Djibouti

1 - Un Etat de Non-Droit
2 - Les dates importantes

Sommaire
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UN ETAT DE NON-DROIT

Djibouti est une république indépendante depuis 1977.

Auparavant, colonie française, le territoire bénéficiait du statut des TOM. Appelée d'abord Côte française des Somalies, puis Territoire des Afars et des Issas, Djibouti s'est développée sous l'influence française depuis la seconde moitié du XIX ème siècle.

Le territoire de 23.000 Km2 (soit la superficie approximative de quatre départements français), en majorité désertique, est encore parcouru par les nomades. Il est bordé au nord-est par la Mer Rouge et il a des frontières communes avec l'Éthiopie et la Somalie.

La population est estimée à environ 500.000 habitants dont la majorité vivent à Djibouti ville.

La République de Djibouti ne dispose pratiquement d'aucune ressource naturelle exploitée. Le budget de l'État est alimenté par les aides octroyées majoritairement par la France et par Bruxelles, mais aussi par les USA et par les pays arabes. La présence de la plus importante base militaire française à l'étranger constitue une source de revenus importante pour l'État djiboutien.

Les forces françaises (FFDJ) comprennent environ 3.500 hommes et leurs familles :

  • L'état-major,
  • La base navale, port d'attache du navire amiral de la flotte de l'océan indien,
  • La base aérienne (10 avions de chasse modernes), 800 / 1.000 hommes,
  • Un régiment de la légion : 13ème DBLE
  • Un régiment d'infanterie d'Outre-Mer : 5ème RIAOM
  • Un bataillon de Commandement et de services : 10ème BCS

La majorité des postes clefs de l'administration jusqu'aux Ministres sont doublés par des conseillers français.

La jeune République de Djibouti n'a connu qu'un seul Président : Hassan Gouled Aptidon qui a été réélu à deux reprises dans des conditions assez peu "démocratiques" : candidature unique, aménagement des listes d'électeurs, dépouillement des bulletins de vote par les membres du parti présidentiel unique, etc.

Dans les faits le Président et son neveu Ismaël Omar Guelleh agissent, depuis 22 ans, en véritables dictateurs.
Ils s'acharnent pour briser tous les opposants politiques, tous les candidats de l'opposition et tous ceux qui s'expriment au nom de la démocratie et du respect des Droits de l'Homme :

  • arrestations arbitraires,
  • tortures dans la villa Christophe,
  • exécutions sommaires,
  • pillages et destruction des villages dans le Nord et dans le Sud,
  • viols,
  • destruction de cheptels et de points d'eau,
  • fermeture des écoles et des dispensaires
  • .
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QUELQUES DATES IMPORTANTES

Parmi les dates importantes
dans les vingt dernières années.


1999

janvier
Monsieur C. JOSSELIN, Ministre délégué à la Coopération, en visite à Djibouti, accorde au régime une aide supplémentaire de 65 millions de francs


15 février
Procès politique de Maître AREF qui est condamné, après un délibéré de cinq minutes à deux ans de prison, dont six mois ferme. Faute d'avoir pu obtenir un visa, aucun avocat français n'a pu se rendre à l'audience. Maître Anne Monseu, administrateur d'Avocats Sans Frontières, avait obtenu un visa en Belgique, mais le Président du Tribunal lui a interdit de plaider, en violation des termes de la convention d'assistance judiciaire franco-djiboutienne.


12 mars
Un prisonnier politique meurt, faute de soins médicaux, dans la prison
de Gabode.
Manifestation devant l'Ambassade de Djibouti à Paris, pour réclamer la libération des prisonniers politiques et le retour à la démocratie.

29 mars
Grève de la faim des prisonniers politiques détenus à Gabode. Ils sont soutenus par d'autres grèvistes à Bruxelles et à Paris.

Les autorités refusent les soins médicaux aux malades

9 avril
Ismaël Omar Guelleh est 'élu' deuxième président de la République de Djibouti, grâce à une fraude électorale sans précédent. Mëme à l'Ambassade de Djibouti à Paris, l'observateur mandaté par le Conseil Constitutionnel est molesté avec brutalité.


6 mai
Le Parlement européen vote une motion pour condamner vigoureusement le régime djiboutien et toutes les violations des Droits de l'Homme. Il appelle Ismaël Omar Guelleh à respecter ses promesses électorales.


8 mai
Isamël Omar GUELLEH, nouveau président 'élu', grâce à une fraude électorale sans précédent, prête serment et promet de continuer sa politique...


11 mai
Maître AREF est libéré après trois mois passé en prison. Aucune mesure n'est prise en ce qui concerne son interdiction d'exercer le métier d'avocat pendant cinq ans. Cette sanction avait été décrétée illégalement par la Cour d'Appel.
Aucun des prisonniers politiques, incarcérés sans jugement, ne sont libérés. Ils continuent à être emprisonnés à Gabode dans des conditions effroyables et sans qu'aucune instruction ne soit ouverte à leur encontre.


13 mai
Barkat, le premier ministre complaisant et sans pouvoir depuis plus de 20 ans, est reconduit dans le premier gouvernement d'Isamël Omar Guelleh

Consultez aussi (pour 1999) :

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1998

17 février
Le Président du Front Uni de l'Opposition Djiboutienne et le Directeur du journal AL WAHADA ont été arrêtés et transférés à la prison de Gabode.

23 mars
U
ne centaine d'employés du ministère de la santé ont été arrêtés et transférés dans le "centre de détention" de Nagad à la suite d'une grève. Six d'entre eux, parmi lesquels une femme, ont été incarcérés à la prison civile de Gabode, le 25 mars 1998. Un employé de l'hôpital, passé à tabac par les forces de l'ordre, est tombé dans le coma suite à ses blessures.

3 mai
L
e Directeur de l'hebdomadaire LE POPULAIRE et son adjoint ont été arrêtés et transférés à la prison civile de Gabode.

5 octobre
Occupation pacifique de l'Ambassade de Djibouti à Paris à l'appel de quatre associations : ADD, ASPA, ARDHD et CODEPP.


21 octobre
Suppression de la libre circulation dans le pays et instauration de laissez-passer pour tous les déplacements.


21 novembre
Le Ministre de l'Intérieur demande aux populations du Nord de quitter leurs campements sous la menace de massacres.

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1997

2 février
Des retraités, qui réclamaient le paiement en retard de leur pension, sont victimes d'une charge de police avec des gaz lacrymogènes. De nombreux blessés


5 février
Suspension sur décision gouvernementale de Maître AREF, doyen des avocats, en sa qualité de Membre du Bureau.


16 février
Treize dirigeants syndicaux du SEP et SYNESED, syndicats des enseignants sont arrêtés et incarcérés. Ils seront révoqués par la suite. Leur avocat était Maître AREF suspendu, par décision gouvernementale, quelques jours auparavant...


23 mars
Des dizaines d'employés du Ministère de la Santé en gréve sont arrêtés.


25 mars
Six employés en gréve du Ministère de la santé sont incarcérés


27 septembre
Arrestation en Ethiopie de Mohamed KADAMY et de ses amis, qui sont aussitôt extradés illégalement à Djibouti. Il sont toujours en prison, détenus dans des conditions inhumaines, sans hygiène ni soins médicaux.


7 décembre
Une manifestation du PND est durement réprimée par une centaine de policiers : vingt blessés graves et arrestation de tous les dirigeants du PND
.

18 décembre
Le Parlement européen condamne le régime du Président GOULED et demande la libération de tous les prisonniers politiques


19 décembre
Le RPP remporte la totalité des 65 sièges lors des élections législatives.

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1996

8 janvier
Les forces de l'ordre tire à balles réelles sur les étudiants et tue un élève du collège d'Ali Sabieh


14 janvier
Treize dirigeants syndicalistes sont arrêtés, incarcérés et jugés le 16 janvier pour trouble à l'ordre public.


1er mars
Légalisation de la branche dissidente du FRUD, qui se transforme en parti politique, mais qui est manipulée par le pouvoir en place


19 juin
Formation d'une "Coordination de l'Opposition djiboutienne" par plusieurs dirigeants de l'opposition et d'anciens responsables exclus récemment du RPP.


7 août
Cinq opposants, dont trois parlementaires, ont été condamnés à l'inéligibilité et à la prison pour simple offense au Président de la République, au mépris des règles de levée de leur immunité parlementaire. Amnesty International, l'Union Interparlementaire et la Fédération Internationale des Droits de l'Homme ont dénoncé et condamné cette atteinte aux droits de l'homme et à la Constitution djiboutienne.

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1995

13 janvier
Trois cent instituteurs en grève sont radiés de la fonction publique.


18 décembre
Les forces de police use de leurs armes à feu sur des manifestants, tuant un élèvre de 5ème du Collège de Boulaos.

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1994

26 décembre
Signature d'un soi-disant accord de paix entre le gouvernement et des dissidents du FRUD, pour tenter de mettre un terme aux combats qui ont fait entre 400 et 500 morts. Le FRUD poursuit effectivement la résistance.

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1993

7 mai
Première élection présidentielle "pluraliste" et réélection du président Gouled à plus de 90 % des suffrages.



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1992

Juillet
Procès de Maître Aref et des 13 co-inculpés dans le soi-disant complot de 1991. Maître Aref est mis hors de cause. Il sera libéré le lendemain.


4 septembre
Adoption par référendum d'une nouvelle constitution instituant un multipartisme, mais limité à quatre partis avec l'obligation d'obtenir une accréditation préalable auprès du Ministère de l'Intérieur.


18 décembre
Premières élections "multipartites". Le RPP, au pouvoir, remporte les 65 sièges de l'assemblée nationale.

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1991

8/9 janvier
Les autorités dénoncent un soi-disant "complot" contre le régime: soixante personnes sont arrêtées, dont Ali Aref Bourhan, un Afar, ancien président du Conseil et son neveu Maître Aref. Après deux ans de détention dans des conditions effroyables dans un fort en plein désert, Maître Aref est mis hors de cause, mais son oncle est condamné à 10 ans de réclusion en juillet 1992, il sera gracié et libéré en décembre 1993, ainsi que ses 13 codétenus.


18 décembre
Massacre d'ARRIBA. Les forces armées investissent la cité d'Arriba en plein centre de Djibouti et forcent les portes des maisons. Elles font sortir tous les habitants qui sont rassemblés au centre de la cité. Les militaires commencent à tirer sur la foule, faisant 59 morts (hommes, femmes et enfants) et de nombreux blessés. L'intervention d'un hélicoptère de l'Armée française, qui filme la scène, a probablement permis d'éviter encore pire ....
Les djiboutiens organisent chaque année une manifestation devant l'Ambassade de Djibouti à Paris pour rendre hommage aux victimes et pour dénoncer l'état de dictature.

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1990

27 septembre
Attentat à la grenade contre le "Café de Paris", situé en plein centre de Djibouti et fréquenté par la communauté française : un mort et 17 blessés.



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1987

18 mars
Un attentat ravage le café "l'Historil", en plein centre de Djibouti: 12 morts (dont 5 Français) et une quarantaine de blessés



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1981

21 octobre
Instauration du parti unique, le Rassemblement populaire pour le Progrès (RPP), surnommé familièrement par les djiboutiens "Rien Pour le Peuple"


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1977

27 juin
Indépendance du pays après 115 ans de présence française. Hassan Gouled Aptidon, un Issa Mamassan, devient président de la République.


15 décembre
Un attentat contre le bar "le Palmier en zinc" à Djibouti, fréquenté par la communauté française, fait six morts, dont quatre Français.



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(Document préparé par l'ARDHD,
partiellement avec l'aide de sources AFP)

10/11/02 Chronologie et analyse succincte des Traités (Par Roger Picon)

 

Cette étude sans prétention est issue de recherches effectuées dans les archives du Ministère des Affaires étrangères et du Secrétariat d'Etat au DOM-TOM de la République française.


Par évidence, certains recoupements peuvent s'avérer nécessaires afin de confirmer certains faits relatés, je laisse aux lecteurs le loisir d'apporter leur propre contribution.

Février 1835 à mars 1837
Exploration du Choa par M Combes et Tamisier.


Début 1838
M Rochet d'Héricourt débarque à Tadjourah et se rend au Harrar.

Années 1838 - 1839
Mission scientifique et commerciale française en Abyssinie sous la direction du Lieutenant de Vaisseau Lefebvre.


Débarquement à Massaoua, séjour à Adoua capitale du Tigré.

Année 1839
M Rochet d'Héricourt obtient l'appui du Sultan de Tadjourah qui garantit sa sécurité sur les terres des Danakils.

En réponse à la présence française dans la Corne Est de l'Afrique, l'Angleterre occupe Socotra puis Aden.

Année 1840
L'Angleterre achète les Iles de Moucha au Sultan de Tadjourah.

18 septembre 1840
Monsieur Combes de la Compagnie Nanto-Bordelaise achète pour 1800 Thalers un terrain à proximité du village d'Edd.


L'emplacement du port ayant été mal choisi et la compagnie étant en faillite, ce terrain sera cédé à la Maison Pastre qui le rétrocédera par la suite au gouvernement français ; cette dernière cession ne sera jamais effective .

Année 1841
Installation du Consulat de France à Massaoua.

7 juin 1843
Au nom du Roi de France, Louis-Philippe, M Rochet d'Héricourt signe avec la Roi du Choa, Saleh Selassié, un traité d'amitié et de commerce qui stipule notamment que "……tous les Français pourront commercer à Choa, y acheter des terres et des maisons…… ".


Ce Traité ne sera pas suivi d'effets et tombera dans l'oubli.

Année 1849
Monsieur Rolland, Consul de France à Massaoua souligne au gouvernement français l'importance d'Obock.

Années 1855 - 1856
Monsieur Lambert, commerçant installé à Aden, effectue de multiples voyages à Zeïla, Tadjourah, Obock, Haddeïda, Moka et aux Iles de Moucha. Il se lie d'amitié avec le Sultan de Tadjourah.

Année 1856
L'Angleterre s'installe à Berbera.

Année 1857
M Lambert est nommé comme Consul de France à Aden.


Prenant de vitesse le marin français envoyé par la France, l'Angleterre s'installe à Perim et hisse son pavillon.

Année 1859
Le Capitaine de Frégate Russel, chargé par le Prince Napoléon d'une mission en Mer Rouge, signe avec le Roi du Tigré, Negoussié, un Traité aux termes duquel celui-ci cède à la France la Baie de Zulla et l'Ile de Sissieh.


Peu après Negoussié est tué par Theodoros, Roi du Gondar.


Le Traité, contesté par les Turcs, ne sera pas appliqué.

4 juin 1859
M Lambert, Consul de France à Aden, est assassiné aux Iles de Moucha.

Janvier 1861
Le Gouvernement français confie à l'Amiral Fleuriot de Langle une mission d'enquête sur la mort du Consul Lambert et de se faire livrer ses assassins.

Octobre 1861
L'Angleterre achète les Iles Dahlac situées dans la baie d'Adulis.

11 mars 1862
Le chef somalien Chermaki coupable d'avoir ordonné l'assassinat du Consul Lambert sera livré aux autorités turques. L'Amiral Fleuriot de Langle ramène à Paris M Dini Ahmed Aboubekr, cousin et délégué du Sultan de Tadjourah, représentant des sultans de Raheïta et du Gobad.


Le Traité et la Convention élaborés en 1858 entre M Dini Ahmed Aboubekr et le Consul Lambert seront signés à Paris par M Triboulet, Ministre des Affaires Etrangères et M Dini Ahmed Aboubekr.


Par Convention les chefs Danakils cèdent à la France le port, la rade et le mouillage d'Obock ainsi que la plaine qui s'étend de Ras Ali à Doumeïra en contrepartie d'une somme de 10 000 Thalers.


Un article additionnel spécifie qu'au cas où Obock serait reconnue impraticable aux navires à fort tonnage, les chefs s'engageraient à céder les ports, rades et mouillages du Ghoubet Al Karab ou tout autre lieu sur le territoire qui en dépend.

20 mars 1862
La France occupe officiellement Obock.

19 mai 1862,
Le pavillon français est symboliquement hissé à Obock mais il y aura aucune occupation militaire française effective.


Jusqu'en 1881, la présence française sera matérialisée par ce pavillon gardé par un vieux Danakil qui recevra de temps à autre la visite d'un bâtiment de la marine française.

Année 1865,
Massacre en Abyssinie de la colonne anglaise Munzinger.


Année 1866,
Le Sultan de Constantinople concède au Khédive une partie de ses droits sur la Côte Est de la Mer Rouge jusqu'au Cap Gardafui.

Année 1867,
Mise en place d'une garnison égyptienne à Tadjourah.
Début de l'installation de l'Angleterre à Zeïla.


4 Octobre 1868,
M Poilay, représentant la Maison Bazin et Rabaud de Marseille, achète pour 80 000 Thalers à Ali Toubatt Bourein le territoire de Cheik Saïd.
L'acte de vente est signé à Aden.


Année 1869,
L'Italie s'installe à Assab.

7 novembre 1869,
Inauguration du Canal de Suez.

Année 1870,
L'Angleterre interdit aux navires français l'accès au port d'Aden.


La France créé un dépôt de charbon à Cheik Saïd.


Au début de la guerre de 1870, le territoire de Cheik Saïd sera occupé militairement par la France qui y fera construire quelques défenses.


Le territoire sera ensuite abandonné, les Turcs procéderont à la destruction des fortifications sans protestation du Gouvernement français qui ne rachètera que dix huit ans plus tard les droits sur ledit territoire.

Année 1873,
La France envisage de céder Obock à l'Egypte en échange d'un immeuble destiné à l'installation de son Consulat au Caire. L'opération sera irréalisable du fait que l'Egypte n'a jamais reconnu les droits français sur Obock.

Année 1876,
L'Egypte échoue dans sa tentative de conquête de l'Abyssinie.

1er novembre 1880,
Resserrement des liens politiques entre Ménélik, Roi du Choa et la France.


Il adresse à Gambetta, Président de la Chambre des Députés français, une lettre d'amitié par laquelle il demande la protection de la France vraisemblablement avec l'intention de réserver à son royaume un couloir d'accès à la Mer Rouge au moment (ou après ?) l'échec de la tentative égyptienne de s'emparer de l'Abyssinie.


Le littoral de la Mer Rouge se trouve, à cette époque, partagé entre la France, l'Italie et l'Angleterre.

Année 1882,
L'Angleterre établit son Protectorat sur l'Egypte.

Année 1882,
M Paul Soleillet de la Compagnie française d'Obock et du Golfe Persique obtient, de Ménélik Roi du Choa, plusieurs concessions et l'autorisation de créer un Comptoir à Sagallo.

Année 1883,
M Lagarde est envoyé à Obock par le gouvernement français afin d'en délimiter le territoire.


M Mesnier de la Compagnie des Steamers de l'Ouest obtient l'autorisation d'y créer un dépôt de charbon.


M Bremond, Directeur des Factories françaises d'Obock transfère ses activités à Djibouti.


Le site d'Obock se révèle très inconfortable à cette époque. Chaleur torride, rade peu sûre, mal abritée, eau rare et saumâtre.


Aucun ravitaillement sur place, pénétration vers l'intérieur très difficile.

Année 1884,
L'Angleterre occupe militairement Zeïla et interdit aux navires Français de se ravitailler en charbon à Aden en raison du conflit avec la Chine.

18 juin 1884,
Par Décret français, le Territoire d'Obock est placé sous la responsabilité d'un commandant dont les attributions sont définies ( Décret d'application de l'Ordonnance en date du 18 septembre 1844 relative au statut de Saint Pierre et Miquelon).

9 août 1884,
M Lagarde, nouveau commandant français d'Obock, signe avec Ahmed Loitah, Sultan Dankali du Gobad, un Traité d'amitié par lequel ce dernier s'engage à faciliter et à protéger le trafic caravanier de la France et de ses agents et à ne pas signer d'autre traité sans l'assentiment du chef de la colonie française d'Obock.

21 septembre 1884,
M Ahmed Ben Mohamed, Sultan de Tadjourah, accepte le Protectorat de la France.


18 octobre 1884,
En témoignage d'amitié M Ahmed Ben Mohamed, Sultan de Tadjourah, donne à la France Ras Ali, Sagallo et Rood Ali ( Ghoubet Al Karab)

17 novembre 1884,
Prise de possession officielle de Tadjourah par la France.


Années 1884 - 1885,
L'Egypte étant sous Protectorat anglais depuis 1882, elle se retire de la région.

Année 1885,
Le Budget militaire français prévoit la mise en place à Obock d'une Compagnie d'Infanterie de Marine composée de 80 hommes et d'y faire stationner un navire de la Marine nationale.

2 janvier 1885,
Le Sultan du Gobad signe un nouveau Traité transformant en donation officielle la Déclaration du 18 octobre 1884.

25 mars 1885,
Monsieur Henry, Consul de France à Zeîla, signe avec M Nour Oblé, Ougaz des Gadaboursi, un Accord établissant le Protectorat de la France sur les Somalis- Gadaboursis.

 

26 mars 1885,
M Lagarde signe avec tous les Chefs Issas un Traité aux termes duquel "…… ceux-ci donnent leur pays à la France pour que celle-ci les protège contre tout étranger…….. "

3 juin 1885,
Un ouragan s'abat sur Obock et provoque la disparition " corps et biens " du navire français " Renard " avec 120 marins et passagers, destruction des installations terrestres.

20 juin 1887,
L'Angleterre annonce qu'elle a établi son Protectorat du Ras Jibuti à Bunder Ciadeh.

5 septembre 1887,
M Lagarde est nommé Gouverneur d'Obock.

Début 1888,
M Lagarde installe sa résidence à Djibouti malgré les protestations des Anglais.

9 février 1888,
A Londres, le Protectorat français est reconnu par les Anglais sur les côtes du golfe de Tadjourah y compris les îles de Moucha et l'îlot de Bah en échange de l'abandon des droits français sur Zeïla.

Année 1888,
La France rachète le territoire de Cheik Saïd.

Année 1890,
Ménélik demande l'aide de la France pour relier par une voie ferrée sa capitale aux provinces d'Harrar Entotto ou Kaffa et le Nil.

Année 1892,
Transfert d'Obock à Djibouti des Services Administratifs des territoires occupés par la France.

9 mars 1893,
Ménélik signe la Convention de création de la Compagnie Impériale d'Ethiopie pour la construction de la voie ferrée de Djibouti à Harrar Entotto ou Kaffa et le Nil blanc.


Année 1895,
L'anéantissement de l'Armée Italienne combattant à Adoua met provisoirement fin aux prétentions du Gouvernement de Rome sur l'Abyssinie.

20 mai 1896,
Décret français groupant les Territoires d'Obock, Tadjourah, Danakils et Somalis sous le nom de " Côte Française des Somalis et dépendances " avec comme chef-lieu Djibouti.
Elle est placée sous l'autorité directe du Ministre de France en Ethiopie (JO du 24 mai 1896).


 

 

Janvier 1897,
M Lagarde signe avec Ménélik II un traité renouvelant et complétant le Traité d'amitié signé en 1843 entre M Rochet d'Héricourt et Sahlé Sélassié.
Dans ce nouveau Traité, Menélik II y désigne Djibouti comme " …débouché officiel du commerce Ethiopien… ".


24 mars 1897,
Signature à Addis Abéba, entre la France et Ménélik II, de la Convention fixant la frontière entre la Côte Française des Somalis et le Territoire de l'Empire Ethiopien.


Il est à noter que ce Traité n'a jamais été suivi d'une délimitation précise sur le terrain. Ce texte donnera lieu à des interprétations les plus diverses qui aboutiront à un incident de frontière en janvier 1938.

Année 1897,
Début des travaux de construction de la voie ferrée.

29 août 1898,
Décret français créant le poste d'Administrateur de la Côte Française des Somalis, suppléant du Ministre de France en Ethiopie, il est assisté d'un Conseil d'administration.

9 janvier 1899,
Statut d'autonomie de la Côte Française des Somalis et nomination d'un Gouverneur.

14 août 1899,
Inauguration des 108 premiers kilomètres de voie ferrée de Djibouti à Daouenle, première station ferroviaire en Ethiopie.

Janvier 1900,
Signature à Rome de protocoles entre l'Italie et la France relatifs à la délimitation des possessions italiennes et françaises dans la région côtière de la Mer Rouge et du Golfe d'Aden établissant à Ras Doumeïrah la limite entre la Côte Française des Somalis et l'Erythrée italienne.

13 décembre 1906,
L'Angleterre, la France et l'Italie concluent deux Traités tripartis relatifs à l'Ethiopie. L'un traitant du commerce du transit et de la contrebande d'armes, l'autre instituant le respect des droits souverains de l'Empe "reur d'Ethiopie tout en limitant les zones d'influence de son pays.

Janvier 1908,
Nouveau Traité entre la France et l'Ethiopie relatif aux droits et prérogatives des ressortissants des deux pays.

Année 1916,
Tentatives d'infiltrations Allemandes dans la région.

11 janvier 1916
Le premier Bataillon Somali est créé et combat en terre de France pour chasser l'envahisseur.


Ses hommes se couvriront de gloire.


Plus de la moitié seront blessés au combat et le quart de ce " Bataillon Somali " ne reverra plus sa terre natale.

 

31 août 1917,
Les Chefs Issas signent un Accord avec la France renouvelant et complétant les Accords de 1885 transformant en Cession la mise sous Protectorat.

2 mars 1925,
Décret français fixant la composition du Conseil d'administration de la Côte Française des Somalis.

2 mars 1927,
Occupation militaire française de Tadjourah.

Année 1928,
Création du Poste de Dikhil.

Décembre 1928,
Création de Pelotons méharistes.

Année 1930,
Construction de la route du Lac Abbé.

1er août 1936,
Accord ferroviaire entre le Gouvernement italien et la Compagnie du Chemin de Fer.

Janvier 1938,
Le Traité de 1897 n'ayant pas été suivi d'une délimitation précise sur le terrain, un détachement de méharistes italiens pénètre de 40 km dans le territoire de la CFS.

23 juillet 1940,
Le Général français Legentilhomme, commandant supérieur de la Côte Française des Somalis est relevé de son commandement par le Général Germain envoyé par le régime de Vichy.


Le Conseil d'administration de la CFS accepte les conditions d'armistice à ceci près que les troupes italiennes n'occuperont pas la ville de Djibouti où les forces françaises resteront stationnées.

juin 1941,
Début du blocus de Djibouti.

1er janvier 1943,
Après des pourparlers menés en décembre 1942, le Général, Platt commandant britannique pour l'Est africain introduit solennellement le Général Legentilhomme comme Haut Commissaire de la France Libre pour l'Océan Indien.


Années 1944 à 1945,
Le 16 mai 1944, un Bataillon de Marche Somali est mis sur pieds et sera engagé quelques semaines plus tard dans le conflit.


Il se distinguera entre le 28 mars et le 18 avril 1945 à la Pointe de Grave où il y perdra 34 tués, 90 hommes y seront blessés.

Il est important de retenir des différents Accords ou Traités, y compris celui de 1897, ne firent que peu de cas des populations nomades habituées à se déplacer sur de grands espaces et pour qui la notion de frontière était absente et l'est encore dans leur esprit.


Il n'est pas exagéré de prétendre que dans bien des cas les Accords précédemment signés avec les chefs nomades ne furent jamais respectés, ceci justifiant cela.

Des tribus entières virent ainsi leurs zones de pâturages ou de transhumances partagées entre deux ou trois états différents.

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Devoir de mémoire pour les soldats " Français par le sang versé "

Participation des ressortissants somalis, arabes et abyssins
aux différents conflits du 20ème siècle


Guerre 1914 - 1918.
Le premier Bataillon Somali est créé le 11 janvier 1916.


Initialement, il est constitué de 1400 hommes d'origine SOMALI et seront quelques semaines plus tard plus de 2000 à monter au front.


On observera qu'outre les Somalis, 200 Arabes originaires notamment du Yémen , 75 Comoriens, 25 Abyssins et Sénégalais participeront au conflit 1914 - 1918 au sein de ce que l'on dénommera comme le " Bataillon Somali ".


Après avoir servi dans la zone de Verdun et participé à l'attaque de Douaumont en 1916 le Bataillon Somali est engagé dans les âpres combats au Chemin des Dames puis en 1918 en Champagne et dans la région de l'Oise - Aisne.

Lors de l'armistice marquant la fin du conflit 1914 - 1918, le Bataillon Somali est titulaire de 6 citations dont 3 à l'Ordre de l'Armée. 1195 citations individuelles furent attribuées.

Les pertes du Bataillon Somali et les blessés au cours du conflit 1914 - 1918 se sont élevés à 383 morts et à 1035 blessés.

Guerre 1939 - 1945
Le 16 mai 1944 un Bataillon de Marche Somali est mis sur pieds et sera engagé quelques semaines plus tard dans le conflit.


Il se distinguera entre le 28 mars et le 18 avril 1945 à la Pointe de Grave où il y perdra 34 tués, 90 hommes y seront blessés.

Le Bataillon de Marche Somali se verra attribuer une Citation à l'Ordre de l'Armée.

Bien au delà des considérations des uns, des unes et des autres sur la reconnaissance par l'Etat de la nationalité française et de ses conditions d'attribution, nul ne saurait contester à ces soldats, qui ont combattu pour la Liberté, contre l'oppresseur et à plus de 6.000 km de leur terre natale, ont le droit d'exiger, bien plus que d'autres, le statut de " Français par le sang versé ".

 


Nancy le lundi 11 novembre 2002.

Roger Picon.