

Nous attendons vainement sa réponse.

Seul contre tous les pouvoirs, avec l'aide du peuple de Djibouti qui le soutient sans faillir, Me Aref parvient difficilement à survivre.

Lui qui n'a jamais ménagé son temps et ses revenus pour apporter son aide aux plus défavorisés, il connaît à présent auprès de ces-derniers la fraternelle chaleur de la solidarité des opprimés.









Je suis très heureux de pouvoir présenter la candidature de Me Aref, seule lumière de liberté sur le drapeau de son pays.

Dans l'attente de vous rencontrer,

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Bâtonnier et cher confrère, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Bâtonnier Roger-Vincent Calatayud
Président de la Commission des Droits de l'Homme
du Conseil National des Barreaux

 

ARDHD

 

Maître Favreau
Président
I.D.H.B.B.
Maison de l'Avocat
18-20, rue du Maréchal offre
33000 BORDEAUX


Paris, le 27 janvier 2000


Objet: Prix Ludovic Trarieux

 



Monsieur le Président,

nous avons le plaisir de vous soumettre la candidature de Me Mohamed Aref Mohamed pour l'attribution du Prix Ludovic Trarieux et nous nous associons à la démarche de Me R-V CALATAYUD, Président de l'AFADD.

Me Aref, avocat au barreau de Djibouti, militant et défenseur des droits de l'homme depuis de longues années a été la victime des régimes dictatoriaux qui se sont succédés à Djibouti. Il faut savoir qu'il est l'un des seuls avocats djiboutiens à avoir accepté de défendre les dossiers des victimes de la dictature et qu'il s'est ainsi opposé au régime …

En 1991-1992, il a été emprisonné à titre " préventif " dans un fortin en plein désert, pendant 24 mois, avant d'être relaxé par la Cour d'Assises de Djibouti devant laquelle il était inculpé de Complot, d'attaque d'une caserne, …

Il a été mandaté par Amnesty International pour représenter l'Association lors de la Conférence de Rome statuant sur la création de la Cour Pénale Internationale en 1998.

En 1999, il a été emprisonné de nouveau pendant quatre mois aux termes d'un procès en correctionnel dans une affaire montée de toutes pièces, où les soi-disant plaignants / victimes ne s'étaient même pas fait représenter. Il a été torturé pendant un mois, enfermé seul dans les toilettes de la prison (1 M2) sans toit, sous le soleil de Djibouti.

Ses avocats français ont été privés de visa et d'autorisation de plaider malgré les termes de la convention de coopération judiciaire franco-djiboutienne et la présence d'un magistrat français auprès du ministre djiboutien de la Justice.

Au lendemain de sa libération, il a été radié à vie du barreau et il ne peut plus exercer sa profession. Son Cabinet a été mis en liquidation judiciaire. Son passeport lui a été retiré, sa maison est cernée par la police et il ne peut plus se déplacer sans une escorte des services secrets. Il a échappé à deux attentats à l'arme blanche. Il est harcelé en permanence : convocation à la gendarmerie, téléphone sur écoute, pressions sur ses amis pour qu'il évitent de lui rendre visite, etc..

Il a été élu Vice-Président de l'UIDH en novembre 1999.

Seul contre tous les pouvoirs, avec l'aide du peuple de Djibouti qui le soutient, Me Aref parvient difficilement à survivre et l'attribution du Prix Ludovic Trarieux présenterait le triple avantage de renforcer sa crédibilité internationale, de lui assurer une protection à Djibouti et de reconnaître officiellement son action et son courage en faveur des opprimés.

Je suis très heureux de soutenir la candidature de Me Aref, aux côtés de l'AFADD et je suis à votre disposition pour vous apporter toutes les informations complémentaires qui vous seraient utiles.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma haute considération.

Jean-Loup SCHAAL
Président

 

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