29/06/01
Mobilisons nous pour démystifier le pouvoir
Note
de l'ARDHD : nous avions proposé, il y a quelques jours
mettre un terme à toute polémique concernant M DINI,
estimant que chacun avait pu exprimer son point de vue. Nous recevons
un avis d'un lecteur qui veut exposer un avis différent
et qui réagit à certaines affirmations. Nous lui
donnons la parole avant de clore définitivement le débat.
Salut
Merci
pour votre réponse relative a ma réaction. Je rappelle
que ce qui m'a le plus frappé ou étonné,
c'est le fait que vous disiez que M Dini ait pu faire faire preuve
d'ingratitude en oubliant ce que vous aviez fait pour les Droits
de l'Homme à Djibouti et en particulier pour les prisonniers
politiques. Comment pouvez dire cela ! alors que, par nature,
vous êtes au dessus de toute reconnaissance. (et que nous
n'avez aucune raison d'en attendre)
Je
ne suis pas favorable à la censure. Je ne suis pas favorable
non plus "aux inspecteurs des travaux finis".
Je
ne supporte pas et je n'accepterai pas que des lecteurs tentent
de faire passer nos héros de l'indépendance pour
des anti-francais.
Faisons attention a ce que nous disons.
Il
est toujours facile de critiquer et/ou de détruire, mais
vous le savez mieux que moi, mon frère, il faut s'engager
pour construire, sinon on ne fait rien.
La
paix est devenue aujourd'hui une denrée rare sur notre
continent.
Alors, je prie tous les lecteurs, de s'associer pour encourager
tout ce qui est susceptible de nous mener sur le chemin de la
paix et de la réconciliation. Il faut que nous ayons la
capacité de dédiaboliser, de démystifier
le pouvoir.
Ne
soyons pas fataliste, le développement ne s'achète
pas au marché.
Oeuvrons
ensemble pour une jeunesse détribalisée. Vous n'ignorez
pas que démocratie est synonyme de tribalisme en Afrique.
Enfin
et simplement pour rester sur le terrain des Droits Humains et
pour répondre au lecteur qui évoque 'un peu rapidement'
une hypothétique 'convocation' d'Ahmed DINI un jour aux
côtés de Guelleh devant la CPI, je lui demanderai
simplement de nous dire, ce qu'il propose à l'encontre
de M Ali AREF ???
Merci
de me confirmer si vous estimez utile de publier ma contribution.
Merci
d'avance
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Sommaire
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28/06
Le
Jour J (Lecteur)
Il y a un
jour J dans cette république bannière
Cest
un jour où latmonsphère est plus tendue
Cest
un jour différent des autres
Parce quil
est unique la-bàs
Quelques
jours avant ce Jour, radio et télévision
en parlent
dans tous les sens, de long en large
des
oeuvres du faisseur de tout, du dictateur
Pas
du pays, de son peuple, de ses problèmes
Elles
préparent les gens à prêter attention,
A quoi
Aux festivités
du 27 Juin de lannée X
Chaque
année a son 27 Juin
Et chaque
27 Juin est fêté à peu près de
la même manière
Cest
un Jour où les forces de la répression défilent
devant
la bande de criminels
Alors que
lhonnorable peuple reçoit les fumées
empoissantes
des engins de la violence, de la guerre
Cest
un Jour où le chef de cette bande a une mine
particulière,
il exquise des sourires, fait des gestes
Il monte
dans une voiture de son puissant service de
répression
Et les autres
membres se mettent debout ... pour le saluer
La milice
policière éloigne les citoyens
Interdit
de sapprocher,
Il y
une frontière invisible, une de plus
Interdit
de serrer la main à tel ou tel, parce
quelle est suspecte
Interdit
dappeler, de crier
Pour ces citoyens,
cest un Jour dinterdits de plus
Parce
quil est chef de la dictature, il reçoit là-bàs,
Il parle
devant un auditoire dincultes et de malfrats
un peu
modifié tout de même,
Parce quil
est chef, il a le droit à la parole plus que les
autres,
pour
dire des bêtises, parler des choses qui nexistent
pas,
amuser encore,
Du vent, sans
suite pour
se parler à lui-même, faire un autodiscours
Lauditoire lécoute et puis applaudit : cest
la coutume de ces gens
Et puis il
décore de la plus haute médaille ou métal
de la
République bannière
Sa télévision
et sa radio polluent les ondes hertziennes
par
des images, des mots creux
Cest
toujours comme ça ces médias médiocres
Le 27 juin
1977, premier Jour de la dictature de
la bande de corrompus, de sanguinaires,
Et cela dure
depuis ... 24 ans
Cest
un Jour de la mise en scène de la dictature
Cest
un Jour de la congélation des libertés publiques,
des droits fondamentaux, de la dignité humaine
Et cela dure
depuis... plus de deux décennies
24 ans de
Dictature
24 ans
dAutoritarisme
24 ans
dInjustice
24 ans
de Répression
24 ans
de Mensonge
24 ans
de Tuerie et de Sang
24 ans
dObscurantisme
24 ans
de Négation de la Liberté et
des Droits de lhomme
24 ans
dun Autre fascisme
Et cela continue
sous le regard de tout
le monde,
dans
limpunité, dans lindifférence de
toutes et de tous
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Sommaire
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27/06/01
Message de Jean-Paul Noël ABDI, Président de la LDDH,
à l'occasion de la fête de l'indépendance.
Aujourd'hui,
c'est le 27 juin 2001.
Le 27 juin 1977,le peuple djiboutien a accédé à
son Indépendance.
Aujourd'hui
,le bilan du respect de la personne humaine prévu par le
titre II de notre Constitution, par la Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme, me paraît très négatif,
les violations intolérables des Droits de la Personne humaine
sont lourdes de conséquences pour notre peuple, malgré
les excellents instruments juridiques de la République
de Djibouti, instruments juridiques constamment violés,
quotidiennement bafoués, très souvent avec des méthodes
sournoises intolérables.
Cher
Schaal, en ce jour inoubliable, à travers ton site, je
souhaite BONNE FETE à tous les djiboutiens,en particulier,
ceux qui sont en prison ,ceux qui souffrent, ceux qui sont en
exil, ceux qui sont à l'étranger.
.BONNE
FETE à tous mes compatriotes, à tous nos amis qui
dans la discrètion et l'efficacité soutiennent le
juste combat pour les Libertés fondamentales en
République de Djibouti.
BONNE
FETE à vous cher Schaal, à vos proches, aux membres
de votre Association pour le Respect des Droits de l'Homme à
Djibouti.
Nous
encourageons notre ami Schaal, malgré les critiques parfois
non fondées, malgré parfois les termes insultants,
nous l'encourageons à continuer - de soutenir ouvertement
nos actions pour le respect des Droits Humains - à dénoncer
avec courage et
publiquement toutes les violations, tous les sévices commises
à Djibouti et transmises à votre attention.
Amicalement
Jean-Paul
Note
de l'ARDHD :
Merci
beaucoup à Jean-Paul Noël Abdi pour ce message si
amical. Il est vrai qu'il est impossible de plaire à tout
le monde en même temps. Certains nous adressent parfois
des messages très critiques, dès lors qu'ils s'estiment
en désaccord avec telle ou telle opinion exprimée...
Nous avons tendance à considérer que c'est une force
pour le pays, à partir du moment où les Djiboutiens
se forgent leur propres convictions et surtout qu'ils souhaitent
les défendre : c'est la raison pour laquelle nous donnons
à chacun la possibilité de s'exprimer sur le site,
qui agit en quelque sorte comme un forum.
Simplement
nous demandons aux lecteurs de réserver leurs critiques
exclusivement en réaction aux articles que nous écrivons
- ils commencent tous par "Note de l'ARDHD", sinon ils
sont clairement signés "Jean-Loup Schaal" ou
d'adresser des réponses aux lecteurs concernés.
Ces réponses étant toujours publiées.
Cher
Jean-Paul, nous continuerons à oeuvrer aux côtés
de la LDDH, pour le rétablissement de la Démocratie
et de la Justice pour tous les Djiboutiens et nous n'hésiterons
jamais à alerter sur les risques possibles .... même
si cela doit être considéré comme politiquement
incorrect. La langue de bois n'est pas dans notre culture et nous
serions impardonnables si nous n'utilisions pas notre position
qui nous met à l'abri de tous les coups bas que Guelleh
réserve à ses détracteurs.
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27/06/01
Fête de l'indépendance - Tous nos voeux au peuple
djiboutien
Nous
souhaitons une bonne fête à tous les djiboutiens,
en espérant que ce nouvel anniversaire marquera le début
d'un ére nouvelle sous les signes de la Justice, de la
démocratie, de la paix et du renouveau économique.
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25/06
Les Nouvelles d'Addis (Article publié in extenso le 27/06,
avec l'aimable autorisation d'Alain Leterrier des Nouvelles d'Addis)
Djibouti.
Accord de réforme et de concorde civile
Aref
Mohamed Aref : « Pour moi, le multipartisme s'applique dès
aujourd'hui, dès le 12 mai 2001. Son report ne résulte
que d'une erreur juridique. »
Dans
un entretien accordé aux « Nouvelles d'Addis »,
Mohamed Aref, avocat et défenseur des droits de l'Homme
se livre à une lecture juridique et constitutionnelle de
l'Accord de réforme et de concorde
civile signé entre le Frud et le gouvernement djiboutien
le 12 mai 2001.
Dans cet entretien Maître Aref fait des propositions, notamment
concernant l'indépendance et la nature du pouvoir judiciaire.
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PROPOS RECUEILLIS PAR
ALAIN LETERRIER & COLETTE DELSOL
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[Paris/Djibouti, 29 mai et 21 juin 2001]
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Les Nouvelles dAddis. Maître Aref, depuis
déjà un certain temps, nous souhaitions vous rencontrer,
en tant quhomme politique djiboutien impliqué dans
la défense des droits de lhomme dans votre pays.
Mais jusquici vous naviez pas souhaité vous
exprimer publiquement. Pourquoi ?
Mohamed
Aref. Parce quil y avait un processus extrêmement
important et vital pour mon pays et que je ne voulais, en aucune
manière, que mes interventions quelles quelles soient,
interfèrent ou empêchent un tant soit peu le processus
et le déroulement normal de ce processus déjà
très difficile par ailleurs. Voilà la seule et unique
motivation. Je sais que du fait de mon silence, un certain nombre
de propos mont été prêtés. Je
signale ici quils sont tous mensongers et/ou loin de la
vérité, et en tout cas némanant pas
de moi. La règle que je me suis donnée mon
silence je lai respectée avec tous vos confrères.
LNA.
Quest-ce qui fait que maintenant vous pouvez vous
exprimer ?
MA.
Parce quaujourdhui le processus est achevé,
fort heureusement. Jespère que cest définitif.
On dira des Djiboutiens ce que lon dit des Somaliens : quils
narrêtent pas de faire la paix. Dire cela nest
pas forcément péjoratif ou négatif, ça
veut tout simplement dire que les gens veulent la paix et quils
recommencent, autant de fois quil le faut, de tenter de
faire la paix jusquà ce quils arrivent à
la bonne. Cest dans ce sens que je rappelle cette boutade.
LNA.
Vous pensez quil y avait une véritable
demande populaire poussant à la signature dun accord
le 12 mai, à Djibouti ?
MA.
Oui.
À cet égard, ma première pensée va
forcément et bien évidemment à toutes les
victimes, celles pour qui malheureusement la situation est irrémédiablement
compromise, cest-à-dire toutes celles qui sont décédées,
dun côté comme de lautre, et puis celles
qui sont touchées dans leur chair, celles qui sont touchées
dans leur affection, qui ont perdu un être cher, souvent
quelquun qui subvenait aux besoins dune grande famille,
quelquun qui participait à léconomie
du pays. Comme ceux qui ont été physiquement touchés
dans leur chair, soit blessés, soit torturés et
puis évidemment ceux qui ont perdu leur situation professionnelle
ainsi que ceux qui ont perdu leurs biens. Bien que je fasse partie
de ces trois dernières catégories, je considère
que je suis un privilégié par rapport à toutes
ces victimes et cest pourquoi ma première pensée
va à toutes ces victimes et, plus particulièrement,
à ceux qui se sont sacrifiés.
LNA.
Récemment, le responsable de la dissidence de 1994
du Frud, « Jean-Marie », a déclaré quon
avait perdu presque dix ans, que ce qui a été signé
le 12 mai dernier était déjà contenu dans
laccord quil a signé lui-même en ralliant
le pouvoir.
MA.
Il est exact que laccord actuel reprend plusieurs
points qui figuraient dans laccord de 1994. De même
quil y a aussi des points qui figurent dans laccord
de 1994 et qui ne figurent pas dans celui de 2001. Mais, les deux
parties lont très clairement indiqué, le dernier
accord du 12 mai 2001 est la suite logique et donc forcément
le complément de laccord de 1994. Ce qui signifie,
et à mon avis il ny a pas dautre signification,
que ces deux accords sont valables, lun et lautre
et que lun complètera forcément lautre.
Il ne sagit pas de deux paix différentes, cest
la même paix, pour le même pays, pour le même
peuple, pratiquement entre les mêmes parties. Parce que
les uns comme les autres : ont fait, font partie, auraient fait
partie du Frud (1). Donc ce sont des discussions, à mon
avis, plus politiciennes quautre chose. Et Jean-Marie a
certainement exprimé par là un regret ; il a bien
fait de ne pas préciser à qui en incombait la responsabilité.
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Cautions personnelles, cautions réelles
LNA.
Que pensez-vous de laccord qui vient dêtre
signé, hormis votre satisfaction déjà déclarée
pour la paix. Que pensez-vous de la nature de cet accord et des
enjeux sur la vie démocratique et sur le développement
à Djibouti ?
MA.
Le premier point, le plus important, est celui indiqué
par M. Ismaël Omar Guelleh (2) en personne, qui a excellemment
conclu dans son discours : « Plus jamais ça ».
Cela veut dire que tout ce qui sest produit pendant cette
période est absolument inacceptable pour un pays. En disant
cela, il a fait preuve dun courage auquel il faut rendre
hommage, pas un hommage de type flagornerie, comme la signalé
aussi très bien dans son discours, M. Dini (3), mais un
hommage à quelquun qui reconnaît la gravité
de la situation que le pays a traversée. Le fait de le
reconnaître et de sengager à ce que cela ne
se reproduise plus constitue un engagement politique, humain,
moral pour lavenir. En ce sens, le « plus jamais ça
» veut dire que nous ferons tout pour que la paix revienne
enfin et définitivement dans notre pays. Cest vrai
que cest un engagement pris par une personne, mais je dirais
que ce nest pas nimporte quelle personne. Dautres
personnes ont pris cet engagement avec lui et elles ne sont pas
non plus nimporte qui. Je suis confiant dans le premier
point, le plus important, qui est la restauration de la paix.
Cela
nest pas suffisant en soi. Cest ce que nous, juristes,
appelons une caution personnelle. Ce nest pas une caution
réelle et il faut une caution réelle. La caution
personnelle est lengagement quont pris les signataires
; ils ne lont pas pris nimporte comment, ils ne lont
pas pris à la légère. En effet, quand on
prononce cette phrase : « plus jamais ça »,
on pense à des faits historiques sur lesquels il serait
grotesque de revenir, mais cest dire limportance de
cet engagement. La caution personnelle est doublée par
la communauté internationale, pas des moindres, lUnion
européenne, la France en deuxième lieu, et ce que
je regrette dailleurs, timidement. LUnion européenne
sest engagée immédiatement par un déblocage
de fonds, avant même la signature de laccord. Et quel
déblocage puisquil sagit de fonds qui vont
être alloués pour permettre la réinsertion
des combattants, cest-à-dire le retour à la
vie civile, à la vie normale, de ceux qui avaient combattu
et qui, sils étaient restés ainsi, auraient
peut-être perpétué la situation à laquelle
il fallait remédier. Cela, cest la deuxième
caution personnelle et non des moindres. Je ne parle pas des autres
cautions personnelles, comme celle de la France qui nest
pas négligeable, non plus, puisque la France a une présence
militaire la plus importante qui soit à lextérieur
et quelle peut à tout moment imposer, on a vu historiquement
quelle en a les moyens ; et quon ne vienne pas me
dire que ces pratiques étaient exclusivement réservées
à M. Foccart, ce sont des pratiques qui se sont perpétuées
par la suite et de bien mauvaise manière et ailleurs. Avec
M. Foccart, il ny a pas eu de génocide, alors quavec
dautres il y a eu des génocides. Il y a eu un génocide
au Rwanda, en un mois, on a tué un million de personnes.
Ils ont fermé les yeux en ayant livré les armes,
ce nest pas possible cela. Ça ne sest jamais
produit avec M. Foccart, je tiens à le dire. Cest
le premier point.
La
seconde chose cest que cet accord comporte, et cest
peut-être le défaut de laccord de 1994, un
pan extrêmement important concernant le passage de létat
de guerre à un état pacifique. Cest ce que
ne comportait pas laccord de 1994. Je le regrette profondément,
lopposition djiboutienne a manqué le cours de lhistoire,
en omettant, en occultant ce point capital. Cest grave et
jespère que cest un oubli de plume et si cest
un oubli de plume, il faut quils le corrigent très
rapidement. Sans quoi, ils vont traîner ce boulet, tous
autant quils sont, toute leur vie politique. Et je serai
là pour le leur rappeler. Ce pan de passage de létat
de guerre à un état de paix cest : le titre
1 [cf. le texte de l'accord] ; le titre 2 « Paix civile
et sécurité » où il est question de
lindemnisation ; le titre 3 où il est question de
la réhabilitation et de la reconstruction ; ce sont les
réformes démocratiques qui sont quelque peu détaillées
; mais cest surtout du titre 1 au titre 3. Et aussi le titre
5, dans lequel il est prévu une commission nationale qui
naura pas à soccuper que de la décentralisation,
mais qui aura à suivre lapplication de laccord.
On sest donné les moyens de veiller à ce quil
ny ait pas de dérapage à un moment donné,
quon sécarte de lapplication de laccord
ou quon retarde pour des raisons de mauvaise volonté
lapplication de laccord, ou encore quil y ait
des gens qui torpillent cette application. Cest pour cela
que je vous dis que, grosso-modo, cet accord me satisfait.
Cependant,
il comporte des erreurs. Mais ces erreurs juridiques sont tellement
grossières que je pense que les deux parties vont les corriger
au fur et à mesure de lapplication. Je vais vous
donner ces éléments derreurs.
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Des erreurs juridiques
Cest,
par exemple, dans les réformes démocratiques, et
en particulier ce qui concerne le multipartisme. Le multipartisme
intégral est renvoyé au 3 septembre 2002, en vertu,
dit-on, dune disposition dune loi référendaire.
Lerreur juridique vient de ce que cette loi référendaire
nest jamais entrée dans le droit positif djiboutien.
Pourquoi ? Parce que pour quun texte sapplique, il
ne faut pas seulement quil soit voté, il faut quil
soit promulgué, quil soit publié. Il manque
la promulgation et il manque la publication. Donc ce texte ne
sapplique pas. Il ne peut pas sappliquer. Par conséquent,
larticle 12 comporte une erreur juridique tellement grossière
que les parties vont la corriger delles-mêmes et que
le multipartisme intégral va sappliquer, dès
le 12 mai 2001. Ajoutons à cela lengagement pris
par le président de la République disant «
plus jamais ça » et en soulignant les clauses contenues
dans larticle 2 b, je cite : « Le conflit auquel il
sagit de trouver les remèdes appropriés plongeait
ses racines dans les graves déficits de culture démocratique
». Donc, cela veut dire que les deux parties ont parfaitement
compris que cest labsence de démocratie, elles
lont dit clairement, qui a amené la guerre. On ne
va pas aujourdhui mettre un frein au multipartisme ou le
renvoyer de plus dune année, alors quil sagit
dune des causes, reconnues par les deux parties, du conflit.
Donc pour moi, le multipartisme sapplique dès aujourdhui,
dès le 12 mai 2001. Son report ne résulte que dune
erreur juridique.
Il
y en a une autre qui est aussi grossière que celle-là.
Cest celle qui concerne la décentralisation. Il est
indiqué dans le texte que le budget des entités
décentralisées serait décidé par décret.
Cest une erreur juridique grossière. Puisque vous
savez que le principe fondamental régissant le budget dans
notre constitution cest le principe de légalité,
qui signifie que le budget ne peut être voté que
par la loi, par le législateur, par lAssemblée
nationale à Djibouti et certainement pas par lexécutif.
Donc, par conséquent, cette erreur sera corrigée
delle-même. En ce sens que le budget des entités
décentralisées sera décidé par le
législateur. Jai cru comprendre dans les discours
des uns et des autres quils avaient bénéficié
de conseils juridiques français. Jose espérer
que ces erreurs juridiques grossières ne proviennent pas
des conseils juridiques français qui, dans ce cas-là,
ne seraient pas du tout avisés.
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État de guerre, état de paix
LNA.
Concernant ce passage de létat de guerre à
létat de paix, ne peut-on pas dire quil sagit
dun vu pieux dès linstant où il
mise sur le fait quon va désarmer le Frud ?
MA. Votre question comporte deux volets. Le premier
volet cest : puisque le Frud va être désarmé,
est-ce que vous pensez quil y a une garantie de lapplication
de laccord ?
LNA.
Garantie politique pour lexercice
MA. Politique ou pas politique, réel, effectif
Cest le premier point.
LNA.
Je termine ma phrase. Garantie politique pour lexercice
de lactivité politique de ce mouvement qui se transformerait
en un parti démocratique.
MA.
Par exemple. Cest un des pans. La guerre civile a
découlé dun déficit démocratique,
cest dans laccord, je ninvente rien. Ce nest
pas parce quon a empêché x, y ou z de se constituer
en parti politique. Ce nest pas seulement cela qui a été
la cause de la guerre. Donc, que le Frud puisse se constituer
en parti politique ou pas, ce nest pas le point focal. Ce
nest pas seulement pour le Frud, cest pour tout le
monde. Jen sais quelque chose puisque la guerre civile sest
déclenchée après larrestation de mon
oncle et de moi-même, en 1991. Comme les autres ont limpression
de se diminuer en le disant. Il faut le dire, il faut le reconnaître,
tout le monde le sait. Tout le monde sait que cest parce
que M. Ali Aref a été arrêté quune
guerre civile sest déclenchée immédiatement
après, quelle sest étendue et quelle
a eu les conséquences que lon sait. Ceci pour vous
dire que jen sais quelque chose, sur les causes et les origines
de la guerre civile.
Votre
premier point était celui-là : puisque le Frud va
être désarmé, il ny a pas de garantie.
La deuxième chose est, que comme le Frud na pas encore
désarmé, quid de lapplication de laccord
? Cest une question différente.
La
réponse à la première question est dans laccord.
Le Frud ne sera pas totalement désarmé, contrairement
à ce que vous laissez entendre. Puisquil y aura deux
directions qui seront suivies par les résistants du Frud.
1) Ceux qui vont être versés dans la vie civile et
2) Ceux qui vont être versés dans larmée,
incorporés dans larmée nationale. Ceux-là
ne déposeront pas les armes puisquils seront réarmés
aussitôt. Ils vont garder les armes. Je vous signale quil
y a un rééquilibrage qui est prévu par les
accords. Quand je dis "les" accords, cela ne veut pas
dire seulement celui du 12 mai 2001, mais aussi celui du 26 décembre
1994. Je vous cite le titre 6 « Du rééquilibrage
au sein de lappareil de lÉtat » : «
Pour répondre aux soucis des uns et des autres et dans
le but suprême dexplorer ensemble la voie de la paix,
le gouvernement sengage à assurer aux combattants
du Frud emploi et intégration dans les domaines politique,
militaire, administratif et socio-économique, conformément
aux dispositions et quotas fixés dun commun accord,
par les deux parties et consignés [
]. Les dispositions
relatives à lintégration des combattants dans
le domaine militaire porteront sur le retour dun quota des
combattants du Frud, avec leurs armes ». Laccord de
2001 précise le titre 6 de celui de 1994, en le détaillant
puisquil parle de mise à la retraite, de rachat des
annuités manquantes, remboursement des cotisations des
ayants droit, etc.
En
ce qui concerne le point portant sur un éventuel refus
des combattants de rendre leurs armes, cette question concernerait
une des parties signataires, M. Ahmed Dini. Je vous rappelle que
moi je suis un militant des droits de lHomme. Je suis un
citoyen djiboutien et à ce titre, je porterai une appréciation
sur les uns comme sur les autres, de la même manière.
Il
appartient aujourdhui à M. Ahmed Dini de faire respecter
son engagement. Je suppose quil na pas signé
cet accord à la légère. Cest la raison
pour laquelle il faut lui faire confiance et je suppose que cest
lune des raisons importantes pour lesquelles le gouvernement
ne le presse pas à la seconde près ou au jour près.
Si tant est que la part concernant le Frud nest pas encore
complètement remplie et que le gouvernement ne le presse
pas autant, cest pour donner une chance à lapplication
complète de laccord. Si, par la publication de votre
journal, des gens qui ont encore des armes entendre ma modeste
voix, je les inviterais à respecter la parole donnée
par le Frud et, en son nom, par M. Ahmed Dini.
Je
voudrais préciser un point. M. Ahmed Dini nest pas
eul dans cette affaire, même sil a pu apparaître
un peu isolé à un moment donné. Il a pris
un engagement qui était de respecter la confidentialité
de cet accord. Je lai respectée moi, alors que je
navais pris aucun engagement. En ne cherchant pas à
savoir ce qui se disait au sein des commissions jen
avais les moyens, à Djibouti on peut tout savoir si on
veut sen donner la peine. Je nai pas cherché,
parce quil y avait confidentialité cétait
pour une raison évidente, très précise, cétait
pour éviter que certaines personnes torpillent le processus.
Cétait peut-être une bonne méthode,
peut-être une mauvaise méthode ; je crois quil
faut tourner cette page. Le résultat est là, cest
quil y a un accord. Il nest peut-être pas parfait.
Il ne lest sûrement pas sur certains points. Je ne
suis pas daccord, par exemple, sur les détails concernant
la décentralisation. Elle nest pas complète.
Javais déjà un projet depuis 1991, que jai
concocté à ce que jappelle « luniversité
de Ali Adeh », puisquon ma mis dans les mains
dun professeur ès-politique, en loccurrence,
mon oncle Ali Aref. Jai appris beaucoup de choses, plus
que je nai appris à luniversité. Jai
des idées très précises là-dessus
et des idées qui sont couchées sur le papier.
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Porte ouverte à la démocratie, à la liberté
d'expression
Donc,
même si cet accord nest pas parfait, il appartient
à tous les Djiboutiens, quels quils soient, où
quils soient, de le perfectionner. Puisque désormais
la porte est ouverte à la démocratie, à la
liberté, donc à la liberté dexpression,
à la liberté dassociation. À savoir
que les gens pourront se constituer en autant de partis politiques
quils le voudront et exprimer ainsi autant dopinions
que possible. Ensuite il appartiendra au peuple djiboutien de
le déterminer, avec ce quon a appelé la commission
électorale nationale indépendante. Je crois savoir
que le texte est déjà en route, ce qui constitue
lexpression même de la volonté davancer
dans la bonne voie. Il y aura peut-être des résistances
à changer de situation, parce que, même si dun
côté on a reproché (jétais parmi
ceux qui faisaient ce reproche) la longueur des négociations,
il y en a pour qui cest venu un peu trop brusquement. Parce
que M. Dini, à tort ou à raison, ce nest pas
le problème, nest pas revenu à chaque fois
discuter chaque point avec tous les membres du Frud. Il lui faudra
peut-être un peu plus de temps pour expliquer les tenants
et les aboutissants de laccord. Il faut laider dans
ce sens. Il devra le faire pour ceux qui sont dans le pays ; il
devra aussi le faire vis-à-vis de la diaspora djiboutienne.
Il est essentiel que la diaspora djiboutienne, qui est importante,
il y a un très fort pourcentage par rapport à la
population du pays qui se trouve au Canada, aux États-Unis
ou ailleurs. Et parmi cette diaspora, il y a un fort pourcentage
dintellectuels, de personnes qui sont dun tel niveau
déducation que le pays en a besoin, pour repartir
sur des bases saines avec ses propres moyens. Il faut aussi donc
mener un travail dexplication vis-à-vis de la diaspora.
Et dans ce sens, je me permettrais de lancer un appel aux autorités
djiboutiennes en exercice pour quil y ait une amnistie,
non seulement pour ceux qui ont pris les armes, mais aussi pour
ceux qui ont lutté pacifiquement. La priorité était
en effet de négocier avec ceux qui avaient encore les armes,
mais maintenant il faut aussi penser à normaliser la société
civile et dans ce sens, ce serait un excellent encouragement pour
la diaspora que de voir définitivement tournée une
page de lhistoire djiboutienne. Page que le Président
a fort justement qualifiée de « peu glorieuse ».
LNA.
Donc pour vous cet accord est vraiment une clef de voûte
de la perspective démocratique à Djibouti ? Ce nest
donc pas seulement un accord entre le gouvernement et son opposition
armée ?
MA. Cest ce qui résulte de la lecture
de laccord. Mais il ne sagit pas seulement de ce dernier
accord, il sagit de deux accords successifs, celui de 1994
et celui de 2001. Cest écrit dans laccord.
Et peut-être même que laccord de 2001 constitue
lannexe qui était annoncée mais occulte dans
laccord de 1994. Laccord de 1994 annonçait
une série dannexes qui nont jamais été
publiées, mais aujourdhui il y a un accord de 2001
qui ne fait pas allusion aux annexes de 1994, mais qui lui aussi
fait appel à dautres annexes qui ne sont pas encore
publiées.
LNA.
Espérons que ces annexes ne nécessiteront
pas une attente de sept ans supplémentaires et un nouvel
accord
MA. La réponse vous sera donnée par
les parties signataires et par les Djiboutiens en général,
en temps opportun, et si les annexes tardent à venir. Mais,
en attendant, il faut se garder de tout procès dintention.
LNA.
Je me méfie de vous parce que vous êtes un
redoutable juriste et je ne voudrais pas quon sembourbe
dans des notions purement juridiques.
MA.
Ce que vous voulez savoir cest si cet accord est
applicable politiquement ou pas.
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Accord applicable ou pas ?
LNA.
Oui, est-ce applicable politiquement ? Ensuite quelles
sont les implications et les ambitions de Me Aref, son apport
personnel à la suite du déroulement du processus
?
MA.
Vous posez plusieurs questions en même temps. Pour
ce qui concerne la première, cest encore le citoyen
et le militant des droits de lHomme qui donne son appréciation,
aussi modeste soit-elle, de ce qui sest passé à
un moment donné dans son pays, que ce soit en 1994 ou en
2001. Jai déjà abordé les deux aspects.
La
deuxième chose cest de savoir si cet accord est politiquement
applicable ou pas. Je nen sais rien, je ne suis pas devin.
Ce que je sais cest que cet accord deviendra ce que dabord
les Djiboutiens eux-mêmes en feront ou voudront quil
soit. Ce que je veux dire par là, et vous aurez sûrement
perçu une critique sur mes compatriotes : les Djiboutiens
ne savent pas, ou en tout cas nont pas su, exprimer ce quils
voulaient. Il appartient aux Djiboutiens aujourdhui, sils
veulent éviter de replonger dans la même situation
et à partir du moment où il y a une volonté
politique qui sest exprimée dun peu partout
et en tout cas des deux belligérants. Jinsiste sur
ce terme de belligérants, parce que ces accords de 1994
et de 2001 ne sont que des accords conclus entre des belligérants.
Le peuple djiboutien ne sest pas encore prononcé
juridiquement et formellement sur ces accords, même si (jétais
présent et jen témoigne) il y a eu dans Djibouti-ville
beaucoup de gens qui étaient satisfaits et soulagés
de la conclusion dun accord. Parce que je ne sais pas sil
y a eu beaucoup de gens qui à Djibouti ont lu laccord.
Mais il nen demeure pas moins, je lai constaté,
que le vu de la population était la conclusion dune
paix. Peut-être même à nimporte quel
prix, ce qui était dommage. Mais plutôt que de sen
tenir à ce « nimporte quel prix » qui
conduit à un vu pieux, il faut que la population
arrive à exprimer sa volonté, certes par les urnes
mais aussi par tous les autres moyens démocratiques et
pacifiques. Ça, cest le militant convaincu des droits
humains et aussi lobservateur de la situation internationale
qui parle. Je ne vais pas vous citer tous les exemples, ils sont
trop nombreux, où la population est parvenue à vaincre
un pouvoir dictatorial surarmé qui dépassait de
beaucoup la situation djiboutienne. Donc le peuple, sil
le veut, il le peut. Cet accord deviendra ce que la population
djiboutienne voudra quil soit. Et évidemment aussi
ce que les dirigeants djiboutiens voudront quil soit. Je
ne suis pas devin pour savoir quel sera le degré de sincérité
de la population comme des dirigeants djiboutiens. Je ne peux
parler, pour le moment, que pour moi-même.
Vous
mavez aussi demandé ce que le lambda Aref fera pour
apporter sa contribution. Je lai déjà évoqué
tout à lheure, lorsque jai parlé des
erreurs grossières.
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Décentralisation et système fédéral
LNA.
Mais votre contribution aujourdhui est seulement
professionnelle
MA.
Non, détrompez-vous, ce nest pas seulement
professionnel. Parce que ceux qui refusent laccord, en tout
cas les critiques que jai entendues contre laccord
ne concernent que ces points sur lesquels portent les erreurs.
Il mappartient à moi, comme à dautres
qui ont eu la chance de pouvoir suivre les mêmes études
que moi (ils sont peu nombreux à Djibouti), dintervenir
dans le même sens, parce que cest celui-là
juridiquement, il ny en a pas dautre, outrecuidance
mise à part. Il faut leur expliquer que ce sont des erreurs
et que ces erreurs seront forcément corrigées, cest
en tout cas lesprit qui se dégage de la lecture de
laccord.
Maintenant
pour le détail concernant les différents points
sur lesquels il faudrait que laccord soit consolidé.
Il y a un volet certainement politique, institutionnel plus exactement,
un volet économique et un volet politique et international
sur lesquels il faudrait se pencher pour que cet accord soit,
à mon sens, un peu plus développé. Il nest
pas indiqué dans laccord que cest quelque chose
de figé, au contraire, je dis quils ont laissé
la place à lévolution, et cest très
intelligent, puisquil y a une commission bilatérale
qui va continuer à uvrer. Il serait très important
que tout un chacun et en particulier les partis politiques djiboutiens,
il y en a qui sont capables dun tel niveau de réflexion,
apportent leur pierre à lédifice de reconstruction
du pays.
Jai
un certain nombre de propositions. La première cest
que les uns et les autres préparent des projets politiques
écrits qui ne se résument pas à des verbiages
ou à des vux pieux, mais des propositions concrètes
qui aboutissent à une application précise, comme
jai tenté de le faire. Le premier élément
qui ressort de laccord, cest que le Frud et le gouvernement
ont convenu, et je le partage totalement, quil faut un modèle
fédéral plutôt que vertical. Cest vers
ce modèle quil faut tendre et cest vers lui
que tend laccord. Ce modèle fédéral
tend à prendre en compte la partition géographique,
la partition ethnique et assure en même temps une certaine
autonomie. Seulement il comporte un certain nombre de défauts,
dans le système fédéral lui-même. Quels
sont ces défauts ? Cela tient dabord au fait que
si ces entités fédérales ont une autonomie,
dit-on dans laccord, il nempêche quil
manque un maillon important, fondamental ; il manque le maillon
qui fait la fédération et qui garantit le système
fédéral plutôt que vertical au niveau national.
Si on veut créer un véritable système décentralisé,
il faut aller vers le système fédéral, cest
le sens de laccord. Mais cela veut dire que pour que votre
système fédéral fonctionne, il faut quil
y ait deux chambres : une chambre des représentants ou
des députés et un sénat. On peut garder soixante-cinq
élus, en tout ; les deux formant un congrès. La
différence entre les deux chambres serait que, par exemple,
le sénat serait constitué de vingt-cinq membres,
cinq pour chacun des districts (Tadjoura, Obock, Dikil, Ali-Sabieh
et Djibouti). Je crois quil est superflu de faire une sixième
entité que constituerait Djibouti-ville. On pourrait trouver
un système dans le genre de celui qui prévaut pour
Washington, assez comparable à celui de Paris, mais sans
avoir à construire une entité supplémentaire.
Pourquoi ? Parce que cela induit des frais de fonctionnement qui
sont tellement lourds quils grèvent les budgets dinvestissement.
Il vaut mieux consacrer lessentiel du budget à linvestissement,
cest-à-dire au développement économique
proprement dit quaux frais de fonctionnement.
La
chambre des représentants serait, quant à elle,
composée de quarante membres. Quant au mode de désignation,
pour ce qui concerne le sénat, il y aurait cinq membres
par district, dans chacun des cinq districts existant actuellement.
Cela signifie que la décentralisation serait à ce
moment-là effective. Parce que lorsque chaque district
sera représenté à égalité,
comme cest le cas au sénat américain, où
chaque état fédéral envoie au sénat
deux membres, quelle que soit la population de chacun des États.
Au
niveau de la chambre des représentants, la représentation
sera proportionnelle à la population de chacun des districts.
Je ne dis pas que le mode délection doit être
la proportionnelle, ce nest pas cela. La représentativité
doit être proportionnelle pour ce qui concerne la chambre
dite « basse » et égalitaire au niveau de la
chambre haute (au sénat). Cest ainsi que la décentralisation
sera complète et donc équilibrée.
Actuellement
dans laccord, fait défaut ce pan important au niveau
national. Cest ma critique constructive à laccord.
Les deux parties, je le pense, ne manqueront pas de procéder
à ce correctif qui est absolument indispensable. Sans quoi,
la décentralisation ne sera que de la poudre aux yeux.
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Indépendance du pouvoir judiciaire
LNA.
Vous avez évoqué le mode de désignation
des membres des deux assemblées, mais navez pas précisé
quel serait, selon vous le plus adapté pour chacune des
assemblées.
MA. Le scrutin majoritaire uninominal à deux
tours aurait ma préférence, tout en précisant
que je demeure flexible à toute autre proposition permettant
une représentation démocratique équilibrée.
Je
suis aussi daccord sur le fait quau niveau du pouvoir
exécutif, il ny ait pas de diarchie. Mais seulement
au niveau du pouvoir exécutif. Un autre défaut de
laccord, cest quil manque aussi un volet sur
le pouvoir judiciaire. Il faut à Djibouti un véritable
pouvoir judiciaire. Il nexiste pas, nonobstant les termes
relativement creux de « pouvoir judiciaire » dans
la constitution djiboutienne, la réalité décrite
dans la constitution ne correspond pas à un véritable
pouvoir judiciaire. Jentends par pouvoir judiciaire indépendant,
un pouvoir dans lequel les juges, les magistrats représentant
le pouvoir judiciaire, seront indépendants même vis-à-vis
de lexécutif pour réclamer ou pour présenter
un budget. Cela signifie déjà, quau niveau
budgétaire, ils ne dépendront pas du bon vouloir
dun ministre de la justice qui, lui, a dautres fonctions
à remplir ; ce sera à eux de préparer leur
budget, de le décider en leur sein et ensuite de le présenter
au pouvoir législatif, quel quil soit, tel que je
viens de le suggérer ou tel quil sera selon les accords.
Cest cela qui va constituer un premier pas pour lindépendance
du pouvoir judiciaire. Vous savez quen France, il nexiste
pas de pouvoir judiciaire. Dailleurs, la constitution française
na pas cette prétention, il est inscrit noir sur
blanc dans la constitution de la Cinquième République
quil sagit dune « autorité judiciaire
» et non pas dun « pouvoir judiciaire ».
Alors quaux États-Unis dAmérique, où
il y a un système fédéral et une véritable
séparation des trois pouvoirs, le pouvoir judiciaire présente
son propre budget au Congrès américain.
Deuxième
élément qui fera que le pouvoir judiciaire pourra
être vraiment indépendant : il faut créer
des juridictions pénales véritablement populaires.
En ce sens que le juge professionnel sera là pour dire
le droit, pour dabord arbitrer les débats, pour assurer
léquilibre entre les parties et ensuite va intervenir
un jury populaire qui, lui, va délibérer seul, sans
la présence du juge professionnel qui, lui, dira les faits.
Par exemple, il va statuer sur la culpabilité. Et ensuite,
une fois que le jury aura délibéré et si
évidemment il décide lacquittement, labsence
de preuves ou labsence de charges ; à ce moment-là,
le juge naura quà transformer en termes juridiques
lacquittement, lélargissement de la personne
si elle était détenue, par exemple. Mais si elle
est coupable, il lui appartiendra de dire quelles sont les peines
qui sont prévues par la loi et quelle est la peine que
lui, en tant que juge professionnel, a décidé dappliquer.
Il
est évident que pour les affaires bancaires, maritimes,
commerciales, en général, il faudra quil y
ait des chambres spécialisées et forcément
des magistrats professionnels. Cest-à-dire des magistrats
qui seront formés et, tant quils ne seront pas formés,
il faudra que le pays fasse appel à de véritables
professionnels dans chaque matière, pour quils jugent
en lieu et place des Djiboutiens en formation. Il ne faudra pas
samuser à remplacer ces spécialistes extérieurs
par des Djiboutiens au rabais. Il faudra que les Djiboutiens fassent
leurs preuves pour parvenir à occuper ces postes.
LNA.
Ces tribunaux spécialisés ne sont-ils pas
quelque peu des juridictions dexception ?
MA.
Ce nest pas ainsi quils sont qualifiés
dans les pays développés où ils existent
bel et bien. Pourquoi voulez-vous les qualifier différemment
sur le sol africain ?
Je sais quil y a des magistrats qui ne sont pas du tout
pourris, qui sont des gens très bien, moralement comme
intellectuellement, et qui peuvent parfaitement accéder
à ces formations puisquils ont déjà
des formations de haut niveau.
LNA.
Ce nétait pas le sens de la question. Les
juridictions dexception peuvent poser question partout.
En France on a contesté par exemple les tribunaux de commerce
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Nature du pouvoir judiciaire
MA.
Toujours dans le cadre de la rationalisation des
institutions de lÉtat, il est grotesque pour un pays
comme Djibouti davoir un conseil constitutionnel, une juridiction
constitutionnelle, et une juridiction de type Cour suprême.
Il faut que la Cour suprême juge les affaires de nature
constitutionnelle, il faut quil y ait une seule Haute Cour.
Pour des raisons de respect des droits fondamentaux des individus,
il faut bien quil y ait une première instance et
un appel, sauf en matière criminelle. Je sais que la France
vient dadopter un système dappel, en matière
pénale, mais nous navons pas les moyens de ce système.
Je préfère quà partir du moment où
un jury populaire est intervenu pour juger les faits, il faut
faire confiance à ce jury populaire. Cest une forme
de formation de la population à la chose judiciaire. Le
peuple ne pourra plus se plaindre du mauvais fonctionnement de
sa justice, à partir du moment où il y est intéressé
et quil y participe. Dun autre côté,
quand vous intéressez le peuple et que vous le faites participer
au fonctionnement de sa propre justice, il est aussi formé
à un vrai civisme. Je ne dis pas quil ne commettra
pas derreur, cest possible, et quon ne vienne
pas me balancer à la figure les exemples du type de celui
qui sest produit aux USA, où il y avait une caméra
amateur qui avait filmé des agents de police en train de
tabasser un noir américain et que le jury populaire les
a acquittés. Cela signifie, à ce moment-là,
que le système du jury populaire a permis de mettre à
jour un dysfonctionnement au niveau de la population. Il y avait
un racisme latent qui est apparu ; sil ny avait pas
eu un jury populaire, on aurait mis un couvercle sur le racisme
qui existait dans ce quartier et qui allait jusquà
permettre le massacre dun homme. Cette décision du
jury a permis dattirer lattention, non seulement des
pouvoirs publics, mais aussi de lopinion américaine
et internationale sur lacuité de la question du racisme
dans ce quartier. À ce moment-là il appartient aux
institutions, aux gouvernants dapporter une solution. Cest
ce qui sest passé dailleurs aux États-Unis.
Les institutions doivent aussi servir à révéler
les situations pathologiques. Ce que je propose, le jury populaire
nest pas forcément la panacée, nul nest
parfait, chacun peut commettre des erreurs, mais je pense que
cest le système le moins mauvais quon ait trouvé
pour garantir le respect des droits des individus.
Au
sein de la Cour suprême, il doit bien sûr aussi, y
avoir une chambre chargée de la Cour des comptes, cest
le cas actuellement. Mais il ne doit pas y avoir un déséquilibre
entre la chambre de la Cour suprême, chargée de la
Cour des comptes et les autres chambres et en particulier la première
présidence de la Cour suprême. La Cour des comptes
est entièrement financée par la France et ce qui
nest pas mauvais en soi, mais ce faisant, la France a déséquilibré
les choses, puisquelle a complètement négligé
la présidence même de la Cour suprême, qui
du coup est très faible. Il faut que le premier président
de la Cour suprême soit un véritable premier président
et que les autres chambres soient à sa portée. De
façon à ce quil puisse remplir ses fonctions
de premier président et sa responsabilité sur toutes
les chambres, y compris en les présidant lui-même
ou en appelant la constitution des chambres réunies pour
quil puisse marquer avec solennité une jurisprudence
dans une matière donnée et dans une situation donnée.
Il
faut donc un véritable pouvoir judiciaire qui soit à
même, de par son indépendance, sa plénitude
de juridiction, darbitrer effectivement le système
politique et que létat de droit soit régulé
plutôt par le pouvoir judiciaire que par tout autre système
aléatoire.
Bien
sûr, je nexclus pas dans la justice, la nécessité
dun ministère de la Justice. Le ministre de la Justice
ne doit pas sentendre suivant la conception ancienne française,
je dis ancienne puisque maintenant ce nest plus cela, les
parquets sont indépendants et ils doivent lêtre.
Moi je pense que dabord il faut mettre fin à ce déséquilibre
entre les parties, surtout en matière pénale, et
le pouvoir absolument exorbitant qui est donné aux parquets.
Il faut revenir à un système plus équitable
où le parquet sera constitué davocats professionnels
qui auront été choisis pour une période donnée,
qui auront passé un contrat avec lexécutif
pour pouvoir assurer le service public de laccusation. Et
lorsquils auront à intervenir, ils seront en bas,
avec les avocats, ils ne seront pas sur le même pied dinstal
que les juges du siège. Ils ne sortiront pas avec eux de
la salle daudience, ils ne traverseront pas la salle des
délibérés. Ça évitera toutes
les tentations et toutes les confusions. Ces avocats seront soumis
évidemment à la discipline des avocats.
Le ministre de la Justice, lui, sera le patron de la police judiciaire.
Cest lui qui va soccuper des procureurs et donc de
laccusation. Ce sera un super procureur général.
À ce titre, il aura la tâche de proposer la politique
judiciaire que souhaite lexécutif au niveau du pays.
À ce moment-là les tribunaux trancheront en toute
indépendance. Sil estime quun texte de loi
doit être modifié ou remplacé cest lui
qui fera la proposition. Il ne doit pas être impliqué
dans les décisions judiciaires qui doivent être rendues
par des juridictions indépendantes.
LNA.
Mais le Ministre nélaborant plus le budget
(aux mains du pouvoir judiciaire), comment peut-il élaborer
une politique de justice ? Concertation avec le pouvoir judiciaire
ou politique de vux pieux ?
MA. Vous demeurez, en disant cela, dans lancienne
conception française archaïque et dépassée.
Aujourdhui, il est universellement admis que le pouvoir
judiciaire doit être indépendant et quil doit
avoir les moyens de son indépendance. Lexécutif
ne doit pas interférer, même par lintermédiaire
dun ministre de la Justice, dont le rôle doit être
et rester politique, par exemple en proposant la modification
dun texte si, en létat, son application ne
lui paraît pas conforme à la politique poursuivie
par la majorité en exercice.
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Rompre avec l'aliénation et le clientélisme
LNA.
Et « Aref » là-dedans, il fait quoi
?
MA. Moi, je suis avocat et avocat ce nest
pas seulement une profession, cest un état. Là
quand je vous parle, je suis lavocat dune idée
de ce que devrait être mon pays, à mon avis.
LNA.
Parce que, là, après ce que vous venez
de développer, il y avait peut-être pour vous lopportunité
dun poste de ministre de lIntérieur et de la
Décentralisation, ou encore celui dun ministre de
la Justice
MA. Pour mieux asseoir la pérennité de
sa présence et donc de sa colonisation, la France a érigé
tout un système reposant sur la création dune
bourgeoisie politico-bureaucratique en propulsant à la
tête des administrations politiques des personnes, pour
la plupart totalement incultes, nayant aucune connaissance,
ni aptitude particulière et qui ne doivent leur ascension
politique, économique et sociale quà la seule
position de ministre.
Ayant
ainsi tout acquis, y compris une certaine notoriété
uniquement liée au seul poste quils occupent et non
à leurs aptitudes, à leurs connaissances ou encore
à leurs capacités, ces individus nont éprouvé
aucun scrupule à saccrocher au pouvoir, allant même
jusquà saliéner corps et âme.
Il nest donc pas surprenant quils soient devenus,
comme lescomptait le colonisateur, les tenants du parti
unique, de la dictature, à condition den faire partie,
et, par voie de conséquence, les plus farouches adversaires
de la démocratie des droits de lHomme, comme de tout
développement économique de mon pays. Cest
ainsi quils ont érigé le clientélisme
en mode de recrutement de ladministration, au mépris
dun système basé sur le mérite, et
développé la corruption pour tuer léconomie
de marché, dont pourtant les institutions étaient
porteuses.
Bien évidemment, ces individus sont devenus immensément
riches et ont même réussi à faire des émules
au sein dune jeunesse à peine sortie de luniversité
et qui na rien trouvé de mieux que de vêtir
luniforme bien seyant et aisé de prédateur
de la chose publique. Heureusement que dautres sont restés
honnêtes et profondément attachés à
leur pays.
En
déclarant clairement vouloir tourner le dos à un
tel passé, les accords qui viennent dêtre parachevés
me semblent rompre avec ce système et jespère
que leur application le confirmera, faute de quoi, les Djiboutiens
sombreront dans le plus profond désespoir qui conduira
immanquablement au chaos. Cest dire si les Djiboutiens doivent
absolument réussir à rompre avec détermination
avec tous les systèmes qui ont conduit à la faillite
et à un déchirement sans précédent.
Ne
faisant pas partie de cette catégorie de bourgeoisie politico-bureaucratique,
ne devant mon ascension tant professionnelle quéconomique
et sociale quà mes seules capacités et qualités
intellectuelles et morales, je nai jamais considéré
la nomination à un poste politique, quel quil soit,
comme une fin en soi et encore moins comme un moyen de parvenir
à une ambition personnelle. Au surplus, je suis farouchement
attaché à mon indépendance desprit
comme dopinion, autant quaux vertus enseignées
par lIslam véritable, ainsi quaux valeurs de
la démocratie, des droits de lHomme, du libéralisme
économique et du respect de la dignité humaine des
travailleurs.
Vous avez donc compris que je ne suis nullement intéressé
par un quelconque poste politique.
Néanmoins, il est de mon devoir, comme de celui de tout
citoyen, dapporter ma contribution à la réflexion
sur lédification dun État de Droit dans
mon pays.
Au
surplus, les idées que jai développées
sont partagées par beaucoup de mes compatriotes et peuvent
être appliquées sans ma présence au gouvernement,
lessentiel étant que mon pays avance finalement dans
la bonne direction. Cest à cet espoir quinvitent
les deux accords, espérance que je ne crois pas être
le seul à partager, en dedans comme en dehors de Djibouti.
LNA.
En létat actuel du fonctionnement des ministères
à Djibouti, on nen est pas encore à des réformes
de l'ordre de celles que vous décrivez. Nallez-vous
pas un peu vite en besogne ?
MA. Non, puisquil est dit « plus jamais
ça ». Les choses doivent changer. Il faut donc être
constructif et faire des propositions. Mes propositions valent
ce quelles valent, une simple réflexion, et demeurent,
en tout cas, dans lesprit des accords Frud-gouvernement,
auxquels jadhère, avec les précisions que
je vous ai livrées. En aucun cas je nai prétendu
ni ne prétends détenir la vérité.
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(1) Front pour la restauration de lunité et de
la démocratie, ex-opposition armée.
(2) Président de la République de Djibouti.
(3) Président du Frud.
___________________________________________
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Sommaire
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Note
de l'ARDHD : Nous publions avec précaution, compte-tenu
des affirmations, les commentaires des lecteurs, car il est juste
que chacun puisse donner son avis, sous leur entière responsabilité
C'est
de la diversité que surgit l'équilibre ... Mais
le rôle de notre bulletin est de veiller en priorité
à la situation des Droits de l'Homme et d'informer sur
les risques latents ; il n'est pas de s'apesantir pour faire le
procés ou pour dresser l'éloge d'une personnalité
en particulier. C'est la raison pour laquelle, comme nous l'avions
déjà fait le 25 mars 2001 (bulletin
41), sauf nouvelle d'actualité, nous ne publierons
plus aucun commentaire sur la personne de M. Dini. L'essentiel
nous semble avoir été écrit... Nous espérons
que M. Dini ait pu lire les messages que vous lui avez adressés.
Il y aura certainement trouvé des enseignements, des propositions
constructives et aussi des réactions à son Droit
de Réponse. Ces réactions traduisent avant tout
l'inquiétude des Djiboutiens au regard de l'application
effective des accords du 12 mai et de la suite. IOG saura-t-il
lui aussi entendre les appels ? Rien n'est moins sur ...
Nous
avons reçu des réactions au commentaire ci-dessous
et nous les publierons. Nous précisons que nous n'en sommes
pas l'auteur et que le lecteur s'est exprimé, comme c'est
la règle, sous sa seule responsabilité.
______________________________________________
Monsieur
Dini,après avoir incarné l'espoir de tous les Djiboutiens
brimés par une dictature aveugle et brutale vous être
devenu vous-même le valet d'un regime que vous faisiez semblant
de denoncer il n'y a pas si longtemps.Tout ceci était donc
pure comédie ?
Tous
ces combattants morts, ces civils assassinés par la soldatesque
barbare, était-ce pour en arriver à la plus humiliante
des défaites, celle qui se monnaye en espèces sonnantes
et trébuchantes ?
IOG criminel hier, l'est plus encore aujourdh'hui et vous risquez
demain d'être à ses côtés au TPI.
Ahmed
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Sommaire
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23/06/01
Ahmed DINI "L'escroc"
HALTE A LA VENTE DE LA DIGNITE ET DE LA FIERTE !
Nous
avons appris par des éléments du FRUD à Djibouti,
qui sont opposés à M Dini, qu'Ismaël Omar Guelleh
a offert 1.000.000 $ pour la démobilistation. 1.000 $ ont
été donnés aux 700 résistants du FRUD
que M DINI a réussi à convaincre de déposer
les armes soit 700.000 $. Trois cent démobilisés
seront intégrés dans les forces armées de
Djibouti et dans la Police mais sans aucune responsabilité.
MM.
DINI et CHEHEM DAOUD devraient se partager la différence
(1.000.000 $ - 700.000 $ = 300.000 £) soit 150.000 $ pour
chacun en remerciement de l'accomplissement de leur mission. Tous
leurs biens devraient être exonérés de taxes
à Djibouti jusqu'en 2002.
Le
pire, c'est que DINI est venu la semaine dernière à
Bruxelles et qu'il a été reçu par Moussa
CHEHEM, l'Ambassadeur de Djibouti en Belgique. Ils devaient se
rendre à la Communauté européenne pour défendre
la cause de Guelleh afin de faire débloquer une aide financière
en faveur de Djibouti, au motif du financement de la reconstruction
du Nord du pays, ravagé par la guerre.
En
fait, on voit apparaître ici plusieurs points de contradiction
en ce qui concerne la personnalité de DINI.
1°)
Il est surprenant qu'il ait accepté en quelque sorte de
vendre les combattants du FRUD, un peu comme s'il s'agissait de
bétail. C'est en discordance complète avec son discours
officiel.
2°)
Nous sommes surpris qu'il se rende à l'U.E. pour défendre
IOG, alors qu'il y a quelques mois, lors de l'affaire BORREL,
il affirmait qu'IOG et GOULED aurait pu avoir ordonné
l'assassinat du juge. Cf un entretien entre M Aloumekani
et M Dini à la gare de Bruxelles.
3°)
Il est aussi curieux que M DINI se promène en compagnie
de M Moussa Chehem alors qu'il affirmait encore, il y a un an,
que ce dernier était issu d'une tribu de base, qui n'était
même pas AFAR ....
Nous considérons
qu'Ahmed DINI s'est toujours comporté comme un irresponsable
et que c'est certainement la raison pour laquelle il a essuyé
autant d'échecs.
Il a toujours
été anti-français, tant avant l'indépendance
qu'après. Aujourd'hui, pour tenter de faire oublier la
faute politique grave qu'il a commis en signant les accords
du 12 mai 2001 (et qu'il regrette déjà en privé,
selon des témoins) il crie partout pour dire que c'est
l'Ambassadeur de France qui a exercé une pression sur
lui. Il est méchant, tribaliste et haineux. Il est responsable,
en partie, de la dégringolade économique de Djibouti
et en échange, il n'a rien obtenu ....
Certes à
titre personnel, il va pouvoir rentrer tranquillement à
Djibouti avec 'sur la conscience' tous les morts 'devenus' inutiles
(militaires, FRUD, population civile) plus la destruction aussi
inutile désormais du Nord du Pays.
Sa haine
s'exerçait contre Gouled. A-t-il oublié que Guelleh
est le neveu de Gouled et que les ennuis ne sont jamais terminés
avec lui ? Le facteur temps joue contre tous ces hommes.
Monsieur Dini, nous vous attendons dans quelques mois, quand
vous appellerez au secours, comme vous l'avez déjà
fait à plusieurs reprises. Mais cette fois, vous risquez
que personne ne vous écoute.
X.
(lecteur)
Canada
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Sommaire
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LA
LETTRE DE L'OCEAN INDIEN - 23/06/2001
DJIBOUTI - Le blues des militaires
La récente visite à Djibouti dune délégation
dofficiers supérieurs du ministère français
de la Défense a donné loccasion aux autorités
civiles et militaires djiboutiennes de se plaindre du repli des
Forces françaises de Djibouti (FFDJ) sur leurs bases militaires
(LOI n°947). (...). [Total : 394 Mots].
LA LETTRE DE L'OCEAN INDIEN - 23/06/2001
DJIBOUTI - Le coup de pouce
dAhmed Dini
Tous les six mois, le président du Front pour la restauration
de lunité et de la démocratie (FRUD, ex-rebelles
Afar), Ahmed Dini doit se rendre à Paris pour des examens
médicaux. (...). [Total : 264 Mots].
Selon
LOI, comme nous l'avions indiqué dans un bulletin précédent,
les raisons médicales invoquées par Ahmed Dini pour
son déplacement auraient été officielles.
Il serait intervenu, en faveur d'IOG, auprès du directeur
Afrique du ministère des Affaires étrangères, Jean-Didier Roisin,
et à Bruxelles, apurès du directeur du bureau du développement
de la Commission européenne, Christian D. Falkowsk. Le but des
entretiens de DINI aurait été de convaincre la France
et l'UE de débloquer des fonds pour la démobilisation
des résistants du FRUD. Guelleh tardant en effet à
démobiliser les hommes ... et manquant toujours d'argent
...
AFRICA
ENERGY INTELLIGENCE - Edition française - 20/06/2001
ETHIOPIE/SOUDAN - Signature
d'un accord de coopération pétrolière
Le ministre de l'energie et des Mines soudanais, Awad Ahmad Al-Jaz
, et son homologue éthiopien du secteur des mines, Izz
al-Din Ali , ont signé le 14 juin un accord de coopération
dans le domaine pétrolier. (...). [Total : 108 Mots].
AFRICA ENERGY INTELLIGENCE - Edition française
- 20/06/2001
DJIBOUTI - Lentes négociations
dans la géothermie.
Le gouvernement a engagé des discussions préliminaires
sur un éventuel projet de géothermie qui traînent
un peu en longueur. (...). [Total : 137 Mots].
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22/06/01
Y-a-t-il une paix véritable.
Plusieurs personnes nous signalent des incidents/accrochages entre
le Frud et l'AND dans le Nord....
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22/06/01
Quand la police et l'armée deviennent la milice
d'un régime et d'un paranoïa (Lecteur)
Normalement
dans un pays, la police, la gendarmerie et l'armée ont
des rôles différents dans le pays et dans la vie
quotidienne des citoyens. La première assure ce qu'on appelle
la sécurité publique ou l'ordre public dans les
ville; elle intervient dans les accidents de la circulation, les
bagarres entre groupes rivaux, elle encadre les manifestations,
autorisées sur la voie publique. Je rappelle que c'est
un droit reconnu par la constitution. La police ne peut pas interdire.
Elle
suprevise l'enquête quand il y a meurtre, des affrontements
entre les individus ou les familles dans les quartiers, surtout
populaires. Les autres quartiers sont tranquilles et donc elle
n'a pas sa place. Elle n'existe pas. Car les résidents
de ces beaux quartiers sont des responsables, des hommes et des
femmes dignes, respectueux de l'ordre, moral et politique. Et
la police n'a donc rien à faire. Elle veille plutôt
au repos des "gens bien" en interdiant l'accès
ou la circulation des intrus, des suspectés d'actes de
tout genre toute la journée.
Or
ce décor paradisiaque cache le revers sombre d'un groupe
corrompu, composé d'assassins, de meurtriers, qui vivent
sur l'extorsion des biens publics, des biens qu'ils extorquent
par la force de la loi, des lois inhumaines, les efforts physiques
et moraux des gens simples. Et la police appuie les decideratas
de ce groupe ignoble et inculte. Les décisions d'arrêter
des personnes, des opposants, d'éliminer physiquement telle
ou telle personne vient de ce groupe, malfrat, occulte et inculte.
En se tournant vers le peuple, celle-ci laisse libre cours à
tous les actes ignobles et mafieux de ces bandits, de ces criminels
qui se drapent d'une légitimité inexistante.
La
police constitue une barrière de protection.
Les
méthodes de la police sont affinées pour créer
des aveux à ce qui ne peuvent corrompre, c'est-à-dire
participer au système, lequel se substitue au cadre constitutionnel
et institutionnel légla qui doit protéger les citoyens
contre le non-respect de leurs droits et libertés dits
constitutionnels. Oh, parler de tels droits et libertés
dans ce pays, c'est vivre dans une autre planéte. Il y
a une limite d'entendement posée par le dictateur, limitée
inconnue des gens. Ce serait quand même bien de prévenir
ou avertir les gens.
Sur
ordre du dictateur ou de ses amis, elle arrête une personne,
quel que soit son statut social et surtout à partir du
moment où elle s'oppose, elle refuse de se taire et/ou
de collaborer, avec brutalité. Oui avec brutalité
comme si cette dernière menace avec des armes comme un
terroriste. L'action brutale démontre l'illégalité
des actions des miliciens qui se drapent du statut de policier.
La police ou la milice sous couverture de police est forcément
à la mesure de la nature du régime honni qui étouffe
le peuple.
Quant à la gendarmerie, son rôle est bizzare. Je
n'ai jamais compris le but de son existence. Il paraît qu'elle
mène des enquêtes, dite judicaires, c'est-à-dire
qu'elle travaille avec la justice, non avec l'ignoble injustice
elévée en institution publique. Mais qui est en
fait, une institution des corrompus, des fascistes, des criminels,
des malfrats... des innomables. Comment travaille-t-elle? Tout
part d'une affaire, comme on dit pour cacher la violence de la
gendarmerie. Une affaire, c'est souvent une personne ou plusieurs
personnes à qui on leur implique un ou des actes auxquels
elles sont souvent étrangères. Le principe d'innoncence
n'existe pas pour ces gens qui sont payés au nombre d'affaires
qu'ils traitent par jour et des actes macabres qu'ils opèrent.
L'affaire,
c'est aussi une manière de fabriquer des coupables fictifs
pour couvrir les vrais responsables, qui sont les dirigeants et
les courtisans, qui agissent en permanence dans la fraude. Oui,
les gens simples paient pour les fascistes, les vrais responsables.
Bizarrement, les affaires dites de justice touchent que les pauvres,
les opposants, ceux qui refusent de payer la dîme au dictateur.
Pourquoi? Parce la police comme la gendarmerie ne vont jamais
s'aventurer auprès de ces monstres froids.
La
gendarmerie dans ce pays est une étape "importante"
de la justice. Celle-ci condamne aveuglement les personnes arrêtées
sans motif valable. Ses enquêtes concluent toujours une
inculpation d'office des innocents. Le juge ne peut pas dire la
contraire, il ne peut pas s'opposer à la volonté
des gendarmes, sinon comment expliquer le nombre de personnes
arrêtées et conduites directement à la sinistre
prison de Gabode dont elles ne savent pas si elles peuvent avoir
la visite de leurs familles, si elles seront un jour jugé,
purger une peine injuste ou tout simplement sortir vivantes de
l'enfer du dictateur.
Compte
tenu de sa méthode de travail, la gendarmerie est l'autre
pilier de la répression aveugle et inhumaine du régime
et de son chef. Un fait à retenir, la nomination à
la tête de celle-ci d'un coussin d'IOG, ancien chef de la
sécurité présidentielle, Mahdi Cheik Moussa,
explique tout sur ce corps. Ce dernier a succédé
à un autre tortionnaire Hoche, sans doute disparu prématurement,
mais après avoir accompli des missions exécrables
pour le régime.
Finalement,
police et gendarmerie agissent contre les gens simples, contre
les innocents.
Ceux-ci
sont des suspects potentiels et mêmes les vrais coupables
d'actes fictifs pour une police aveugle, qui a une vision bloquée
et dirigée dans un sens unique : le peuple. A défaut
d'atteindre les vrais couples, ceux qui créent les situations
conflictuelles, police et gendarmerie se retournent contre les
faibles, ceux qui ne peuvent même pas résister, car
ils n'ont plus la force de s'opposer et compte tenu des moyens
qu'ils disposent. La peur d'une répression plus violente
décourage les gens. Oui contre des gens qui ne sont impliqués
de rien, vraiment de rien du tout. Elles s'appuient, non, mieux
elles créent et inventent des faux témoignages,
des aveux forcés à coupd de pression physique, à
coups de matraques sur le corps, à coups de torture ignoble.
Les policiers et les gendarmes détruisent les preuves de
leurs agissements illégaux.
Des
hommes, des femmes et des enfants, des jeunes, des vieux et vieilles
sont arrêtés illégalement par qu'on appelle
les forces de la police nationale, FNP. En ajoutant un autre P
au sigle, ça donne cette signification juste Fédération
Nationale de la Protection des Pourris, FNPP. Oui, c'est le bras
policier du système, du dictateur.
Une
police qui pourchasse les gens simples, les innocents, qui charge
les manifestants pacifiques, qui les tue comme les habitants d'Arhiba
ou encore le jeune collégien d'Ali-Sabieh, qui violente
les opposants et leurs familles , qui espionne même les
morts est en fin de compte une milice. Oui la police djiboutienne
joue quotidiennement et publiquement le rôle d'un groupe,
d'une milice sans loi, ni foi. Des individus qui sont payés
au nombre de rapts, des coups qu'ils portent à tel homme
ou telle femme. Des individus qui ont peur l'un de l'autre. Des
paranoïas.
Ceci
est le comportement d'une milice.
Ce
qu'on appelle police renforce depuis 10 ans sinon plus le sale
boulot de la milice que dirige I.O.G. avec son frère, feu
Idriss. Elle est plutôt soumise à celle-ci jusqu'à
se confondre finalement. Le travail de la police se réduit
donc à celui d'un groupe de fascistes. Dès lors,
la FNP se confond avec la milice clanique dont la tâche
première est d'écraser davantage ceux qui s'opposent,
ceux qui demandent leurs droits minimum : vivre en paix. Elle
écrase le peuple, détruit le tissu social, anéanti
donc tout développement socio-économique et culturel.
Quand une milice contrôle tout, tout disparaît, il
y a que des fantômes qui agissent. On vit dans une société
où un génocide à petite échelle se
réalise à huits clos. Comment qualifier le massacre
des habitants d'Arhiba en 1991? Quid les destructions opérées
dans les villages au Nord du pays entre 1991 et 1999.
Le
nombre d'affaires que les agents de la police et de la gendarmerie,
milices bis, sont impliquées s'est considérablement
accru depuis une dizaine d'années, il est lié au
nombre de morts dites suspectes ou inexpliquées, aux personnes
disparues jusqu'à nos jours. Je pense la mort par exemple
du père d'un ancien président de la Ligue Djiboutienne
des Droits del'Homme en 1993, un Monsieur comme on dit sans histoire.
Sa faute était d'être le père d'un homme qui
cherchait le respect de la dignité humaine. Les arrestations
opérées illégales par des gens cagoulés
dans les demeures privées se sont multipliées. Celles
qui sont conduites dans des conditions inhumaines sont conduites
dans des commiseriat de police ou de gendarmerie. La cagoule cache
souvent des miliciens et le commiseriat un lieu de torture.
Mais
la confusion n'est pas seulement avec ces deux corps de l'Etat.
L'armée dite nationale constitue une pièce importante
de l'édifice milien du régime autoritaire.
Normalement,
l'armée doit, selon l'entendement populaire, défendre
le pays en cas d'agression extérieure, faire la guerre
aux armées étrangères et aux rebelles. Mais
depuis quand existe une normalité pour ne parler de légalité
dans cette société. Comme la police et la gendarmerie,
l'armée nationale djiboutienne, AND, mène une guerre
contre le peuple. En fait, plus qu'une armée nationale,
c'est une Association des "Nausséeux" de la Dictature,
AND. Oui elle donne la nausée aux gens simples. Une armée
qui se retourne contre son peuple n'est pas digne de ce nom; elle
n'est ni plus ni moins une milice dangereuse, fasciste et exécrable.
Il est prouvé par les témoignages concordants des
gens qui ont vu, ont assisté des exécutions sommaires
des personnes, dont la seule responsabilité - oui c'est
une inculpation pour un régime autoritaire et sa milice-
était d'être des gens de la région à
un mauvais moment. Mais elles sont dans leur pays, ce ne sont
pas des "bandits étrangers" comme dit l'autre.
Leur faute, c'était d'être des Afars, qu'une milice
armée considére des ennemis à éliminer.
Ceci est vrai, il ne résulte pas de communiqués
du Frud ou d'autres sources. Non, ce sont les propos des honnêtes
gens, qui n'ont pas la possibilité de diffuser les actions
horribles qu'elles subissent tous les jours de la part d'une bande
d'étrangers qui occupent leur pays. Oui, cette armée
est composée de bandits venus d'ailleurs. Ce ne sont pas
des bandits nationaux opposés aux bandits étrangers.
Celle
milice est aussi dirigée par I.O.G. C'est sous ses ordres
qu'elle agit, qu'elle a un libre arbitre pour commettre des actes
odieux, macabres... Elle est responsable des viols des femmes,
des jeunes filles, des mineures. Oui il y a des pédophiles
dans cette milice. Elle est aussi responsable de la destruction
des biens privés, des villages, de la contamination des
puits d'eau dans les zones de guerre. Une guerre contre une guérilla
ne justifie pas tout. Des civils sont traités de façon
pire que les ennemis, ceci est le travail d'une milice, contrôlée
ou incontrôlée qui se donne pour tâche d'éliminer
qui elle veut, tout ce qu'elle croise sur son chemin.
Police,
gendarmerie et armée dites nationales, mais qui destruisent
l'individu qu'elles doivent servir d'abord, sont bel et bien des
organisations criminelles. Des organisations qui propagent la
haine dans la société, qui détruisent les
valeurs d'hospitalité, d'accueil du prochain, du respect
de la personne humaine. Valeurs oh combien importantes dans la
vie en société.
Ces milices sont dirigées et contrôlées par
un personnage odieux, ignoble et paranoïc. Les responsables
de celles-ci connues comme le Général Zakaria ou
encore le Colonel Mahdi Cheik Moussa. Ce sont des criminels, on
doit les poursuivre pour crimes contre l'humanité.
Un
lecteur
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22/06/01
Je partage totalement l'analyse de Areyta sur la question du groupe
occulte qui dirige la République de Djibouti.
Cela
fait depuis longtemps que la pays est dirigé par des hommes
inconnus du public. Certains élus, je dirais beaucoup dentre
eux sont en marge dun sous-système qui commande,
contrôle, détourne, presse la justice à condammer
des innocents pour ne pas les toucher, opprime la majorité
silencieuse, contracter tout type d'affaires (les déchets
industriels des pays européens) pour s'enrichir plus. Ce
sous-système est constitue par un petit groupe dune
dizaine dindividus, de corrompus de haute volée.
Outre le principal dictateur du pays IOG, on trouve des obscures
individus dont on se demande le véritable rôle quils
jouent dans lappareil étatique. Je pense au Directeur
de lEDD, M. Ali Djama Guelleh, qui a présidé
une commission mise en place après l'accord du 26 décembre
1996 relativement aux questions de reconstruction du Nord affecté
par la guerre. Quel a été réelement son rôle?
N'avait-il pas d'autres, mieux qualifiés et au fait des
réalités du terrain? On peut ajouter dautres
noms encore à la liste très fermée du cercle
des occultes et incultes qui dirigent véritablement le
pays.
Cest un groupe qui se renouvelle très peu. On trouve
les mêmes individus depuis le début. Mais pour faire
perdurer on "intégre" ou recrute des nouvelles
personnes, acquises aux "valeurs" du groupe, qui sont
essentiellement : la violence, linjustice, lassassinat
et bien entendu le détournement des fonds publics. Cest
ainsi quon trouve des éléments du Frud-fraction
gouvernementale et notamment le ministre de la Défense.
Ce
groupe est une de secte dune autre nature, constituée
et liée au pouvoir politique et économique. Le succès
dun homme daffaires, pour utiliser une expression
communément employée comme Abdourhaman Boreh
mais il y a dautres aussi qui sont vraiment des prête-nom
dépend de son allégeance et de son appartenance
à cette secte. Celle-ci est ni plus ni moins un mini-cabinet,
spécialement conçu pour maintenir la pieuvre sur
les institutions politiques et privées.
Areyta donne lexemple du ministre de léconomie
et des finances, Yacin E. BOUH. Et il a raison de linclure
dans ce groupe. Celui-ci est coopté dès son retour
en France (il a étudié le droit public à
Nantes ) par les leaders du système. Sa nomination, qui
paraissait anodine, à lancienne caisse des prestations
sociales comme Directeur général, est en fait un
acte calculé. On va dire prémédité.
Il est impliqué dans plusieurs affaires de détournement
de fonds publics. A Djibouti, on ne parle dinculpation pour
les hommes politiques en fonction alors que compte tenu de lengrenage
de la corroption à tous les niveaux de lappareil
étatique il y a plus quun soupçon qui pèse
sur les alimentaires qui portent des titres quils ont "extorqués".
Yacin
E. Bouh, "lanimal sauvage qui monte" comme lappelle
la sagesse populaire, execelle plus que son chef dans les méthodes
de détournement de fonds publics et les protections quil
sassure par la suite. A chaque révèlation
faite par la presse de lopposition sur ses activités
douteuses, la justice répond de façon rapide et
efficace pour "laver" l'honneur du corrompu, qui monte
en puissance. Je pense à la dernière affaire un
prêt de 6 millions de FD. Non, Monsieur s'est servi directement
dans la caisse. Comme le faisait le dictateur IOG ou Hassan. Je
rappelle pour mémoire que celui-ci avait vendu à
la direction de la caisse des prestations sociales le bâtiment
quelle occupait. Du jour au lendemain, ce bâtiment
normalement du patrimoine public de l'Etat devient un immeuble
privé. Le propriétaire déclaré devient
ministre, pas nimporte lequel celui de léconomie
et des finances. Poste juteux, allez-vous me dire. Tout à
fait. Un tel homme ne peut être laissé en dehors
du groupe occulte. N'oubliez pas le conflit qui avait opposé
entre un ancien Directeur du Trésor, un certain Ahmed et
le dictateur IOG, quand celui-ci n'était qu'un oscure conseiller.
Il a été remerciá de la manière la
plus brutale : emprisonnement et retrait de son passeport.
Lexistence dune telle secte nest pas vraiment
nouvelle dans la classe politique et dans le milieu économique.
Le dictateur IOG en est un parfait symbole de celle-ci. Outre
son rôle de conseiller du vieux maladif (quel type de conseiller
lui prodiguait-il?), il avait tout le loisir de soccuper
des activités illicites, très suspectes et dangereuses
: le renseignement ou ce quon appelle le secret permettent
la constitution dun réseau de mafieux par exemple.
La pègre nexiste pas quen Italie ou en Europe
centrale et orientale.
On
sait le grand conflit quil y a avait eu au tout début
de la naissance de la République bannière entre
larrogeant Hassan et les premier ministres Ahmed Dini et
Abdallah Kamil. Le refus de reconnaître des vrais pouvoirs
constitutionnels à loccupant de la primature sexplique
par l'action et la puissance de la piègre, qui avait pris
pied dans les institutions de la période coloniale. Lexistence
du Premier ministre est inscrite depuis cette époque dans
une sphère symbolique : répartir au yeux du public
un pouvoir très concentré. Le vrai "gouvernement"
est invisible. En même il est partout.
Qui
faisait la composition des époques ministérielles
vers la fin des années 1980? Comment se faisait la constitution
des listes des députés "adoptés"?
Y avait-il réellement une discussion au sein du parti,
même formelle? Pourquoi des ministres influents, faisant
partie de cette pègre, nont pas été
nommés avant la victoire volée du dictateur IOG?
Les
réponses à ces questions nous donnent en partie
des informations sur lexistence indiscutable de cette secte
dont le principal objectif est de détourner les biens publics
et de détruire les efforts des autres.
Donc à mon avis, le fait que le premier bénéficiare
de la secte, IOG en personne, soit à la tête de la
République bannière, depuis 1977, constitue un obstacle
majeur pour quun premier ministre joue bien son rôle
de chef dorchestre dune équipe, et que les
ministres aient aussi une réelle compétence dans
son domaine, qu'ils ne soient pas des superexécuteurs des
ordres venant d'ailleurs. Bref que le ministre, lui même
alimentaire, n'ait pas peur de perdre son poste. Areyta a raison
de dire que "le gouvernement étant réduit à
être une structure de forme, il va sans dire que les décisions
fondamentales pour le pays ne transitent jamais par lui au moment
d'être prises". La frustration de Dileyta ne peut quêtre
une évidence.
Je
ne crois que ce Areyta décrit, avec justesse, conduise
vraiement "vers une crise institutionnelle". La crise
institutionnelle est un fait permanent du système politique
de ce pays. Le système politique djiboutien, ainsi contrôlé,
a toujours su surmonter les crises institutionnelles qui se sont
posées.
Maintenant,
la question intéressante, à mon avis, est de savoir
si lactuel premier ministre va-t-il continuer à être
l'objet d'un tel gouvernement occulte, un potiche? Ou va-t-il
démissionner, auquel cas dira-t-on, il na jamais
appartenu à cette secte? (encore quil faut être
prudent dans ce genre de question). La deuxième solution
serait salutaire dans la mesure où elle mettrait à
nu le dictateur IOG, qui na pas de légitimité
populaire, ni une légitimité politique.
Les
accords de paix ne fabriquent pas une légitimité
quon nobtient pas par dautres moyens plus honnêtes.
Un
lecteur
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23/06
L'Union adopte une position commune sur la Cour pénale
internationale
Thème politique: Affaires générales
Type d'information: Communiqués de presse
Le 11 juin, le Conseil des ministres a adopté une position
commune sur la manière dont l'Union soutiendra la Cour
pénale internationale (CPI). L'Union entend entre autres
prêter son aide à d'autres États dans les
travaux qu'ils fourniront pour ratifier et appliquer le Statut,
par ailleurs soutenir les efforts visant à mettre en place
la Cour à proprement parler et enfin aborder la situation
de la Cour pénale internationale dans ses contacts bilatéraux
avec d'autres États et
organisations.
La
Suède, avec le soutien du Conseil nordique et dans le droit
fil de la position commune, a organisé les 13 et 14 juin
une réunion d'experts rassemblant des participants des
pays baltes et scandinaves ainsi que de Pologne. Les participants
ont notamment discuté de l'incidence que le
Statut de Rome peut avoir sur les législations pénales
nationales. La Cour ne peut par exemple intervenir dans le cas
où un État est disposé et a la capacité
à instruire des crimes et à les sanctionner. Tout
État adhérant au Statut se doit donc d'adapter sa
propre législation pénale de manière à
rendre la chose possible.
À la réunion s'est dégagé un large
consensus sur la manière dont le Statut doit être
appliqué. Il y a été souligné que
l'on a souvent achoppé sur des problèmes similaires
au cours des travaux ayant permis l'intégration d'une législation
se conformant au Statut. Tous les États participants en
sont rendus loin dans leur travail législatif.
S'appuyant sur ses travaux en faveur des droits humains, de la
paix et de la sécurité, l'Union a soutenu le processus
ayant débouché sur la création de la Cour
pénale internationale. Cette dernière, qui sera
habilitée à juger crimes de guerre, génocides
et crimes contre l'humanité, constituera une arme dans
la lutte contre l'impunité de ces crimes. Cette Cour permanente
pourra également être utilisée par le Conseil
de sécurité des Nations Unies, rendant ainsi inutile
la création de nouveaux tribunaux temporaires.
Adopté le 17 juillet 1998, le Statut de Rome de la CPI
a été signé par 139 États et ratifié
par 32. On s'attend à ce que son entrée en vigueur
puisse s'effectuer dans l'année à venir, après
que 60 ratifications aient été enregistrées.
Le gouvernement a décidé le 14 juin de ratifier
le statut de la Cour, l'instrument de ratification devant être
remis à New-York la semaine prochaine.
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