ARDHD
Observatoire de la situation
des Droits de l'Homme à Djibouti
3ème année


Bulletin d'information et d'alerte N° B 114
Du 29 septembre au 5 octobre 2001

   

05/10/01 Ah, l'ingratitude de ceux qui prétendent incarner l'opposition djiboutienne !
04/10/01 D'après l'un de nos lecteurs au Canada, un Djiboutien serait interrogé par la police dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 11 septembre.
04/10/01 Le site Arhotaba lance une opération de solidarité en faveur d'Abdallah Leh.
03/10/01 Lettre ouverte aux responsables de l'opposition à Djibouti (Jean-Loup SCHAAL)
03/10/01 Regroupement des dossiers rwandais en France : anxiété tenace au Quai d’Orsay
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3/10/01 Affaire Borel : le juge Parlos, bientôt à Djibouti ?
02/10/01 L'action, unique recours pour mettre fin à la tyrannie ?
29/09/01 FAIRE ILLUSION - LA VOIX AU CHAPITRE : par AÏNACHÉ

bulletin B113

bulletin B115


Avis : nous ne pouvons pas vérifier toutes les informations transmises par les lecteurs. Nous rappelons que les courriers des lecteurs sont publiés sous leur seule responsabilité et que l'action de l'ARDHD se limite à les insérer dans ces colonnes en ajoutant la mention 'Lecteur". Pour des raisons de sécurité les publications sont anonymes, mais l'ARDHD conserve le double des messages E-Mail. L'ARDHD s'engage en contrepartie à publier les réponses à ces courriers et/ou les rectificatifs.

   

05/10/01 Ah, l'ingratitude de ceux qui prétendent incarner l'opposition djiboutienne !

J´ai été un peu ému de lire votre lettre ouverte aux responsables de l'opposition à Djibouti.

Tout les partis politiques présents à Djibouti vous doivent une reconnaissance sans précédent pour le journal de L´ARDHD et ils savent très bien que sans L´ARDHD, ni leur cause, ni leurs difficultés n'auraient été diffusées dans le monde entier où elles ont eu un retentissement important.

Vous avez donné quelques exemples : la tuerie d´arriba et les emprisonnements des responsables de l´opposition tel que Moussa Ahmed,
Moumine Bahdon, Aden Robleh, Ali Mohamadé, Ismail
Gueddi, Ali Meidal, Yacin Yabéh en passant par Maître Aref, les enseignants et leurs syndicat.

Ces partis d´oppositions sont les mieux renseignés qui soit des affaires courantes du pays. N'oublions quand même pas que ce sont ces soit-disant leaders de l´opposition d´aujourd´hui qui ont nommé, dans le passé, pour des raisons "d'équilibre ethnique", pendant qu´ils occupaient les fonctions de Ministres ou de Généraux les trois-quart des hauts cadres de l´Etat djiboutien.

Le fait qu´ils ne participent pas activement à la diffusion d'idées ou d'informations pour permettre l´élaboration du journal de L´ARDHD nous blesse profondément, nous les Djiboutiens vivant á l'étranger.

Ce n´est pas par manque de moyens que ces hommes ne participent pas l´informations du journal de l´ARDHD mais bien par hypocrisie. Les hommes cités ci-dessus n'étaient pas des fonctionnaires au service de l'Etat, mais des agents au service de leurs clans respectifs. Critiquer les dirigeants d'aujourd'hui reviendrait au fait de se critiquer eux-même et ils en sont bien incapables.


Ces soit disant leaders d´aujourd hui disposent des moyens
financiers suffisants pour faire bouger le pays dans la bonne direction de la démocratie et d'une gestion transparente mais leur égoïsme et leur avidité les ont conduit à perdre tout sens critique : IOG l'a bien compris et il s'est attaché avec succès à les marginaliser.

Ils considérent que le journal de l'ARDHD est un journal concurrent au lieu de le considérer comme un moyen supplémentaire à leur service pour diffuser leurs idées et pour faire connaître la détresse du peuple djiboutien : car la finalité devrait-elle celle-là !

En revance, lorsque ces personnes se trouvaient en difficulté, souvent envoyées derrière les barreaux de Gabode à juste raison ou non, ils n'ont jamais manqué de faire appel immédiatement par fax ou par E-Mail au journal de l'ARDHD, qui les a toujours soutenues. Lecteur de la première heure, j'en suis témoin !

Merci à vous pour vos actions en notre faveur.

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04/10/01 D'après l'un de nos lecteurs au Canada, un Djiboutien serait interrogé par la police dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 11 septembre.

"Un premier djiboutien a été arrêté à Ottawa par la gendarmerie
canadienne et le FBI en relation avec l'attentat du 11 septembre 2001.
M A.A.A. été arrêté vendredi dernier à son domicile à l'ouest d'Ottawa. Le F
B I l'interroge actuellement a la prison de Héness."


Etre interpellé et interrogé par la police ne signifie pas que la personne soit coupable.... Si l'information est vérifiée, nous laisserons l'enquête se dérouler.

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04/10/01 - Le site Arhotaba lance une opération de solidarité en faveur d'Abdallah Leh.

L'ARDHD se joint à cet appel et elle publiera toutes les informations qui lui seront adressées sur cet artiste et sur les manifestations de solidarité organisées en sa faveur.

Plus d'information : http://www.arhotaba.com/leh.htm

Concert de solidarité.

Abdallah Leh, l’enfant prodige de la variété djiboutienne serait tombé malade. Un grand mouvement de solidarité s’organise au pays afin de récolter de l’argent pour une évacuation sanitaire. Un concert serait même organisé à cette fin, regroupant tous les artistes que compte Djibouti. Arhotaba est en contact avec les organisateurs du concert dont Abezid Badri pour suivre de très près la situation de Abdallah Leh.

Quant à nous la diaspora, nous ne devons pas rester en dehors de cet élan de solidarité. Quel soutien apporter ?

D’ores et déjà, Arhotaba a pris les devants en décidant de produire un CD - intitulé LEH -

Nous avons ouvert un compte spécial à cette fin. Votre contribution est importante. Nous nous engageons à remettre la totalité de la somme recueillie à l’épouse de Leh pour subvenir aux besoins de son ménage durant l’absence de l’artiste.

Pour tout dépôt supérieur à $10 US, nous allons vous envoyer le nouveau CD produit par Arhotaba.

Toute suggestion en faveur de l’aide à Leh serait la bienvenue.

Je crois que vous conviendrez avec nous que nous ne pourrions nous passer de Abdallah.

Aussi, prions Allah pour qu’il se rétablisse au plus vite.

Nous vous remercions d’avance.

Site Arhotaba

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03/10/01 Lettre ouverte aux responsables de l'opposition à Djibouti
Jean-Loup SCHAAL

L'ARDHD a été créée immédiatement après l'arrestation de nos amis : Ali et Mohamed Aref pour les soutenir et surtout pour éviter un drame qui était possible dans les geôles d'Hassan Gouled. Elle a beaucoup communiqué à l'époque par voie d'informations transmises à la presse et elle a suscité des envois massifs de fax vers l'administration djiboutienne et vers les grandes entreprises. Il ne fait aucun doute que ces actions ont certainement fait réfléchir les dirigeants de l'époque et que l'épisode n'a pas eu la fin tragique et sanglante que l'on pouvait craindre.

Par la suite l'ARDHD a suivi la situation à Djibouti, en intervenant, jusqu'en 1998, en faveur des prisonniers politiques et en particulier ceux du FRUD, en faveur des victimes du régime et des victimes d'Arriba, etc. .

En 1998/1999, la suppression du passeport de Me AREF et son incarcération nous ont conduit à imaginer une nouvelle réponse : ce fut le site Internet qui a connu rapidement un succès en terme d'audience. Il nous a surtout permis de communiquer facilement, plus largement et proportionnellement à moindre frais, de participer à la défense de tous les prisonniers politiques et de dénoncer toutes les violations des Droits de l'Homme.


Parallèlement l'Association a continué à aider ceux qui avaient besoin d'obtenir le statut de réfugié en Europe et au Canada en fournissant aux autorités des pays concernés, le maximum d'information (tout en essayant de les mettre en garde contre les faux-réfugiés). Elle s'est beaucoup investie pour organiser des manifestations devant l'Ambassade à Paris, à chaque anniversaire du drame d'Arriba et pour obtenir la libération des prisonniers politiques.

Lorsqu'en septembre 1999, le pouvoir a emprisonné tous les journalistes et interdit la presse d'opposition, nous avons imaginé d'ouvrir un journal sur Internet pour permettre à tous les opposants politiques de s'exprimer sans censure : 'Le journal de tous les opposants politiques'

Ce journal est devenu une référence importante puisque certains mois, nous avons dépassé les 200.000 pages consultées et que de nombreuses administrations (djiboutiennes et internationales) le consultent chaque jour, y compris le FMI et la Banque mondiale.


Il a été nécessaire d'alimenter constamment ce journal, ce qui a représenté un effort important estimé entre trois et quatre heures chaque jour, mais le résultat est là puisque nous savons qu'il dérange la dictature et tous ceux qui se conduisent comme des tortionnaires ou qui abusent de leur pouvoir.

Nous pensions que l'opposition djiboutienne (ODU, FRUD, PND, PRD, …) participerait à l'alimentation du support en lui adressant des informations et en l'utilisant pour véhiculer ses idées : nous avons été fort déçus !! Bien que le site ait connu un fort taux de consultation, l'opposition ne l'a jamais utilisé, comme cela lui était offert, pour communiquer. Quelques discours d'Aden Robleh, quelques communiqués pour demander de l'aide lorsque le pouvoir focalisait ses moyens de répression sur l'une ou l'autre des personnalités, mais rien de plus. Aucune idée, aucun projet, aucune proposition pour remettre le pays en état de marche, ne nous sont parvenus. Seuls la LDDH et son Président nous ont fait parvenir des informations régulières ….

Pour pallier cette carence de communication de l'opposition et pour ne pas décevoir tous ces lecteurs assidus / avides d'information sur leur pays, nous avons utilisé les informations des agences de presse et nous avons été contraints de nous impliquer personnellement dans la rédaction d'articles pour dénoncer la dictature, ce qui n'était pas notre vision du journal.

Effectivement, aujourd'hui notre principale source d'informations vient des lecteurs. Nous n'avons absolument pas les moyens de vérifier toutes les informations, d'autant plus que des renversements d'alliance et de nouvelles négociations en cours (dont nous ne sommes pas toujours informés en temps opportun) jettent la confusion. Il est vrai qu'entre le pouvoir qui aimerait bien étrangler ce site et qui utilisent ses proches pour nous désinformer ou pour nous insulter et l'opposition qui joue le plus souvent en ordre dispersé sous une apparente unité, nous sommes pris en otage de tous les côtés. Des informations fiables émises par l'opposition auraient certainement permis d'avoir une meilleure visibilité et une fiabilité renforcée. Nous en sommes conscients et nous le regrettons, mais pour nous aussi c'est un peu un échec, car nous n'avons probablement pas su motiver les gens à communiquer, même si c'était pour leur bien (c'était au moins notre vision et notre but)

Aujourd'hui l'opposition djiboutienne semble avoir adopté une nouvelle stratégie. Nous n'avons aucune raison ni surtout aucune légitimité pour critiquer ce choix et nous le ferons surtout pas, même si nous pensons (et cela n'engage que nous) qu'une négociation avec le pouvoir est vouée à l'échec, car le dirigeant n'a jamais respecté sa parole dans le passé. On peut craindre lorsqu'il ouvre un peu la porte, que ce soit uniquement pour trouver des solutions (financières) à ses difficultés. Lorsqu'il les aura résolues, nous sommes prêts à parier qu'il oubliera ses promesses et qu'il incarcérera de nouveau, certains de ses interlocuteurs. L'avenir dira si nous nous trompons …. (En tout cas à titre d'exemple, les promesses concernant la réintégration des militaires partis avec le FRUD, ne semble pas encore être mise en application concrètement, etc

Et puis vue de l'extérieur, nous ne pouvons pas jeter un mouchoir pudique sur le passé, sur les victimes, sur les spoliations ni sur les injustices qu'il a commises.


En conclusion, comme nous l'avons dit à tous ceux que nous avons rencontrés, il nous semblerait plus utile que l'opposition djiboutienne travaille … à la construction d'un programme de reprise en main du pays sur les différents plans : économique, judiciaire, social …. La France (que ce soit critiquable ou non, mais c'est une réalité) a les moyens de jouer un rôle important dans la politique du pays. La culture européenne et occidentale est fondée sur l'écrit et il nous semblerait essentiel que l'opposition puisse présenter un programme cohérent et réaliste : les autorités françaises (et internationales) seraient certainement rassurées de constater que la relève du dictateur pourrait être assurée par des dirigeants reconnus, solides et ayant des objectifs clairs. Décideraient-elles alors qu'il y a lieu de leur faire confiance ? On pourrait l'imaginer.

A mon sens, cela serait préférable à la situation actuelle où l'opposition donne l'impression de palabrer mais de ne jamais rien proposer ni d'agir (je me limite à l'image donnée à l'extérieur et non à la réalité des choses que je ne connais pas puisque les discussions, s'il y en a, sont toujours secrètes). Je prends pour exemple de déficit de communication, les timides remarques qui ont été présentées avec retard aux quelques observateurs étrangers qui étaient présents lors de l'élection présidentielle. Les jeunes générations djiboutiennes (émigrés - par obligation comme vous le signalez justement - pour la plupart) en sont conscientes et nous sentons au travers de nombreux courriers reçus qu'ils contestent la légitimité des grandes figures de l'opposition …. Il faut en tenir compte, d'autant plus que nombre d'entre elles ont participé aux Gouvernements sous l'ancien Président. Les jeunes ne se laisseront pas facilement convaincre par une nouvelle alliance avec le nouveau dictateur.

En conséquence, nous regrettons que le site soit, dans certaines circonstances, pris 'en otage' par des gens parfois malintentionnés. Mais comment faire la part des choses si ceux pour qui il était fait ne l'utilisent pas …. et vont même, dans certains cas, jusqu'à véhiculer des informations alarmantes sur nos personnalités et sur nos engagements personnels (comme par exemple d'être des agents de la DGSE ou des supporters exclusifs de l'un ou de l'autre).

Cela nous donne parfois le sentiment que l'opposition ne participe pas, sauf pour se plaindre ensuite dès qu'une information ne lui convient pas …. Certains (pour quelles raisons mystérieuses ?) ont préféré faire du site la cible de leurs attaques, plutôt que de l'utiliser comme cela leur était offert … Certains évoquent la crédibilité du journal ou nous menacent de ne plus le lire …. Il nous arrive de nous demander si les Djiboutiens ont vraiment compris que ce site ne rapporte rien (pas de publicité, seulement des charges que nous assumons) et qu'il n'a pas d'enjeu ni de pouvoir, ni commercial (à court comme à long terme). Ses animateurs bénévoles sont entièrement dévoués à la cause de la Liberté, de la Justice et de la Démocratie, sans aucun retour attendu : est-cela qui étonne ?

Nous devons vous avouer que nous pensons parfois mettre un terme aux mises à jour du journal. Mais ce serait considéré comme une victoire du pouvoir et cela est moralement impensable, d'autant plus que le site a servi indirectement l'opposition en contraignant le Président à lui proposer des ouvertures dans l'espoir de faire diminuer le niveau de nos critiques.

Nous avons essayé de transférer la connaissance à des djiboutiens pour qu'ils puissent prendre le relais. Même si nous avons obtenu des résultats avec la création de plusieurs sites d'information d'opposition ou d'information sur les Droits de l'Homme, les conditions pour transférer la responsabilité de la mise à jour du support ne sont pas encore réunies.

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03/10/01 Regroupement des dossiers rwandais en France
Source : Diplomatie judiciaire
Chroniques et reportages sur la Justice pénale internationale


Anxiété tenace au Quai d’Orsay

Les instructions ouvertes en France à l’encontre de rwandais résidents sur le territoire seront désormais regroupées entre les mains d’un seul juge d’instruction. Une petite victoire pour les parties civiles, même si l’heure n’est pas encore à l’ouverture d’un procès.

Sept ans après le génocide et quelques plaintes plus tard, Paris désigne enfin son « Vandermeersch »... En clair : Un seul juge d’instruction aura désormais la charge d’instruire les plaintes déposées contre des rwandais résidents en France. Depuis 1994, les plaignants se voyaient obligé de localiser les personnes contre lesquelles ils décidaient de se porter parties civiles, puis déposer leur dossier devant la juridiction concernée. Les juges de Laon, Bordeaux, Strasbourg et Troyes... furent, tour à tour, saisis. Désormais, en donnant droit, le 27 septembre, à une requête visant le regroupement de tous les dossiers entre les mains du seul tribunal de Paris, la Cour de cassation change la donne.
Si la décision constitue une victoire importante pour les parties civiles, elle est, une nouvelle fois, obtenue au terme d’une longue course d’endurance. Car dans les affaires rwandaises, une constante habille l’après génocide : Sans pour autant s’opposer, Paris n’a pris et ne prendra aucune initiative. Il appartient donc aux victimes de se porter parties civiles, et à leurs avocats de dresser requêtes sur requêtes pour obtenir, à petits pas, de bien maigres avancées.
Conscientes du fait, les associations Survie et Communauté rwandaise de France déposaient donc une requête, le 6 avril dernier, devant le procureur général de la Cour de cassation demandant « le renvoi des différentes procédures (...) au profit des juridictions de Paris. » Leur avocat, Me Bourdon, défendait alors qu’ « il est indiscutable que la quantité et la nature des investigations qui doivent être menées (...) exigent une disponibilité particulière du juge d’instruction désigné ainsi qu’une connaissance intime des différents instruments juridiques internationaux applicables, outre bien entendu une certaine familiarité avec la situation politique existant dans la région des Grands Lacs. » Pour parfaire sa démonstration, William Bourdon abordait alors le crime organisé, le génocide, auquel, les juges saisis aux quatre coins de France, devaient difficilement se confronter. Pour l’avocat, « il est acquis également qu’il existe entre certaines des personnes susceptibles d’être poursuivies et/ou qui sont déjà poursuivies, soit des liens particuliers, soit des liens tenant au fait que les crimes qui leur sont reprochés ont été commis dans le même espace temps et parfois dans une même région donnée. »


Le juge trouve le temps long
L’avocat désigne alors et pour conclure un favori en la personne de Roger Le Loire. William Bourdon estime que le juge « a acquis un savoir-faire spécifique tenant au fait qu’il lui a été confié depuis plusieurs années la totalité des dossiers d’information visant des personnes suspectées d’avoir commis des crimes contre l’humanité. » Outre les affaires argentines et chiliennes, le juge est aussi saisi de l’affaire Munyeshyaka – l’abbé soupçonné de participation aux massacres de la Sainte Famille - depuis octobre 1999. D’ores et déjà, Roger Le Loire a, en septembre et octobre 2000, demandé deux commissions rogatoires au Rwanda pour l’audition de près de soixante-dix témoins. Plus d’une année est désormais écoulée... A Paris, le juge commence à trouver le temps long et s’interroge. Mais à l’ambassade de France à Kigali – qui relançait le ministre rwandais de la Justice en juin dernier - on se refuse à voir dans cette attente un quelconque embarras de Kigali en rapport avec le dossier instruit par le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, relatif à l’attentat présidant à la mort de Juvénal Habyarimana. On se contente simplement de rappeler qu’ « en droit, il faut éviter de faire des amalgames ». Droit et politique font, certes, douloureusement bon ménage.
Quoi qu’il en soit, les différentes plaintes déposées devant différentes juridictions françaises depuis 1994 ont connu des sorts divers. Contre l’ex-préfet Renzaho ou le colonel Serubuga, les juges respectifs décideront d’un non-lieu pur et simple. Plus complexe, l’affaire Munyeshyaka a connu moult rebondissements, jusqu’au 6 janvier 1998, où la Cour de cassation ordonnait la reprise des poursuites engagées contre le prêtre pour génocide et torture.
Evoquant la plainte déposée à l’encontre du gynécologue de Bordeaux, Sosthène Munyemana, William Bourdon estime que « différents juges d’instruction se sont succédés sans qu’il n’apparaisse qu’en l’état des investigations aient été significatives ». Si l’instruction se poursuit depuis plusieurs années, l’homme n’est cependant, à ce jour, pas mis en examen. A Laon, une plainte contre un ancien fonctionnaire suit son cours. A Troyes, l’ancien préfet de Gikongoro, Laurent Bucyibaruta était mis en examen pour génocide et crimes contre l’humanité puis arrêté, le 6 juin 2000, avant d’être finalement libéré six mois plus tard par le juge Créton, qui avouait alors les difficultés inhérentes à l’instruction d’un dossier aux contours politiques et historiques complexes. Il appartiendra désormais au juge de Paris de décider, ou non, si ces différents dossiers devront être joints dans une même procédure.


Ne pas renverser la charge de la preuve
La décision du 27 septembre 2001 n’est qu’une suite donnée aux différentes affaires ouvertes depuis 1994. Le 17 septembre, lors d’une conférence organisée par la Coalition française pour la Cour pénale internationale, maître William Bourdon, batailleur impénitent et pour le moins endurant, regrettait que « jamais le parquet n’ai engagé d’office la moindre procédure », il en a pourtant l’obligation précisait t-il.
Sur plainte conjointe de la Ligue des droits de l’Homme et de la Fédération des droits de l’Homme déposée en décembre 2000, l’avocat demandait que le procureur de la République de Paris accepte « d’ouvrir une enquête préliminaire aux fins que soient localisées, identifiées, celles des personnes responsables d’avoir participé au génocide au Rwanda et dont la présence était dénoncée en France. » Une nouvelle fois, il tentait de faire en sorte que ne soit plus « renversée la charge de la preuve ».
Car malgré l’avis rendu par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, le 19 décembre 1995, Paris restait sur la défensive. Les plaignants devaient non seulement « traquer » toute présence à leurs yeux « suspectes » sur le territoire français, mais encore, localiser précisément ceux qu’ils soupçonnaient d’avoir trempé dans le génocide. Les consultants consultés demandaient alors que la loi d’adaptation française aux tribunaux internationaux « soit accompagnée d’instructions du ministre de la Justice aux Procureurs généraux afin d’engager sans délais des recherches de sorte que soient identifiés et poursuivis les auteurs du génocide (...) présents sur le territoire français et ce, sans que les actes d’enquêtes et de poursuites soient subordonnés à l’action des victimes. » Les juges... consultatifs conseillaient encore « que toutes les mesures d’organisation judiciaire et policière soient prises sans délai pour que puissent être effectués les actes d’enquêtes et de poursuites. »
Si Paris ne prend toujours pas l’initiative d’engager des poursuites, en revanche, les parties civiles n’auraient plus, lors du dépôt d’une plainte, à joindre à celle-ci un dossier constitué, se substituant en partie au travail du juge d’instruction.


Malaise, amertume, rancœur
Si sensibles qu’ils soient, les dossiers rwandais en France provoquent encore, et tour à tour, malaise, amertume ou rancœur... Voir anxiété.
Lors de sa visite à Kigali, en août 2001 – dans le cadre du soutien qu’apporte la France à la mise en oeuvre des accords de Lusaka, précisait avec insistance le Quai d’Orsay - le ministre des Affaires Etrangères français affirmait haut et fort que « toutes les personnes qui sont poursuivies peuvent être traduites en justice, ajoutant qu’aucune exception [ne prévaudrait] à ce principe. » Il ne manquait cependant pas d’ajouter que « le sentiment répandu en France est que la politique française a été injustement présentée. » A Kigali ou à Paris, même longueur d’onde : difficile de tourner la page des anciennes amitiés de la françafrique.
Face à son voisin belge, Paris agit toujours un peu moins fort, un peu plus tard. Quand Bruxelles lance une commission d’enquête sénatoriale, Paris s’engage deux ans plus tard dans une mission d’information.
L’ancien tuteur a su s’honorer d’un premier procès, en juin dernier, à l’encontre de quatre rwandais arrêtés en Belgique. Si politique et médiatisé qu’il fut, il démontrait aussi d’une volonté de cicatriser un passé à vif. Cette volonté s’affichait dès mars 1995, lorsque le juge Damien Vandermeersch se voyait saisi, sur ordre du ministre de la Justice, de toutes les affaires relatives au génocide rwandais. La décision fut là-bas politique. Six ans après, le Juge français arrive au même résultat, par la voix juridique. A l’ambassade du Rwanda en France, un laconique « mieux vaut tard que jamais », salue la décision.

Stéphanie Maupas
Le 3 octobre 2001

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3/10/01 Affaire Borel : le juge Parlos, bientôt à Djibouti ?

Selon des sources judiciaires françaises, nous apprenons que le voyage du juge Parlos à Djibouti se précise. Il emménerait dans 'ses bagages' des avocats et des représentants de la presse. Les conseils de la partie civile seront invités à se joindre à lui. On peut le supposer.

L'affaire Borel gène terriblement le dictateur .... L'année dernière, il avait fait défiler le peuple (sous la contrainte ?) pour que les Djiboutiens se portent garant de sa non-implication dans ce qui pourrait bien être un assassinat et non un suicide.

Guelleh va-t-il accepter d'être interrogé par le juge ? Va-t-il ouvrir toutes les portes au juge ou bien va-t-il le promener ?

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2/10/01 L'action, unique recours pour mettre fin à la tyrannie ?

Bonjour ! Je suis un lecteur assidu, et j'ai voulu profiter de votre site pour mobiliser les Djiboutiens.

C'est pourquoi si vous le voulez bien, je vous transmets un article pour une éventuelle publication.

L'article peut paraitre violent et je suis conscient, cependant nous avons voulu dire simplement notre revolte à l'inertie et à l'inefficacité des Djiboutiens.

Enfin vous mettrez à la fin de l'article mon email pour que les gens puisent nous ecrire s'ils le souhaitent.

Nous vous remercions beaucoup et longue vie à votre lutte et à votre journal.

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2/10/01 L'action, unique recours pour mettre fin à la tyrannie ?


Nous écrivons cet article en réponse à la création du PDDE ( Parti en exil ). Comme vous savez, aujourd'hui, notre pays ne manque ni des partis politiques, ni des associations, ni des syndicats qu'ils soient implantés à Djibouti ou à l'étranger.

Aujourd'hui, notre pays ne manque ni d'intellectuels ni des gens honnêtes.
Aujourd'hui, les djiboutiens ne manquent pas d'informations et d'idées.
En constatant l'état actuel des choses, nous nous posons deux questions : Les djiboutiens sont-ils résignés face à la situation du pays qui ne cesse de se dégrader ?


Y a t-il un remède ?

Si nous essayons de répondre à la première question, hélas tout semble indiquer une certaine résignation due à l'inertie, l'inefficacité des certains et surtout à l'esprit fossoyeur des autres.


Tout d'abord l'inertie, comment ne pas parler d'inertie quand la majorité silencieuse ne voit rien venir.
En effet depuis un certain temps, on ne cesse de répéter les mêmes choses : Pillage du pays, hold up électoral, tortures et assassinats sur des personnes innocentes, dégradation générale de la situation.


Face à cette situation, beaucoup de nos compatriotes sont partis à l'étranger pour une situation meilleure. Certains de ces exilés mènent une vie difficile et ne vivent que des minima sociaux. Mais comme disait un ami, c'est mieux que « Place Goumayo ». Beaucoup de ces compatriotes ont été victimes des atrocités de la tyrannie locale et pourtant personne n'a jusqu'à présent porter plainte.


Tout le monde critique la situation actuelle et personne ne bouge. Certains que nous jugeons sérieux ( Freeman, Radio trottoir, Mohamed Ainaché, Ali Dahan et les nombreux anonymes ) écrivent des articles
intéressants.


Nous les remercions pour leur travail, mais cela reste insuffisant pour libérer la patrie.


Donc tout semble indiquer une certaine résignation, et des beaux jours pour la tyrannie, sauf pour certains.

Nous pensons que seule l'action pourra nous libérer de cette dictature. Il faut savoir appliquer les remèdes qui peuvent marcher chez nous. N'oubliez pas chers compatriotes que nous sommes djiboutiens avant tout, et appliquer chez nous certaines méthodes qui ont fait mouche à l'étranger n'a pas de sens. Aujourd'hui l'existence des partis politiques n'a pas empêché la dégradation de la situation.

Attention, nous ne remettons pas en cause l'action de DAF et Aden Robleh Awaleh (1).
Le constat est le même pour le Frud Armé, attention encore nous ne remettons pas en cause Mohamed Kadamy.


Les partis politiques ou le Frud Armé n'ont pas beaucoup de moyens et nous pensons si les Djiboutiens les aidaient si souvent et massivement, la situation aurait peut être changé. La réalité montre que beaucoup de nos compatriotes mènent de débats interminables pour soit disant changer la situation du pays, en étant souvent à l'étranger et coupés de la réalité.


Nous pensons que ces genres de débats ne mènent nulle part ailleurs.

Plutôt que critiquer inutilement, il est préférable de comprendre pourquoi un tel échec et de prendre les mesures nécessaires pour rectifier le tir. Nous pensons que les méthodes employées ( partis politiques, frud armé) jusqu'à présent sont inadaptées. Prenant d'abord les partis politiques, à part des discours tenus régulièrement lors des célébrations (fête nationale, l'Aid, etc.), leur bilan est maigre et leur marge de manoeuvre réduite.


Les adhérents des partis sont systématiquement limogés s'ils travaillent et traînés dans la boue. Beaucoup de ses militants ont tout perdu, le plus connu étant Amir Adaweh. Le but de ces intimations est de dissuader aux gens d'avoir une activité politique autre que celle pronée par « Boogta »(2).
Malgré les sacrifices des militants, les dirigeants des partis politiques n'ont pas entrepris des actions concrètes qui pourraient montrer à chacun que son sacrifice n'est pas inutile. Pire certains de ces dirigeants sont parfois tentés par un rapprochement avec « Boogta », plongeant ainsi leurs militants et le peuple dans le désarroi.


Prenons ensuite le Frud Armé, beaucoup des personnes avaient cru auparavant une victoire du Frud. Cette vision sera démentie plus tard par les événements douloureux dont chacun d'entre nous se souvient. Cette guerre a fait des nombreuses victimes djiboutiennes ( civil, militaire, Frud ). Malgré ce bilan lourd, aujourd'hui tout le monde est d'accord pour dire que cette guerre est un échec.


Beaucoup de nos compatriotes sont morts pour rien :
Des jeunes afars qui ont cru aux idées des dirigeants du frud et des soldats engagés pour gagner leur vie sont sacrifiés. Depuis la situation n'a guère changer au pays. Pire encore, les victimes sont oubliées et Dini s'est rendu.


Face à ces échecs cuisants et permanents, nous pensons qu'il y a une alternative qui nous permettra à rebondir : S'attaquer aux vrais coupables. Pour nous, la raison de cet échec tient au fait que les coupables ne sont pas encore touchés. Ils courent toujours et chacun d'entre nous peut les croiser sans
réagir.


Nous sommes convaincus que la seule manière de sauver notre pays est d'attaquer directement les coupables et ceux qui sont à leurs ordres partout où ils se trouvent. A l'intérieur du pays, nous ferons tout pour rapprocher nos mots et nos actes. Quand à l'extérieur, nous ne voyons rien si ce n'est que des
déclarations sporadiques.


La dernière provenait du PDDE ( Parti en exil ) . La lutte ne peut aboutir que si les Djiboutiens ou plutôt ceux qui ont des convictions solides passent à l'action. Sans entrer dans le détail, nous voudrons que les Djiboutiens exilés se regroupent au sein des associations pour défendre les intérêts du pays et poursuivre les coupables du régime en justice.


Mais surtout avoir des contacts très étroits avec nos compatriotes qui luttent à l'intérieur du pays.


L'action à l'étranger est aussi très importante, et nous laissons ce rôle à tous ceux qui s'illustreront par des actions concrètes ( écrire ou dire c'est une chose, appliquer c'est une autre ).. Nous sommes contre la mort des innocents, et notre objectif est de limiter les dégâts collatéraux en s'en prenant uniquement aux coupables rien qu'aux coupables.


Nous sommes conscients que notre démarche peut heurter la conscience de ceux qui prônent la non violence. C'est à contre coeur que nous avons pris cette décision, malgré le risque qu'elle représente pour nous, nous n'avons pas trouvé mieux. Cela dit, nous sommes ouverts à toute démarche qui nous débarrassera de cette tyrannie pourvu qu'elle minimise les dégâts.


Nous vous quittons sur ces mots en espérant voir beaucoup des Djiboutiens agir.

contact : dirnis@hotmail.com


(1) Si notre souvenir est bon, Adan Robleh a une seule nationalité, celle de notre pays.
Il a tout sacrifié et a pris beaucoup de risque pour sa vie. Les Djiboutiens sont reconnaissants pour tout ce qu'il a fait pour le pays, même si l'après indépendance son action a été moins bonne.
Aujourd'hui, nous ne pouvons lui demander plus. Nous dirons simplement de ne pas remettre en cause toutes ses années de lutte en évitant de s'afficher à coté du dictateur, et de tenir des propos qui affirmaient que la tyrannie locale manifeste une certaine sincérité et un certain changement.


(2) : terme péjoratif pour designer IOG ( boogta est un mot somali qui désigne plaie )

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29/09/01 FAIRE ILLUSION

LA VOIX AU CHAPITRE : par AÏNACHÉ le 27.09.01.

L'entretien avec Le chef de l'Etat, annoncé avec un grand renfort de publicité comme l'évènement de la rentrée politique de l'année, se solde par un bide total. Dans ce contexte difficile, cet entretien semble " décalé " pour l'ensemble des Djiboutiens errants et étrangers dans leurs propres pays, qui cherchent désespéramment une terre d'accueil à l'exil.
-: des annonces génériques sans explication crédible ni compréhensible.


D'ailleurs pouvait-il en être autrement ?

Nous savons tous, que malheureusement le journaliste de service sert de faire valoir et se trouve prié de poser les questions en concordance avec les réponses préparées à l'avance par les conseillers. Ces questions lui sont remises à son arrivée dans le bureau du Président.
Même les non initiés, remarquent sans peine à la lecture de cet entretien, que le journaliste ne peut pas se permettre de demander la moindre précision ni expliciter une phrase obscure.


Prenons quelques petits exemples. Lorsque Le Président affirme que : " Les choses se mettent lentement en place " on est naturellement tenté de demander de quelles " choses " parle-t-il ? La suite de cette réponse appel à d'autres précisions. Car Le Président poursuit : " A ce jour, des projets ont été réalisés, d'autres sont en phase d'exécution et beaucoup sont en études ", bigre ! Rien que ça. Nous aimerions connaître quelle sont les projets réalisés ? Quels genres d'autres projets sont en cours d'exécution ? Pour ceux qui sont en études, là ce n'est même pas la peine de demander. Tous les Djiboutiens savent que les placards de la Présidence de la République et ceux de tous les Ministères sont remplis d'études des projets annoncés avec armes et fracas mais hélas jamais exécutés.

Dans cet entretien, Le chef de l'Etat affiche un avenir radieux et affirme être très optimiste pour l'avenir. A le lire, les Djiboutiens doivent se demander, s'il parle d'eux. Ceux-là mêmes qui subissent un retard considérable de salaire de six à sept mois. Eux qui n'ont pas pu comme à l'accoutumée envoyer leurs enfants en vacances durent la période caniculaire par manque de moyens et surtout par la fermeture de la frontière avec le pays de leur villégiature habituelle.

A ce propos, on sent la difficulté du chef de l'Etat à répondre à cette simple question :
Question : Pour terminer, la frontière est fermée depuis quelques temps et la population civile semble en souffrir. Quand allez-vous rouvrir la frontière ? Lisez bien la réponse du Président. : Nous ne demandons rien d'autre que la paix et la sécurité dans nos frontières. Si nous nous sommes barricadés de leurs méfaits c'est tout simplement pour rester en paix. Nous ne voulons faire souffrir aucune population. Nous ne voulons mettre personne sous embargo. Fin de citation.


Bien sûr nous sommes tous d'accord de vivre en paix et en sécurité, encore faut-il qu'il y ait paix et sécurité dans le pays. Mais ce n'était pas la question. Là aussi et surtout on sent la difficulté du Président et ses Conseillers. Ils occultent le sujet et sont très embarrassés pour justifier cette fermeture que beaucoup de Djiboutiens qualifient d'arbitraire. (Cf. la lettre de HABIBA -ARDHD- bulletin n°103). Ne ditons pas : !!Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément !!

FAIRE LEUR TRAVAIL

Sachant parfaitement qu'il ne craint rien des médias locaux à son service, Le Président se paye le luxe de les humilier en leur disant de faire leur travail. Je cite encore " Il appartient aux observateurs que vous êtes, de vous exprimer et de nous dire ce qui ne va pas, ce qui n'est pas conforme à la ligne politique ou de montrer du doigt s'il y a dérapage ". C'est du sadisme. Quel journaliste-fonctionnaire se permettra d'émettre la moindre critique ? Malheureusement, chacun d'eux sait ou il se trouvera à l'heure qui suit sa tentative de faire simplement son métier. Il est parfaitement inutile d'exiger de ceux qui craignent quotidiennement de perdre leur emploi, d'émettre des objections encore moins de formuler des critiques.

L'intervention d'un chef de l'Etat, quelle qu'en soit la forme : Radiodiffusée, Télévisée ou par l'intermédiaire de la presse écrite, déclenche partout dans le monde un véritable débat passionné et enrichissant. Les journalistes et les observateurs analysent, décortiquent et descellent le message du chef de l'Etat. Que l'on soit partisan ou adversaire politique ! Chez nous, rien de tout cela. Les interventions de nos politiques n'ont jamais passionné les Djiboutiens qui affichent une indifférence totale. Les Djiboutiens sont persuadés, que quoiqu'ils disent, les pouvoirs leurs mentent. Alors à qui la faute. A force de nous mentir nous avons fini par ne plus les croire, mais hélas les subire. Et pour cause.

Par contre, les classes politiques aux ordres sont priées de manifester leur enthousiasme sans connaître ni le contenu du discours, ni l'objectif poursuivi. Elles sont priées d'approuver, un point c'est tout.
Récemment, un très haut personnage de la République, (par son titre) à qui j'ai demandé pourquoi utilise-t-on les mensonges systématiquement, m'a répondu le plus tranquillement du monde qu'ils n'ont que le mensonge pour faire illusion, d'avoir l'air de servir à quelque chose !


Pour nous Djiboutiens, rien de nouveau à l'horizon. Inutile d'attendre que notre Président nous montre le cap, ou rassure son peuple désespéré, le programme de notre gouvernement reste invariablement le même : Immobilisme agrémenté du mensonge. On ne risque pas le dépaysement.

AÏNACHÉ

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L'HOMME
OU LA FEMME
DE LA
SEMAINE.

Dans cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle ou celui qui s'est distingué(e)
- soit par son zèle pour soutenir la dictature,
- soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres de soins, etc. .

Auront-ils à répondre un jour
de leurs actes
et de leurs crimes
devant un tribunal pénal international ?


Rappel des personnages
déjà "élus" :

LA LIBERTÉ N° 17 -
Mme LEILA,
juge d'instruction

LA LIBERTÉ N° 19 -
Omar FARAH,
gendarmerie d'Ali Sabieh

LA LIBERTÉ N° 29 -
Le général Yacin YABEH,

LA LIBERTÉ N° 32 -
Le directeur de la Prison de Gabode,

LA LIBERTÉ N° 33 -
Ali Mohamed ABDOU,
procureur général

LA LIBERTÉ N° 35 -
Mme Hawa Ahmed YOUSSOUF
Ministre déléguée conjointement avec
M. Le Représentant de l'UNICEF
à Djibouti.

LA LIBERTÉ N° 36 -
M Ibrahim Idriss DJIBRIL,
Ministre de la Justice, conjointement avec M Mohamed Ali ABDOU, procureur général de Djibouti (2ème nomination)

BULLETIN N° 4 -
Lieutenant GUELLEH de la FNP

BULLETIN N° 7 -
Le responsable des forces de police
qui a donné l'ordre le 24 juin de tirer à balles réelles sur Daher Guedi FOUREH.

BULLETIN N° 16 -
M Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances.

LA LIBERTÉ bulletin N° 23 -
M. Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances (2ème nomination)

LA LIBERTÉ bulletin N° 28 -
Monsieur Abdallah Abdillahi Miguil,
Ministre de l'Intérieur

LA LIBERTÉ bulletin N° 29 -
Monsieur MOGUEH,
Ministre délégué aux affaires musulmanes

LA LIBERTÉ - bulletin N° 32 -
Madame Nima Ali Warsama,
Juge d'instruction

LA LIBERTÉ - bulletin N° 36
Monsieur Ali Mohamed Daoud -
Ministre de l'Agriculture et du développement rural.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 37
Le Lieutenant-colonel Abdourahman Ali Kahin,
Chef du groupement de police du district de Djibouti.


LA LIBERTÉ - bulletin N° 40
Le procureur IBRAHIM,

LA LIBERTÉ - bulletin N° 42
M. Idriss Arnaoud Ali, Directeur de Publication du Journal le Progrès, Président de la Commission Permanente de l'Assemblée Nationale et Secrétaire Général Adjoint du Parti RPP.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 43
le Président Saïd Mahamoud Abkar, Cour criminelle de Djibouti.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 48
Hassan dit "Modaubé"

OBSERVATOIRE N° B106
DJAMA SOULEIMAN, procureur auprès du Tribunal de Première instance de Djibouti
Directeur adjoint de la Police politique.

------------ Sommaire ---------------


Les principaux responsables
d'actes de torture
à Djibouti.

En attendant que la justice pénale puisse instruire les plaintes des victimes de mauvais traitements, de spoliation, de viols, de torture et d'emprisonnement arbitraire (...), nous rappelons à l'opinion publique internationale les noms des tortionnaires qui ont été le plus souvent cités par les victimes.

- Colonel
Mahdi Cheikh Moussa,
- Colonel
Omar Bouh Goudade

- Lieutenant-colonel
Hoche Robleh


- Commandant
Zakaria Hassan

- Lieutenant Ladieh
- Lieutenant Mohamed Adoyta
- L'aspirant Haroun
- Le sous-officier Naguib
- L'adjudant Tane
- Kalifa
- Wagdi

Certains se seraient déjà réfugiés à l'étranger (USA et Canada) sous de fausses identités, mais ils sont placés sous surveillance, par les polices locales.

Nos informations sur la torture à Djibouti et les récits des victimes

-------- Sommaire ---------


L'Ordre des
Brosses à Reluire
réunit les meilleurs chantres du régime dictatorial

Bulletin n° 44
Mahdi Ahmed Abdilahi au grade de Cireur de Pompes - Premier échelon

Bulletin n° 45
Monsieur Ali Abdi, Ministre des Affaires Etrangères au grade d'hyène fonceuse - Premier échelon

Monsieur Johar, Ministre du commerce au grade d'hyène repue - Premier échelon