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La manifestation
du 12 mars

Madame Mariam Hassan Ali - Baron,
ancien professeur à Djibouti,
révoquée avec une trentaine de collégues
et chassée de Djibouti
par le régime dictatorial

s'adresse à Hassan Gouled Aptidon
dans deux lettres ouvertes

1 - Lettre du 6 avril 99
2 - Lettre du 22 janvier 98

Lettre ouverte publiée
dans le journal djiboutien "Le Renouveau"
n° 277 du jeudi 22 janvier 1998.

 

à Monsieur HASSAN GOULED APTIDON,
Président de la République de DJIBOUTI
et Chef du gouvernement,

 

Le 27 juin 1977, jour de l'indépendance de notre pays, vous prêtiez serment devant le peuple et devant DIEU en ces termes: "Je lutterai pour l'avancement des Droits de l'Homme et contre l'humiliation des pauvres. (...) Que le Tout-Puissant nous vienne en aide !"

L'apothéose de cette fête patriotique a fait couler plus d'une larme d'émotion et de joie. J'avais 18 ans ce 27 juin historique, et, avec l'ensemble des Djiboutiens, je plaçai en vous mon espoir et ma confiance. Par votre discours et votre parcours politique, vous aviez conquis la jeunesse ainsi que tout le reste de la population.

Plus de 20 ans ont passé, Monsieur le Président, et cette image rayonnante d'un homme d'état préoccupé avant tout par son pays et ses compatriotes a plus que jauni: elle s'est complètement décomposée...

  • Qu'avez-vous fait de la confiance que le peuple avait mis en vous ?
  • Qu'avez-vous fait de vos promesses ?

Il y a tout juste cent ans, au sujet de l'affaire Dreyfus en France, Emile ZOLA écrivait: "La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. (...)

Et c'est à vous, Monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme."

La force de cette lettre adressée à M. Félix FAURE, président de la République française, relue à l'occasion de son centenaire, a suscité en moi le besoin de me libérer : non, Monsieur le Président, je ne veux pas être complice.

Il me faut crier à vous-même, à mon peuple et au monde la "force de ma révolte", cette force qui au moment où j'écris ces lignes me fait trembler et m'arrache quelques larmes...

Premier magistrat du pays, vous vous deviez de tenir vos promesses faites devant votre peuple et devant DIEU. Vous êtes à ce titre responsable de la déroute que connaît aujourd'hui notre pays. Et si, comme certains l'affirment, vous ignorez ce qui se passe, votre faute est plus grande encore...

"Je lutterai pour l'avancement des Droits de l'Homme" déclariez-vous donc. Djiboutienne mais aussi citoyenne du monde, je partage pleinement les valeurs universelles des Droits de l'Homme. Force est de constater que depuis 1977, votre "lutte" est tombée dans les oubliettes...

Lors des manifestations des collégiens, lycéens et étudiants qui se font malheureusement de plus en plus fréquentes, les forces de l'ordre ne cessent d'enfreindre la loi. L'élève HOUSSEIN ABDILLAHI MOHAMED de la 5°1 du C.E.S. de Boulaos a été grièvement blessé par balle le lundi 18 décembre 1995; pire, MOHAMED IDRISS, élève du C.E.T. d'Ali-Sabieh, a été tué le mardi 9 janvier 1996 (qu'il repose en paix!) d'une balle tirée par les forces de l'ordre.

  • Je vous accuse, Monsieur le Président, d'avoir laissé impunis ces crimes commis au nom de l'ordre républicain!!
  • Je vous accuse, Monsieur le Président, de n'avoir pas réagi lors de la suspension de Maître AREF MOHAMED AREF, doyen des avocats, bien connu pour défendre tous les opprimés, et notamment les syndicats ( SEP, SYNESED, Intersyndicales ).
  • Tout comme je vous accuse de n'avoir pas assuré l'indépendance de la magistrature lors de la suspension du président du Conseil Constitutionnel, Maître DJAMA ALI MEIDAL, pour la seule raison qu'il avait déclaré nulle et non avenue la levée de l'immunité parlementaire des députés MOUMIN BAHDON FARAH, AHMED BOULALEH BARREH et ALI MAHAMADE HOUMED!!
  • Je vous accuse, Monsieur le Président, d'être resté sourd aux appels répétés des travailleurs pour que soit respectée à Djibouti la liberté syndicale.

Ignorez-vous que le 15 août 1995, une trentaine d'enseignants conventionnés, tous militants du SEP ou du SYNESED, syndicats enseignants, furent radiés ?
Ignorez-vous que le 16 février 1996 certains dirigeants du SYNESED dont, pour ne citer que quelques-uns, M. KAMIL HASSAN ALI, 2° secrétaire général-adjoint, M. SOULEIMAN AHMED MOHAMED, ex-secrétaire général et moi-même, secrétaire générale, tous trois enseignants depuis de nombreuses années, furent révoqués ? Ayant tous de très bons rapports administratifs, seules nos activités syndicales sont à l'origine de notre révocation !!
Ignorez-vous que de nombreux autres fonctionnaires ou conventionnés ont eux aussi été radiés ou révoqués pour les mêmes raisons ?


C'est le cas en particulier de M. AHMED DJAMA EGUEH, et de M. ADAN MOHAMED ABDOU, respectivement président et secrétaire général de l'UDT ainsi que de M. KAMIL DIRANEH HARED, président de l'UGTD, mais aussi de bien d'autres à l'Imprimerie Nationale, aux ministères de la Santé, du Commerce...

Je vous accuse, Monsieur le Président, d'avoir laissé s'installer l'arbitraire, le clientélisme et l'incompétence dans l'Education Nationale, maux qui ont tué notre Ecole. Nous étions en droit d'attendre mieux de vous après votre déclaration à l'Assemblée générale des Nations Unies le 27 septembre 1977:

"A l'intérieur, quel serait le sens de la liberté de la presse dans un pays condamné à l'analphabétisme ?
A elle seule, cette liberté ne serait-elle pas que le privilège de quelques-uns ?
Ne deviendrait-elle pas un véritable pouvoir et, rapidement un moyen d'oppression ?
Ne faut-il donc pas que l'Etat, c'est-à-dire le défenseur et le serviteur de la communauté, consacre tous ses efforts pour que cette liberté profite au plus grand nombre ?
La solution ne se trouverait-elle pas alors dans une mobilisation prioritaire de nos moyens et de nos ressources au profit de la culture et de l'enseignement du plus grand nombre ?
N'est-ce pas la meilleure manière de défendre réellement la liberté de la presse que d'étendre réellement son champ d'action ?"

  • Je vous accuse, Monsieur le Président, d'assister sans réagir aux tentatives de destruction des partis d'opposition qui représentent une grande partie du peuple djiboutien.

Pourtant, ce 27 septembre 1977, vous déclariez encore: " Il faut (...) que chaque Etat reconnaisse aux peuples qui le composent le droit de vivre, de s'organiser et de s'exprimer comme nation."

C'est là le principe essentiel de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, que nous avons inscrit dans nos tous premiers textes constitutionnels; c'est celui de son article 28; c'est celui du droit pour tout homme de bénéficier d'une organisation sociale telle que chacun des droits et libertés inscrits dans cette déclaration puisse y trouver son plein et entier effet.

Cette reconnaissance acquise, les peuples et leurs représentants verront alors qu'il n'y a ni humiliation à craindre, ni vainqueur, ni vaincu, lorsque les armes offensives et défensives de la justice succèdent à la violence. Tous y gagnent en dignité, c'est-à-dire en droit et en liberté, car il n'y a pas de droit sans justice, il n'y a pas de liberté sans libération, il n'y a donc pas de dignité pour l'oppresseur."

  • Je vous accuse, Monsieur le Président, d'avoir laissé le R.P.P. s'emparer de tous les moyens de communication, privant ainsi la nation d'un outil qui aurait pu renforcer la démocratie dans notre pays.
  • Je vous accuse, Monsieur le Président, d'avoir laissé s'imposer le tribalisme et le clientélisme dans notre société, ce qui n'a fait que casser l'unité nationale.
  • Je vous accuse, Monsieur le Président, d'être resté muet lorsque les forces de l'ordre ont chargé le 2 février 1997 à coups de matraques et de bombes lacrymogènes les retraités: nos parents et grands-parents, dont la plupart sont malvoyants, cardiaques ou diabétiques, ne faisaient que réclamer pacifiquement leurs pensions accusant 6 mois de retard !! "Je lutterai pour l'avancement des Droits de l'Homme et contre l'humiliation des pauvres"...
  • Je vous accuse, Monsieur le Président, d'avoir trahi l'indépendance en laissant transformer le peuple libre en un peuple en liberté provisoire comme le sont Mme AICHA DABALE et Maître AREF MOHAMED AREF, tous deux militants des Droits de l'Homme, ainsi que M. DAHER AHMED FARAH, président du PRD.
  • Je vous accuse enfin, Monsieur le Président, de n'avoir pas su vous entourer des personnes qu'il fallait à notre jeune république, hypothéquant dès le début la réussite de notre indépendance. Monsieur le Président, "quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle" écrivait aussi ZOLA à M. Félix FAURE.

Il n'est pas bon de tout taire ou de faire croire que tout va bien comme l'affirme M. SAID IBRAHIM BADOUL, président de l'Assemblée Nationale dans un article à La Nation n°47 du jeudi 20 novembre 1997 :


NON le pluralisme politique n'est pas "dynamique" à Djibouti,
NON il n'y a pas de "réelle liberté de presse et d'opinions"... L'affirmer haut et fort n'est pas un crime mais plutôt un acte de civisme: il faut que les choses changent, c'est une nécessité pour l'avenir de notre pays !!


Il n'est pas trop tard pour réagir, Monsieur le Président: en toute créature de DIEU il y a du bon. Ce mois béni du Ramadan n'est-il pas l'occasion rêvée pour enfin appliquer toutes les belles déclarations que vous avez faites le jour de l'indépendance ? Il y a à Djibouti suffisamment d'hommes et de femmes intègres, épris de justice et compétents: ils sont disposés à mettre leur savoir et leur abnégation au service du développement durable de notre chère république.

Permettez-leur, Monsieur le Président, de s'exprimer et donnez-leur les moyens d'agir !! Trop souvent, nos dirigeants se complaisent dans de belles déclarations dont on connaît à l'avance l'impact dans la population. Votre chef de cabinet, M. ISMAEL OMAR GUELLEH, souhaitant plein succès aux travaux de la SIHA (Initiative Stratégique pour la Corne de l'Afrique, ONG américaine ) le mardi 12 août 1997, "a mis surtout l'accent sur la nécessité de s'inspirer davantage des préceptes de l'Islam, religion où foisonnent tous les nobles idéaux que l'être humain peut prôner." ( La Nation n°33 du jeudi 14 août 1997 page 2 ).

Vanter les préceptes de l'Islam est une bonne chose, les appliquer est encore bien meilleur.

"Et n'usez pas du nom d'ALLAH, dans vos serments, pour vous dispenser de faire le bien, d'être pieux et de réconcilier les gens. Et ALLAH est Audient et Omniscient." ( Coran: Sourate 2, Verset 224 ) . "Par le Temps! L'Homme est certes, en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres, s'enjoignent mutuellement la vérité et s'enjoignent mutuellement l'endurance." ( Coran: Sourate 103, Versets 1,2,3 ).

Je vous prie d'agréer, Monsieur le président, l'expression de mes sentiments citoyens les meilleurs.

 

Mariam HASSAN ALI
Professeur certifié D'EPS,
12 ans d'ancienneté
injustement révoquée et chassée du pays

 

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Lettre du 6 avril 99

 

 

Monsieur le Président,

A l'occasion du centenaire du "J'accuse" d'EMILE ZOLA, je vous avais adressé une lettre ouverte paru dans le journal "le Renouveau" n°277 du 22 janvier 1998 et dans laquelle je vous accusais de ne rien faire contre les violations des Droits de l'Homme à Djibouti.

Depuis cette date, force est de constater que la situation en matière des Droits de l'Homme se détériore malheureusement chaque jour davantage.

En effet :

Le 17.02.98, MM. MAHDI IBRAHIM GOD, président du FUOD (Front Uni de l'Opposition Djiboutienne), AHMED ABDI FARAH, membre du FUOD et Directeur de la publication du journal "AL WAHDA" ainsi que M. KAMIL HASSAN ALI, également membre du FUOD et responsable du Comité de soutien aux prisonniers politiques du FRUD, ont été arrêtés et transférés à la prison de Gabode.

Le 23.03.98, une centaine d'employés du Ministère de la Santé ont été arrêtés et transférés dans le centre de détention de Nagad à la suite d'une grève visant à protester contre les retards de salaire (5 mois) et la suppression de leur prime de garde.
Six (6) d'entre eux parmi lesquels une (1) femme, Mme. MADINA HOUMED ADABO, ont été incarcérés à la prison civile de Gabode le 25/03/98. La répression policière a été très violente : un employé du service d'entretien de l'Hôpital, M. HAGAYO MOHAMED WALO, passé à tabac par les forces de l'ordre alors qu'il était détenu au camp de Nagad, présente une hémiplégie gauche à la suite de cette agression.


Le 05.05.98, le directeur de l'hebdomadaire " Le Populaire", M. OMAR AHMED VINCENT, ainsi que son codirecteur M. ABOUBAKER AHMED AOULED, ont été arrêtés et transférés à la prison civile de Gabode. Le 31.05.98, M. MOHAMED ADEN IBRAHIM décède dans la prison de Gabode suite à une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention, contre l'absence de jugement et contre le manque de soins.

Le 11.10.98, le Ministre du Travail et de la formation Professionnelle ainsi que le Ministre des Transports et des Télécommunications envoient une circulaire relative à l'élection des bureaux des deux centrales syndicales U.D.T. et U.G.T.D. et ceci en violation de la constitution du Pays, l'organisation des élections syndicales étant en effet du ressort exclusif des syndicats.

Le 25.11.98 le Ministre des Travaux Publics de l'Urbanisme et du Logement, appuyé par une impressionnante armada des forces de l'ordre, a expulsé très tôt le matin les syndicalistes et les travailleurs du M.T.P.U.L. de leur lieu de travail pour organiser un simulacre d'élections syndicales.

Le 15.12.98 les élèves des deux Lycées de Djibouti en grève pour protester contre la suppression des bourses, vous ont personnellement avisé par lettre du comportement agressif des forces de l'ordre à leur égard, plusieurs d'entre eux ayant été frappés, des coups de feu ayant même été tirés.

Le 04.02.99, HOUMED YAIDI ALI, ALI YAIDI ALI, YAIDI HOUMED ALI, tous membres d'une même famille et appartenant à la tribu dont le chef AIDAHIS HANFARE IBRAHIM a été assassiné le 18.11.98, ont été arrêtés à Weima et mis en détention à la garnison de Assa Gaila. La répression à l'égard des populations ne cesse de s'amplifier, particulièrement dans le nord du pays.

Le 15.02.99, Maitre AREF MOHAMED AREF, militant reconnu des Droits de l'Homme, est condamné à deux (2) ans de prison dont six (6) mois ferme. Aucun de ses avocats français n'a pu se rendre à l'audience, les autorités djiboutiennes ayant refusé de leur délivrer un visa.

Le 12.03.99, ABDI HOUFANEH LIBAN, détenu politique, est mort dans sa cellule à la prison civile de Gabode par manque de soins.

Le 28.03.99, les forces de police ont réprimé très violemment une marche pacifique organisée par l'Opposition Djiboutienne Unifiée (O.D.U.) à l'occasion de la campagne électorale pour les élections présidentielles du 9 avril 1999.
Cette marche avait pour but de réclamer le respect de la loi et des valeurs démocratiques.
Plus de 300 manifestants ont été arrêtés et transférés au camp de transit de Nagad. Il y a eu 24 blessés, dont 3 très gravement atteints.


Le 29.03. 99, les prisonniers politiques détenus à la prison civile de Gabode ont entamé une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention auxquelles ils sont soumis.

Les autorités djiboutiennes refusent toujours tous soins médicaux, même pour ceux qui sont gravement malades. Vous exprimant devant des journalistes français, vous avez déclaré, Monsieur le Président, que " Djibouti était le seul pays encore stable de la Corne de l'Afrique"( cf : le journal La Nation n°43 du jeudi 29 octobre 1998 ).

Comment osez-vous vous enorgueillir de la situation dans laquelle vous avez conduit notre pays, alors que frustration, amertume et humiliation sont le quotidien du peuple djiboutien, alors que les dirigeants et les militants des organisations syndicales apolitiques et laïques mais aussi ceux des partis politiques se retrouvent derrière les barreaux de la terrible prison civile de Gabode pour avoir tout simplement réclamé les droits que leur confère la Constitution ?

Comment osez-vous parler de stabilité lorsque l'indignation et la colère grondent de partout ?

J'ai le regret de vous dire, Monsieur le Président, que cette "stabilité" que vous vous attribuez et dont certains responsables français se font honteusement les porte-parole ne dépend pas de vous mais des citoyens djiboutiens que nous sommes : contrairement à vous, nous n'aspirons qu'à la Paix et à la Justice, piliers de la Démocratie.

Il est écrit dans le préambule de la Déclaration des Droits de l'Homme et je cite : " Il est essentiel que les Droits de l'Homme soient protégés par un régime de droit pour que l'Homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression".

A trop vouloir bâillonner, casser, enfermer, tuer, exiler et torturer, vous ne vous rendez pas compte, Monsieur le Président, que cette stabilité dont vous êtes si fier risque d'aboutir à une situation difficilement maîtrisable. Monsieur le Président, le peuple Djiboutien en a assez de 22 ans de dictature, il aspire au changement, à la démocratie à la paix et sa voix doit être entendue.

Laissez-le choisir librement et dans la sérénité son nouveau Président. Répression, fraudes et bruits des armes ne font qu'entraver le développement de notre beau pays. Monsieur le Président, combien vous faut-il de morts pour entendre la souffrance de notre peuple et pour satisfaire nos attentes ?

MM.MOHAMED ADEN IBRAHIM et ABDI HOUFANEH LIBAN ont déjà quitté cette Terre parce que vous vous êtes montré incapable d'assurer ne serait-ce que la sécurité de nos concitoyens.

Etes-vous aveugle ou insensible à ce point ?

Il est grand temps pour tout le monde que les choses changent ! Je m'adresse une nouvelle fois à vous parce que je veux défendre le droit à l'existence dans la dignité et le respect de tous.

Le sort réservé à PINOCHET ne peut que renforcer l'espoir que nous portons en l'avenir !

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l'expression de mes sentiments démocratiques les meilleurs.

 

Mme Mariam HASSAN ALI
Professeur certifié d'EPS, 12 ans d'ancienneté
Ex-Secrétaire Générale du SYN.E.S.E.D.
(syndicat des enseignants djiboutiens du second degré)
injustement révoquée et chassée du pays.


 


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