LA LIBERTÉ Bulletin N° 50
Dernier de la série

Journal permanent et indépendant
de tous les Djiboutiens de l'opposition

Bulletin
de l'A. R. D. H. D
2ème année.........Maj : 31 mai à 11 h 00 (Heure de Paris)

SOMMAIRE N° 50 du 26 au 31 mai 2001

25/05 Une situation apparemment en cours de normalisation, qui justifie
la suspension de nos publications après ce numéro (50).


- 30/05 Kadami : un communiqué pour contester la légitimité de DINI dans la procédure de signature des accords du 12 mai

- APPEL AUX PARTICIPANTS DU COLLOQUE SUR L'AVENIR DES OPÉRATIONS DE PAIX EN AFRIQUE (Ali Dahan)
- POUR UN SURSAUT AFRICAIN (Extrait de la revue Agir N° 7 sous la signature de Me AREF)
- TCHAD : Fraude électorale massive. Appels des Associations.
- KADAMY est rentré à Paris ...
- Les interviews (presque) imaginaires. Ce que Jean-Loup Schaal aurait pu nous dire dans le dernier numéro de La Liberté ...
-
DINI aux prises avec les résistants du FRUD ?

- La fuite des investisseurs ?

Nous avons besoin de vous et de votre participation active :
Lancement par l'ARDHD d'un grand projet :

le Mémorial du souvenir en mémoire
de toutes les victimes de MM Gouled et Guelleh.

Nouvelles brèves et revue de presse
A lire dans Africa Intelligence / LOI


26/05 Nombreuses promesses d'aide de l'Iran


26/05 - A propos du procés intenté contre SURVIE - La position du Ministre français de la justice.

20/05 - 3ème Conférence des Nations Unies. Des "engagements" contre la pauvreté sans mesures concrètes et immédiates. (AFP)

26/05 - L’Ambassadeur de France à Djibouti se prononce sur l’accord de paix dans les colonnes du journal ‘La Nation’ (ADI) Annonce d'un nouveau soutien français à la dictature)

26/05 On a perdu six ans pour rien ! (Bulletin du FRUD / Jean-Marie)

31/05 Les Somalilandais appelés jeudi à ratifier par référendum leur première constitution (AFP)


La revue AGIR STRATEGIQUEMENT

28/05 Préface (Eric de la Maisoneuve)

28/05 POUR UN SURSAUT AFRICAIN (Extrait de la revue Agir N° 7 sous la signature de Me AREF)

28/05 Présentation de l'Association : AGIR STRATEGIQUEMENT

COMMUNIQUES

25/05 Une situation en cours de normalisation, qui justifie
la suspension de nos publications après ce numéro (50).

26/05 Les Associations qui s'occupent de la situation au TIBET nous demandent de l'aide .....

26/05 A call for the immediate release of
Prof. Meslin Wolde Mariam and Dr Berhanu Nega, and An urgent appeal to stop the continuing grave violations of the human rights, And systematic campaign to eliminate democratic voices in Ethiopia
(EHRCO / en anglais)

26/05 The elected Somali government : Cloning Barre regime. Le Gouvernement de Somalie : un clônage du Cabinet de Siad Barre (Somaliland Forum en anglais / Bulletin spécial N°10)

20/05 La communauté AWDAL conteste la légalité du gouvernement somalilandais (Lettre ouverte en anglais)

27/05 APPEL AUX PARTICIPANTS DU COLLOQUE SUR L'AVENIR DES OPÉRATIONS DE PAIX EN AFRIQUE (Ali DAHAN)

30/05 KADAMI s'exprime résolument contre le désarmement du FRUD et conteste la légitimité de DINI en tant que signataire des accords.

31/05 Appel de l'ARDF pour le gel des aides à Djibouti

L. D. D. H.
Ligue Djiboutienne
des Droits Humains
Toutes les publications
2000 / 2001
COMMUNAUTÉ DJIBOUTIENNE
Marre d'être bâillonné à Djibouti ? Cliquez ici !
Le service de discussion
et d'échanges en direct.

Courrier des lecteurs

Je comprends votre position ...

28/05 Le chant du cygne

28/05 La décision de l'ARDHD est-elle la conséquence des relations familiales de Me AREF ?

28/05 Quel exemple de coopération Nord-Sud qui a épargné les derniers publics des contribuables ! !

29/05 Mais est-ce vraiment la fin de votre lutte contre l'impunité et de l'injustice ?

Radio-Trottoir

Djibouti dément les allégations non-fondés de M Aïdid

Décidément les éliminations commencent

Parti National Démocratique


P N D
Consultez le site provisoire
http://www.pnd-djibouti.org

Bruits et rumeurs

27/05 La reddition des résistants du FRUD-Armé est-elle effective ?

27/05 Le nouveau Cabinet de Dileita n'est toujours pas annoncé.

29/05 Kadamy est rentré à Paris ...

30/05 DINI aux prises avec les résistants du FRUD ?

31/05 La fuite des investisseurs ?

TCHAD : FRAUDE ELECTORALE

bulletin spécial N° 11

28/05 (11h15) - TCHAD : suspicion de fraude électorale massive (Survie)

28/05 (13h15) Tchad : Risque d'une répression sanglante : les six candidats d'opposition brièvement enlevés par des militaires (Survie - 2)

28/05 - APPEL DE LA COMMUNAUTE TCHADIENNE DE FRANCE

29/05 APPEL DE LA FIDH

30/05 Élections présidentielles au Tchad : indignation

31/05 LETTRE OUVERTE ET INTERPELLATION DES DIRIGEANTS POLITIQUES FRANCAIS SUR LA RESPONSABILITÉ DE LA FRANCE DANS LE SACRE DE LA DICTATURE DU GÉNÉRAL-PRÉSIDENT IDRISS DÉBY : LE SECOND HOLD-UP ÉLECTORAL PRÉSIDENTIEL DU 20 MAI 2001 AU TCHAD. (ACTUS)

31/05 Exactions à Paris et N'Djamena

 

 

Les interviews (presque) imaginaires.

Ce que Jean-Loup Schaal aurait pu nous dire pour le dernier numéro de La Liberté..

Parti du Renouveau Démocratique
P R D
Consultez le site

http://www.multimania.com/leprd
 

 

Le nouvel
"Ordre des Brosses à Reluire"
(OBR)


L'Homme de la Semaine


"Vente en ligne" des livres
Ali COUBBA
Abdouraman WABERI
Daher Ahmed FARAH
     

NOUVELLES BRÈVES ET REVUE DE PRESSE

A lire dans Africa Intelligence / LOI cette semaine

LA LETTRE DE L'OCEAN INDIEN - 26/05/2001
DJIBOUTI - Nombreuses promesses d'aide de l'Iran
Les autorités iraniennes ne savent plus quoi promettre à Djibouti, ces derniers temps. (...). [Total : 122 Mots].
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3ème Conférence des Nations Unies.
Des "engagements" contre la pauvreté
sans mesures concrètes et immédiates

BRUXELLES, 20 mai (AFP) - La 3ème Conférence de l'ONU sur les pays les plus pauvres a adopté dimanche un catalogue "d'engagements" destinés à réduire la misère, sans décider de mesures concrètes et immédiates comme l'annulation de la dette et l'ouverture des marchés.

Au terme de sept jours de discussions à Bruxelles, les participants ont adopté un Programme d'action qui recense sept "engagements" des pays développés et des 49 Pays les moins avancés (PMA).

"L'objectif primordial est de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté et souffrant de la faim d'ici 2015 et promouvoir le développement durable", dit le document de 78 pages.

Dans leur déclaration finale, les participants "s'engagent à éradiquer la pauvreté" frappant les 600 millions d'habitants des 49 PMA.

L'une des actions les plus significatives du Programme est la "recommandation de délier l'aide accordée aux PMA, ce qui contribuera à une hausse sensible et rapide de la valeur de cette aide".

Concrètement, ce "déliement" signifie que les pays pauvres qui recoivent une aide ne seront plus obligés d'acheter les services et les produits aux donateurs qui s'assurent ainsi un "effet-retour" économique.

Ils pourront faire jouer la concurrence pour acheter les produits les moins chers. Le Mali, par exemple, pourra se fournir en Corée, même si ce pays ne lui donne pas un dollar d'aide.

Dossier sensible, l'Aide publique au développement (APD) "restera une source de financement essentielle aux buts de ce Programme d'action".

"Tous les pays donateurs qui se sont engagés à atteindre 0,15 pc de leur PNB réaffirment leur engagement de l'honorer dans les 5 ans à venir", affirme le texte.

Cet objectif de 0,15 pc du PNB consacré à l'aide avait été déjà fixé au cours de la 2ème Conférence de l'ONU de Paris, en 1991, mais n'avait pas été suivi d'effets. Au contraire, la part budgétaire de l'APD des pays riches baisse d'année en année.

L'annulation de la dette cumulée de 150 milliards de dollars n'a pas été annoncée, contrairement aux demandes des Organisations non gouvernementales représentant la société civile, et qui ont tenu un Forum parallèle à la Conférence.

Le programme appelle cependant à "réaliser des progrés rapides en vue d'annuler totalement (...) l'encours de la dette bilatérale publique des PMA qui sont aussi des Pays pauvres très endettés (PPTE)". Les PPTE, au nombre de 41, appartiennent en majorité au groupe des PMA.

L'autre attente importante des plus pauvres concernaient l'annulation des barrières douanières pour l'exportation de leurs produits.

La Conférence se contente de s'engager à "améliorer l'accès préférentiel des PMA aux marchés visant l'admission en franchise et hors contingent de tous leurs produits dans les pays développés".

L'Union européenne a cependant adopté, début mai, le plan "Tout sauf des armes" pour permettre dans les prochaines années aux PMA d'exporter leurs produits sans taxation douanière. Canada, Etats-Unis et Japon se sont opposés à ce que la Conférence suive l'exemple de l'UE.

Le Programme appelle aussi à la bonne gouvernance, à l'Etat de droit, au droit à la Santé, à l'accès aux technologies et au respect de l'environnement.

"C'est un début, il faudra déployer de très gros efforts dans les 10 ans", a déclaré le secrétaire-général de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), Rubens Ricupero, qui organisait la réunion.

Au cours de la dernière session dimanche matin, le représentant d'une ONG anti-mondialisation a demandé aux délégués des pays riches pourquoi le Ghana, qui, il y a dix ans, "était considéré comme un exemple de succés demande maintenant à intégrer le club des PMA?".

La présidente de la session, la ministre néerlandaise de la Coopération, Eveline Herfkens a aussitôt clôt le débat en affirmant : "on ne va pas commencer à se blâmer les uns les autres".

La 3ème Conférence de l'ONU sur les PMA, ouverte le 14 mai, a réuni les représentants de 157 pays.

jpc/mr tf

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26/05 ARDHD : La France continue à soutenir financièrement le système Guelleh. Comme chaque mois, elle annonce de nouvelles aides pour le dictateur et cette fois-ci les promesses semblent encore plus conséquentes. Elles s'ajouteraient aux aides structurelles qui selon certaines sources seraient à hauteur de 60 % du budget de fonctionnement de l'Etat djiboutien.

Deux questions qui se posent en permanence :

- Quel est le pourcentage qui sera détourné immédiatement par l'équipe Guelleh à son profit personnel ?

- La France pourra-t-elle un jour, être accusée de soutien abusif à la dictature ?

Mais il est vrai que la France peut désormais mettre en avance les accords du 12 mai et les apparences d'un retour à la paix et à la démocratie. Dès qu'elle aura payé, libre à Guelleh de reprendre ses anciennes méthodes. L'avenir nous le dira ....

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ADI/DJIB/1059/564 mots

L’Ambassadeur de France à Djibouti se prononce sur l’accord de paix dans les colonnes du journal ‘La Nation’


DJIBOUTI-(ADI)-25 mai- Le journal djiboutien ‘La Nation’ a réalisé récemment une interview qu’il a publiée dans son édition du jeudi dernier avec l’Ambassadeur de France dans notre pays M Patrick Roussel, annonce l’Agence Djiboutienne d’Information.

Au cours de cet interview, l’Ambassadeur de France à Djibouti a eu à répondre à des questions aussi variées que l’accord de paix inter-djiboutien convenu le 12 mai dernier entre le Gouvernement de la République de Djibouti et le FRUD-armé dirigé par M Ahmed Dini Ahmed, les liens de coopération existant entre la France et la République de Djibouti et leurs évolutions ces dernières années.

Ainsi le diplomate français interrogé sur sa réaction relative à l’accord de paix inter-djiboutien qui mettait fin à la guerre civile qui prévalait pendant une période de dix années dans notre pays, a affirmé en substance : « j’ai été très heureux de cet accord de paix. Et je puis vous assurer que mon impression personnelle est partagée par les autorités françaises. Cet accord de paix vient après de longues années de guerre civile plus ou moins actives. Fort heureusement nous étions dans une période où il n’y avait plus de combat depuis près de deux ans et cet accord met une fin définitive à cette période de tension. A Djibouti, comme partout la paix est absolument essentielle. Le Ministre français chargé de la Coopération M Charles Josselin, lorsqu’il présidait côté français, la commission mixte franco-djiboutienne du mois de décembre 99, avait eu l’occasion de dire que ‘la paix civile est la pierre angulaire du développement’. Il est extrêmement difficile de travailler au développement dans un pays qui connaît la guerre civile et je crois que Djibouti a fait preuve de sagesse en choisissant aujourd’hui de faire la paix profondément et complètement »

Concernant l’appui éventuel de la communauté internationale au vaste chantier de reconstruction, l’Ambassadeur a répondu en ces termes : « cet accord appelle naturellement des financements extérieurs importants. Je vais signaler d’abord la réaction favorable de l’Union Européenne puisque c’est elle qui a pu se mobiliser la première, car elle disposait de fonds qui étaient en cours d’instruction et qui pourraient être utilisés en faveur de la démobilisation des combattants du FRUD-armé. Pour ce qui est du financement des accords par l’aide française, la demande en a été transmise aux autorités françaises. Nous regardons comment utiliser dans notre aide tous les moyens susceptibles de venir en aide à l’effort de paix et de reconstruction. J’espère que nous pourrons très prochainement faire des propositions en ce sens au gouvernement djiboutien »

En ce qui concerne enfin les relations économiques et commerciales entre la République de Djibouti et la France et plus précisément la question de la réduction du coût de consommation des Forces Françaises Stationnées à Djibouti (FFDJ) auprès de l’économie djiboutienne, le diplomate français s’est étonné de la récurrence d’une telle critique en soulignant que « l’Armée Française, directement ou indirectement, est un employeur très important en République de Djibouti ». Pour le diplomate français la baisse du coût de consommation des militaires français s’inscrit non pas dans une volonté délibérée des FFDJ à boycotter l’économie djiboutienne mais plutôt dans le fait que les soldats français ont numériquement baissé ces dernières années.

ADI-13H57 GMT-26 MAI 2001

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30/05 KADAMI s'exprime résolument contre le désarmement du FRUD et conteste la légitimité de DINI en tant que signataire des accords.

Nous venons d'être informés du fait que Mohamed Kadami vient de publier un communiqué, que nous n'avons pas encore reçu et dans lequel il conteste la légitimité d'Ahmed Dini dans la procédure de signature des accords du 12 mai, affirmant que ce dernier a outrepassé ses droits.

Il se prononce contre le désarmement du FRUD, estimant que ce serait une erreur majeure, car elle priverait le FRUD de ses moyens de pression (ce que nous avons toujours écrit)

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Texte de la dépêche publiée sur le site Les Nouvelles d'ADDIS
après un commentaire fort bien documenté d'Alain Leterrier,
à lire à l'adresse :
http://www.lesnouvelles.org/P10_magazine/12_depeche/12021_LNAkadamy010529.html

Communiqué de presse du 29 mai 2001


L'accord de paix signé entre le président du Front pour la restauration de l'unité et de la démocratie (Frud) Monsieur Ahmed Dini et le gouvernement de Djibouti le 12 mai 2001 est voué à l'échec parce qu'il ne répond pas aux aspirations de la population, à la paix et à la démocratie.

C'est un accord qui traite uniquement des conséquences de la guerre sans toucher aux causes profondes.

C'est un accord sans réformes démocratiques refusées catégoriquement par le président de la République qui veut pérenniser cette dictature à l'effet dévastateur et à une économie maffieuse.

C'est un accord déséquilibré au détriment du Frud puisque la seule mesure concrète consiste à désarmer les combattants du Frud dans un délai de 15 jours.

Monsieur Ahmed Dini a outrepassé son mandat en signant un accord partiel qui fait fi des propositions fondamentales du Frud élaborées au sein des Commissions et fruit du consensus au sein de toutes les instances de l'Organisation. Il a refusé de réunir le Conseil national du Frud pour discuter de cette question.

Le désarmement du Frud est une erreur lourde de conséquences. Seul un Frud fort peut garantir une véritable transition vers la démocratie.

Mohamed Kadamy Youssouf,
représentant du Frud en Europe



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Auteur: AFP
Date: 31/05/2001 07:47





Les Somalilandais appelés jeudi à ratifier par référendum leur première constitution


HARGEISA (Somalie), 30 mai (AFP) - Les Somalilandais sont appelés jeudi à ratifier par référendum leur première constitution, dix ans après la proclamation d'une indépendance non reconnue internationalement.

Ce référendum dans l'ancienne colonie britannique doit permettre d'avaliser au suffrage universel l'indépendance proclamée dans l'article premier et d'ouvrir la voie à des élections générales.

Toutefois le succès attendu du oui ne devrait guère modifier l'attitude de la communauté internationale vis à vis de ce petit territoire, situé au nord-ouest de la Somalie, baigné par le Golfe d'Aden à l'entrée de la Mer Rouge, frontalier avec Djibouti et l'Ethiopie au nord et à l'ouest, et la région autonome somalienne du Puntland à l'est.

Les Nations Unies et l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) souhaitent une solution nationale à dix ans de crise et d'anarchie en Somalie et soutiennent jusqu'à présent le Gouvernement National de Transition (GNT) mis en place à Mogadiscio après la confèrence d'Arta (Djibouti) en août 2000.

Interrogé la semaine dernière à Addis Abeba par l'AFP sur le référendum, le secrétaire général de l'OUA Salim Ahmed Salim a indiqué que l'organisation panafricaine "ne soutient aucune action mettant en cause l'unité et la souveraineté de la Somalie".

Ce discours ne semble plus avoir d'effets sur les Somalilandais qui, fiers de la paix qui règne dans leur pays, vont avec ce référendum poursuivre l'institutionalisation de leur Etat.

Le GNT et les autorités du Puntland ont qualifié quant à eux le référendum d'illégal. Ces dernières prises de position ont eu pour effet de rapprocher le gouvernement du président Mohamed Ibrahim Egal et son opposition, qui souhaitait un report du référendum, préparé selon elle trop à la hâte ou qui craignait qu'il prenne la forme d'un plébiscite pour le président.

Jeudi, les Somalilandais âgés de plus de 18 ans devront mettre un bulletin soit dans une urne blanche pour dire oui, soit dans une urne noire pour dire non.

Le nombre d'électeurs reste l'objet d'estimations, dans la mesure où il n'y a jamais eu de recensement au Somaliland.

Selon le vice-président du comité d'organisation du référendum, Abdulkadiq Jirdeh, 1,3 million de Somalilandais sont en âge de voter. "Nous espèrons 60% de participation", a-t-il indiqué mercredi à l'AFP.

Pour contourner le problème de l'absence de liste électorale, les autorités ont mis en place, dans les 600 bureaux de vote prévus dans les 33 districts du pays, des comités formés de personnalités locales qui décideront qui a le droit de voter, selon la loi électorale.

Tout est prêt, a affirmé M. Jirdeh qui reconnaît cependant des inquiétudes sur le déroulement de la consultation dans la région de Sool (est), où la population se reconnaît beaucoup d'attaches avec le voisin du Puntland.

Aucun observateur officiel international n'a fait le voyage, mais dix membres d'une organisation privée américaine, l'Initiative and Referendum Institute basé à Washington, vont suivre le déroulement du referendum.

Ce référendum "est un début, un très important début pour la Démocratie et l'expression des gens", a estimé pour sa part le Dr Hussein Bulham, directeur de l'Académie pour la paix et le développement qui note que pour la première fois, la population est appelée à s'exprimer directement.

"Enfin nous aurons un texte", ajoute Omar Hadji Mohamoud, un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. "Qu'il soit bon ou mauvais, peu importe, car il pourra être amendé dans l'avenir", ajoute-t-il.

Le texte de la constitution a été diffusé au cours des dernières semaines à plusieurs milliers d'exemplaires dans le pays, mais surtout présenté dans les médias (journaux et radio) et relayé par les notables au niveau local.

Mais, pour Abdi, un vendeur de vaisselle du marché central d'Hargeisa, "pour moi c'est le premier article qui compte".



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31/05 ASSOCIATION DES REFUGIES DJIBOUTIENS EN FRANCE
130, rue de l'Escouvé - 80000 AMIENS
Tel 06 62 69 29 85

Les réfugiés djiboutiens en France ont participé à la manifestation organisée à l'appel du collectif d'Associations djiboutiennes à Bruxelles, contre la venue du Président de la République de Djibouti et protester contre les violations des Droits de l'Homme à Djibouti.

L'ARDF lance un appel à la France et à l'Union européenne pour qu'elles conditionnent les aides financières à Djibouti au respect des Droits de l'Homme et à l'instauration d'un Etat de droit.

Le Président de l'ARDF
Chehem Omar dit Karani

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ARDHD


25/05 Une situation apparemment en cours de normalisation, qui justifie la suspension de nos publications
après ce numéro (50).

Le lancement du site Internet de l'ARDHD remonte à février 1999, lorsque Maître AREF avait été emprisonné injustement à la suite d'une histoire montée de toutes pièces par le régime, via des hommes de justice à sa solde …. (Le non-lieu prononcé par la Cour Suprême confirme, si cela était nécessaire, la nullité de la procédure qui avait été intentée)

Depuis cette date, le site n'a cessé de défendre les Droits de l'Homme et de dénoncer toutes les violations commises par le régime Guelleh.

En septembre 1999, à la suite de l'interdiction de toute la presse d'opposition et à l'arrestation de tous les journalistes, l'ARDHD a décidé de lancer un journal " LA LIBERTÉ " qui a publié 39 numéros. Lorsque la presse d'opposition a été, sinon autorisée, au moins tolérée en mai-juin 2000, l'ARDHD a décidé de modifier sa formule et de diffuser des bulletins, afin de ne pas parasiter l'action des journalistes djiboutiens.

Les bulletins de l'ARDHD ont connu un réel succès, puisque nous avons enregistré entre 5 et 10.000 connexions par jour durant les derniers mois.

La contribution des publications de l'ARDHD a été déterminante dans le domaine des Droits de l'Homme. Elles ont permis, par exemple :
- d'obtenir, directement ou indirectement, la libération de tous les prisonniers politiques, des membres du FRUD, dont Mohamed Kadamy et avant celle de Me Aref. Elles ont surtout permis, qu'ils ne soient pas oubliés au fond de leurs geôles, grâce à une information permanente de l'opinion internationale sur leurs conditions de détention,
- de faire libérer tous les enfants mineurs qui étaient incarcérés avec les adultes et qui subissaient des violences sexuelles,
- d'alerter sur les privations de passeport et interdictions illégales de déplacement qui frappaient plusieurs personnalités (Me Aref, Moumin Bahdon, etc ..). Les actions répétées dans nos bulletins ont contribué à obtenir que ces passeports leur soient rendus,
- de dénoncer les atteintes au Droit syndical des travailleurs,
- d'informer les financiers internationaux. Plusieurs instances ont décidé de conditionner leurs aides financières à l'évolution de la situation des Droits de l'Homme et au retour à la Démocratie véritable,
- d'aider de nombreux immigrants à constituer et à documenter leurs dossiers de demande d'asile / régularisation (France / Canada),
- d'informer en permanence sur la situation à Djibouti, à tous les djiboutiens immigrés, plus particulièrement aux USA, au Canada et en Europe,
- de redonner un sentiment de fierté à tous les Djiboutiens, victimes du régime, car l'opinion internationale a été informée de leurs souffrances et de nombreuses pressions ont été exercées contre le régime.

Aujourd'hui la situation a évolué :
- d'abord, parce que le nombre des alertes sur des violations des Droits de l'Homme a diminué. Il y en a toujours, mais il y en a moins ... Nos publications ont certainement freiné certaines ardeurs dictatoriales ..
- parce qu'il y a eu la signature des accords du 12 mai (qui ne nous ont pas totalement convaincus sur le plan de leur application. Nous avons écrit ce que nous en pensions). Mais le peuple djiboutien -et il faut le comprendre- qui en avait assez de supporter ce climat de guerre, a approuvé la signature avec soulagement. L'opposition djiboutienne a aussi entériné ces accords, dans plusieurs communiqués.

A la suite des accords assez largement acceptés, le débat n'est plus placé sur le plan des Droits de l'Homme. Maintenant ce sont les hommes politiques qui devront veiller à la bonne application des termes de l'accord. La majorité d'entre eux est présente à Djibouti et c'est à eux d'intervenir.

Ce n'est plus notre débat ni notre domaine d'intervention, ni surtout notre rôle. Nous n'avons aucune ambition politique à Djibouti et surtout nous ne faisons la promotion d'aucun parti ni d'aucune personnalité. La liberté d'expression et de la Presse fait partie des accords du 12 mai 2001.

C'est la raison pour laquelle, nous allons réduire notre action et suspendre nos publications hebdomadaires. Le numéro 50 sera le dernier numéro de cette série de bulletins.

Parmi les éléments qui ont contribué à prendre cette décision, il y a le fait que l'opposition a retrouvé sa capacité d'expression, au travers de ses journaux et des sites Internet qu'elle a développés ou qui sont en cours de lancement. Nous avons certainement été précurseurs sur ce plan et nous sommes heureux de constater que de nombreux sites Internet consacrés partiellement ou totalement à Djibouti ont été développés depuis dix-huit mois. Ils garantissent une pluralité de l'information. Parmi eux :

- Les partis politiques : PND et PRD (avec son journal LE RENOUVEAU). Le site du FRUD est annoncé en cours de constitution,
- Les sites de culture et d'information : ARHOTABA et INDEX DJIBOUTI,

- Les Nouvelles d'Addis et toutes les publications de la Lettre de l'Océan Indien,
- Les sites gouvernementaux ou proches du pouvoir : ADI, République de Djibouti, et probablement bientôt la mise en ligne du journal LA NATION,
- Les forums en particulier "Communauté djiboutienne" (MSN) et Index Djibouti,
- et bien d'autres encore …. que nous ne pouvons pas tous citer.

- Le site de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH).
Après avoir hébergé le site de la LDDH qui ne disposait que de moyens techniques limités, nous allons maintenant aider l'Association à ouvrir son propre nom de domaine. Lorsqu'il sera opérationnel, nous transférerons tous les documents sur son nouveau site et nous continuerons à lui apporter l'assistance technique nécessaire, pour la mise à jour des pages et dès que possible pour la formation d'un webmaster.

En résumé, les Djiboutiens disposent aujourd'hui de tous les moyens pour informer la communauté djiboutienne (à Djibouti et à l'étranger) et pour alerter l'opinion internationale.

Désormais notre rôle sera limité :
- à une extrême vigilance face à la situation des Droits de l'Homme,
- à la poursuite de la diffusion de tous les documents présents sur le site, car ils font partie du patrimoine et de la mémoire des Djiboutiens. De plus ils sont utilisés, en particulier, pour retracer l'actualité 'jour par jour' entre septembre 1999 et mai 200, par de nombreux organismes internationaux
- à lancer des alertes en cas de dérive,

- à l'amélioration de la présentation du site et à la mise en place d'un moteur, pour faciliter les recherches documentaires.

Nous nous réservons la possibilité d'intervenir immédiatement si la situation venait à s'aggraver et/ou si les termes de l'accord du 12 mai 2001 n'étaient pas respectés.

Nous tenons à remercier tous les lecteurs pour leur assiduité : d'abord les Djiboutiens, puis les Associations et les Organismes Internationaux et aussi tous les journalistes qui nous ont aidés et soutenus.

Nous remercions plus particulièrement tous les lecteurs qui ont pris la peine de s'exprimer et de nous envoyer des informations : sans leur travail, le journal aurait manqué cruellement de matière.

Nous saluons le Président de la LDDH, Jean-Paul Noël Abdi qui n'a jamais cessé de nous informer avec la plus grande objectivité, en dépit des risques qu'il prenait pour sa liberté. La fiabilité de ses informations a toujours été un élément déterminant. La reconnaissance de la LDDH par la FIDH confirme la qualité de son action.

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L'HOMME
OU LA FEMME
DE LA
SEMAINE.

Dans cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle ou celui qui s'est distingué(e)
- soit par son zèle pour soutenir la dictature,
- soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres de soins, etc. .

Auront-ils à répondre un jour de leurs actes
et de leurs crimes
devant un tribunal pénal international ?


Rappel des personnages
déjà "élus" :

LA LIBERTÉ N° 17 -
Mme LEILA,
juge d'instruction

LA LIBERTÉ N° 19 -
Omar FARAH,
gendarmerie d'Ali Sabieh

LA LIBERTÉ N° 29 -
Le général Yacin YABEH,

LA LIBERTÉ N° 32 -
Le directeur de la Prison de Gabode,

LA LIBERTÉ N° 33 -
Ali Mohamed ABDOU,
procureur général

LA LIBERTÉ N° 35 -
Mme Hawa Ahmed YOUSSOUF
Ministre déléguée conjointement avec
M. Le Représentant de l'UNICEF
à Djibouti.

LA LIBERTÉ N° 36 -
M Ibrahim Idriss DJIBRIL,
Ministre de la Justice, conjointement avec M Mohamed Ali ABDOU, procureur général de Djibouti (2ème nomination)

BULLETIN N° 4 -
Lieutenant GUELLEH de la FNP

BULLETIN N° 7 -
Le responsable des forces de police
qui a donné l'ordre le 24 juin de tirer à balles réelles sur Daher Guedi FOUREH.

BULLETIN N° 16 -
M Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances.

LA LIBERTÉ bulletin N° 23 -
M. Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances (2ème nomination)

LA LIBERTÉ bulletin N° 28 -
Monsieur Abdallah Abdillahi Miguil,
Ministre de l'Intérieur

LA LIBERTÉ bulletin N° 29 -
Monsieur MOGUEH,
Ministre délégué aux affaires musulmanes

LA LIBERTÉ - bulletin N° 32 -
Madame Nima Ali Warsama,
Juge d'instruction

LA LIBERTÉ - bulletin N° 36
Monsieur Ali Mohamed Daoud -
Ministre de l'Agriculture et du développement rural.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 37
Le Lieutenant-colonel Abdourahman Ali Kahin,
Chef du groupement de police du district de Djibouti.


LA LIBERTÉ - bulletin N° 40
Le procureur IBRAHIM,

LA LIBERTÉ - bulletin N° 42
M. Idriss Arnaoud Ali, Directeur de Publication du Journal le Progrès, Président de la Commission Permanente de l'Assemblée Nationale et Secrétaire Général Adjoint du Parti RPP.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 43
le Président Saïd Mahamoud Abkar, Cour criminelle de Djibouti.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 48
Hassan dit "Modaubé"
Directeur adjoint de la Police politique.

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ETHIOPIAN HUMAN RIGHTS COUNCIL

EHRCO stands for democraty, the rule of law and the respect of human rights


26/05 A call for the immediate release of
Prof. Meslin Wolde Mariam and Dr Berhanu Nega, and
An urgent appeal to stop the continuing grave violations of the human rights,
And systematic campaign to eliminate democratic voices in Ethiopia




A couple of weeks ago, more than 40 students were massacred and over 250 were reported wounded at the Addis Abada University. Thousands more seized, arrested, and taken to unknown destinations or thrown into jail and held incommunicado.

According to reports from reliable sources, such as the Ethiopian Human Rights Council (ERHCO) and Amnesty International, violations of basics human rights persist with rampant police brutality with the expressed approval and knowledge of the government authorities.

The peaceful demonstation of students asking to exercice their basic rights to freedom f expression and assembly inside the campus grounds, improvement of basic facilities on campus, and the removal of police presence from the university grounds was responded to with shooting, killing, maiming, arbitrary arrests and mass detention.

Even those who sought refuge in churches were forcefully dragged and thrown into unknown prisons. Thousands of students (including elementary and secondary pupils) were hunted down and taken away from their homes and families. Among these were students below the ages of 12.

As if this were not enough, officially recognized human rights organizations are facing continuous threats and intimidation for documenting and disseminating about such incidents and for bringing other forms of violation to the attention of the public.

In an endeavour to sifle the truth, the government and its agents have labelled human rights NGOs and organizations as " Political Parties " and is using this as a pretext for acts of repression, intimidation and harassment.

On May 8th, government forces arrested Professor Mesfin Wolde Mariam and Dr. Berhanu Nega - prominent academics and human rights advocates - for allegedly inciting violence in connection with the students' demand for their fundamental rights.

Prof. Mesfin Wolde Mariam is a fouding member of the Ethiopan Human Rights Council. He had previously served as the Chair and is currently a member of the Executive Committee. He is 71 years hold and is currently under going a hunger strike.

It is a paradox and a outrage to accuse a man who has distinguished himself as a non-partisan defender of human rights and as ardent advocate for non-violent actions, as an instigator of violence.

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BRUITS ET RUMEURS

Attention : les informations publiées dans cette rubrique ne sont pas encore vérifiées. Il s'agit essentiellement d'informations que nous recevons et qui devraient se révéler exactes. Comme il y a un certain coefficient de risque, nous tenons à dire que ces informations n'engagent pas notre support qui utilise avec prudence le conditionnel. Les parties éventuellement concernées peuvent nous adresser un démenti ou un droit de réponse sur ces sujets. Ils seront publiés aussitôt.

27/05 La reddition des résistants du FRUD-Armé est-elle effective ?
Aux termes des accords du 12 mai, Dini avait pris l'engagement de démobiliser tous les combattants du FRUD dans un délai de 7 jours (impératif ...), soit au plus tard le 20 mai. Aujourd'hui, nous n'avons aucune information qui nous permette de penser que cette démobilisation est effective .... Que se passe-t-il ? Y aurait-il contestation au sein des rangs des combattants ? Quel jeu se trâme dans le maquis ? Le fils de Dini, Kadamy ?

Y-aura-t-il un impact sur la mise en oeuvre des autres points de l'accord ?

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27/05 Le nouveau Cabinet de Dileita n'est toujours pas annoncé.

La rumeur avait couru sur un remaniement ministériel possible qui aurait pu être annoncé lundi dernier (21/05 ) ou jeudi. Aucune information n'a été diffusée sur le sujet. Guelleh et Dileita rencontreraient-ils des difficultés pour constituer le nouveau Cabinet ? Est-ce la participation ou la non-participation de dirigeants du FRUD-armé au Cabinet qui pose des problèmes ?

Il se dit aussi que certains ministres seraient extrêmement réticents pour laisser leur place à de nouvelles têtes, issues du FRUD ou de l'opposition, arguant sur le fait, qu'ils soutiennent IOG depuis plusieurs années et qu'il serait injuste de les sacrifier en faveur de nouveaux ralliés.

Tout cela ne doit pas être facile à arbitrer, en effet !

Mais ne nous laissons quand même pas aller à plaindre IOG, au prétexte qu'il pourrait rencontrer des difficultés d'intendance ... D'autres plus graves pourraient l'attendre dans l'avenir !

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29/05 KADAMY est rentré à Paris ...
Nous apprenons que Mohamed Kadamy est rentré à Paris, après avoir rencontré les combattants du FRUD dans le maquis pour leur expliquer la situation et les raisons de la signature des accords du 12 mai.

Il ne semble pas qu'il ait obtenu que les hommes rendent leurs armes, mais il aurait réussi à calmer une certain agressivité qui s'était focalisée ... contre DINI.

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30/05 DINI aux prises avec les résistants du FRUD ?

On dit que les négociations sont dans l'impasse .... Nous voulons parler des pourparlers entre DINI et les résistants du FRUD. Aux termes des accords du 12 mai, DINI a pris l'engagement d'obtenir la démobilisation des troupes du FRUD-Armé dans un délai de sept jours. Comme DINI n'avait tenu informé personne des négociations qu'il menait avec le Gouvernement, les combattants ont découvert les termes de l'accord après leur signature. Ils n'avaient pas été consultés au préalable.

Kadami d'un côté et DINI de l'autre (ils se sont rendus dans le maquis mais en utilisant des moyens de transport séparés) ont essayé pour l'un d'expliquer la situation et pour l'autre d'obtenir la démobilisation.

Il semble que les combattants du FRUD ait repoussé l'ordre de démobilisation et qu'ils refusent de se ranger au dictat de DINI. La situation semble bloquée actuellement.

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31/05 La fuite des investisseurs ?

D'après les informations qui nous ont été adressées par des Djiboutiens réfugiés à Bruxelles, les frère de Monsieur Gamil ABDOULKARIN (homme d'affaires djiboutien) projetterait de s'installer à Bruxelles pour y investir.

Monsieur Gamil se plaint ouvertement des nombreux raquettes auxquels il est soumis de la part d'IOG. Cela avait commencé par le rachat forcé de Prisunic, dont il a été contraint de donner un pourcentage important du capital à la Présidente (Odette). Récemment, il a dû encore payer plus de 50 millions de FDJ pour aider les finances de l'Etat et surtout pour qu'IOG puisse assumer les frais de déplacement à Bruxelles de sa suite dans le cadre de la 3ème réunion des Nations Unies.

Où va l'économie du pays, si les hommes d'affaires commencent à se sauver ?
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26/05 Les Associations qui s'occupent de la situation au TIBET
nous demandent de l'aide .....


Bonjour à tous,


Encore besoin d'un petit coup de clic pour défendre la cause du Panchen Lama .


S'il vous plait, copiez et distribuez le texte ci-dessous, à autant de gens que possible, le plus rapidement possible, et envoyez-le par e-mail à l'Ambassadeur de la Chine à Washington DC (pour que cela coïncide avec la visite de Sa Sainteté le Dalaï-Lama). <chinaembassy_us@fmprc.gov.cn>

Je vous remercie de vos efforts et de votre coopération. Vous pouvez changer la formulation de cette lettre comme bon vous semble.

Envoyez une copie "CC:" à <milarepa22@yahoo.com> pour comptage

Merci à tous
A bientôt

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To: The Honorable Ambassador to the United States of America, Mr. Yang Jiechi:

Please note that on May 17, 1995, His Holiness Gedun Choekyi Nyima, the 11th Panchen Lama of Tibet, His parents & family, Chadrel Rinpoche and His Secretary, and other Monks involved in His recognition & care were illegally arrested & kidnapped by officials of your government and abducted from Tibet. Since this time, no one has seen or talked to these individuals, including officials from the United Nations, the International Committe of the Red Cross, Amnesty International, and various governments from around the world. As of today, all of these persons are missing and there has been no indication that they are alive. Given your government's past refusal to release His Holiness The Panchen Lama, and your government's repeated denial of all requests to visit this 12 year old child, I believe that it is inappropriate for the International Olympic Committee to grant Beijing the 2008 Olympic Games.

Why should an event of international cooperation & sports be hosted by a nation which abuses the rights of citizens of a country which they have illegally occupied since 1949?

Today on the 6th Anniversary of the disappearance of these individuals, and as your government prepares to mark the 50th anniversary of the illegal occupation of Tibet, I demand that you respond to the following
questions:


1. How is Gedhun Choekyi Nyima's health?
2. Is there a legal basis for His detention?
3. Does Gedhun Choekyi Nyima have regular access to an independent lawyer who has not been appointed by the state of the PRC?
4. Has His Holiness Gedhun Choekyi Nyima, a mere child, been formally charged with a crime? If so, what are the charges, what is the evidence against Him, when will He be brought to trial and how will the trial be conducted?
5. If Gedhun Choekyi Nyima has not been formally charged, when will He be released, & why was he held in the first place?
6. When will the world see Gedhun Choekyi Nyima?
7. When will the illegal occupation of Tibet be ended & the right to independence be granted to the Tibetan People to determine their own future & to have their own choice in government?

Sincerely yours,

[Nom - Prénom, Adresse, Pays]

Nota bene: Mr Ambassador, Copies of my letter will be sent to members of
the United States Congress, President Bush, and to the Olympic Committee.


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L'ordre des 'Brosses à Reluire'
L'O.B.R. est un nouvelOrdre très fermé, qui réunit tous ceux
qui se sont vraiment 'mis en quatre' pour chanter les mérites du régime et du dictateur.
Pouvoir de luisance ou pouvoir de nuisance ?


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L'Ordre des
Brosses à Reluire
réunit les meilleurs chantres du régime dictatorial

Bulletin n° 44
Mahdi Ahmed Abdilahi au grade de Cireur de Pompes - Premier échelon

Bulletin n° 45
Monsieur Ali Abdi, Ministre des Affaires Etrangères au grade d'hyène fonceuse - Premier échelon

Monsieur Johar, Ministre du commerce au grade d'hyène repue - Premier échelon

UN DEVOIR DE MEMOIRE - UN PROJET INITIE PAR L'ARDHD

LE MEMORIAL AUX VICTIMES DE LA DICTATURE


A LA MEMOIRE DE TOUTES LES VICTIMES
DU SYSTEME GOULED - GUELLEH


Nous lançons un appel à tous les Djiboutiens
pour la réalisation concrète de ce projet

Depuis l'indépendance de la République, le système de la terreur organisé par MM. Gouled et Guelleh a tué .. souvent ! .... Combien de victimes sont tombées sur ordre de ces deux personnages ?

Nous avons décidé de lancer une vaste opération auprès de tous les Djiboutiens afin d'établir progressivement mais avec précision la liste des victimes du régime. Cette liste sera :

  • conservée dans nos archives,
  • mise à jour en permanence et publiée sur le site,
  • la propriété des Djiboutiens et de leurs associations en particulier, s'il est décidé (et possible) un jour de faire réaliser un monument (une oeuvre d'art) à la mémoire des victimes / martyrs,
  • mise à la disposition de la justice, le moment venu.

Nous avons besoin de votre aide et chacun est concerné par la constitution de la liste :

Envoyez-nous le nom précis et complet de(s) victime(s) de la terreur et de la folie du système, leur profession (si possible), la date de leur mort, leur âge et les circonstances. S'il est connu donnez nous aussi le nom de celui qui en est responsable directement. Si par hasard, vous pouviez ajouter une photo, cela serait vraiment très utile ...

Nous allons initier la constitution d'un comité de personnalités (européennes et djiboutiennes) qui aura la responsabilité de valider les propositions d'inscription de chaque victime dans le Memorial du souvenir, en toute indépendance de la politique ou d'une quelconque appartenance ethnique.

Pour nous écrire, cliquez ici

Ce Mémorial sera un boulet permanent que devront traîner
tous les bourreaux et tous les assassins qui ont fait partie ou qui font partie du sytème Guelleh / Gouled.


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Les principaux responsables
d'actes de torture
à Djibouti.

En attendant que la justice pénale puisse instruire les plaintes des victimes de mauvais traitements, de spoliation, de viols, de torture et d'emprisonnement arbitraire (...), nous rappelons à l'opinion publique internationale les noms des tortionnaires qui ont été le plus souvent cités par les victimes.

- Colonel
Mahdi Cheikh Moussa,
- Colonel
Omar Bouh Goudade

- Lieutenant-colonel
Hoche Robleh


- Commandant
Zakaria Hassan

- Lieutenant Ladieh
- Lieutenant Mohamed Adoyta
- L'aspirant Haroun
- Le sous-officier Naguib
- L'adjudant Tane
- Kalifa
- Wagdi

Certains se seraient déjà réfugiés à l'étranger (USA et Canada) sous de fausses identités, mais ils sont placés sous surveillance, par les polices locales.

Nos informations sur la torture à Djibouti et les récits des victimes

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26/05 - A propos du procés intenté contre SURVIE - La position du Ministre français de la justice.

Note de l'ARDHD : nous avons copié ces deux lettres dans l'organe de communication du Parti Socialiste français. Elles concernent directement le procès intenté à Survie, par trois chefs d'Etat (dictateurs) d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale pour "offenses à Chef d'Etat". Survie a été relaxée en première instance (les parties civiles ont fait appel), mais on mesure l'évolution des mentalités et cette prise de position de Madame le Ministre français de la Justice le confirme bien

Courrier du Président du groupe à madame Marylise Lebranchu,
Garde des Sceaux, Ministre de la justice
A propos de la loi du 29 juillet 1989 sur la liberté de la presse réprimant
L'offense envers les chefs d'Etats étrangers





Madame la ministre,



J'ai été saisi par une association dont l'un des responsables a publié un ouvrage qui fait l'objet de poursuites diligentées par trois chefs d'Etats africains s'appuyant sur l'article 36 du code pénal français.


Cette association a sollicité la représentation nationale considérant que le droit d'expression pouvait être affecté par une disposition, jusqu'ici peu utilisée.

Je souhaiterais avant de prendre une initiative publique connaître le point de vue de la chancellerie à ce sujet et les initiatives éventuelles que vous envisagez de prendre afin d'assurer pleinement la libre expression des journalistes et écrivains.

Je vous prie de croire, Madame la ministre, à l'assurance de ma haute considération.

Jean-Marc AYRAULT

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Réponse de Madame Marylise Lebranchu



La Garde des Sceaux
Ministre de la Justice


Paris, le 30 mars 2001.


V / Réf. : JMA/JJK/MB
N / Réf. : JA/Parl n°1555





Monsieur le Président, cher ami,


Vous avez bien voulu appeler mon attention sur la plainte déposée par trois chefs d'Etats africains contre un écrivain, en application de l'article 36 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse réprimant l'offense envers les chefs d'Etats étrangers.

J'ai l'honneur de vous faire connaître qu'une récente modification apportée par la loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes a supprimé la peine d'un an d'emprisonnement qui était auparavant prévue pour réprimer ce délit. En conséquence, il n'est pas actuellement envisagé d'abroger ce texte.

Par ailleurs, si une jurisprudence ancienne et qui émane d'un tribunal de grande instance a considéré que les personnes poursuivies du chef de délit ne pouvaient juridiquement, comme en matière de diffamation, invoquer l'exceptio veritatis à titre de moyen de défense, il demeure que les tribunaux jugent l'infraction non constituée si les propos contestés ne constituent pas un abus de droit de libre expression. Ce délit de presse doit en effet être interprété au regard des dispositions constitutionnelles et conventionnelles qui garantissent la liberté d'expression dans une société démocratique.

Dans ces conditions, il n'apparaît pas que le fait de rappeler qu'un dirigeant ou un ex-dirigeant d'un Etat étranger se serait rendu coupable de comportements que condamne la communauté internationale, et qui peuvent d'ailleurs faire l'objet de procédures judiciaires, puisse constituer le délit prévu par l'article 36.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, cher ami, à l'assurance de mes salutations distinguées.


Marylise LEBRANCHU


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COURRIER DES LECTEURS
Nous reprenons le contenu intégral des lettres qui nous sont adressées. Nous publierons aussi les messages des lecteurs qui souhaitent répondre. L'ARDHD n'assume aucune responsabilité quant au contenu des messages de cette rubrique. Ils sont publiés sous la responsabilité entière de leurs auteurs. L'ARDHD rappelle qu'elle ne soutient aucune action politique, ni aucun parti et qu'elle milite exclusivement en faveur de la Paix et des Droits de l'Homme. Pour des raisons de sécurité, les messages sont publiés sans les noms des auteurs (sauf demande formulée avec précision par l'auteur, lors de son envoi)


Je comprends votre position ...


Cher ami,

J'ai pris connaissance de votre décision de suspendre votre action, à savoir la publication de la Liberté.

Je comprends votre position. En effet, on ne peut pas être plus royaliste que le roi.
Apparemment tout le monde semble accepter les termes de l'accord du 12 mai, et là je parle de l'opposition.


Un léger recule me semble être la bonne posture.

Dans tous les cas, Merci pour votre travail et votre juste implication pour la défense des droits de l'Homme à Djibouti.

Mais restons vigilants !

Amicalement,

FREEMAN


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Le chant du cygne.

Hommage, remerciements et gratitude à J.L. Schaal et à toute l'équipe de l'ARDHD.
J'ai déjà fait l'éloge de votre action et ne me répéterai pas.


Même si, à mon avis, il y aura un vide car vous n'aviez pas peur de dénoncer, alors que les leaders de l'opposition sont plutôt du genre à tirer la couverture chacun de son coté pour se protéger d'inévitables coups de fouet ou pour accéder à un poste ministériel.

Vous avez bien raison de vous mettre en retrait, car suite aux accords du 12 mai:

- ou tout ira bien à Djibouti, la Démocratie sera rétablie, la Justice sera indépendante et efficace, les Finances seront bien gérées, le Peuple sortira de la misère et cela est la raison pour laquelle vous combattiez à nos côtés. Ce résultat obtenu, vous partagerez notre joie et jouirez du repos du guerrier.

- Ou ces accords ne sont pas ce qu'on veut nous faire croire et ce sera aux nobles représentants de l'opposition djiboutienne d'en parler sur les sites qu'ils ont créés.
Nous les jugerons sur leur action pacifique mais internationalement entendue.


Honnêtement, je suis très sceptique. Mon sentiment personnel est qu'il n'y a rien de positif à attendre ni d'un côté ni de l'autre. Tous des "charognards".

J'espère que l'histoire ne fera pas des leaders du FRUD les fossoyeurs nº1 de la Démocratie. Le Peuple a trop souffert et n'acceptera pas la logique "le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas".

Amicalement vôtre.
N.A. Canada.


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28/05 La décision de l'ARDHD est-elle la conséquence des relations familiales de Me AREF ?

Cher Schaal,

Je me permets de vous écrire,en apprenant la fermeture du site Liberté-aref, certes il porte le nom aref mais est ce pour autant qu'il faut le fermer, sinon pourquoi ne pas changer de nom tout simplement.


Le bruit court que cette décision vient du fait que le premier ministre est le cousin germain d'Aref est ce que c'est vrai?


Faut il pénaliser tous les djiboutiens qui, dans l'ombre ont collaboré et tous ces djiboutiens qui suivent avec ardeur les informations précieuses et
qu'ils n'arrivent pas à trouver nul part ailleurs.


On compte sur vous pour continuer votre combat, d'information pour tous les djiboutiens.


Amicalement
_______________________________________________________


Réponse de l'ARDHD :


Cher lecteur et correspondant,

Votre message nous touche beaucoup.


La suspension du journal est un fait,
mais le site ne fermera pas pour autant ...


Comme nous l'avons écrit dans notre communiqué, nous tenons d'abord à vous rassurer car nous ne fermons pas le site. Son contenu fait partie désormais du patrimoine des Djiboutiens et il continuera à être accessible ne permanence et surtout à être mis à jour par nos soins.

Notre décision n'a rien à voir avec la position familiale de Me AREF. Comme nous l'avons toujours écrit, le nom du site avait été choisi (en février 1999) à l'époque où il avait été emprisonné injustement par le régime. Depuis, tous les lecteurs ont pu constater que le site n'était pas lié ni à Me AREF, ni à sa famille, qui ne sont jamais intervenus dans les orientations. Il a défendu toutes les victimes de la dictature, sans exclusive : parti politique ou ethnie .... Nous n'excluons pas de critiquer Dileita si l'occasion se présente, mais pour le moment (comme son prédecesseur d'ailleurs), il ne dit pas grand chose d'important et personne ne nous a transmis des informations sur des actions, des gestes, des décisions ou des paroles susceptibles d'être critiquées..

Simplement, nous avons constaté qu'à la suite des accords du 12 mai et de leur reconnaissance par l'ensemble de l'opposition (au moins par celle qui s'est exprimée), le débat était devenu essentiellement politique. Le rôle d'une ONG n'est pas de s'immiscer dans ce débat ....


Dans les faits, en septembre 99, nous avions été au-delà de notre mission traditionnelle en créant le Journal La Liberté, puis les Bulletins. Il s'agissait alors de pallier la carence des média de l'opposition à la suite de l'interdiction des journaux indépendants et de la mise en prison des journalistes.

Aujourd'hui la situation est différente. Tous les partis (ou presque) disposent d'un journal et/ou d'un site Internet. Aux termes des accords du 12 mai (s'ils sont respectés et nous serons très vigilants sur ce point), la liberté de la presse et la liberté de l'expression sont reconnues et devraient être effectives.

Les djiboutiens ont désormais des moyens de communication à leur disposition

Nous considérons que nous avons achevé une première étape de notre mission qui était d'offrir aux Djiboutiens une information contradictoire, sans aucune influence gouvernementale. De plus, nous avons ouvert la voie de la communication télématique. C'est l'avenir sans aucun doute. Internet ne demande pas des moyens financiers importants et il est efficace (même si le Gouvernement djiboutien peut encore ouvrir ou fermer le robinet à sa guise ... Cela n'aura qu'un temps d'ailleurs, car de nouvelles formes de transmission seront bientôt accessibles et les Gouvernements ne pourront plus s'y opposer)

Outre les 10.000 pages qui sont consultées chaque jour, le fait que le Gouvernement djiboutien ait été contraint à plusieurs reprises de tenir compte de nos informations (ex . La libération des enfants mineurs) apporte une preuve de cette efficacité.

Le site continuera à donner des informations sous une autre forme. Elles seront limitées au respect des Droits de l'Homme, mais en plus nous assurerons une vigilance extrême en ce qui concerne la mise en application des clauses de l'accord du 12 mai.

Nous réfléchissons à la suite que nous allons donner à notre action. Elle continuera, soyez sans crainte, mais vraisemblablement sous une forme limitée aux Droits de l'Homme à Djibouti et à des alertes en cas de violation avérée (Les informations de nos correspondants seront toujours primordiales).

Durant cette période, nous allons analyser avec soin l'évolution de la situation et la mise en oeuvre des accords du 12 mai. En fonction des mesures qui seront prises (ou qui ne seront pas prises) pour garantir un véritable retour à la Démocratie, à la Justice, à la Paix sociale et à une juste indemnisation des victimes, nous pourrions décider de relancer des informations couvrant des domaines plus larges.

Comme vous l'imaginez, nous ne voulons pas punir les Djiboutiens, mais il appartient à leurs représentants de prendre des décisions, d'informer et d'agir dans ce nouveau contexte. Cela n'aurait pas de sens de le faire à leur place.


Les informations que vous nous avez fait parvenir depuis deux ans nous ont été très utiles et nous vous remercions particulièrement pour tout le travail que vous avez accompli. Par sécurité, nous ne diffuserons pas votre nom, sauf si vous le souhaitiez ....

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28/05 Quel exemple de coopération Nord-Sud qui a épargné les derniers publics des contribuables ! !

Vieux frère,

En ma faveur dans un premier temps, ensuite pour tous les Djiboutiens victimes de l'arbitraire, tu t'es généreusement dépensé sans compter pour dénoncer les exactions et parvenir souvent à leur libération.

Mieux encore, avec très peu de moyens et grâce à l'outil informatique que tu maîtrises admirablement, par tes fabuleuses qualités de communicateur, tu as même réussi à faire connaître partout dans le monde la lutte désespérée et légitime de tout un peuple pour sa liberté. La tâche était d'autant plus rude et ta réussite d'autant plus éclatante que tu es parvenu à briser l'omerta que le pouvoir colonial imposait avec tous les moyens d'État favorables comme occultes dont il dispose et abuse impunément en Afrique.

En sensibilisant la communauté internationale sur le sort malheureux réservé aux Djiboutiens et parfois en délivrant des attestations dont ils avaient grandement besoin pour certains, tu a permis à mes compatriotes de trouver un asile un peu moins difficile que d'autres, leur évitant ainsi de sombrer dans le désespoir le plus profond catalyseur des réactions humaines les plus violentes.

A ceux malheureusement éloignés de chez eux et ne pouvant y retourner tu as trouvé un lien avec leur pays d'origine leur permettant ainsi de ne pas perdre leurs racines.

Alors qu'ils ont, de tout temps, été tenus dans l'ignorance, tu as ouvert aux Djiboutiens les autoroutes de l'information en leur faisant découvrir l'outil internet et les énormes et multiples possibilités qu'il offre avec très peu de moyens. Intelligents, ils sont aujourd'hui nombreux à posséder leurs propres sites et à communiquer directement avec le monde.

Quel exemple de coopération Nord-Sud qui a épargné les derniers publics des contribuables ! !

Tous les Djiboutiens que tu as aidés ou qui t'ont rencontrés savent que descendant d'une famille d'industriels " chocolats SCHAAL ", habitant au cœur de l'Ile saint Louis en plein centre de Paris, à la tête d'un groupe de communication, tu te trouves ainsi que toute ta descendance à l'abri du moindre besoin matériel et que tu n'attendais aucun retour financier de ton action qui était purement humanitaire et généreuse.

Autant dire que tes hautes qualités morales font de toi un digne héritier des " Lumières " français dont l'humanisme rayonne encore à travers les temps et le monde grâce notamment à ceux comme toi, Arnaud MONTEBOURG, Roger-Vincent CALATAYUD, Anne-Marie de VAIVRE et d'autres encore qui en portent fièrement et haut le flambeau inextinctible de ce que le Général de Gaulle aimait à appeler " la France éternelle ".

Au moment ou tu interromps la parution du journal "LA LIBERTE ", il m'appartient de t'exprimer toute ma gratitude ainsi que celle de tous les malheureux que tu as aidés si généreusement et si efficacement.

Fraternellement


AREF.

ARDHD :
Un grand merci à notre ami AREF qui s'exprime pour la première fois dans ce journal et qui nous a presque fait rougir. Il exagère fortement notre rôle...

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29/05 Mais est-ce vraiment la fin de votre lutte contre l'impunité et de l'injustice ?

Chère Liberté,

C'est avec un certain regret que nous avons compris que vous allez vous mettre à l'écart maintenant que, je vous cite, les enjeux seront politiques.

C'est une décision sage.

Mais est-ce vraiment la fin de votre lutte contre l'impunité et de l'injustice ?

L'histoire nous le dira. En attendant grand frère, nous profitons de cette occasion pour vous remercier pour ce beau travail que vous réalisez et continuerez de réaliser pour la défense des droits de l'homme à Djibouti et en Afrique (Tchad, Burkina Faso...).

Disons que ce n'est qu'un au revoir ! Au plaisir de vous avoir parmi nous encore longtemps.

L'équipe d'Arhotaba.com
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Bulletin du Front pour la Restauration de l'Unité et de la Démocratie :

LIBERTE N°47 du 23/ mai 200105


Directeur de la Publication :M.ALI MOHAMED DAOUD dit Jean-Marie


Incroyable gâchis… Incroyable gâchis… Incroyable.



ACCORD DE PAIX




Le 12 mai 2001, la version définitive de l'accord initié il y a 15 mois à Paris entre la faction du FRUD et une délégation du gouvernement . La classe politique de quelque bord qu'elle soit, n'a pas été en reste : chacun pour ses propres raisons .

Ceux qui se réclament de l'opposition qui ont parti lié avec la faction armée du FRUD de M Dini , du moins depuis les dernières années , nourrissent un espoir que cet attelage soit de nature à éclaircir leur horizon politique de plus en plus sombre . Mais rien n'est moins sûr.

Pour la majorité, il est essentiel que cette situation de ni guerre ni paix, qui n'avait que trop perdurée, se résolve pacifiquement par le dialogue . Il était grand temps que cette réminiscence ou résidu prenne fin, car il constituait une entrave à l'effort de réhabilitation et de développement de certaines zones du territoire national. Cet accord s'inscrit surtout dans le cadre de la politique de Paix, à l'intérieur comme à l'extérieur , prônée par le chef de l'Etat. Il complète et parachève le processus engagé en 1994 .

Lorsqu'on compare les contenus du présent accord et de celui de 1994, on constate qu'il se recoupent sur l'ensemble des points essentiels qui furent les revendications du Frud .

Dans ce cas, les questions qui viennent à l'esprit sont les suivantes :

- Pourquoi avoir attendu six ans pour arriver aux résultats que l'on sait ?
- Cela valait-il la peine d'occasionner autant de souffrance, de perte de vie inutile, souvent de personnes innocentes ?
- Etait-il raisonnable d'aller droit dans le mur et s'entêter, alors que dès 1994, l'immense majorité des combattants du FRUD avait fait le choix de la Paix ?


Cet entêtement irrationnel qu'aucune logique politique ne peut expliquer et encore moins justifier a pourtant été le principal facteur qui a fait perdurer six années durant un incroyable gâchis .

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Note de l'ARDHD :

Jean-Marie a été l'un des dissidents du FRUD qui s'est rallié à Guelleh, il y a six ans. Aujourd'hui, dans le journal qu'il édite, il nous fait comprendre que les accords du 12 mai sont très semblables à ceux qui avaient été signés en 1994 et que Dini n'aurait rien obtenu de plus que ce qui avait été signé à l'époque.

Certains observateurs disent même que des dispositions du 12 mai 2001 seraient en retrait par rapport à celles de décembre 1994.

Il est vrai aussi que l'accord du 12 mai 2001, signé par DINI au nom du FRUD-Armé, stipule qu'il s'inscrit dans le cadre de celui de décembre 1994.

Dans ces conditions et compte-tenu des résultats obtenus, Jean-Marie a-t-il tort d'écrire "on a perdu six ans" ?

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Radio-Trottoir : votre chronique !

Djibouti dément les allégations non-fondés de M Aïdid

La République de Djibouti " dément avec véhémence les allégations non fondées de M Houssein Mohamed Farah Aïdid " qui a accusé Djibouti d'être impliqué dans les derniers affrontements similaires survenus vendredi à Mogadiscio .

Un haut responsable de la présidence de la République de Djibouti ,cité par l'agence djiboutienne d'information ,a précisé que " les allégations non fondées de M . Houssein Mohamed Farah Aïdid ne sont que pures élucubrations " .

Cette même source souligne que " M Aïdid et les autres chefs de guerre ont toujours tenté " de dénigrer Djibouti dans ses démarches de paix "

Le haut responsable de la présidence a fait observer que " Djibouti n'a pas de leçon à recevoir d'un chef de guerre qui a plongé son pays dans les pires difficultés " .

La source gouvernementale a conclu que " Djibouti a toujours œuvré pour le rapprochement entre les différentes composantes du peuple somalien "

Décidément les éliminations commencent

Le journal La Nation du 17 mai 2001

Depuis un certain temps ,M.Hachi Abdillahi Orah, porte-parole de l'association Arta (ONG djiboutienne qui s'emploie à consolider les liens fraternels et d'amitié entre Djibouti et la Somalie ) s'emploie discrètement à convaincre M. Ismael Tani directeur de cabinet du Président de la République afin d'envoyer un homme fort comme ambassadeur à Mogadiscio. Cette homme fort qui connaît très bien les seigneurs de guerre somaliens et amis des gros patrons financiers de Mogadiscio, cet homme n'est autre que M. Ali Abdi Farah ,actuel Ministre des affaires étrangères djiboutiennes .



Votre Correspondant

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May 20, 2001

By Awdal Development and Environmental Agency

Open Letter

To: United Nations Secretary General
To: United Nations Security Council, Chairman
To: All International Human Rights Organization
To: Arab League Secretary General
To: O.A.U Secretary General
To: The Prime Minister, Transitional National
Government of the Somali Republic
To: Warlord Mohamed Haji Ibrahim Egal




We, the Awdal community in the Diaspora, condemn unequivocally the so-called referendum organized by warlord Mohamed Haji Ibrahim Egal in the north of the
Somali Republic. At a time when all Somalis are trying to reconcile their difference, it is unfortunate that warlord Egal is preparing a provocative referendum that will serve no other purpose other than fomenting discord among the Somali clans.


The Somali people are tired of war and are not ready to embark on a new journey that will embroil them in bloodshed. As most of them are fed up of the ever-increasing greed of the warlords and especially the boundless acquisitiveness of warlord Egal, community after community in the north of the Somali Republic has shown their lack of interest in the
degraded ambitions and designs of this megalomaniac.


Just like a predator lurking in the dark and waiting for an opportune time to strike, warlord Egal, the master opportunist, had adopted the habit of capitalizing on the Somali misery both at the clan level and at the individual level.

Pretending to be the leader of a fictitious state, he wants to embellish the looting and the banditry that has become an ordinary way of life for all the Somali warlords. In 1994, he introduced counterfeit currency, robbed the civilian population at gunpoint and appropriated all their earthly belongings and at the same time continues to intercept the financial
contribution, donated by the international community to alleviate the abject poverty of the Somali people in this area, for personal gain. A kleptocrat par excellence, warlord Egal amassed a fortune at the expense of the poor people and is now the richest man
in the region. It is that personal gain that he wants to legitimize and institutionalize by proclaiming a bogus referendum.


At the same time he spreads rumors and claims territories that have never been part of the Isack territory. Since he and the SNM (the Isack politico-military movement) have taken their clannish ambition to an unprecedented level in the Somali history, we have no choice but to show the world the true realities on the ground. The traditional Isack land is the central part of the north and the Isacks have every right to determine their destiny if that is
their choice, though we believe strongly that the majority of the Isacks are hostages to few clannish zealots. But the region of Sol, the district of Buuhoodleh, the eastern part of Sanaag are the territories of the Dhulmahante and Warsangleh, while the region of Awdal, the north and the western part of the district of Gabiley are the lands of the Gadaboursi and Issa. Thus the Isack elites' claims are baseless and illegitimate and they have neither the mandate nor the moral authority to speak on behalf of these regions and districts.


Now Awdal is an autonomous region of the Somali Republic and warlord Egal's claim of it has no legal foundation. Time and again the Awdal people have shown that they are neither part of nor have the intention of joining his fiefdom. In November 1999, angry demonstrators chased him out of Borama when he tried to convince the Gadaboursi to boycott the Djibouti Somali peace conference. Contradicting him and rebuffing his anti-Somali demands, the Gadaboursi chiefs, intellectuals and distinguished women leaders participated in that conference. They expressed with their fellow Somalis their readiness for a peaceful resolution of the Somali civil strife.

At Arta, Djibouti, the Somali civil society voted with their feet when they came from all corners of the Somali Republic, deliberated for six months and succeeded in setting up a national government. By unanimous decision, the Somali delegates at Arta, Djibouti, accepted regional autonomy as the best solution of the endemic rivalry among the Somali
clans. That is why it was enshrined in the Somali constitution. Consequently, the international community blessed the efforts of the civil society with recognition.


In fact, the Transitional National Government (TNG) is no panacea for all the Somali intricate problems but it is the first step towards normalization of clan relationship and eventually to a genuine reconciliation

In the worst case scenario, if the Somali state permanently fails, disappears and joins the long list of defunct states, then our choice, the Awdal people, is clear. Either we will be an independent state or we will determine our destiny- without getting dictation from a hostile warlord terrorizing our people- in the best possible way that maximizes our long-term
welfare. Certainly " Somaliland fiefdom" is the farthest thing from our minds and hearts. And we have a legitimate inspiration from the Adal state that was the strongest and civilized country in the region in the sixteenth century. Equally in the nineteenth
century, each clan was a sovereign entity and had its unique set of institutions which were unaffected by ensuing British colonialism which was a temporary structure superimposed on the Somali clan system and its fleeting effect soon evaporated into thin air
after independence.


We, the Awdal people, don't recognize the legitimacy of the "Somaliland" fiefdom nor warlord Egal's illicit mandate and ask him to withdraw unconditionally his terrorist militias encamped in Awdal that continuously harass the civilian population.

Forgetting that the blood of the innocent civilians he shed, as recently as January, 2001, is still wet on the streets of Borama, warlord Egal asks his victims to bless his aggression. No body, No body is ready for that badge of dishonor and warlord Egal and his sycophants will be responsible of the consequence of their criminal acts.

And we deplore the behavior of the innocent Isack Somalis whom warlord Egal and the SNM have corroded and have corrupted their good nature and ask them to come to their senses and not to follow the footsteps of mad men whose ambition will eventually drag them to the vortex of a destructive war. History has shown again and again that aggression and expansionism backfire without mercy and its perpetrators and authors always burn in a conflagration of their own making for truth and justice always triumph over evil.


Finally, we would like to inform the international community that warlord Mohamed Haji Ibrahim Egal is setting the stage for a confrontation among the Somali clans in the north of the Somali Republic that will ignite the already simmering hostility and suspicion among the clans into a civil war that only a sadist will enjoy its fruits.



Awdal Development and Environmental Agency


Contact Persons


1: Hamid Masheye hmasheye@hotmail.com



2: Mohamed Alabari Alabari@hotmail.com

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27/05 ALI DAHAN,Ph.D.
Représentant permanent du Front pour la Restauration de l'Unité et de la Démocratie (FRUD) aux Amériques
et Président des Partisans de la Paix dans la Justice pour tous les Djiboutiens (PPJD)
C.P. 37073, Place Québec, Québec (Québec) G1R 5P5 Canada
Cellulaire : 1-418-262-5924 Tél et fax : 1-418-529-9513
Courriel : dahana_ca@yahoo.fr


APPEL AUX PARTICIPANTS DU COLLOQUE SUR L'AVENIR
DES OPÉRATIONS DE PAIX EN AFRIQUE


ORGANISÉ PAR LA CHAIRE RAOUL-DANDURAND
EN ÉTUDES STRATÉGIQUES ET DIPLOMATIQUES
DE L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL (UQUAM)
EN COLLABORATION AVEC LA COALITON
MONDIALE POUR L'AFRIQUE À WASHINGTON, D.C.
24-25 MAI 2001, DELTA HÔTEL,
MONTRÉAL (QUÉBEC) CANADA


A L'ATTENTION DU COMITÉ ORGANISATEUR :

M. Ahmedou Ould-Abdallah, Secrétaire exécutif de la Coalition mondiale pour l'Afrique, Washington, D.C. (Etats-Unis d'Amérique)
Professeur, Charles-Philippe David,Titulaire, UQAM, (Canada)
Professeur, Jean-François Rioux, Coordonnateur du colloque, UQAM. (Canada)
____________________

A l'occasion du colloque de Montréal sur "L'AVENIR DES OPÉRATIONS DE PAIX EN AFRIQUE " où se trouvent réunis les représentants des différents continents et cultures, le FRUD et les PPJD tiennent à rappeler que la dictature du Parti unique est encore une réalité en République de Djibouti et cela malgré les nombreux "accords de paix" signés depuis le 26 décembre 1994 et le dernier, le 12 mai 2001, (à la veille de la 3e Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui se tenait à Bruxelles du 14 au 18 mai 2001) entre le gouvernement en place et les dirigeants de chacune des 3 factions des dissidents du FRUD.


A chaque fois que M. Ismaël Omar Guelleh, Président auto-proclamé est en difficulté politique, il a toujours eu recours au terrorisme d'Etat et à chaque fois que celui-ci est en difficulté financière, il précède sa demande d'aide à la Communauté internationale par la signature de pseudo-accord de paix avec une des factions du FRUD afin de pouvoir soutirer d'une façon frauduleuse l'aide financière de ses bailleurs de fonds et prétend que celle-ci servira à reconstruire le pays... Pour ce faire cette fois-ci, il s'est servi de M. Ahmed Dini Ahmed, un dictateur aussi cynique et corrompu que lui. Une fois qu'il renfloue ses caisses, il rejette du revers de la main ses dits accords et recommence à opprimer le
peuple.


La situation en République de Djibouti est extrêmement critique à cause des exactions quotidiennes contre les civils: viols collectifs, exécutions extra-judiciaires, empoisonnement de puits, massacre du bétail et surtout blocus alimentaire et sanitaire inhumain depuis bientôt 10 ans que subit la population du Nord et du Sud-ouest du
Pays. Sans oublier les intimidations, arrestations arbitraires et tortures des opposants et défenseurs des droits humains à Djibouti-Ville ainsi qu'au district d'Ali-Sabieh au Sud du Pays. La liberté syndicale est réprimée et la Presse est muselée: interdiction de publication, emprisonnement de journalistes, blocage de sites internet étrangers, etc...


Le Peuple Djiboutien en détresse n'a cessé de demander "à l'aide", mais aucun Etat qui défend les droits humains et la démocratie n'a osé lui porter secours. Il sera trop tard et inutile d'intervenir en République de Djibouti, le jour où le pays sera ravagé et divisé et que la situation devienne irréparable comme ce fut le cas au Rwanda, en Somalie ainsi qu'en ex-Yougoslavie, à Chypre...


A quoi serviront l'aide et l'intervention internationales lorsque le Peuple Djiboutien sera complètement décimé et le Pays divisé à jamais ?

Et puisque l'on parle en ce moment du devoir d'ingérence pour la poursuite d'un but humanitaire, nous demandons aux participants de cette auguste assemblée parfaitement habilitée d'en faire usage et qu'ils demandent à S. E. Madame Marie Robinson, Haut-Commissaire du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme, la
constitution d'une COMMISSION D'ENQUÊTE ET L'ENVOI D'UNE MISSION URGENTE À DJIBOUTI POUR FAIRE LA LUMIÈRE SUR LES MASSACRES ET AUTRES ABUS COMMIS PAR LE GOUVERNEMENT DE M. GUELLEH ET DE SON ONCLE M. GOULED. Une telle enquête enverra un message clair aux responsables de ces abus que l'IMPUNITÉ, C'EST TERMINÉ et elle permettra aussi de dresser un plan d'action pour le rétablissement du respect des droits humains.


Nous espérons que notre requête sera entendue et que vous inclurez dans le rapport final de ce colloque une motion condamnant la violation des droits humains à Djibouti.

C'est pour toutes ces raisons que nous demandons aux forces de la paix, de la justice et de la démocratie qui participent à ce colloque de se donner le devoir de se soucier de l'état d'un peuple victime d'une dictature. Car, sans paix, il n'y a pas de développement durable et sans peuple, il n'y a pas de culture.

Nous soutenons votre honorable action en faveur de la paix en Afrique et nous espérons qu'elle exercera des pressions sur les décideurs...

Fait à Québec, le 23 mai 2001

Ali Dahan, ex-Diplomate
Représentant permanent du FRUD
aux Amériques et Président des PPJD


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LA REVUE AGIR STRATEGIQUEMENT ET L'ASSOCIATION

28/05 Une nouvelle manière d'AGIR (Préface)



S'engager dans une entreprise aussi exigeante que la création d'une nouvelle revue, avec ses contraintes de qualité et de ponctualité, suppose une forte conviction de sa nécessité. Malgré le nombre et le haut niveau intellectuel des revues publiées dans notre pays, il apparaît que la revue AGIR répond à un réel besoin. Non seulement parce que, dans une période de mutation, les vecteurs d'idées ne sont jamais assez nombreux pour exprimer la diversité des analyses et des opinions. Mais surtout parce que, dans le vaste domaine que devrait occuper la stratégie moderne, hélas trop souvent accaparée, soit par les relations internationales, soit par l'organisation des entreprises, soit enfin et surtout par les médias, il n'y a pas de revue générale de stratégie, celle-ci étant entendue dans son sens large comme une démarche ou comme une méthode au service de l'action collective. En réalité, si elle veut exister et prouver son irremplaçable utilité publique, la stratégie doit sortir de l'ombre, dépasser ces domaines dans lesquels elle a été cantonnée ; la "Société de Stratégie" a été fondée dans ce but. La revue AGIR est son instrument de communication.

Ambitieux par son projet - mais bien modeste par ses moyens-, AGIR souhaite contribuer à la compréhension de notre époque et aider à renouveler notre vision du monde.
Au tournant d'un siècle particulièrement éprouvant pour les individus comme pour les nations, pour leurs structures comme pour leurs valeurs, il est urgent de cesser de subir les événements, et de tenter une reprise en mains du cours de l'Histoire. Sans se faire trop d'illusions, peut-être peut-on néanmoins chercher à rendre aux relations entre les peuples un caractère plus rationnel et humain qu'il leur est d'ailleurs arrivé d'adopter dans le passé : concevoir la civilisation comme un progrès et non comme une régression…A cet égard, mettre de l'intelligence dans les rapports de forces à défaut de pouvoir les empêcher, telle pourrait être une définition moderne de la stratégie. Aider le politique à se libérer des experts et des techniciens, et ainsi à retrouver à la fois son autonomie et son espace de responsabilité, telle pourrait être une ambition pour la stratégie.


Moyen d'expression de la "Société de Stratégie", AGIR est une revue d'acteurs et de praticiens. L'accélération récente de l'Histoire, l'urgence et la gravité des problèmes qui sont posés aux dirigeants sur toute la surface du globe, tous ces phénomènes interdisent qu'on se complaise à philosopher ou à conceptualiser à perte de vue. Entre la réactivité hâtive et brouillonne actuelle aux événements innombrables et une reconceptualisation générale qui serait pourtant nécessaire, il y a place pour une réflexion sur et pour l'action : un processus intelligent, ouvert aussi bien à la rationalité qu'à la créativité, qui permette de comprendre, de préparer et de conduire l'action.

Avant de proposer des solutions ou seulement des pistes, il faut comprendre la réalité. C'est pourquoi nous nous attacherons, au moins pour les premiers numéros, à une appréciation de situation, aussi exhaustive que possible, du monde environnant. C'est sur la "crise" dans ses diverses manifestations et dans ses multiples domaines que nous allons faire porter notre regard. Ce voyage au cœur de la crise nous conduira de la "crise financière" étudiée dans ce premier numéro à la "crise de la communication" abordée dans le deuxième, puis à la "crise de la politique", à celles de la société, du progrès, de l'institution militaire, de l'Afrique, de la mondialisation… Les analyses ainsi proposées devraient permettre au lecteur de mieux comprendre les causes, les mécanismes et les effets des diverses formes de crise ; de déceler les points communs de vulnérabilité des sociétés modernes et donc les menaces réelles qui pèsent sur leur avenir ; d'identifier aussi les facteurs de convergence, amorces de pistes d'idées nouvelles intéressantes à explorer.


Cet effort de compréhension de la crise contemporaine est capital; l'entreprendre, c'est se donner quelques chances de démêler l'écheveau de la complexité et de résister à l'urgence; ne pas le tenter, c'est abdiquer toute maîtrise du futur, laisser libre cours à la violence et se résigner à une insécurité durablement installée.
Face à l'ampleur d'une telle tâche de salubrité publique, AGIR n'est qu'un signal; celui du besoin d'une dynamique de débat qui porterait sur l'essentiel, c'est-à-dire sur la vie et l'avenir de nos sociétés; débat actuellement inhibé par la crise dans laquelle sont empêtrés les débris des systèmes politiques.


Un débat sans liberté n'a aucun sens; liberté d'expression cela va sans dire, mais avant tout liberté de penser, c'est-à-dire de douter, de remettre en question, de chercher autre chose. Condition sine qua non si on veut "penser la crise", la complexité, la diversité, la multiplicité, la difficulté de la crise. C'est pourquoi AGIR est une revue libre, indépendante des pouvoirs et qui ne "roule" pour personne. Elle est avant tout la revue des membres et adhérents de la "Société de Stratégie". On lui souhaite bien sûr une audience élargie, selon et à mesure des sujets traités; mais, pour débuter, contentons-nous de ces bases modestes et raisonnables. A nos adhérents, à nos lecteurs, de nous aider à faire en sorte que, par sa qualité et sa diffusion, AGIR parvienne sans tarder à être réellement une "revue pour l'action".

Eric de La Maisonneuve



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28/05 POUR UN SURSAUT AFRICAIN

(Article publié par la revue AGIR N° 7 et publié avec l'aimable autorisation
de la direction de la revue)


par Mohamed Aref

A l'exception de deux ou trois pays lesquels, au demeurant, n'échapperont pas à une contamination, l'Afrique est un continent en perdition : tel est le constat cruel mais réel après quatre décennies d'indépendance. Et les exemples ne manquent pas.

Autosuffisante sur le plan alimentaire au moment de l'indépendance, l'Afrique subsaharienne survit aujourd'hui sous perfusion, grâce à l'aide alimentaire internationale. Cette situation continue de s'aggraver, puisque les rendements agricoles ont baissé de plusieurs dizaines de pour cent, alors que la population croît de plus en plus, avec toutes les conséquences qu'il est aisé d'imaginer tant sur le plan économique que dans le domaine social et politique.

A titre d'exemple encore, alors qu'au moment de l'indépendance le continent représentait 9 % du commerce international, l'Afrique est aujourd'hui évincée du commerce mondial, à telle enseigne que même les prix de ses propres matières premières lui sont dictés par les Bourses qui se trouvent situées en Europe et en Amérique. A telle enseigne aussi que l'Afrique noire est devenue la risée du monde, puisque même les enfants européens découvrent à l'école que son produit national (environ 460 milliards de dollars) moins l'Afrique du Sud (110 milliards) est inférieur à celui des Pays-Bas qui ne comptent qu'à peine quinze millions d'habitants (24 000 dollars par tête).

Bref, l'Afrique possède tous les mauvais records : celui du SIDA et autres maladies graves et endémiques, celui de la corruption, celui du nombre de tyrans, celui des guerres, celui des exactions barbares contre l'humanité, celui de la mort surtout parmi les femmes et les enfants, celui des violations de frontières, des annexions, des partitions, des occupations, des dépenses militaires exorbitantes, du militarisme d'Etat, du pillage des ressources au profit d'oligarchies bornées, celui du mépris ouvertement affiché pour des peuples terrorisés et confinés dans une misère sans limite et sans fin… A-t-on jamais vu dans l'histoire de l'Humanité populations plus systématiquement écrasées, déchirées, bafouées, grugées, trompées, manipulées, dont on a aussi allègrement exploité tant les richesses que la misère ?


Un enjeu stratégique


Et pourtant, l'Afrique constitue le centre d'enjeux qui bientôt seront publiquement et officiellement reconnus à nouveau comme stratégiques ; l'Afrique est l'objet d'une convoitise qui ne dit pas son nom. Tout le monde sait que les guerres qui se déroulent avec une rare inhumanité, par exemple en Angola, en République Démocratique du Congo, en République du Congo ou encore en Sierra Léone, ont pour objet davantage la convoitise du pétrole, de matières premières et/ou de métaux précieux qu'une opposition ethnique, ou tout simplement politique, entre deux groupes rivaux. Ainsi par exemple, de part et d'autres dans un conflit qui se déroule dans un pays donné, se trouvent de super-puissantes multinationales qui exploitent ce que la nature a donné de plus précieux à l'Afrique. En contrepartie, elles livrent des instruments pour semer la mort.

Bien plus encore, et comme l'a récemment révélé publiquement lors d'un entretien télévisé Monsieur Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, il existe de puissants groupes occidentaux qui proposent à certaines personnalités de l'Afrique de l'Ouest des coups d'Etat clefs en mains. Sous d'autres cieux, ces groupes seraient identifiés, dénoncés puis jugés, pour être mis hors d'état de nuire. En Afrique, il n'en est rien. La démocratie est en Afrique une denrée d'autant plus rare que l'Occident, qui s'en prétend le parangon, en décourage et en entrave l'instauration. Il n'est donc pas étonnant que ses alliés naturels soient, non les intellectuels nourris des philosophes des Lumières, mais des dictateurs avec ou sans uniforme, bornés et incultes, qui les persécutent.

Et même l'aide attribuée à l'Afrique au titre de la prétendue coopération est notoirement connue comme étant parfaitement inutile, car elle n'atteint pratiquement jamais son but avoué. Mais, de toute évidence, elle n'est pas perdue pour tout le monde, retournant en grande partie vers les pays d'origine, en direction notamment des partis politiques et des campagnes électorales démocratiques dont le financement est devenu des plus périlleux lorsqu'il a pour origine des fonds privés européens, quand ce n'est pas pour garnir des comptes privés numérotés en Suisse. Ainsi se poursuit le pillage colonial sous des formes apparemment respectueuses des soi-disant souverainetés nationales.

Le pillage par les grandes multinationales risque bientôt de s'institutionnaliser et de prendre une autre forme. En effet, la toute puissante American Bar Association, la plus grande association américaine d'avocats a reçu l'aval, pour ne pas dire l'incitation, de son gouvernement de former les avocats africains au droit américain, pour permettre aux hommes d'affaires de ce grand pays de se lancer à l'assaut du continent africain ; en d'autres termes, après la colonisation européenne, après la colonisation soviétique, l'Afrique serait préparée à connaître une nouvelle aliénation intellectuelle, puisqu'elle devra faire table rase de toute sa tradition juridique antérieure pour n'en connaître qu'une seule: celle de la nouvelle puissance qui viendra la piller à son tour.

Plus précisément, cela signifie que, contrairement à ce que pensaient il n'y a pas si longtemps encore beaucoup d'Européens, le continent africain et ses richesses intéressent grandement les Etats-Unis d'Amérique ; il serait d'ailleurs difficile qu'il en soit autrement compte tenu des trésors dont il regorge. Il est désormais clair que, si, pendant la guerre froide, les Américains ont feint de ne pas trop s'intéresser à l'Afrique, c'était par calcul tactique, pour laisser les coudées plus franches à leurs alliés européens face aux soviétiques et à leurs vassaux communistes. Mais aujourd'hui que le péril rouge a disparu, la compétition entre Occidentaux bat son plein partout où leurs rivalités économiques peuvent s'exprimer, c'est-à-dire là où leurs intérêts vitaux ne sont pas menacés. Autrement dit, l'Afrique est aujourd'hui et désormais bonne à prendre pour les Américains.

Cela signifie aussi que faisant table rase du passé, de l'histoire, des cultures, des traditions juridiques africaines très anciennes comme moins anciennes, nationales ou importées, les Américains comptent tout simplement imposer et implanter leur droit en Afrique avec tout ce qu'il véhicule dont la langue n'est pas le moindre bagage.

Cela signifie en fin de compte qu'il faudra consommer américain et que les richesses africaines deviendront des exclusivités américaines. Après la traite des Noirs, après la colonisation européenne, après les agressions des Soviétiques, l'Afrique se préparerait à connaître le pillage doublé d'une nouvelle aliénation intellectuelle et mentale.

Il est bien évident que cela n'ira pas sans conséquence puisque, lorsqu'ils s'apercevront s'être fait damer le pion sur un territoire qu'ils croyaient pourtant définitivement conquis, les Européens ne manqueront pas de réagir, évidemment sans demander leur avis aux Africains, les principaux intéressés, à leur détriment et avec les préjudices que cela engendrera inéluctablement. On se souvient que la guerre froide a été singulièrement brûlante en Afrique !

Alors que cette confrontation est encore en gestation, une autre pointe le bout de son nez. Elle s'ajoutera, mais avec une plus grande acuité, aux divisions coloniales, ethniques, linguistiques non africaines, car elle a pour fondement l'irrationnel. Il s'agit bien évidemment de l'opposition religieuse dont les sources sont multiples mais dont on peut retenir certains points :
- l'extension de l'Islam en dépit de ses dissensions ;
- la mise en exergue par les médias et en particulier par les grands groupes occidentaux, qui ont une fâcheuse tendance à dénigrer systématiquement cette religion, provoquant en retour chez les musulmans une réaction spontanée de solidarité en faveur de ceux qui se disent défenseurs de l'Islam ;
- certains États islamiques qui financent directement et/ou indirectement l'extension pacifique et/ou violente de leurs propres obédiences en apparence islamiques mais en réalité politiques ;
- ici la frustration dont le groupe politique islamique a été l'objet à la suite d'une victoire électorale démocratique dont il a été illégalement et irrégulièrement privé avec l'appui de l'Occident ; là l'exclusion systématique et grotesque des musulmans en raison de leur seule appartenance religieuse ;
- la faillite africaine de nombreuses " utopies-terrestres ", pour reprendre l'expression d'Alain Grignard ;
- la faillite au moins morale du système occidental, etc.


Bref, l'Afrique est l'objet de nombreuses convoitises, sauf par ses propres habitants.


Pour une organisation panafricaine


Il est donc temps que des Africains prennent conscience publiquement et collectivement que l'Afrique constitue le théâtre de guerres dont les foyers se multiplient, dont les soldats sont constitués par ses propres enfants pour des conflits dont les objectifs sont très éloignés des intérêts du continent et de ses habitants. Il conviendrait d'abord à cet égard que les Africains revendiquent leur continent et que tout ce qui s'y déroule les concerne directement et au premier chef. En effet, il est navrant de constater que, dans tous les domaines (humanitaire, droits de l'Homme, démocratique, économique, intellectuel, artistique, etc.), tout est décidé, mis en oeuvre et contrôlé par l'Europe. Les médias participent aussi à cette situation, puisqu'un fait donné ou une position exprimée n'est considérée comme crédible et n'est diffusée que si elle a obtenu l'aval de quelqu'un qui se trouve en Europe.

Après avoir reconnu qu'ils sont en partie responsables d'un aussi grave dénigrement, les Africains doivent se mettre à l'œuvre en prenant eux-mêmes les choses en mains, d'abord par la constitution d'une ou plusieurs entités (en tant que de besoin), lesquelles s'exprimeront pour dire notamment :

- que toutes les zones où existent des conflits doivent être soumises à un embargo international sur toutes les armes, et que sa violation sera susceptible de poursuites entre autres pour complicité des crimes qui seront commis dans la zone donnée et pour trafic d'armes ;

- que dans tel pays, à tel endroit et à telle époque se sont produits des événements comme par exemple des violations graves des droits humains, ou encore l'exclusion de telle personne ou tel groupe d'une élection censée être démocratique et ce au mépris de normes universellement admises ; qu'une telle situation est inadmissible et qu'elle requiert une réponse immédiate appropriée conformément à la légalité internationale rappelée notamment au préambule du pacte international relatif aux droits civils et politiques aux termes duquel " la charte des Nations Unies impose aux États l'obligation de promouvoir le respect universel et effectif des droits et des libertés de l'homme " ;

- qu'en vertu de cette même légalité internationale les responsables africains doivent, à l'instar des Européens à l'égard d'un certain Haider et des membres de son parti, dénoncer et refuser que soit accordée la moindre considération à des individus ne respectant pas effectivement les droits et les libertés fondamentales de l'homme ; qu'à défaut ces soi-disant responsables africains doivent être dénoncés eux aussi comme coupables de non-respect des normes internationales et des engagements souscrits par leur pays, voire de non-assistance à personnes en danger ;

- que la philosophie de l'Afrique est celle qui se dégage de la Charte africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, ainsi que des instruments internationaux allant dans le même sens ;

- que l'Afrique possède des valeurs humanistes auxquelles doivent être soumis tous ses dirigeants et qu'il n'y a donc pas de place pour des individus qui torturent, tuent, pillent, qui ignorent la démocratie et les libertés fondamentales et violent les règles de la justice. Car, partout où se déroulent des conflits, ce sont bien, dès le départ et jusqu'à la fin, de graves violations des droits fondamentaux et élémentaires de l'être humain et l'omerta de rigueur qui souillent l'ensemble du continent africain et ses habitants ;

- qu'il est pour le moins choquant que les Européens, qui n'ont pas hésité à juste titre à tourner le dos à l'Autriche au motif qu'elle avait admis au sein de son gouvernement des représentants d'un parti politique prônant ouvertement des idées xénophobes et racistes, se pavanent dans le même temps et échangent des accolades avec des tyrans aux mains tâchées de sang et qui foulent au pied quotidiennement les droits les plus fondamentaux de leurs concitoyens ; qu'une telle attitude ainsi que le silence des médias et de l'opinion européenne toutes tendances confondues constituent pour le moins une discrimination d'autant plus intolérable qu'elle se prolonge dans les pays occidentaux eux-mêmes à l'encontre des étrangers d'origine africaine.

Cette entité pourrait être une vaste organisation panafricaine regroupant aussi bien des leaders politiques et en particulier des chefs d'États et/ou de gouvernements en exercice, des intellectuels, des artistes, des ouvriers, des syndicalistes, des militants des droits de l'Homme, etc. qui partagent le même idéal de vérité et de développement pour l'Afrique et les Africains.

On pourrait imaginer une autre entité inter-étatique, mais comprenant et dirigée par des personnalités africaines indépendantes, dotée de statuts garantissant effectivement son indépendance et lui permettant d'intervenir partout en Afrique dans tous les domaines où les droits de l'Homme seraient menacés et/ou méconnus. A cet égard, la consultation de cette organisation constituerait le préalable indispensable à toute tentative de création d'un groupe d'intervention armé africain, étant entendu que bien des situations pourraient être réglées par la voix pacifique si les Africains voulaient bien d'abord en avoir la volonté et ensuite s'en donner la peine.


Une vision pour l'Afrique


Par ailleurs et pour éviter que l'Afrique soit définitivement et irrémédiablement " larguée", il est urgent de constituer sans délai un groupe de réflexion, constitué non seulement de représentants étatiques mais surtout de personnalités indépendantes (juristes, économistes et sociologues notamment), chargé d'établir dans un délai de quelques semaines au maximum une vision pour l'Afrique, projet de développement et d'intégration africaine qui serait très largement diffusé en Afrique afin de déclencher partout des discussions et des débats susceptibles de déboucher sur de véritables projets de société pour l'avenir et d'inciter les dirigeants à les mettre en oeuvre.

Il est indéniable que, pour survivre dans le courant irrésistible de la mondialisation, l'intégration africaine apparaît comme la seule issue ; elle permettrait notamment :

- de substituer une nation africaine aux nationalismes à base tribale ou ethnique ;
- de faire disparaître (au pire à terme) les conflits territoriaux ethniques dans la mesure où chaque africain serait chez lui dans n'importe quel État de la fédération envisagée ;
- d'assurer, grâce à une Cour suprême fédérale, un contrôle dé-tribalisé des décisions judiciaires locales et faire ainsi prévaloir la primauté du droit ;
- d'arriver à un résultat similaire en matières législative et gouvernementale, grâce à des institutions fédérales ;
- grâce à la création de grandes voies de communication indispensables, de lever toutes les barrières économiques et de faciliter des échanges interafricains ; ceci permettra la création d'un vaste et libre marché africain, seul susceptible d'engendrer des entreprises africaines suffisamment importantes pour affronter la concurrence de celles des États développés et de susciter un développement endogène ;
- de simuler un marché du travail africain par la possibilité pour un employeur de puiser légalement et sans contrainte dans une main d'oeuvre qualifiée, aussi nombreuse que diversifiée ;
- de réduire, voire de supprimer, de façon significative l'arsenal militaire impressionnant accumulé par les États africains et d'utiliser les économies budgétaires qui en résulteront à des fins pacifiques et à l'insertion dans le développement économique et social des États concernés des soldats et/ou des miliciens ainsi dégagés ;
- de restaurer la paix sur le continent qui y aspire ;
- de rationaliser enfin l'aide économique internationale et de l'appliquer à grande échelle à sa réelle destination ;
- de diminuer considérablement les dépenses de prestige qui pourraient être mieux utilisées,
- de faire accéder ce vieux continent au rang de puissance moderne, etc.


A ce jour, il existe un certain nombre de tentatives régionales et sous-régionales. L'une d'entre elles prétend réaliser des " marchés communs " sous-régionaux. Ces efforts sont actuellement voués à l'échec, en raison notamment du refus obstiné manifesté par la plupart des dictateurs régnant sur ces pays de lâcher un pouce de leur pouvoir totalitaire et de permettre la moindre accession de leurs compatriotes à la démocratie et à la liberté économique. Il faut savoir à cet égard que, dans nombre de pays, les habitants d'une même région rencontrent, lors de leurs déplacements d'un village à l'autre et surtout vers la ville, une bonne demi-douzaine de barrages érigés par la police, par la Gendarmerie, par l'armée, par les douanes…et aussi par des rebelles, par des bandits ; les uns comme les autres les rançonnent et les privent du bénéfice de leur travail. Ils sont de ce fait découragés de se déplacer, de commercer et d'échanger. Tant que durera une telle situation, il sera vain de prétendre instaurer une vie économique sur les parties du continent encore livrées à ce type de pratiques.

Une autre forme d'intégration, préconisée notamment par les Américains, consisterait en la constitution de fédérations sous-régionales africaines regroupées autour de pays pôles comme le Nigéria pour l'Afrique de l'ouest, l'Afrique du Sud dans la partie méridionale du continent, l'Egypte pour la partie nord, l'Ethiopie ou le Kenya pour la partie orientale…

Un projet plus récent de création d'une Union Africaine, proposé par la Libye, a été adopté par les dirigeants des Etats membres de l'OUA ; il semblerait correspondre aux vœux des populations africaines qui n'ont pourtant pas été encore consultées sur cette éventualité. Ce projet, apparemment très avancé de remplacer la médiocre OUA par une organisation améliorée et plus unitaire, concerne en effet tous les Africains, largement capables d'en comprendre les enjeux et d'en débattre ; après tout, il s'agit de leur avenir !

Quel que soit le destin de ce projet, il paraît indispensable que se réunisse le groupe de réflexion indépendant dont nous avons suggéré la création, afin qu'il établisse un véritable plan d'évolution politique, économique et sociale du continent africain, à partir duquel les peuples puissent débattre de leur avenir et choisir leur voie : un texte fondamental conduisant en quelques années à une Charte pour l'Afrique. S'il est vrai que les Etats africains ont accédé à l'indépendance en héritant d'institutions mises en place par les colonisateurs, il est aussi indéniable qu'aujourd'hui nombre de ces régimes imités de la France ou de la Grande-Bretagne ont vu ces institutions se dégrader, qu'elles aient été trop lourdes, complexes, inadaptées aux situations locales et à la nature des problèmes nouveaux qui se posaient. Elles ont été maintenues grâce aux divers concours des anciens tuteurs, de l'Union européenne ou d'organisations internationales, sans pour autant parvenir à remplir leur fonction régulatrice de la vie politique, économique et sociale. Il serait ridicule de les rejeter maintenant en bloc ; elles doivent servir de base pour une rénovation constitutionnelle inspirée et complétée du génie de chaque peuple, génie et civilisation que chaque peuple, dans un ensemble africain élargi et cohérent, doivent s'approprier et mettre en pleine lumière.

Il apparaît donc pour le moins contraire à l'évolution souhaitable et désormais amorcée de consentir au maintien en l'état de pouvoirs totalitaires ou dictatoriaux. Les relations entre Etats africains, entre Africains eux-mêmes et avec les autres, bénéficieraient d'une telle normalisation ; elles s'enrichiraient de pratiques nouvelles suscitées par une indépendance plus authentique et mieux assumée. La Communauté internationale ne pourrait qu'y gagner, profitant de la maturité enfin retrouvée des pays africains, capables à certains égards d'amorcer la prise en mains de leur destin.

Si de tels projets sont ainsi proposés aux intéressés, librement et largement débattus à travers tout le continent, il sera alors temps pour les Etats d'Afrique et pour leurs habitants d'envisager une Union fédérale, à même de leur permettre la mise en valeur de leurs ressources, de défendre leurs intérêts dans un monde économique cruel, de faire valoir le poids de l'Afrique et de négocier avec les organisations internationales des aides qui resteront longtemps indispensables. Celles-ci pourront alors être concentrées et réservées aux projets allant dans le sens de l'intégration et de la facilitation de la création d'un vaste marché libre africain.

Une telle situation, sans précédent, serait peut-être sa chance historique car, pour la première fois, l'Afrique serait sûrement contrainte de trouver en elle-même et par elle-même les moyens susceptibles de lui assurer un développement efficace et rapide. Une telle stratégie, si elle était adoptée par la communauté internationale, permettrait aussi à certains États africains d'échapper à la tutelle politico-économique de certaines grandes puissances. Ces dernières comprendront fatalement, si les Africains l'exigent, que, comme le constatait le Brutus de Shakespeare : " les bonnes raisons doivent céder aux meilleures ". Le sauvetage de plusieurs centaines de millions d'êtres humains constitue indiscutablement autant de meilleures raisons qu'il suffirait d'avoir le courage de faire valoir. Car, comme l'a si bien dit Jean Jaurès : " le courage c'est de chercher la vérité et de la dire ".


Un premier lot de propositions


En attendant et pour forcer le destin, il conviendrait pour la Communauté internationale de bannir les comportements actuels, de toute évidence malsains, qui ont conduits à un échec retentissant et de mettre en place d'urgence une coopération nouvelle, utile tant pour les Africains que pour les habitants des pays donateurs et fondée sur les principes suivants :

- supprimer toute aide, si minime soit-elle, à tout pays sous domination d'un régime totalitaire, méprisant les libertés fondamentales et niant aux habitants toute possibilité d'expression véritablement démocratique ; et mettre ses dirigeants au ban des nations ;
- éviter que les bailleurs de fonds se substituent aux Etats africains dans les domaines de la santé et de l'éducation, au motif fallacieux que la suppression de l'aide nuirait aux populations concernées. En effet, il n'existe pas d'exemple que, dans ces pays totalitaires, l'aide octroyée pour la santé et l'éducation n'ait pas subi de graves détournements au profit de moyens de coercition contre ceux-là mêmes que l'aide se proposait de sauvegarder. Par contre, dans les pays sevrés de toute aide des progrès importants en matières de démocratisation et de respect des droits humains fondamentaux ont paradoxalement pu être observés;


- s'engager à privilégier et à ne consacrer l'aide internationale qu'aux seuls projets panafricains susceptibles de créer une économie à grande échelle et de stimuler des échanges et un marché africain. Il s'agirait par exemple du financement de la création et de la réalisation à travers toute l'Afrique de grandes voies de communication comme des autoroutes et des voies ferrées sur lesquelles la circulation serait totalement libre, à l'exception d'un faible péage couvrant le seul coût de leur entretien par des sociétés indépendantes des Etats ;

- financer la constitution de médias africains indépendants, couvrant l'ensemble du continent, acteurs du développement de la démocratie et des droits humains comme du développement économique ;

- permettre la suppression progressive, contrôlée et donc certaine, des armées nationales ainsi que de leurs panoplies d'armements ;

- interdire l'exportation vers l'Afrique d'armes autres que celles destinées au maintien de l'ordre dans le cadre d'opérations de police, jusqu'à ce que soient créée une organisation de sécurité africaine et ses composantes militaires régionales ;

- rendre public chaque année le détail de l'aide octroyée quelle que soit sa forme et en préciser la destination ; rendre compte des réalisations, l'ensemble constituant un moyen quasiment infaillible de contrôle.

Une telle démarche profiterait autant aux donateurs qu'à l'Afrique : en participant activement au développement économique de l'Afrique, ceux-ci bénéficieraient d'une forte demande de technologie et de machines outils ; ils contribueraient aussi à éviter la croissance d'un monde d'affamés siégeant aux portes des pays riches avec ce que comporte pour eux cette hypothèse en termes d'insécurité et de défense.

Une réflexion d'ensemble paraît nécessaire entre un certain nombre de partenaires sérieux : des Etats désireux de rendre plus transparente et saine l'utilisation des fonds de leurs contribuables ; des Etats africains soucieux de se sortir de leur situation et de faire les efforts correspondants ; des ONG africaines totalement indépendantes des Etats ; la société civile en général et plus particulièrement des syndicats aussi bien des travailleurs que des patronats des différents pays concernés.

Quelle que soit la gravité de la situation présente, il n'est pas utopique d'envisager un sursaut africain, dont la société civile en particulier et les peuples en général constitueront les passages obligés pour la préparation et la réalisation de leur propre destin. Cette renaissance ne proviendra pas de la promulgation d'un nouveau projet étatique autoritaire qui risque de n'être qu'une simple gesticulation politique, mais d'une démarche populaire, libérant les facultés créatrices et productrices de tous les Africains, débouchant sur le choix conscient et délibéré d'un avenir pour les habitants de ce continent meurtri.


Mohamed Aref est avocat.


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Présentation de l'Association : AGIR STRATEGIQUEMENT

Lien Internet : http://www.societe-de-strategie.asso.fr/

L'association : Agir stratégiquement, c'est vouloir agir ensemble !


Le réseau : La Société de Stratégie est une association régie par la loi de 1901, elle regroupe des acteurs du monde contemporains, aux compétences pluridisciplinaires, mus par la conviction d'une nécessaire reconnaissance de la réflexion stratégique.


Une démarche : Une méthode d'appréciation globale des situations pour "penser la crise", soit : le bouleversement des facteurs conflictuels.


Les ateliers : Décision, médiation, précaution, sécurité... sujets de réflexion au coeur d'une stratégie renouvelée. Thèmes de débats transversaux et interprofessionnels. Pour retrouver le sens de l'intérêt général et des objectifs communs, réfléchir au "comment vivre ensemble".


Les Jeunes stratèges : Réservoir d'idées, apprentissage de la réflexion stratégique, ouverture sur le monde professionnel.

La Revue Générale de Stratégie AGIR : Pour penser l'action en proposant des choix avec le concours de spécialistes et de personnalités du monde politique, économique, social, militaire, universitaire...


N°1: La crise financière -
N°2: Révolution de l'information et crise de communication -
N°3: La crise du politique -
N°4: La perception des menaces -
N°5: La crise de l'Europe -
N°6: Le temps des ruptures (société) -
N°7: L'Afrique en chantier


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29/05 Les interviews (presque) imaginaires. Ce que Jean-Loup Schaal aurait pu nous dire à la veille de la suspension de La Liberté.

Nous avons pu joindre Jean-Loup Schaal qui a accepté de répondre à nos questions pour ce dernier numéro des bulletins de la Liberté.

Le journaliste.
Monsieur Schaal, je vous remercie d'avoir accepté de répondre à mes questions. Parce que dans le fond, on parle beaucoup de vous, mais peu de gens vous connaissent. Vous avez organisé plusieurs manifestations devant l'Ambassade, mais ce sont vos seules apparitions publiques aux côtés des Djiboutiens.


J'espère ensuite que vous nous donnerez enfin les vraies raisons pour lesquelles vous fermez arbitrairement le site Liberte-Aref de façon aussi brutale et sans aucune concertation préalable. Et surtout que vous ne pratiquerez pas la langue de bois.

Allez-vous nous dire enfin pour qui vous 'roulez' ? Nombreux sont ceux qui s'interrogent sur ce point et des tas d'hypothèses circulent. Certains pensent que vous agissez pour le Frud, d'autres pour AREF, d'autres pour les services secrets français, d'autres pour Moumin Bahdon. J'arrête la liste ici, car il y a encore d'autres hypothèses ….

Jean-Loup SCHAAL
D'abord je vous remercie de me donner enfin la possibilité de m'exprimer personnellement pour la première fois dans votre journal. Mais il y a beaucoup trop de questions, pourrions-nous les aborder une par une ?


Le journaliste :
C'est exact, commençons par vous et par vos motivations personnelles dans ce combat que vous avez mené à Djibouti jusqu'à maintenant et qui s'arrête jeudi soir.


JLS :
Je tiens à faire une mise au point préalable. N'employons surtout pas le passé. Car contrairement aux bruits qui circulent, je n'ai jamais dit que le site Liberte-Aref fermait et il ne fermera pas. Vendredi, samedi prochain, le mois prochain, il sera toujours accessible en ligne. Ce que nous suspendons, ce sont les parutions des bulletins et je vous expliquerai tout à l'heure les raisons qui motivent cette décision.
Le combat en faveur des Droits de l'Homme à Djibouti reste la priorité de l'Association, qui continuera son action comme elle le fait depuis 1991, soit exactement dix ans. Dix ans d'action continue, n'est-ce pas déjà une première garantie de nos engagements et de la pérennité de notre combat aux côtés du peuple djiboutien, victime de la dictature ?


Le journaliste :
Certes, vu sous cet angle ! Mais l'association s'est toujours rangée aux côtés des Afar pour défendre leurs intérêts, même si de temps en temps, elle a fait semblant de s'intéresser à d'autres communautés pour donner le change.


JLS :
Beaucoup de djiboutiens nous ont écrits pour nous dire que l'un des maux qui empoisonne la vie publique à Djibouti, c'est le tribalisme. Or dès que l'on parle de quelqu'un à Djibouti, la première chose que l'on dit de lui, c'est son appartenance à une ethnie, à une tribu et à un clan. Il est impossible de faire comprendre, en tout cas, je n'ai pas réussi à le faire, qu'une Association comme la nôtre, composée exclusivement d'européens (non membres d'une ethnie djiboutienne) puisse intervenir pour un idéal et non pour une tribu.


Il est vrai que les Afar ont été souvent plus frappés que les autres, en particulier, dans les années 90 (Emprisonnements, massacre d'Arriba, exactions dans les zones d'influence Afar). Nous sommes intervenus pour des femmes et pour des hommes et non pour une ethnie. Depuis d'autres femmes et d'autres hommes appartenant à d'autres ethnies ont été frappés. Nous avons continué à intervenir sans nous préoccuper de leurs origines.

Le journaliste :
Je vous crois, mais les faits montrent une tendance à vous occuper particulièrement des intérêts des Afar et du FRUD.


JLS
Prenons quelques exemples si vous voulez bien.
En septembre 1999, nous avons lancé des campagnes en faveur d'Ali Meidal, d'Idriss Moussa et de son fils et de DAF. Sont-ils Afars ?
Plus tard, nous avons alerté l'opinion sur les persécutions dont la famille d'Ismaël Guedi était victime. Est-il Afar ?
Sans parler de ce que nous avons fait pour Amir Adaweh, pour Moumin Bahdon et pour Aden Robleh, dès lors qu'ils étaient persécutés par le régime. Toutes ces personnalités, pour ne citer qu'elles parce qu'elles sont connues de tous, nous ont remerciés personnellement de notre aide.
Alors je vous en prie, comprenez-moi bien, nous sommes intervenus spécifiquement pour tous ceux qui en avaient besoin à un moment donné.


Le journaliste :
Alors pourquoi suspendre la parution de La Liberté ? Vous avez réussi à créer un journal qui est lu par toute la communauté djiboutienne et vlan, sur un coup de tête, vous décidez de le fermer et vous ne proposez rien pour le remplacer. C'est subi comme une véritable punition par la communauté djiboutienne.


JLS :
je comprends tout à fait cela et nous réfléchissons à de nouvelles formes de communication.


Commençons par le début.

D'abord le journal La Liberté n'a jamais été lancé pour une longue période. Nous ne sommes pas des journalistes, mais simplement des militants. Il s'agissait simplement de contrer la monstrueuse décision de Guelleh lorsqu'il a décapité toute la presse d'opposition en septembre 1999. Nous voulions mettre en échec sa tentative d'accaparer tous les moyens d'information et nous l'avons précisé clairement à l'époque. En juin 2000, nous avons suspendu le journal, car des journaux de l'opposition commençaient à reparaître.

A l'époque, nous avons reçu de nombreux messages qui nous demandaient de continuer. C'est la raison pour laquelle nous avons alors lancé pour un an, une nouvelle formule : les bulletins qui ne devaient contenir que de l'information sans aucun commentaire particulier.

Dans les faits, La République n'est pas reparue et les nouvelles tracasseries contre DAF et les interdictions du Renouveau, d'Ensemble, nous ont conduit à dépasser le cadre fixé initialement et à nous impliquer dans des analyses de la situation. Les bulletins sont redevenus progressivement un Journal.


Le journaliste :
Maintenant enfin allez-vous nous dire quelles sont les raisons qui motivent la suspension brutale de La Liberté ?

JLS :
Essentiellement, il y en a trois.

La première, c'est la fatigue. Cela fait deux ans, que je consacre personnellement entre deux et quatre heures de ma vie, tous les jours, samedi et dimanche inclus, à mettre à jour le journal. Ceux qui critiquent, ne mesurent probablement l'importance de l'engagement en terme d'efforts et de temps. Ma famille en subit les conséquences. En deux ans, à trois exceptions près et malgré mes appels, aucun djiboutien ne s'est présenté pour m'aider. J'ai besoin de souffler un peu et comme je n'ai pas été capable d'organiser la relève avec les Djiboutiens, je dois me rendre à l'évidence….


Mais ce n'est pas l'essentiel, car j'aurais continué mes efforts s'il n'y avait pas eu deux événement importants.

Le premier c'est la signature des accords du 12 mai. Nous les avons beaucoup critiqués, d'abord parce qu'ils sont en retrait, sur certains points, par rapport aux accords de 1994 et qu'ils donnaient fort opportunément la possibilité à Guelleh de profiter de l'occasion pour réclamer des subventions à la communauté internationale. Or tout le monde sait qu'il commençait à être placé dans une situation financière alarmante … Grâce à ces accords, Dini lui a donné, volontairement ou non, une bouffée d'oxygène … en tout cas, c'est comme cela que j'ai vu les choses… Ensuite ces accords contiennent des promesses et des engagements que le FRUD doit exécuter immédiatement, dans les sept jours (désarmement des combattants) et d'autres que Guelleh n'aura à exécuter en septembre 2002 à un moment où il n'aura plus à subir la pression des résistants armés …. S'éxécutera-t-il ? je n'y crois pas vraiment !! On va déjà voir ce qui sera décidé concrètement au niveau de l'indemnisation des victimes et du reclassement des résistants armés - à supposer qu'ils rendent les armes comme DINI veut le leur imposer.


Nous avons donc critiqué ces accords et surprise …. personne ou presque ne nous a suivi sur ce plan. Toute l'opposition a applaudi officiellement. Le peuple djiboutien qui en avait assez de subir ce climat, qualifié de ni guerre ni paix, a salué les accords. Que pouvions nous faire de plus ?

Et enfin, l'un des seuls qui s'était engagé contre les accords, je veux parler de Mohamed Kadami parce qu'il a manifesté avec sa famille et ses sympathisants à Bruxelles, parce qu'il a rencontré des sénateurs, est parti brutalement pour rejoindre DINI à Djibouti. Nous découvrirons d'ici peu que ce n'était pas un ralliement comme nous l'avions craint sur le moment. Mais son départ a quand même ruiné nos actions. Il a décrédibilisé toute la campagne que nous avions orchestrée en vue de la troisième conférence des Nations Unies pour les pays les moins avancés.

En synthèse, j'ai été confronté à une situation où en apparence tout le monde approuvait les accords, même si j'ai perçu ça et là des réticences inexprimées. Sans désaccord officiel et sans opposition affirmée, il était clair que le débat devenait essentiellement politique et que ce n'était plus mon rôle.

Le journaliste :
Vous ne pouvez pas mettre sur le dos de Kadamy la diminution de l'impact de vos actions …. !!


JLS :
Bien sur que non, mais quand même une certaine partie, même s'il ne l'a pas fait volontairement. S'il s'était exprimé sur les raisons de son départ, nous aurions pu gérer plus facilement le problème, mais nous n'avions reçu aucune information de sa part, même à titre confidentiel..


En plus, il me faut ajouter que nous n'avons pratiquement reçu aucun témoignage de Djiboutiens nous exprimant des réserves ou des critiques vis à vis des accords du 12 mai et qu'il est difficile, comme l'a écrit très justement 'Freeman', d'être plus royaliste que le roi.

Le journaliste :
Sur les sites et les forums, les critiques à votre égard vont bon train.


JLS :
C'est vrai. Voyez-vous, je vais vous surprendre, mais d'une certaine façon, je m'en réjouis.. Cela veut dire que désormais les Djiboutiens ont appris à communiquer librement grâce à Internet et que nous avons certainement initié ce mouvement. Pour être tout à fait honnête, quelqu'un avait déjà mené avant nous, une première initiative. Il s'agissait d'Yves Vernin qui avait financé de sa poche un premier forum et à qui nous rendons hommage.


Nous étant placés ouvertement aux côtés de l'opposition, nous ne pouvions pas plaire à tout le monde ...

Le journaliste :
Dans les rangs de l'opposition, c'était clair, mais pour qui roulez-vous ? Sur un autre plan, avez-vous passé des accords directement ou indirectement avec Guelleh pour mettre un point final au journal ?


JLS :
je ne reviendrai pas sur le premier point. Ceux qui me connaissent, ceux qui ont bénéficié personnellement des services de l'ARDHD par exemple, pour construire leur dossier de demande d'asile ou pour obtenir des documents, savent très bien que l'Association a toujours été ouverte aux vrais opposants et aux vrais réfugiés. Nombreux sont ceux qui ignorent que l'Association mène beaucoup d'autres actions en faveur des Djiboutiens. Le journal était une chose très visible, mais ce n'est que la partie immergée de l'Iceberg. L'Association ne ferme pas …. et elle continuera à aider ceux qui en ont besoin …. mais dans la discrétion.


Quand à un accord avec Guelleh, cela m'amuse beaucoup. Je sais qu'il a été envisagé à la Présidence de prendre contact avec moi. Mais j'ai toujours fait savoir que je refuserai et il n'y a jamais eu aucun contact. En tout cas, nous savons avec certitude que nous l'avons beaucoup dérangé.

Le journaliste :
N'avez-vous pas l'impression de lui rendre un grand service en suspendant le journal ?


JLS :
Tout à fait et cela me chagrine énormément. Nous avons beaucoup pesé le pour et le contre. Comme je vous l'ai déjà dit, l'accord a été assez largement approuvé et nous nous devions de respecter le sentiment populaire, même si nous ne sommes pas complètement convaincus ... La suspension du Journal est aussi la volonté de ne pas interférer dans la politique djiboutienne à un moment clef. Ensuite nous retrouverons notre liberté d'intervention. Mais le site continuera à décrire tous les sévices infligés aux djiboutiens et aux victimes de la torture et de la répression. La présentation de la première page du site n'est-elle pas une preuve suffisante de notre engagement toujours aussi fort contre Guelleh ?


Le journaliste :
Ma dernière question concerne le retour sur investissement.
Vous nous dites que vous vous êtes beaucoup dépensé personnellement dans cette aventure. Vous êtes un homme d'affaires, alors comment comptez-vous rentrer dans votre investissement ?


JLS :
Pour être honnête avec vous. Je ne vois pas comment ! Peut-être auriez-vous des solutions à me proposer ? Arrêtons de plaisanter. Justement, grâce à mon entreprise et à mon travail, je dispose de moyens suffisants pour vivre. Cela m'a permis de donner du temps aux Djiboutiens et je continuerai à le faire, à chaque fois que cela sera nécessaire.

Certains y verront de la charité, d'autres un tremplin pour des honneurs (n'a-t-on pas écrit même que mon souhait était d'avoir une rue à Djibouti qui porterait mon nom ..).

Chacun a sa conscience pour lui. Avec mon associée qui souhaite conserver la plus grande discrétion possible, nous avons été impliqués, par amitié mais sans le vouloir, dans le drame djiboutien. C'est mon associée, qui a agi avec une efficacité de tous les instants, qui a permis le succès de toutes ces actions. Tous les deux, nous avons répondu présents et nous n'avons jamais esquivé ni les devoirs, ni la charge de travail. Je tiens à lui apporter toute ma reconnaissance pour tout ce qu'elle a fait et qui est méconnu du public.


La suspension du Journal est aussi la preuve que nous n'attendons pas de retour financier de l'opération, sinon elle serait suicidaire, puisque nous aurions décidé de sacrifier notre fond de commerce ..

Le journaliste :
et vos projets ?


JLS :
D'abord de recentrer les actions de l'Association et du site sur le domaine des Droits de l'Homme à Djibouti. Cela passera obligatoirement par une surveillance quotidienne de la situation et du respect des accords du 12 mai. Le journal est mis en sommeil, mais il a la capacité de reparaître si Guelleh ne respecte pas ses engagements.


Mon souhait est que les Djiboutiens prennent leur destin en main. Ils ont la capacité de s'exprimer sur Internet, via les forums et via les sites fort nombreux qui se sont développés. C'est aussi la garantie d'une pluralité de l'information. Mais il faut absolument qu'ils prennent le relais : la suspension du journal est une occasion idéale pour ceux qui veulent donner de leur temps à la Démocratie, à la Justice et au développement du pays.

Si certains souhaitent me demander des conseils dans ce but, ma porte leur est grande ouverte. Certains l'ont déjà fait ...

Enfin, si vous me laissez ajouter un mot, j'aimerais que les Djiboutiens participent à notre projet qui est la réalisation d'un mémorial aux victimes de Guelleh et Aptidon. Jusqu'à présent notre proposition n'a reçu aucun écho et j'en suis désolé. Chaque Djiboutien a un devoir de mémoire et doit se sentir concerné en nous adressant des renseignements sur les victimes de la dictature.

Le journaliste :
Avant de terminer, je tiens à vous remercier de tout ce que vous avez fait pour les Djiboutiens. Même si mes compatriotes ont été peu nombreux à vous le dire, sachez qu'ils sont nombreux à le penser vraiment et qu'ils réagissent ainsi uniquement parce qu'ils ont l'impression que vous les avez abandonnés. Il vous reste à nous prouver dans les prochains mois, que c'est une fausse impression et que vous continuerez à participer au combat pour les libertés à Djibouti.


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L'HOMME OU LA FEMME DE LA SEMAINE.

Dans cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle ou celui qui s'est distingué(e) soit par son zèle pour soutenir la dictature, soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres de soins, privations de liberté (presse, expression, déplacement), etc..

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