LA LIBERTÉ N° 5

Journal indépendant de tous les Djiboutiens de l'opposition

SOMMAIRE N° 5 du 25 octobre au 31 octobre 1999
25/10 TCHAD - COMMUNIQUE DE PRESSE : MENACES D’ARRESTATIONS DE TOUS CEUX QUI DIRONT NON A LA DÉLÉGATION DE LA BANQUE MONDIALE DIRIGÉE PAR LE DIRECTEUR GÉNÉRAL 27/10 : Entretien du Général Kelche,
Chef d'état-major des Armées françaises
avec Christophe Boisbouvier sur RFI le 21/10
26/10 : La politique officielle du régime de M Guelleh se déchaîne contre la Liberté - En publiant les articles des opposants et des informations sur la situation des D.H., notre journal dérange... (Communiqué ARDHD) 27/10 : Lettre de Me MONTENOURG à M. Ch. JOSSELIN, ministre français délégué à la coopération, en réaction à l'expulsion de deux journalistes de France 2
26/10 Les photos des journalistes emprisonnés sur ordre de M. Guelleh
27/10 : Prison de Gabode : Grève de la faim de tous les prisonniers politiques pour une durée illimitée (depuis le 19 octobre) Lettre conjointe.

 

27/10 : Depuis le 19 octobre 1999, 45 prisonniers politiques détenus à la prison de Gabode dans des conditions contraires à la dignité de la personne humaine, ont entamé une grève de la faim
(Communiqué du CODEP)
27/10 : Communiqué du CSPP (Bruxelles) du 21/10 pour soutenir l'action des prisonniers politiques en grève de la faim
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IL N' Y A PLUS DE PRESSE LIBRE A DJIBOUTI :
- TROIS JOURNALISTES CONDAMNES A DES PEINES DE PRISON FERME,
- TOUS LES JOURNAUX DE L'OPPOSITION SONT INTERDITS.
- LES JOURNALISTES ÉTRANGERS SONT EXPULSES

Général Ali Meidal WAIS
Ancien chef d'Etat-Major de l'AND
Co-directeur du journal
"Le Temps"

Moussa Ahmed IDRISS,
Président
de l'Opposition Djiboutienne Unifiée,
Codirecteur du journal
"Le Temps"
Daher Ahmed FARAH,
Président du P.R.D.
et directeur du journal
"Le Renouveau"

25/10 TCHAD

YORONGAR Ngarlejy
DÉPUTÉ FÉDÉRALISTE

E. mail : yorongar@intnet.td


N’Djaména, le 24 octobre 1999

COMMUNIQUE DE PRESSE : MENACES D’ARRESTATIONS DE TOUS CEUX QUI DIRONT NON A LA DÉLÉGATION DE LA BANQUE MONDIALE DIRIGÉE PAR LE DIRECTEUR GÉNÉRAL

Après Monsieur Idriss DEBY qui eut fait appel aux imams des mosquées pour prononcer des fatwa (appels aux meurtres des 8, 15 et 22 octobre 1999) contre toutes celles et tous ceux qui osent s’opposer à l’exploitation du pétrole dans les conditions actuelles, après le préfet de Moundou qui eut donné, le 6 octobre 1999, l’ordre aux forces de l’ordre d’arrêter systématiquement toutes celles et tous ceux qui auront osé dire un petit non à l’exploitation du pétrole lors du passage de la délégation de la Banque Mondiale dirigée par le Directeur Général de cette institution, le Préfet de Doba vient à son tour de tenir une réunion, le 23 octobre 1999, à Bébédjia avec les 6 chefs de Canton de la sous-préfecture, les représentants des partis politiques de la place, des associations des Droits de l’Homme et des ONG pour dire de go :

"Le sous-préfet et le maire de Bébédjia sont chargés de confectionner des milliers de banderoles pour distribuer à la population de Komé, Miandoum et Bébédjia pour montrer que les Tchadiens sont d’accord pour l’exploitation du pétrole. Il est hors de question, ajoute-t-il, que quelqu’un ose dire un petit non lors du passage de la délégation de la Banque Mondiale. Celui qui aura dit non à cette occasion doit immédiatement être arrêté et mis en prison pour trouble de l’ordre public…"

Depuis hier, deux Ministres originaires du Logone Oriental sont sur les lieux pour appuyer le préfet dans sa lutte contre la contestation à l’occasion du passage de la délégation de la Banque Mondiale, passage prévu respectivement le 29 octobre 1999 à Komé, Béro et Miandoum et le 30 octobre 1999 à Bébédjia et à Moundou.

Outre les chefs de canton, les représentants des partis politiques et des ONG, cette délégation rencontrera, les délégués des paysans qui se sont rendus au Nigeria à savoir Martine de Komé, Eugène de Béro, urbain de Miandoum, le représentant de Timbéri etc.

Pour arracher leur accord pour l’exploitation, ils sont constamment l’objet des menaces.

Nous osons espérer que la Banque Mondiale saura apprécier cette situation à sa juste valeur et ce, sans parti pris qui la caractérise actuellement. Dans le cas contraire, la majorité des Tchadiens qui disent massivement non à l’exploitation du pétrole dans les conditions actuelles sauront prendre leurs responsabilités. Dans ce cas, la Banque Mondiale assumera entièrement la sienne de ce qui adviendra.

A Bangui (RCA) Monsieur Idriss DEBY, toujours égal à lui-même, vient de quémander l’appui des Chefs d’État présents ou représentés. Pour les Tchadiens ces chefs d’État d’Afrique Centrale à savoir du Gabon, Cameroun, Congo, Angola, RDC et de la RCA, tous producteurs de pétrole ou de diamant doivent donner des exemples concrets de ce qu’ils font des revenus pétroliers pour leurs pays avant de voler au secours de leur collègue Idriss DEBY dont les Tchadiens connaissent sa voracité en matière des deniers publics et la cupidité de son clan.

Une telle position de ces chefs d’État à la demande expresse de Monsieur Idriss DEBY ne fait pas peur aux Tchadiens qui sont décidés désormais à défendre leurs droits et leurs biens par tous les moyens (à Suivre).

La Coordination Exécutive Fédérale



NB : Un grand meeting sera organisé le samedi 30/10/1999 à 15 heures à l’École de DEMBE par 13 partis politiques dont certains sont des alliés du pouvoir. Ce meeting sera suivi par des meetings dans tous les six arrondissements de N’Djaména.

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26/10

La Liberté :
une audience croissante
qui déchaîne une violente campagne gouvernementale
à son égard.

Ce nouveau journal totalement indépendant inquiète les autorités djiboutiennes
qui tentent de réagir,
mais avec un certaine maladresse.

M. Guelleh et ses conseillers semblent désarmés dès lors qu'ils n'ont pas
la possibilité de mettre les journalistes
en prison et d'interdire le support.

Une audience en forte croissance :
le numéro 4 a été consulté sur une base moyenne de 120/130 connexions par jour, ce qui correspond à environ 600 / 700 lecteurs directs chaque semaine, auxquels il faut ajouter les lecteurs indirects qui reçoivent les impressions papier qui circulent au sein des communautés.

Une campagne d'insulte violente
à l'instigation des autorités :

Le succès de notre support inquiète le régime dictatorial de M Guelleh qui a lancé une campagne violente à notre encontre (cf. quelques exemples ci-dessous).

Les troupes de M. GUELLEH essayent de réagir en catastrophe.

Une campagne orchestrée
avec une grande maladresse :
Le régime de M Guelleh est désarmé à partir du moment où il n'a pas la possibilité d'emprisonner les journalistes de l'opposition ni d'interdire tous les supports. Alternativement, il utilise soit les insultes soit des affirmations dénuées de toute crédibilité. Les deux exemples ci-dessous illustrent bien les deux techniques qui sont employées.

Un encouragement pour notre association :
Le succès de notre support et son impact nous encouragent vivement à continuer note action. L'ARDHD rappelle qu'elle met le journal
La Liberté
à la disposition de tous les djiboutiens de l'opposition, des Associations et des Syndicats.

Afin de ne pas prendre position dans le débat politique interne à Djibouti, elle publie les articles et communiqués qui lui sont transmis en s'abstenant de tout commentaire.

Seuls sont refusé les articles qui seraient en contradiction avec la morale ou avec les objectifs de l'ARDHD en matière de Respect des Droits de L'Homme.

Exemples des thèmes
de la campagne gouvernementale
contre notre journal :

Ex N°1 (Les insultes)
Les démocrates sont des cons ...

par Christophe PETIGROS

"Monsieur Schaal

Je suis régulièrement votre numéro de charlatan sur Agora et sur le site AREF.
Toujours prompts a vitupérer, imaginer un comite d'officiers libres (même pas de noms cites, et si je vous parlais d'un comite analogue aux USA?.
Au passage, le site qui se prétend site de la liberté d'expression omet de citer l'info suivante, le prêt accorde par le FMI au gouvernement djiboutien alors a longueur de mois, vous nous rabâchiez les oreilles avec votre lettre a Cambessus.Informez bon sang et les faits d'abord "

"Pauvre con et démocrate de mes deux

Pauvre con et démocrate "

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Ex N°2 (Les affirmations dénuées
de toute crédibilité)
Les étrangers veulent détruire
notre beau pays ; ils sont jaloux de voir notre petite nation qui prospère ...

par Samatar MIGUIL

"Depuis des siècles le peuple djiboutiens vivaient en paix, afars, somali, arabe ou autres. Mais, il existe des étrangers qui veulent détruire notre beaux pays. Ils sont jaloux de voire une petite nation qui prospère malgres les dures réalités. Les gens qui vous dissent que Djibouti, torture ou emprisonne sans raisons des gens, donc je vous dis que c'est faux. Il existe un site qui divulgue des fausses informations et des tortures inventer. Je dis, aux francais ou autres etranger qui se dissent qu'ils sont en trains d'aider le peuple djiboutiens, "Occupez vous des vos affaires, et arretez de dire des fausses informations, Djibouti est pour le peuple djiboutiens".

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signez la pétition.

 

27/10 LETTRE
DES PRISONNIERS POLITIQUES



Gabode, le 19.10.99



A Monsieur le Procureur Général de la République
s/c du Directeur Général de la prison de Gabode




Objet : grève de la faim







nous, soussignés les prisonniers politiques détenus à la prison de Gabode, informons par la présente lettre les autorités judiciaires théoriquement compétentes, pour connaître de la situation des détenus et de la prison, que nous entamons une grève de la faim d'une durée illimitée à partir du 19.10.99.



Nous entendons protester :


- contre les détentions arbitraires, pour des motifs politiques, contre les détentions provisoires prolongées qui constituent des condamnations de fait (appelées " les peines de la présidence ") faisant fi de la présomption d'innocence.

- contre l'absence totale de soins aux prisonniers : la dernière victime morte par manque de soins le 29.08.99, M. Wandassem Hailé Mariam.

- contre la détérioration de la situation sanitaire en raison des cas de plus en plus nombreux de tuberculose non soignée depuis la dernière grève de la faim (il y a cinq ans)

- contre l'insalubrité, la vétusté des locaux faisant craindre pour la survie des détenus : des plafonds non étanches risquant à tout moment de tomber (comme cela s'est produit il y a quatre mois)


Veuillez croire, monsieur le Procureur Général, en l'expression de notre considération.


Les prisonniers politiques

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Comité en Europe pour la Défense des
Prisonniers Politiques de Djibouti
CODEPP
" La Maison Ouverte "
17 rue Hoche
93000 MONTREUIL



Le 22 octobre 1999



COMMUNIQUÉ DE PRESSE



Depuis le 19 octobre 1999, 45 prisonniers politiques détenus à la prison de Gabode dans des conditions contraires à la dignité de la personne humaine, ont entamé une grève de la faim pour protester :


- contre l'absence totale de soins aux prisonniers malades et blessés (la dernière victime, Wandafeh Haïlé Mariam est décédé le 29 août par manque de soins)

- contre les détentions arbitraires pour des motifs politiques et les détentions provisoires prolongées qui constituent des condamnations de fait (appelées " peines de la présidence ").


Le CODEPP dénonce l'irresponsabilité du pouvoir djiboutien qui refuse jusqu'aux soins minimum aux détenus politiques


demande :

- des soins immédiats et urgents pour les détenus malades et blessés
- la libération de tous les prisonniers politiques
- ainsi que la subordination de l'aide française au respect des droits humains à Djibouti


Notre comité tient à exprimer sa solidarité et son soutien aux revendications politiques de ces prisonniers.

Pour le Président du CODEPP
Omar Mohamed Chehem

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NOUVELLES BRÈVES

Qui participe à la grève de la faim ?

Les prisonniers politiques de la prison de Gabode qui observent la grève de la faim sont au nombre de 45 :

- Les prisonniers politiques du FRUD au nombre de 30 : les extradés de l'Éthiopie ont dépassé 2 ans de " détention provisoire " pour des motifs arbitraires ; les autres sont toujours sans soins et sans procès depuis 1 an et 8 mois

- 12 prisonniers arrêtés depuis un an pour leur lien de parenté avec Mr Ismaël Gueddi Harod (en grève de la faim depuis le 17.10.99)

- 3 prisonniers politiques détenus depuis 7 ans et sans procès : Ahmed Araïta, Abdi Aden Bout et Mohamed Hassan Farah

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signez la pétition.


COLLECTIF DE SOUTIEN
AUX PRISONNIERS POLITIQUES
Rue de Moscou 18
1060 Bruxelles




Bruxelles, le 22 octobre 1999






COMMUNIQUÉ DE PRESSE




Nous apprenons qu'un mouvement de grève de la faim illimité a été entamé par les prisonniers politiques de Gabode à Djibouti depuis le 17 octobre.

Ces opposants protestent contre les conditions de leur détention et surtout contre le fait qu'ils soient garder en dépôt pendant des années sans être jugés.

Ils ne bénéficient d'aucune assistance d'avocats de leurs choix - droit qui leur est dénié - et l'état de santé de certains d'entre eux s'aggrave faute de soins.

Devant cette situation, notre collectif apporte son soutien à cette action et exige la libération immédiate de tous les prisonniers politiques.

Pour le collectif,
Irbrahim Ahmed Djilani

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RADIO France INTERNATIONAL -
RFI -
Le jeudi 21 octobre 1999


Entretien de M. Kelche,
Chef d'état-major des Armées françaises
avec Christophe Boisbouvier





Christophe Boisbouvier : Vous êtes le chef d'état-major des Armées françaises. Le gouvernement djiboutien affirme que l'Érythrée soutient les rebelles du FRUD. Est-ce que vous avez des informations qui vont dans le même sens ?


Général Kelche : nous n'avons pas de présence dans la zone la plus difficile, celle qui fait l'objet de minages, voire même d'affrontements comme en juillet dernier à Medeho. Nous n'avons pas d'information directe. Il est clair, effectivement, que les Djiboutiens disent que le FRUD reçoit un soutien érythréen.

Ch. B : alors est-ce que vous avez des informations qui vont dans le même sens ?

G. K. : Je ne peux pas faire d'état d'information directe française sur ce point.

Ch. B : Est-ce que vous ne craignez pas d'être entraînés dans une intervention militaire interne à Djibouti dans un conflit entre le gouvernement et le FRUD ?

G. K. : Ceci est hors de question. Nous n'interviendrons pas dans un problème interne de la république de Djibouti. Et nos amis djiboutiens en sont d'ailleurs parfaitement conscients et d'accord.

Ch. B : alors vous savez comme moi que Djibouti a choisi son camp dans cette guerre Ethiopie-Erythrée. Elle a choisi l'Éthiopie et elle a rompu avec l'Érythrée. Est-ce que ce choix djiboutien ne vous met pas en porte-à-faux dans ce conflit Erythrée-Ethiopie ?

G. K. : Djibouti n'est pas engagé dans le conflit à côté de l'Éthiopie. Et nous n'encourageons pas du tout la république de Djibouti à s'engager dans ce sens. Il est certain que les facilités portuaires de Djibouti ont toujours été utilisées par l'Éthiopie et continuent de l'être. Cela ne fait pour autant de la république de Djibouti une partie prenante au conflit.

Ch. B : Quelle précaution prenez-vous, c'est bien faire comprendre aux pays qui entourent Djibouti que nous sommes solidaires des Djiboutiens en ce qui concerne l'intégrité de leur territoire. Donc, nous mettons en garde les pays voisins en disant : vous ne pouvez pas utiliser le territoire de Djibouti pour mener vos conflits.

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ARNAUD MONTEBOURG
DÉPUTÉ DE SAÔNE ET LOIRE
SECRÉTAIRE DE LA COMMISSION DES LOIS
PRÉSIDENT DU GROUPE D'AMITIÉ France DJIBOUTI

Paris, le 27 octobre 1999

Monsieur Charles JOSSELIN
Ministre Délégué à la Coopération
20 rue Monsieur
75700 PARIS






Monsieur le Ministre Délégué,

Deux journalistes, Éric Monier et Roger Motte, envoyés spéciaux de la chaîne de télévision France 2, chargés d'enquêter sur l'utilisation de l'argent public français à Djibouti ont été expulsés par les autorités politiques du territoire djiboutien, le 22 octobre dernier, après que leurs effets personnels et leurs documents de travail ont été confisqués.

Ces pressions exercées contre des journalistes ne surprennent pas la représentation nationale. Nous n'ignorons pas que depuis la condamnation en appel à six mois de prison, le 20 octobre dernier, du rédacteur en chef de l'hebdomadaire Le Renouveau et du directeur du mensuel Le Temps, accompagnée d'une suspension de six mois de ces journaux, la presse est censurée à Djibouti.

Il paraît plus étonnant que le pouvoir Djiboutien se prévale pour justifier les mesures qu'il a prises à l'encontre de l'équipe de France 2 de ce que le travail de ces journalistes porterait " atteinte aux relations entre les gouvernements français et djiboutiens ".

L'équipe de France 2 s'est rendue à Djibouti afin d'effectuer une enquête sur l'utilisation de l'argent public français à Djibouti. Notre pays a consacré depuis deux cents ans le principe de la liberté d'expression.

Il est impérieux que le Gouvernement français, directement impliqué dans cette affaire par les déclarations du Ministère de la Communication djiboutien, rappelle aux autorités djiboutiennes ce que suppose cette liberté fondamentale.

Je vous demande, Monsieur le Ministre délégué, de bien vouloir me transmettre dans les plus brefs délais par laquelle le Gouvernement français a condamné les expulsions pratiquées par le Gouvernement djiboutien et les mesures de rétorsion que la France entend prendre sans délai.

Je vous prie, Monsieur le Ministre Délégué, en l'assurance de mon attentive considération.


Arnaud MONTEBOURG

Association pour le Respect
des Droits de l'Homme à Djibouti
ARDHD



COMMUNIQUE DU VENDREDI 29 OCTOBRE
ET APPEL URGENT A INTERVENTION

45 PRISONNIERS POLITIQUES
EN GRÈVE DE LA FAIM
A LA PRISON DE GABODE


La situation des Droits de l'Homme à Djibouti
s'aggrave chaque jour.


Tous les prisonniers politiques détenus à la prison de Gabode ont entamé une grève de la faim pour une durée illimitée. Par cette action, ils protestent

  • contre les conditions inhumaines de leur détention : entassés dans des cellules exiguës, sans ucune hygiène ni soins médicaux. Il y a une épidémie de
    tuberculose et depuis le début année, deux prisonniers sont déjà morts, faute de soins.
  • contre les incarcérations arbitraires : la majorité des prisonniers politiques sont détenus "en préventive" sans jugement ni même un début d'instruction depuis 24/26 mois pour certains : ils n'ont jamais rencontré un juge d'instruction ... (On appelle cela les 'peines présidentielles')

Cette grève de la faim est la deuxième en 1999. La première avait commencé le 29 mars 1999. Par solidarité avec eux, une quinzaine de djiboutiens, réfugiés politiques, avaient participé
à Bruxelles et à Paris/Bagnolet.


Ces derniers, au nombre de neuf, avaient reçu les visites de M Charles Josselin Ministre français délégué à la coopération, de Madame F. Mitterrand et de Monseigneur J. Gaillot.

Le 3 mai 1999, les grévistes, épuisés, avaient mis un terme à leur mouvement après avoir reçu des assurances formelles de la part de la France sur l'amélioration des conditions de détention
dans la prison de Gabode : envoi d'une mission de la Croix-Rouge et de l'observatoire des Prisons.


On constate aujourd'hui, contrairement aux engagements officiels, que les conditions de détention, au lieu de s'améliorer, se sont dégradés dramatiquement :

  • les plafonds menaces de s'écrouler
    sur les prisonniers,
  • les prisonniers ne reçoivent aucun soin malgré le développement des épidémies...

Notre association lance un appel d'urgence à toutes les Associations et aux hommes politiques français et européens pour qu'ils interviennent immédiatement auprès du Gouvernement djiboutien, afin d'imposer le respect des Droits de l'homme à Djibouti :

  • amélioration des conditions
    de détention : locaux adaptés, hygiène et soins médicaux,

  • libération de tous les prisonniers politiques non condamnés ou ne faisant pas l'objet d'une instruction judiciaire,

  • cessation des arrestations et des détentions arbitraires,

  • restauration immédiate de la liberté de la presse et libération des journalistes,

  • restitution des passeports de toutes les personnalités et rétablissement
    de la liberté de circulation,

  • rétablissement de la liberté d'exercer librement les professions,

Les pays européens ont les moyens d'imposer le Respect des Droits de l'Homme à Djibouti en lui subordonnant le versement des aides financières qui ont été approuvées récemment par la France et par le FMI.

Nous rappelons que le régime djiboutien a été condamné par le Parlement européen
le 6 mai 99 en raison des nombreuses violations des Droits de l'Homme enregistrées sur place.
(Informations)

Ces mêmes violations ont été dénoncées par de nombreuses Associations et Organisations
françaises et internationales.

Parmi elles :
AFADD, Agir ensemble, Alliance francophone, Amnesty International, Avocats sans Frontières, Centre pour l'Indépendance des Magistrats et des Avocats, Chambre Pénale de Venise, Comité International des juristes, Conseil National des Barreaux, FIDH - Fédération Internationale des Droits de l'Homme, Institut des Droits de l'Homme du Barreau de Bordeaux, Justice et Liberté, Lawyers Committee for Human Rights, LIDH - Ligue Internationale des Droits de l'Homme, OMCT - Organisation Mondiale contre la Torture, OUA - Organisation de l'Unité Africaine, Parti Socialiste Français, Reporters sans Frontières, Survie, Union Européenne des Avocats et de nombreuses autres ...
(Liste complète )

L'ancien Président Hassan Gouled APTIDON et son neveu Ismaël Omar GUELLEH ont fait l'objet d'une plainte pour CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ qui a été déposée par notre Association le 4 mars 1999 sur le bureau du Procureur du T.G.I. de Paris.
Informations


Communiqué rédigé par
Jean-Loup SCHAAL
E-Mail : jlschaal@ardhd.org
ARDH
Tel : 33 (0)1.46.34.70.70
Fax : 33 (0)1.46.34.25.93

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COURRIER DES LECTEURS

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Remerciements pour l'ouverture
de cette tribune

Il me fait très plaisir de constater vos efforts pour défendre et préserver une liberté d'expression bien mal menée
par le pouvoir en place a Djibouti.

Je suis un compatriote vivant a Montréal (Canada)et pour qui l'espoir de retourner
un jour dans un pays libre et démocratique
a beaucoup d'importance.

Chaque jour que dieu fait j'essaie de trouver des idées pour conscientiser nos compatriotes ici afin de leur faire comprendre que la réalité n'est pas ce qu'elle semble être à leur yeux.

AAR

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dur dur d'être parent face à un gouvernement rapace.

Parler au nom de la liberté est un acte noble!!!
Noble parce que la vie humaine a été octroyé par
Dieu; acte divin, cadeau divin, vie qui appartient à Dieu et qui doit être reprise par Dieu. Mais quand un être humain enlève la vie à un autre, il s'oppose à la volonté de Dieu, à la minute où Il a conçu cet être, il a aussi prévis l'heure et la dâte de sa mort: c'est pour ça que le meurtre est un pêché très grave!!!

Il en est de même pour la privation de la liberté; aucun être humain n'a le droit de priver de liberté, à moins celui-ci ait enfrein celle des autres citoyens.

Parler au nom de la liberté c'est dormir, vivre avec ce refrain : NON À L'ARBITRAIRE!!!

Un Etat commet un crime quand il tourmente les coeurs de milliers de parents qui ont dépensés tant pour éduquer leurs enfants. Ils ont
rêvé haut pour leurs enfants, afin que ceux derniers acquièrent le Savoir que eux n'on pu avoir; ils auront une meilleurs vie que la notre disaient-ils chaque soir avant de dormir tout en caressant, sous l'oreiller, l'indépendance acquise après des années d'incertitude : demain, nous aussi aurons les fruits de nos efforts grâce à nos enfants.

Les enfants ont grandi, étudiés et sont revenus avec des diplômes.

C'était à leur tour de rêver; construction de maisons pour leurs parents afin que ces derniers se reposent enfin! Pélerinage à la Mecque, récompense sûpreme et geste qui couronne une vie de prière pour la réussite des enfants, geste-laurier dans l'imaginaire collectif de notre pays...

En descendant de l'avion qui les ramène au pays qu'est-ce qu'ils constatent?

Que le favoritisme a pris du poids, que la corruption est le sport le plus favoris depuis que les terrains de foot ont été remplacés par des
duplexes, que TU ES LE FILS DE QUI est le seul diplome national qu'on accepte dans ce pays «jeunesse-ticide».

L'État est criminel, non pas seulement à cause de ces réseaux clientèlistes ou de sa milice monotribal armée jusqu'aux dents, mais aussi à cause de tous ces coeurs endoloris, tous ces années d'efforts, tous ces espoirs trompés de tous les parents ; dur dur d'être parent face à un gouvernement rapace.

L'herbe ne poussera pas tant que les vautours continueront de tourner dans le ciel djiboutien.
NON AU SILENCE !!!!!!


S.

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Je vous encourage dans votre lutte contre la dictature .

Les Djiboutiens qui comprennent les enjeux d'aujourd'hui vous remercient de vos actions, et vous encouragent a oeuvrer dans cette voie .J'essaie de mon cote de collecter toutes les informations concernant Djibouti, malheureusement mes etudes me laissent tres peu de temps.

Depuis quelques annees, je tente de comprendre qu'elles sont les personnes qui sont opposees a tout changement, qui voudraient que cette penible situation dure a Djibouti.

Ca m'etonne pas que des gens vous ecrivent pour vous traiter de n'importe quoi, ces gens m'interessent beaucoup car ils font partie de ceux qui vont perdre en cas de changement de
situation ....

Je vous remercie d'avance, et vous encourage dans votre lutte contre la dictature .

MHO

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Nous adressons tous nos remerciements
à tous ceux qui apprécient notre initiative
et qui nous le font savoir.