ARDHD
Observatoire de la situation
des Droits de l'Homme à Djibouti


Bulletin bi-mensuel N° B100
Du 1er au 15 juin 2001

     

12/06/01 COMMUNIQUE DE PRESSE N°/ 13/01/LDDH DU 09 JUIN 2001 (LDDH)
12/06/01 Le Titre d'homme de la Semaine ne peut pas être décerné à Yacin Elmi Bouh, Ministre des Finances !
12/06/01 I.O.G " LE TERRIBLE" : LE RETOUR ? (Par Freeman)
12/06/01 Deuxième entorse aux accords de Paix. IOG n'a pas été capable de tenir un mois - Il s'en prend de nouveau aux journalistes

11/06/01 DAF arrêté dimanche avec trois fonctionnaires du Trésor.

11/06/01 Un mot sur la libération (Courrier des lecteurs)
9/06/01 L' ACCORD DU 12 MAI 2001 MERITE UNE RATIFICATION PAR REFERENDUM.
(Par Freeman)
09/06/01 Les Somalilandais approuvent (à 97 % des votes exprimés) la nouvelle constitution
08/06/01 Ni regret, ni émotion visible pour les quatre Rwandais condamnés à Bruxelles
08/06/01 Le site Liberte-Aref va changer de nom : www.ardhd-old.org
07/06/01 IOG ordonne la libération du Général Yacin Yabeh
.
07/06/01 L e FRUD n'a toujours pas rendu les armes ... mais DINI a participé à une cérémonie de destruction de quelques exemplaires.
01/06/01 Djibouti, entre confusion et poudrière ….. Il faut intervenir au plus vite pour éviter un drame !
01/06/01 L'ARDHD va poursuivre sa veille sur la situation des Droits de l'Homme à Djibouti.

bulletin 50

bulletin B101

     

LIGUE DJIBOUTIENNE
DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H

Le Président NOEL ABDI Jean-Paul
SIEGE Q.V. BOULEVARD DE GAULLE
BUR TEL (fax) : (253) 35 78 04
DOM TEL (fax) : (253) 35 80 07
B.P. : 74 - DJIBOUTI - RDD
e-mail : noel_lddh@intnet.dj
https://old.ardhd.org/lddh.htm


COMMUNIQUE DE PRESSE N°/ 13/01/LDDH
DU 09 JUIN 2001


Le jeudi 07/06/01 des agents du Trésor National ont été arrêtés par la Gendarmerie Nationale sans mandat d'amener et mis en garde à vue sans mandat .

Le samedi 09/06/01 le Président du PRD, Directeur de Publication du journal " Le Renouveau " ainsi que le Président de la LDDH se sont rendus à la Brigade Nord de la Gendarmerie, afin , de s'inquiéter de la situation des fonctionnaires détenus, de connaître leur nombre, leur nom, et le chef d'accusation .

Le même samedi 09/06/01, après 2h30 d'attente au sein de la BRIGARDE pour obtenir ces informations, sur ordre d'EN HAUT, le Capitaine de la Gendarmerie nous informa qu'ils allaient procéder à la perquisition du domicile du Président du PRD, Directeur du Renouveau M. Daher Ahmed Farah et ceci sans aucun mandat de perquisition .

La LDDH par Li n°35/LDDH/2000 du 5/10/00 avait reproduit l'arrêté n° 200-0659/PR/MEFPCP DU Président de la République, assorti des observations et des questions suivantes : " un Ministre nommé a droit à une indemnité d'installation or ce Ministre a été nommé en 1998. Depuis la situation économique et financière de la République va de mal en pis…Le Ministre des Finances peut-il se servir par une décision écrite et signée par lui même les fonds des deniers publics et des biens sociaux , alors que les travailleurs de l'Etat sont sous la torture de la privation de salaire ?

Il est vrai qu'à cette période aussi, nos populations de l'intérieur souffraient de la sécheresse implacable qui sévissait depuis plusieurs années , dans notre FOR INTERIEUR la priorité était à nos populations nomades et non aux ministres .

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est très préoccupée des violations des Droits de la Liberté de la Presse surtout en cette période où notre pays accède à la Paix des armes .

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12/06 L'Homme de la Semaine
Après avoir vérifié le règlement, nous ne pouvons pas décerner le titre d'Homme de la Semaine à Yacin Elmi Bouh. Et pourtant il le mérite de nouveau : détournement de fonds publics, outrage à journaliste, etc...

Mais ce titre ne peut-être accordé que deux fois par an à la même personne et il avait déjà été distingué par deux fois. On le félicite quand même pour son exploit ..


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12/06
I.O.G " LE TERRIBLE" : LE RETOUR ?
(Par Freeman)

Vous chassez le naturel, il revient au galop. La machine à broyer du djiboutien est belle et bien en route. Avec la signature du 12 mai 2001, les plus optimistes voyaient déjà poindre une nouvelle ère de paix, de réconciliation et surtout de liberté. Ces mêmes optimistes voyaient déjà dans leur rétroviseur, les années de plomb où l'opposition a été laminée, la
presse muselée et les opposants embastillés. Ils imaginaient une véritable renaissance démocratique. En fait tout cela n'étaient que mirage et poudre aux yeux.

Nous voyons qu'il en est rien. Aujourd'hui, DAF (responsable du journal d'opposition "le Renouveau") a été arrêté parce qu'il a tout simplement fait son travail de journaliste à savoir informer. En effet, il a mis au grand jour une affaire de détournement de deniers publics par Yacin Elmih Bouh, Ministre-larbin (nouveaux mot composé qualifiant les Ministres de la
République de Djibouti) des Finances. En fait, ce Ministre s'est auto octroyé un prêt de 6 millions de francs Djibouti sans intérêt et certainement pas remboursable. Le procédé a le mérite de la simplicité. Notre Ministre n'y va par quatre chemins, on est jamais mieux servi que par soi-même.

Il faut rappeler le contexte de cette affaire. Actuellement, Djibouti traverse une crise politique, économique et sociale sans précédent en raison de l'incurie du régime en place et de son penchant à confondre caisse d'l'Etat et caisse personnelle.

Sur le plan social, les salariés de la fonction publique accusent des retards de salaire chronique. Ainsi, il y aurait plus de 8 mois d'arriérés. Pendant que les Ministres s'engraissent au frais de la princesse, le petit peuple doit se serrer la ceinture et faire preuve de beaucoup d'ingéniosités pour faire bouillir la marmite. Il n'est pas rare de voir certains couples se disloquer, chacun retournant chez sa propre famille pour réduire les charges
du ménage. Voilà ce que nous préparent le régime IOG ainsi que sa clique : Un
avenir des plus radieux!

Il est une chose qui ne fait plus de doute. Yacin Elmih Bouh s'est belle et bien servi dans la caisse du (de son) Trésor Public. D'ailleurs il faut avouer que cet individu a quand même conservé une trace d'honnêteté, il a reconnu son brigandage (communiqué incongru du T.P.N - voir sur le site de l'A.D.I).

Par contre, comment expliquer cette vive réaction du Ministre-larbin de Guelleh. La logique voudrait que l'on pousse l'analyse un plus loin. Devant une telle situation on aurait pu penser que ce Ministre indélicat aurait été mieux inspiré en adoptant la posture du dos rond, histoire de laisser passer la tempête. Il en a été rien. Au contraire, il a déclenché une tornade dont
il ne maîtrise pas la portée. La justice s'est mis dans la partie. De ce côté, il n' y a rien à craindre car elle sait être aveugle, muette et sourde sauf aux ordres de Guelleh. Ce Ministre a-t-il agit seul ou exécute-t-il les ordres de son maître ?

Je pencherais pour la deuxième hypothèse pour la simple et bonne raison que cette histoire ne fait pas l'affaire du régime IOG. Elle ne fait que renforcer auprès des djiboutiens - convaincus depuis fort longtemps - et de l'opinion internationale, l'image d'un régime corrompu et véreux.

Pour Guelleh, ce journaliste est allé un peu trop loin en fouillant dans les poubelles et les placards nauséabonds de ses Ministres. Dans sa petite tête, IOG s'est certainement dit : " Aujourd'hui, on s'attaque à l'un de mes larbins. Demain, ils viendront fouiller chez moi, dans mes business glauques, dans mes comptes bancaires bien garnis et peut être dans mes placards ". Ne pouvant imaginer une seconde ce scénario catastrophe, IOG a voulu envoyer un signal très fort à tous ceux qui seraient tentés de fouiner dans ces affaires. Dans le même registre, il se raconte l'histoire du sort tragique qui aurait été réservé à un magistrat français " le juge fouineur " . On aurait déguisé son assassinat en suicide. Une triste histoire !

Monsieur le Président en tant que premier magistrat, et donc gardien et garant des libertés publiques, vous devez ordonner à votre nouvelle coqueluche du Palais de Justice (le Procureur Djama Souleimane) la libération immédiate de DAF. Ne nous opposer pas votre joker à savoir " la Justice est indépendante et doit suivre son cours et elle n' pas d'injonction à recevoir ".

Venant de vous, ce prétexte ne pourrait être crédible.

Ensuite en tant que chef du Gouvernement intègre œuvrant exclusivement pour le bien de la Nation et en tant que chef d'Etat vertueux, livrant une lutte à mort contre la corruption (d'ailleurs la corruption est en net recul depuis votre élection. Grand merci!), vous devez faire démissionner votre Ministre-larbin Yacin Elmih Bouh, chargé de la dilapidation des Finances
publiques.

Monsieur le Président, connaissant votre infinie sagesse et votre sens de la justice, je ne doute pas un instant que sauriez prendre la décision qui s'impose en pareil circonstance.

J'ose espérer que mon appel sera bien entendu par IOG. On ne sait jamais, un moment de lucidité ou d'humanité, cela reste possible même chez IOG.


FREEMAN


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12/06/01 Deuxième entorse aux accords de Paix !!
IOG n'a pas été capable de tenir un mois entier -
Après la libération extra-judiciaire du Général Yacin, il s'en prend de nouveau aux journalistes et à la Liberté de la Presse. Nous avions raison d'être méfiants.

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10/06/01
OPPOSITION DJIBOUTIENNE UNIFIÉE

- ODU-
Boulevard Nelson MANDELA
BP: 501 Téléphone: 34.04.43
DJIBOUTI
République de Djibouti

COMMUNIQUE DE PRESSE


Ce jour à 13 Heures Monsieur DAHER AHMED FARAH Président du P.R.D. et Directeur du Publication du journal "Le RENOUVEAU" et Membre du Haut-Conseil de PODU et deux Agents du Trésor National: M. HACHI ABDÎLLAHI AHMED - Chef du Service Vérification et Apurement, M. MOHAMED SOUGUEH WAISS, ont été placés sous mandat de dépôt à la prison Centrale de Gabode suite à une plainte du Ministre de l'Economie et des Finances.

En effet, dans son hebdomadaire du Jeudi 7 juin, " Le RENOUVEAU " avait publié deux copies de deux mandats de paiement du Trésor National d'un montant total de 6 000 000 FD relatifs à une avance exceptionnelle en faveur du Ministre.

Cette incarcération relève des atteintes à la liberté d'information dont le régime a, en tout temps, abusé par le biais d'une Justice soumise. Par ce nouveau pas, le régime démontre, une fois encore, qu'il porte en lui les germes de la répression, et son hostilité à tout changement, malgré son récent engagement pour une ouverture démocratique en signant l'Accord de Paix le 12 Mai dernier avec le FRUD.

Ce nouvel épisode dans la violation des libertés fondamentales témoigne donc, de la nature profondément dictatoriale du régime en place.

Par conséquent L'ODU :

- Exige la libération immédiate et inconditionnelle de Monsieur DAHER AHMED FARAH Président du PRD et Directeur de Publication "du Renouveau" ainsi que les deux agents du Trésor Public.

- Interpelle l'opinion nationale et internationale :

1) Pour constater la continuation des atteintes aux libertés fondamentales du régime en place.

2) Pour veiller à l'application scrupuleuse des tous les points objet de l'Accord signé le 12 mai dernier avec le Front pour la Restauration de l'Unité et de la Démocratie.

______________________________

10/06/01

Parti du Renouveau Démocratique
(PRD)

Cité Poudrière Avenue Nasser
Tel : 35 47 55
BP : 3570
Djibouti


COMMUNIQUE DE PRESSE


Suite à la publication par le Renouveau de deux mandats de paiement d'un montant total de six millions (6 000 000) de nos francs au profit du Ministre des Finances et de l'Economie Nationale, Monsieur Yacin Elmi Bouh, dans son édition du 7 juin 2001, un certain nombre d'agents du Trésor ont été, dès jeudi, interpellés et placés en garde à vue par la Gendarmerie nationale agissant sur plainte du ministère des Finances.

De même, l'épouse du directeur de publication du Renouveau (par ailleurs président du Parti du Renouveau Démocratique), Madame Anissa Barkat Soubagleh, fonctionnaire en service à la Sous-Direction des Recettes du ministère des Finances, s'est entendu notifier verbalement une mesure de suspension !

Apprenant la curieuse nouvelle de l'interpellation, Monsieur Daher Ahmed Farah s'est, de son propre gré, rendu à la brigade Djibouti Nord hier, vers onze heures et demie, en compagnie du président de la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme (LDDH), Monsieur Noël Abdi Jean Paul, pour s'enquérir de la situation.

Le Commandant de la brigade a alors dirigé les deux personnalités au poste de commandement de la Compagnie de Djibouti à laquelle se rattache sa brigade. Là, après un long moment d'attente, Monsieur Daher Ahmed Farah s'est entendu demander d'où il tenait les documents (mandats de paiement) publiés par le Renouveau en sa dernière édition. Ce à quoi il a sereinement répondu que la loi organique (cf hiérarchie des normes juridiques) n° 2/AN/92/2ème L du 15 septembre 1992 sur la liberté de Communication lui garantissait la protection de ses sources d'information en son article 62 qui dispose que " la protection des sources d'information est reconnue et garantie aux journalistes professionnels. " Il a, néanmoins, précisé qu'aucun fonctionnaire ni aucun autre agent de l'Etat ne lui avait communiqué les documents en question.

Les gendarmes ont ensuite fait savoir au directeur de publication du Renouveau qu'ils allaient perquisitionner en son domicile et à son bureau, et, joignant l'acte à la parole, ont fini par " visiter " les lieux. En sa présence tout de même.

DAF, indigné mais guère surpris, et qui sait que la perquisition est régie en matière de presse par l'article 63 de la loi sur la communication, n'a pas manqué de le rappeler aux gendarmes.

Il a finalement pu rentrer libre chez lui vers quatorze heures, mais il doit se représenter ce matin à la Gendarmerie…

Dans l'intervalle, aux journaux parlés de la RTD, il a suivi le communiqué du Trésorier Payeur National par intérim qui n'est pas sans apporter matière au débat autour de ce que l'opinion publique appelle les " Mandats Yacin Elmi Bouh ".

Pour le moment, cependant, dans le cadre du présent communiqué, nous nous bornerons à rappeler que, concernant l'accès aux documents administratifs, la loi organique sur la liberté de la Communication est claire et précise en son article 61 : " L'accès aux documents administratifs est libre. "

Vive la liberté d'expression pour que renaisse la République de Djibouti à la dignité, à la démocratie et au développement.

Le bûcher de la Paix du jeudi 7 juin 2001 a inauguré, dans l'ordre du symbole, l'ère du renouveau démocratique. Il doit en être de même dans les faits. N'en déplaise aux nostalgiques d'une époque à jamais condamnée par l'évolution du monde.

La lutte continue…

Fait à Djibouti, le 10 juin 2001

Le président du PRD
Daher Ahmed Farah

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11/06/01 DAF arrêté dimanche avec trois fonctionnaires du Trésor.

Nous avons appris que DAF avait été arrêté avec trois fonctionnaires du Trésor, probablement en raison des informations qui ont été diffusées sur les 'prêts' accordés au Ministre.

Il aurait été relâché quelques heures plus tard et placé, selon nos sources, en liberté provisoire.

Le Ministre des Finances djiboutien s'était auto-accordé un prêt de 6 millions de FD et DAF aurait pu révéler dans le Renouveau avec de pièces comptables à l'appui, que ce prêt ne serait pas remboursé... Cela ne nous étonne pas car nous l'avons toujours craint. Les Ministres se servent dans la caisse à Djibouti et il faudra que la Communauté internationale comprenne le degré de corruption qui anime le système Guelleh.

DAF risquerait une peine de prison très lourde .....

(A suivre)

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11/06 Courrier des lecteurs
Un mot sur la libération

D'abord nous ne pouvons qu'adhérer à toutes propositions de paix bien que
les termes de accords semblent très lourds pour un système très délabré, le
système G-G 24 est arrivé à son terme.

En fait Guelleh n'accepte ces termes que pour obtenir un répit comme
toujours mais il ignore que l'époque du fuite en avant est révolu. Nous
demandons à tous les organismes et partis politique du pays de veiller sur
l'application des accords.(est pris qui croyait prendre)

Nous apprécions aussi le geste de Guelleh, la libération de Yabeh sous
réserve bien sur et nous demandons aussi la libération inconditionnelle du
peuple Djiboutien qui se trouve dans un prison à ciel ouvert mis en place
par un système de gestion social et économique douteux.

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Bruxelles est le premier pays européen à juger des criminels étrangers : une porte ouverte pour les Djiboutiens victimes du régime et des sbires de Guelleh ?

vendredi 8 juin 2001, 21h26

Ni regret, ni émotion visible pour les quatre Rwandais condamnés à Bruxelles

BRUXELLES, 8 juin (AFP) - Les quatre Rwandais condamnés par la cour d'Assises de Bruxelles pour crimes de guerre lors du génocide au Rwanda en 1994 sont restés impassibles à la lecture de leur sentence, n'ayant manifesté aucun regret lors des dernières heures de leur procès qui a duré huit semaines.

Vincent Ntezimana, professeur d'université de 39 ans, a été condamné à 12 ans de réclusion tandis qu'Alphonse Higaniro, ex-ministre et industriel de 51 ans, était condamné à 20 ans.

Consolata Mukangango (soeur Gertrude), mère supérieure du couvent où plus de 5.000 réfugiés ont trouvé la mort, a été condamnée à 15 années d'emprisonnement et Julienne Mukabutera (soeur Kizito), à 12 années de prison.

Vendredi après-midi, avant d'entrer en délibération pour décider de la gravité des peines, les jurés avaient entendu une dernière fois les accusés.

"J'ai accepté le verdict, j'accepterai la sentence", a dit Vincent Ntezimana.

Alphonse Higaniro s'en est remis "à la sagesse de la cour et à celle du jury", tandis que Soeur Gertrude se contentait de dire laconiquement: "je n'ai rien à ajouter".

Puis vint le tour de la plus jeune des quatre accusés, soeur Kizito: "ici tout a été dit, je ne perdrai pas courage, mais dire que je suis coupable comme l'ont affirmé les jurés, ce serait pour moi un mensonge".

Les quatre accusés ont comparu libres pendant les deux mois du procès.

Le président de la Cour, après avoir annoncé qu'ils seraient arrêtés immédiatement, s'est adressé aux prévenus en les encourageant à "la réflexion qu'imposent les voix de 800.000 morts qui sont parfois entrées dans cette salle".

Dans une démarche inhabituelle, il a remercié les jurés qui ont jugé "comme des professionnels". Même un jeune avocat a pris la parole pour saluer l'attitude des 12 jurés et "leur constance".

De l'avis général, les débats ont été menés avec le maximum de sérénité possible devant des jurés particulièrement attentifs, malgré la difficulté de leur tâche: juger des faits intervenus à 6.000 km de chez eux, lors d'un conflit aux explications particulièrement complexes pour des Européens.

Tout au long du procès, le tribunal s'était attaché à "recadrer" les débats afin de juger les faits reprochés aux prévenus et non le génocide lui-même.

Cependant, pour Me Cédric Vergauwen, défenseur de soeur Gertrude, "on a fait de ce procès celui du génocide et pas celui des prévenus". Selon lui, le dossier des deux religieuses n'aurait pas dû être joint à ceux des deux autres prévenus.

A l'annonce du verdict, les partisans et les proches de Vincent Ntezimana, dont son épouse, se tassaient sur leur banc avant de faire de la main un geste d'adieu au condamné qui, sortant du box, est reparti entre les gendarmes.

D'autres Rwandais s'embrassaient, visiblement émus, satisfaits de cette condamnation qu'ils espéraient. "On continue le combat, rendez-vous à Arusha !", a lancé l'un d'entre eux.

C'est à Arusha en Tanzanie que siège le Tribunal pénal international pour le Rwanda.

lh/phv/abx t

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9/06
L' ACCORD DU 12 MAI 2001 MERITE
UNE RATIFICATION PAR REFERENDUM.

Par FREEMAN


En tant que citoyen et en tant qu' être humain normalement constitué, l'on ne peut qu'approuver toute démarche et toute initiative qui auraient pour objectif de rétablir la paix dans notre pays. Pas d'ambiguïté, le débat ne se résume pas à se proclamer"" pour ou contre la paix". Nous sommes tous pour la paix.

Le problème qui reste en suspend et qui appelle beaucoup de questions, c'est celui des conditions de la paix. Un paix à quel prix ?

Un paix juste, authentique, constructive ; une paix qui anéantirait les causes de la guerre; une paix partagée où aucune partie ne se sentirait flouée. Or, il en est rien. Les bourreaux, les corrompus, les corrupteurs et les victimes sont toujours là
.
A moins que l'accord du mai ait été signé avec le mot d'ordre: changement dans la continuité. Cela en a tout l'air . Nous avons presque les mêmes acteurs plus quelques uns issus de la troisième ou quatrième vague de dissidents du FRUD. Aucune nouvelles garanties n'ont été instaurées. Les engagements du régime en place se conjuguent au futur alors que ceux du FRUD se conjuguent au présent. Même le plus néophyte des négociateurs se serait rendu compte de la farce de ces accords. C'est un accord de dupe.

L'on serait tenter de croire que cet accord ne concernait que deux individus. C'est comme s'il s'agissait d'une affaire entre DINI et Ismail Omar Guelleh (IOG).

Nous ne voulons pas d'une paix qui consisterait à ce que chacun des protagonistes - et là , je parle exclusivement de DINI et IOG et non pas du peuple djiboutien - conserverait ses petits avantages. Si DINI se sentait fatigué en raison de l'âge, de l'exil ou pour une toute autre cause, c'est quelque chose de compréhensible et de tout à fait humain. Par contre, il aurait du se concerter avec ses compagnons de lutte et passer éventuellement le flambeau à celui ou à celle le mieux placé pour poursuivre le combat sur un plan politique ou militaire. Le FRUD, comme tout mouvement de libération , ne se limite pas seulement aux états d'âme d'un seul homme.

L'accord du 12 mai à la couleur et l'apparence de la paix, mais il en a ni la teneur et encore moins les promesses. Ce n'est ni plus ni moins qu'un ersatz d'accord de paix signé pour les besoins du moment, à savoir offrir des garanties à la communauté internationale. Cette dernière se rachèterait à peu de frais une bonne conscience en ayant l'impression d'avoir contribué au rétablissement " de la paix", même si ce n'est qu'une paix de façade. Quant au régime IOG, il en a l'eau à la bouche en spéculant sur les retombées financières de cet pseudo accord . Le jack pot en somme, et ce, à peu de moyens et sur le dos des victimes d'une guerre de dix ans et d'une population complètement laminée par la souffrance, l'humiliation et la privation des droits les plus élémentaires.

Le contexte et le déroulement de cet accord ont été décriés par une grande partie de la population et par l'opposition représentée par l'ODU (qui depuis ne tarie pas d'éloges assortis quand même de quelques réserves particulièrement molles, crédibilité oblige!). En effet, la négociation s'est étalée sur une période de 15 mois couverte par un black-out ne laissant filtrer aucune information sur les enjeux, les conditions ou les engagements pris par chacune des parties. Personne ne pouvait alors peser, ni même tenter de rectifier la trajectoire en cas de loupée. Le résultat est là et il ne faut pas s'en étonner.

Il ne faut pas oublier que ces années de guerre ont fait des victimes civiles, ont contribué à accélérer la déliquescence programmée du pays, ont attisé des haines entre les différentes couches de la communauté nationale, ont ravagé la partie Nord du pays et ont enfoncé dans la misère une grande partie de la population

Ce serait trop facile de d'oublier toutes ces horreurs par la volonté de deux hommes qui ont décidé, chacun pour des motifs encore insondables, d'apposer leur signature au bas d'un document qui n'a de valeur que pour les seuls signataires.

Non, nous ne pouvons et nous ne devons pas oublier.

La justice doit passer en reconnaissant la qualité de victime à tous ceux qui on souffert dans leur chair des affres et des violences du régime IOG. Elle doit juger et sanctionner les bourreaux. C'est la condition sine quanone pour qu'ait lieu une véritable réconciliation nationale. C'est le prix minimum d'une paix juste, équitable et durable.

Je suis particulièrement surpris par la capacité de DINI à oublier et à pardonner à très peu de frais (médaille estampillée IOG) toutes les souffrances endurées par le peuple djiboutien, et surtout par sa satisfaction à recevoir les "Honneurs et Titres " du régime Guelleh. En effet, il a été décoré des mains de IOG de je ne sais quel médaille qui n'a de valeur que dans l'enceinte de Beit Al Wali (nom donné à l'époque coloniale au palais présidentiel). M. DINI a encore fait mieux, il a pris part aux festivités commémorant le 24ème anniversaire de l'AND (Armée Nationale Djiboutienne) alors que certains maquisards du FRUD se trouvaient encore sur la terrain. Il y a des gestes et des symboles qui sont dévastateurs et qui font très mal. Et ceux la sont particulièrement douloureux avec des relents de trahison pour les combattants du FRUD et pour toutes les victimes qui ont suivi et qui ont cru au combat de DINI. Le stade de la capitulation est largement dépassé, on en est à celui de la collaboration pour ne pas dire de la trahison pure et simple. Les faits sont là et difficiles à contredire.

Je rappelle que je ne suis pas pour la continuité de la guerre. Mais pour la continuité de la lutte et du combat pour retrouver notre dignité de citoyen avec tous les droits / devoirs et privilèges qui y sont rattachés.

Aujourd'hui, la balle se trouve dans le camps non plus de DINI, d'IOG ni même KADAMY, mais dans celui de la population djiboutienne qui devrait s'exprimer sur cet accord en donnant son avis et son point de vue. Jusqu'à preuve du contraire, les djiboutiens n'ont pas été consulté. Le seul droit qui leur a été reconnu jusqu'aujourd'hui, c'est celui d'être méprisé par le régime en place et depuis le 12 mai 2001 avec la bénédiction de M. DINI.

Je lance un appel en tant que citoyen à "notre Président de la République" garant des libertés et du fonctionnement normal des institutions, et accessoirement à M. DIN- .

Monsieur le Président, par respect à vos électeurs - si vous estimez avoir été élu par un suffrage populaire régulier - et à vos concitoyens, soumettez cet accord à un référendum, vous en avez le pouvoir constitutionnel et le devoir par honnêté si ce mot veut encore dire quelque chose pour vous . Ce sera la seule méthode pour faire taire les "détracteurs" et les opposants à cet accord de paix dont je fais partie.

La voie du référendum est dictée par la sagesse et le respect envers vos concitoyens.

Ce référendum sera l'occasion pour clarifier la position des différents acteurs du paysage politique djiboutien. Il en a bien besoin car notre personnel politique est passé maître dans l'art du louvoiement faisant fi de tout engagement et de toute conviction. les promesses d'hier n'ont plus court le lendemain.

Un référendum , ce sera un acte salutaire et un grand moment de vérité pour tout le monde.


FREEMAN

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09/06/01 Les Somalilandais approuvent (à 97 % des votes exprimés) la nouvelle constitution

Results of the Constitutional Referendum in Somaliland
The counting of votes of the Somaliland constitutional referendum held on May 31, 2001 has been completed. The outcome of the referendum was announced provisionally. Results will officially be announced by the Supreme Court of Somaliland.

The total number of people who voted stands at over one million at 1,188,154. Of these, more than a million people, or 97% of the voters, approved the constitution with only 34,460, or 3% of the voters, voting against. All regions of the six Somaliland regions approved the
constitution by landslide majority. A breakdown of the results is shown below.

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08/06/01 Le site Liberte-Aref va changer de nom. Bientôt
www.ardhd-old.org

Dans les prochains jours, le site sera accessible directement par le nouveau nom de domaine qui vient d'être enregistré et que nous vous communiquerons rapidement.

Dans une semaine environ, le site sera dupliqué vers un nouvel hébergement. Ensuite, nous allons faire paramètrer les liaisons de façon à ce que les appels vers https://old.ardhd.org soit reroutés automatiquement sur ce nouvel hébergement. Pendant plusieurs mois, au minimum, le site pourra être consulté à partir des deux adresses, de façon à ne pas perdre le bénéfice de toute la notoriété acquise et des efforts de référencement sur les moteurs de recherche.

Cette décision avait été prise depuis plusieurs mois, afin de mettre un terme à la polémique concernant des liens privilégiés entre Me Aref et le site. Elle confirme le principe d'indépendance qui a toujours été celui de l'ARDH.

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07/06/01 IOG ordonne la libération du Général Yacin Yabeh

IOG porte un nouveau coup
à la démocratie et à la justice !

Les termes des accords du 12 mai
seraient-ils déjà oubliés ?

Quelles magouilles se cachent derrière
cette libération "extrajudiciaire" ?

Nous venons d'apprendre la libération du Général Yacin Yabeh par IOG. Certaines rumeurs prétendent qu'un accord serait intervenu entre les deux hommes, anciens amis, aux termes duquel le général serait libéré, moyennant son silence sur certaines affaires ..... C'est bien possible, sinon qu'est-ce qui pourrait expliquer cette libération sans jugement ... ?

D'un côté nous nous réjouissons de cette nouvelle, car d'après nos informateurs, le Général était très mal traité à Gabode où il ne pouvait pas recevoir les soins médicaux qui lui étaient nécessaires. Ce que nous condamnons absolument.

Mais maintenant, nous condamnons le fait que le Général puisse rentrer tranquillement chez lui ...

Il doit être jugé pour ses actes, pour les victimes innocentes des incidents de décembre 2000 et pour celles d'avant. Pour tous ceux qui ont souffert des décisions du Général et des actes commis sous son autorité, y compris des actes de torture et peut-être des exécutions extrajudiciaires.

Nous avons toujours dit que le Général n'était pas un enfant de choeur et qu'il devrait être inculpé par une justice compétente et indépendante.

De plus IOG, sous la peur de la révélation de certains scandales, a encore agi en dictateur, décidant seul de libérer cette homme, sans que des magistrats donnent leur avis. A-t-il voulu éviter aussi qu'il n'arrive un accident fatal au sein de la Prison, ce qui aurait fait mauvais effet après les alertes de la LDDH et de notre association ?

Le Général va-t-il obtenir l'autorisation de se rendre à l'étranger pour recevoir les soins dont il a besoin ? La question semblait se poser à Djibouti jeudi 6/06.

Le FRUD n'a toujours pas rendu les armes ... mais DINI a participé à une cérémonie de destruction de quelques exemplaires.

Un nouveau coup fatal porté à la justice et à la démocratie. Ah ! les engagements du 12 mai seraient déjà loin ...

On peut comprendre pourquoi la majorité des résistants du FRUD n'a toujours pas rendu les armes. Un délai supplémentaire aurait été accordé à Dini, afin qu'il tente de convaincre son fils, mais toutes les tentatives conduites jusqu'à maintenant par des notables, auraient échoué devant le refus des hommes du FRUD.

Cela n'a pas empêché DINI, hier 6 juin, d'assister aux manifestations pour la fête des Armées et de brûler symboliquement quelques armes rendues par une petite poignée de résistants. A-t-il voulu aussi mettre symboliquement un point final au FRUD ?

DINI serait intervenu sur RFI pour confirmer que le désarmement du FRUD se passait bien. Il devait ensuite prendre l'avion pour venir à Paris où il arrivera le vendredi 8 juin, officiellement pour raisons médicales.

Comme nous l'écrivions dans un précédent article, nous craignons qu'IOG ne tente un coup de force militaire pour tenter d'anéantir le FRUD-armé.

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01/06/01 Djibouti, entre confusion et poudrière …..
Il faut intervenir au plus vite pour éviter un drame !

Les accords signés le 12 mai 2001 entre Ahmed Dini et le Gouvernement djiboutien, prévoient plusieurs chapitres, en particulier :

- la démobilisation de tous les résistants armés du Frud dans un délai très court,

- le reclassement, la réinsertion ou l'indemnisation non seulement des combattants mais aussi des sympathisants qui avaient été écartés de leurs postes (réintégration dans la fonction publique, mise à la retraite, octroi d'une somme, …)

- l'indemnisation des victimes et la reconstruction des zones sinistrées,

- la décentralisation avec la création de 5 régions + Djibouti ville avec un statut spécial (mais où habite 60 à 80 % de la population de la République). Il faut souligner une clause très particulière qui limite complètement la portée apparente de l'autonomie accordée. Elle concerne le budget des régions qui ne sera pas voté par les représentants élus, mais fixé par décret présidentiel …

- une ouverture au multipartisme intégral prévu en septembre 2002.
La raison invoquée étant la fin du délai 'de test' fixé par une première loi d'ouverture qui limitait à quatre, le nombre de partis autorisés. Or il semble que la légalité de cette loi soit particulièrement contestable, dans la mesure où elle n'aurait jamais été promulguée …. Si cela était confirmé, il n'y aurait aucune raison objective d'attendre 18 mois pour instaurer le multipartisme.

- l'instauration d'une commission nationale pour s'assurer de la transparence des opérations de vote (CENI).
Plusieurs pays africains ont mis en place des CENI avec des résultats variés. Dans plusieurs cas, les observateurs ont noté une diminution des fraudes électorales, mais l'exemple actuel du TCHAD montre que la CENI peut être totalement inféodée au pouvoir

Il est prévu aussi que Djibouti sollicitera la communauté internationale pour assurer le financement de toutes ces actions : indemnisation des victimes et des combattants, travaux de reconstruction, etc. Dans l'ensemble, la communauté internationale et la France en particulier ont répondu rapidement de façon positive à cette demande.

Sur le papier, les accords organisent la fin d'un conflit désormais latent et ils confirment la volonté d'ouvrir Djibouti à la démocratie, à la justice et à un renouveau économique. Qui pourrait s'en plaindre ?

C'est la raison pour laquelle, la majorité des acteurs concernés / impliqués a salué leur signature : partis politiques, gouvernements des états voisins et occidentaux et surtout la population.

L'ARDHD avait adoptée une position plus réservée, pour plusieurs raisons :

- les craintes signalées, ci-dessus,

- l'octroi des budgets de fonctionnement régionaux par décret présidentiel et non par vote de la représentation publique et de préférence par une assemblée de représentant des régions (ex Sénat par opposition à l'Assemblée nationale). Mise en place d'un statut spécial pour une zone où vit 60 à 80 % de la population, ce qui réduit les effets de la régionalisation,

- la limite du pouvoir effectif des CENI en fonction de la réelle volonté de transparence du Chef de l'État et du Gouvernement,

- un geste du FRUD en terme de désarmement qui ne sera pas suivi par l'ouverture simultanée au multipartisme, avec le risque de manquer de moyens pour faire pression dans l'hypothèse où le Chef de l'État refuserait en septembre 2002 de se plier aux engagements pris ….

- etc…

Face à une majorité d'avis exprimés officiellement en faveur des accords, l'ARDHD a donc choisi de laisser le terrain de la communication aux hommes politiques et de ne pas prendre le risque d'interférer dans un débat qui n'est pas le sien.


Le communiqué de Kadami peut-il modifier la donne
et avoir des conséquences imprévisibles ?

nous tenons à dire que nous soutenons la position de Kadami, parce qu'elle s'appuie sur les mêmes réserves que celles que nous avions exprimées. Il a fait preuve de courage et il respecte les idées qu'il a voulu défendre.

Mais en agissant maintenant (après la signature du 12 mai) et non avant, il a pris un risque important. Sa décision peut susciter la confusion politique avec un nouveau fractionnement du FRUD, mais elle peut aussi entraîner la réouverture d'hostilités sanglantes.

Aurait-il pu agir avant la signature dans la mesure où DINI a décidé en solitaire sans informer son entourage du contenu et des termes de l'accord ? D'après des témoins fiables,il n'aurait découvert le contenu des accords que le lendemain de leur signature, par l'envoi d'un fax …

Il est évident que la communauté internationale, qui a verbalement annoncé des ouvertures possibles de crédit mais qui a déjà été 'échaudée' par Guelleh, a mis des conditions assez draconiennes au déblocage des sommes, en particulier sur les conditions effectives de la démobilisation des combattants.

Trois semaines après la signature, aucune information n'a été donnée sur des cas de restitution d'armes par des combattants. On peut donc supposer qu'il y a un débat important parmi les troupes du FRUD. Qu'en sortira-t-il ?

Démobilisation générale : peu vraisemblable, compte-tenu des positions prises par Mohamed Kadami par le fils de DINI,

Aucune démobilisation : c'est à envisager, mais il serait étonnant qu'une fraction des hommes qui vivent dans des conditions difficiles ne choisisse pas d'y mettre un terme en profitant des avantages proposés.

Une dissidence partielle : avec peu de risque de se tromper, on peut supposer qu'il pourrait y avoir une démobilisation partielle, comme cela est déjà arrivé à deux reprises dans le passé.

Il restera donc, dans cette hypothèse, un certain nombre de combattants dans le maquis.

Que pourra faire Guelleh ?

Ne pouvant encaisser les aides internationales, ce qui est sa préoccupation prioritaire, il sera contraint de reprendre l'initiative des opérations avec tous les risques inhérents. Il a certainement déjà analysé la situation et le rapport des forces.

Depuis quelques années, il a pu renouveler le matériel militaire et accroître sa puissance de feu : deux hélicoptères apaches (sous des couleurs hollandaises) avec des instructeurs israéliens, des chars d'assaut chinois, et des armes.

Son armée a donc la capacité de lancer une grande offensive, d'autant plus que l'armée française, bonne fille, ne refusera certainement pas son concours pour lui indiquer avec précision la position des forces adverses (Avertira-t-elle simultanément le FRUD de l'avancée des colonnes de l'AND ? pas impossible puisqu'elle l'a déjà fait …)

Il reste à savoir si les militaires djiboutiens (plus les mercenaires) sont suffisamment motivés pour s'engager à fond dans une bataille pour les beaux yeux du dictateur. Une réponse positive à cette question n'est pas complètement certaine … il y aura sinon des défections au moins un manque certain d'enthousiasme parmi les militaires de l'AND.

De leur côté, les résistants du FRUD vivent une situation difficile. Ils ne peuvent plus espérer d'aide de l'Erythrée qui s'est rapprochée de Guelleh, ni du Yémen. Non plus de l'Éthiopie qui n'a jamais été un partenaire fiable pour les Afar, les aidant un jour, les emprisonnant le lendemain. Ils doivent donc assurer la lutte dans des conditions précaires, confrontés à de grosses difficultés de logistique: nourriture, munitions, télécommunication. Cela peut certes renforcer la conviction, mais diminuer parallèlement leur efficacité.

Nous sommes certains que Guelleh attaquera les maquis …. avec le risque d'un carnage qui est très inquiétant.

Le dilemme offert aux djiboutiens et aux hommes politiques ?

Se voiler la face et faire semblant d'accepter des accords qui ne seront probablement jamais respectés …. pour que Guelleh et sa clique puissent s'enrichir un peu plus ….

Prendre le risque de déclencher une tuerie générale dans le Nord avec à terme un probable anéantissement des forces du FRUD ?

De son côté, Kadami a pesé le pour et le contre et il a opté pour la deuxième solution. Quelle sera la portée réelle de son communiqué ? Quel est son influence sur le terrain, parmi les hommes du maquis.

Il est urgent que les ONG et que les Pays donateurs soient réalistes et qu'ils comprennent la situation et les risque d'un embrasement. Pouvons-nous rester indifférents face à un tel risque ?

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01/06/01 L'ARDHD va poursuivre sa veille sur la situation des Droits de l'Homme à Djibouti.

La décision de l'ARDHD de suspendre le journal La Liberté a soulevé de nombreuses interrogations. L'ARDHD a répondu à la majorité d'entre elle dans le dernier numéro N° 50.

Comme cela avait été annoncé, l'ARDHD va poursuivre sa mission de surveillance de la situation des Droits de l'Homme à Djibouti et elle se réserve de déclenche des alertes chaque fois que cela sera nécessaire.

L'ARDHD va publier désormais un bulletin bimensuel dont le contenu sera limité, autant que possible, à toutes les informations ayant un lien avec les Droits de l'Homme, en excluant les informations politiques qui ne sont pas de son ressort.

Ceci est le premier bulletin. Tous les abonnés recevront automatiquement le bulletin tous les quinze jours et nous ne leur demandons aucune démarche pour convertir leur abonnement.

 

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L'HOMME
OU LA FEMME
DE LA
SEMAINE.

Dans cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle ou celui qui s'est distingué(e)
- soit par son zèle pour soutenir la dictature,
- soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres de soins, etc. .

Auront-ils à répondre un jour de leurs actes
et de leurs crimes
devant un tribunal pénal international ?


Rappel des personnages
déjà "élus" :

LA LIBERTÉ N° 17 -
Mme LEILA,
juge d'instruction

LA LIBERTÉ N° 19 -
Omar FARAH,
gendarmerie d'Ali Sabieh

LA LIBERTÉ N° 29 -
Le général Yacin YABEH,

LA LIBERTÉ N° 32 -
Le directeur de la Prison de Gabode,

LA LIBERTÉ N° 33 -
Ali Mohamed ABDOU,
procureur général

LA LIBERTÉ N° 35 -
Mme Hawa Ahmed YOUSSOUF
Ministre déléguée conjointement avec
M. Le Représentant de l'UNICEF
à Djibouti.

LA LIBERTÉ N° 36 -
M Ibrahim Idriss DJIBRIL,
Ministre de la Justice, conjointement avec M Mohamed Ali ABDOU, procureur général de Djibouti (2ème nomination)

BULLETIN N° 4 -
Lieutenant GUELLEH de la FNP

BULLETIN N° 7 -
Le responsable des forces de police
qui a donné l'ordre le 24 juin de tirer à balles réelles sur Daher Guedi FOUREH.

BULLETIN N° 16 -
M Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances.

LA LIBERTÉ bulletin N° 23 -
M. Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances (2ème nomination)

LA LIBERTÉ bulletin N° 28 -
Monsieur Abdallah Abdillahi Miguil,
Ministre de l'Intérieur

LA LIBERTÉ bulletin N° 29 -
Monsieur MOGUEH,
Ministre délégué aux affaires musulmanes

LA LIBERTÉ - bulletin N° 32 -
Madame Nima Ali Warsama,
Juge d'instruction

LA LIBERTÉ - bulletin N° 36
Monsieur Ali Mohamed Daoud -
Ministre de l'Agriculture et du développement rural.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 37
Le Lieutenant-colonel Abdourahman Ali Kahin,
Chef du groupement de police du district de Djibouti.


LA LIBERTÉ - bulletin N° 40
Le procureur IBRAHIM,

LA LIBERTÉ - bulletin N° 42
M. Idriss Arnaoud Ali, Directeur de Publication du Journal le Progrès, Président de la Commission Permanente de l'Assemblée Nationale et Secrétaire Général Adjoint du Parti RPP.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 43
le Président Saïd Mahamoud Abkar, Cour criminelle de Djibouti.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 48
Hassan dit "Modaubé"

Directeur adjoint de la Police politique.

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Les principaux responsables
d'actes de torture
à Djibouti.

En attendant que la justice pénale puisse instruire les plaintes des victimes de mauvais traitements, de spoliation, de viols, de torture et d'emprisonnement arbitraire (...), nous rappelons à l'opinion publique internationale les noms des tortionnaires qui ont été le plus souvent cités par les victimes.

- Colonel
Mahdi Cheikh Moussa,
- Colonel
Omar Bouh Goudade

- Lieutenant-colonel
Hoche Robleh


- Commandant
Zakaria Hassan

- Lieutenant Ladieh
- Lieutenant Mohamed Adoyta
- L'aspirant Haroun
- Le sous-officier Naguib
- L'adjudant Tane
- Kalifa
- Wagdi

Certains se seraient déjà réfugiés à l'étranger (USA et Canada) sous de fausses identités, mais ils sont placés sous surveillance, par les polices locales.

Nos informations sur la torture à Djibouti et les récits des victimes

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L'Ordre des
Brosses à Reluire
réunit les meilleurs chantres du régime dictatorial

Bulletin n° 44
Mahdi Ahmed Abdilahi au grade de Cireur de Pompes - Premier échelon

Bulletin n° 45
Monsieur Ali Abdi, Ministre des Affaires Etrangères au grade d'hyène fonceuse - Premier échelon

Monsieur Johar, Ministre du commerce au grade d'hyène repue - Premier échelon