Lundi 15 mars 1999

A la suite de l'intervention de
Monsieur C. JOSSELIN
Ministre délégué à la Coopération
sur les ondes de RFI, dimanche 14 mars
,
qui a déclaré ne pas avoir d'information
sur la situation de Me AREF,
en dehors des informations transmises
par Me Arnaud MONTEBOURG.

L'AFADD et L'ARDHD,
sous la signature de leurs Présidents
adressent respectivement une lettre au Ministre délégué,
avec tous les éléments concernant
le dossier des prisonniers politiques
à DJIBOUTI
et le cas de Maître AREF

1 - Lettre de l'ARDHD signée par Jean-Loup SCHAAL

2 - Lettre de l'AFADD signée par Roger-Vincent CALATAYUD

 

Sommaire
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Maître AREF, prisonnier politique ?
Le ministre s'attaque à Mme AREF
Liste des prisonniers politiques

La torture à Djibouti
Actualité des trois mois
Interview - Gouled APTIDON
Rapport Avocats sans Frontières
La poudrière djiboutienne
L'europe a le pouvoir d'agir
Lettre de Me MONTEBOURG
Demande de mise en liberté provisoire
Plainte de l'Association
Djibouti - un état de non-droit
Les autres organisations
Bibliographie
L'ARDHD
L'AFADD

La manifestation
du 12 mars

1 - LETTRE DE L'ARDHD

à Monsieur C. JOSSELIN
Ministre délégué à la Coopération
PARIS

 

Paris, le 14 mars 1999

 

Monsieur le Ministre,

Nos relais djiboutiens viennent de nous informer du contenu
de votre intervention sur les ondes de RFI, ce matin.
Vos propos les ont surpris / déçus à plus d'un titre et ils souhaitent
que je vous transmette des informations et des précisions.

Cas de l'Avocat Aref Mohamed AREF et de tous les prisonniers politiques à Djibouti.
Vous avez déclaré que vous attendiez des informations complémentaires car vous ne disposiez que de celles contenues dans la lettre
de Maître Montebourg.

Depuis le 12 février, notre Association multiplie les communiqués
et vos collaborateurs (MM xxxxxxxxxxxx et xxxxxxxxxxxxx) ont reçu,
à chaque fois, un exemplaire par FAX. Constatant au travers de vos propos, que ces documents ne vous pas été transmis, je joins à cette lettre,
un exemplaire de nos communiqués.

Personnellement, je suis à votre disposition pour vous faire parvenir
tous les éléments qui seraient nécessaires pour compléter vos dossiers. Toutes nos informations peuvent aussi être consultées sur notre site WEB, ouvert à cette occasion : www.ardhd-old.org

Notre Association est particulièrement attentive sur les conditions d'incarcération des prisonniers politiques.
Le sort qui est réservé à Maître AREF depuis un mois est véritablement effroyable et nous demandons une intervention humanitaire et urgente de la France pour qu'il soit libéré le plus rapidement possible.

Sa condamnation et les conditions de son procès ont été vivement dénoncées par Maître Anne Monseu, dans le rapport qu'elle a remis à Avocats Sans Frontières. (copie ci-joint)

Dépôt d'une plainte pour tortures et crimes contre l'humanité.
Notre Association, conjointement avec un plaignant djiboutien,
a déposé le 5 mars 1999 auprès du Procureur de la République,
Tribunal de Grande Instance de Paris, une plainte à l'encontre
de MM Hassan GOULED et Ismaël Omar GUELLEH,
pour tortures et crimes contre l'humanité.

Cette plainte reprend pour partie les faits qui ont été dénoncés par Maître Montebourg dans le courrier qu'il vous a adressé.

En vous adressant cette lettre personnelle, je me fais aussi l'interprète d'une majorité de djiboutiens, victimes civiles du régime en place, qui attendent toujours une intervention française efficace pour rétablir la Démocratie, les Droits de l'Homme et la Justice.

Ils ont été choqués par les termes de votre intervention et par le fait que la France renforce sans contrepartie son soutien financier à un régime dictatorial qui reconnaît lui-même que sa justice ne fonctionne pas.

Ce même régime, je vous le rappelle :

  • interdit aux avocats français l'accès à son territoire et le droit de plaider, en contradiction avec les termes de la convention franco-djiboutienne d'assistance judiciaire,
  • continue de pratiquer systématiquement la torture, les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires, le viol des femmes, la destruction de villages, des cheptels et des points d'eau, la fermeture des écoles,
  • réprime très violemment toutes les manifestations publiques (même autorisées) et tous les mouvements syndicaux,
  • ..

Restant à votre disposition, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l'assurance de mes sentiments respectueux.

 

Jean-Loup SCHAAL
Président

P.J.

  • Six communiqués récents envoyés à vos collaborateurs,
  • Rapport de Maître Monseu, administrateur d'Avocats Sans Frontières - Belgique
  • Articles parus dans Le Monde, l'Express, La Lettre de l'Océan Indien etle Nouvel Observateur
  • Copie du contenu de notre plainte.

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2 - LETTRE DE L'AFADD

à Monsieur Charles JOSSELIN
Ministre de la Coopération
Tarbes, le 15 mars 1999

Monsieur le Ministre,

Le peuple de Djibouti vient d'entendre les propos que vous avez tenus sur R.F.I. ce 14 mars et se trouve légitimement interpellé par l'absence de discernement et de connaissance du sujet dont vous avez fait preuve
lors de cette intervention radiophonique.

Vous avez indiqué n'avoir aucun élément d'information sur la situation de Me AREF MOHAMED AREF, illégalement condamné et détenu à la prison de Gabode depuis le 15 février 1999, alors même que vous avez été rendu destinataire de tous les documents, communiqués et lettres d'intervention émanant tant de l'Association Française des Amis des Démocrates de Djibouti que d'autres O.N.G. de défense des droits de l'homme, comme l'Association pour le Respect des Droits de l'Homme à Djibouti, Amnesty International etc...

Vous avez été informé également en temps utile du dépôt de la plainte, sous ma constitution d'avocat, contre MM. GOULED et GUELLEH, devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, pour actes de torture et crimes contre l'humanité. Le Nouvel Observateur, l'Express, le Monde ont relaté cette situation.

La préfecture de police de Paris vous a sans doute avisé de la conférence de presse qui a été tenue le vendredi 12 mars et de la manifestation du même jour à 18 heures 30 devant l'ambassade de Djibouti.

Votre intervention radiophonique semble laisser supposer que vous ne prenez pas connaissance des informations qui vous sont adressées ou que les conseils qui vous sont prodigués sont manifestement mal adaptés.

Ainsi, est-il aisé de constater une réelle volonté de dénaturer la réalité des faits sur la situation de Me AREF en général et des droits de l'homme à Djibouti en particulier.

Dois-je porter à votre connaissance que votre cabinet m'a téléphoné, sur mon poste personnel, vendredi 12 mars à 10 heures 45, pour m'informer d'une dépêche que vous auriez reçue du poste français à Djibouti selon laquelle Madame Madiha AREF contestait formellement les accusations dénoncées par les O.N.G. en Europe relativement à la situation de son mari.
Interrogée directement par nos soins, Madame AREF a élevé une solennelle protestation contre de tels procédés qui ne grandissent pas ceux qui les utilisent et qui constituent une faute grave à la charge des fonctionnaires français en poste à Djibouti.

Devant cette grossière tentative de déstabiliser les défenseurs des droits de l'homme et de porter un discrédit sur la personne de Me AREF, nous sommes légitimement fondés à nous interroger sur le rôle joué dans cette affaire par vos services.

Je dois rappeler que nous avons reçu de nombreux témoignages de soutien d'hommes et de femmes politiques et de militants des droits de l'homme parmi lesquels notamment Monsieur Michel ROCARD, Monsieur Arnaud MONTEBOURG et Monsieur Jean-Marie BOCKEL.

Les agences des Nations Unies et les grandes O.N.G. se sont toutes mobilisées pour soutenir et défendre AREF. Le 9 avril prochain auront lieu les élections présidentielles à Djibouti. GUELLEH, contre qui une plainte pour crime contre l'humanité a été déposée, est candidat.

Le feu et le sang sont près des urnes et il convient d'être extrêmement vigilants dans l'observation de ce scrutin par des personnes indépendantes connaissant la situation.

Me serait-il pas possible de vous rencontrer prochainement pour vous apporter d'autres informations ?

Dans l'attente de vous lire, Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma parfaite considération.

LE PRESIDENT,
Roger-Vincent Calatayud

 


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