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Maître AREF, prisonnier politique ?

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La manifestation
du 12 mars

M. Ismaël Omar GUELLEH,
candidat à la magistrature suprême

M Mohamed DINI,
Ministre de la Justice,

s'acharnent même
sur les femmes et les enfants

des prisonniers politiques

Nous vous laissons le soin de juger !

Lettre du 1er avril 1999

Lettre du 9 mars 1999

 

Djibouti, le 1er avril 1999

(Extrait)

 

Je reprends à nouveau la plume pour vous faire part hélas de nouvelles alarmantes concernant une fois de plus Madame AREF et plus particulièrement ses enfants.

Le traitement de type terroriste auxquels ils sont astreints au niveau de la prison et que j'ai décrit dans ma précédente lettre continue toujours. Madame AREF est encore obligée de se garer à 200 mètres et d'avancer à pas lentes avec ses enfants sous la menace des armes des soldats qui se trouvent perchés sur les miradors.

Estimant que cela n'est pas suffisant et que ni les O.N.G., ni même le représentant français n'avaient réagis, le régime menace cette fois plus directement cette dame et ses enfants.

Comme en 1996, la police politique du régime dirigée par le Chef de Cabinet et neveu du Président de la République, candidat à la magistrature suprême donné très largement battu, selon tous les observateurs indépendants ( si l'élection se déroule régulièrement), campe tantôt à cinq mètres, tantôt à dix mètres du portail du domicile de la famille AREF prenant même des photos non seulement de toute personne s'y rendant mais aussi des enfants au retour de l'école ou de la prison. Au surplus, cette même police prend régulièrement Madame AREF en filature lorsqu'elle se déplace en ville. enfin et surtout certains agents chargés de cette sinistre et sale besogne prennent ostensiblement soin de faire étalage de l'arsenal de type militaire dont ils sont dotés : kalachinkov, fusils à lunettes, etc !

En ce qui concerne Madame AREF, je tiens à préciser qu'elle ne s'est jamais mélée de politique et que malgré les sollicitudes et l'affection manifestées à l'égard de son mari par toute l'opposiiont, elle n'a jamais assisté à une réunion privée ou publique.

C'est pourquoi, je vous supplie d'avoir l'humanité d'intervenir très rapidement d'urgence pour défendre cette dame et ses enfants et dont le mari a entamé une grève de la famain et se trouve maintenant à l'infirmerie de la prison.

Se sachant sur écoutes téléphoniques, Madame AREF ne vous répondra pas par téléphone, tout comme moi-même.

 

Le numéro du véhicule qui harcéle la famille : 2864 B

 

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Djibouti, le 9 mars 1999

Cher Monsieur,

Non content d'avoir enfermé son mari dans un trou "pourri", le Ministre djiboutien de la justice s'en prend cette fois-ci à Madame AREF et ses enfants.
En effet depuis l'emprisonnement de son mari et à chaque fois qu'elle se rend à la prison pour le voir ou lui porter à manger, accompagnée par au moins l'un de ses enfants, Madame MADIHA AREF est contrainte de laisser son véhicule à 200 mètres du portail (contrairement aux autres visiteurs qui peuvent se garer tout près du portail au parking prévu à cet effet et indiqué par un panneau).

Au surplus elle est obligée de marcher sur au moins 200 mètres sous la menace des soldats policiers installés sur les tourelles leurs armes pointées sur elle et lui donnant des ordres concernant son déplacement et sa progression que vous devinez lente et tremblante (même pour ses enfants si elle le cache sous un voile) jusqu'à l'intérieur de la prison où elle est contrainte d'attendre au soleil parfois pendant trois quarts d'heure entourée de soldats en uniforme mais visiblement gênés même s'ils sont contraints de paraître méchants et violents verbalement et dans leurs gesticulations.

J'en sais quelque chose pour avoir accompagnée Madame AREF il y a deux jours. Comme si cela n'était pas suffisant "comme torture", pour franchir un cran supplémentaire dans cette pression abjecte sur une femme et ses enfants sans la moindre défense, Madame AREF a constaté hier au moment de reprendre sa voiture toujours sous la même menace que ses feux arrières avaient été volés bien évidemment sous les yeux du policier en faction sur la tourelle la plus proche du véhicule.

Vous l'avez certainement deviné : c'est comme si on voulait expressément faire savoir à cette pauvre dame que comme on a enlevé les feux du véhicule, on pourra de la même manière y placer quelque chose. Lorsqu'ils ont appris ce qui s'est passé les responsables de l'équipe de la police en faction hier 08/03/99 ainsi que le régisseur ont tous autorisé Madame AREF à garer son véhicule à côté de ceux des autres visiteurs de sorte que pour .....

Mais au moment même où elle descendait de son véhicule, comme s'il la surveillait personnellement et n'avait que ça à faire, le Ministre de la Justice en personne Monsieur MOHAMED DINI est passé par là, a ralenti son allure en regardant bien dans sa direction puis a brusquement accéléré.

Au moment même où elle a pénétré dans l'enceinte de la prison accompagnée de son fils aîné et du clerc de Maître AREF, elle s'est fait presque agresser (sans toutefois la toucher) par le régisseur et par les soldats qui se trouvaient là qui l'ont invitée à déguerpir très vite après avoir remis les gamelles à Maître AREF et de se conformer à la procédure antérieure pendant toute la période de détention de son mari.

Elle a bien sûr compris que le ministricule n'avait pas apprécié l'interruption du traitement inhumain, dégradant, terroriste et lâche infligé à Madame AREF et à ses enfants en plus de celui réservé à son mari et que vous connaissez déjà.

Je tiens le récit de ces événements par le clerc de Madame AREF, cette dernière étant rentrée immédiatement s'enfermer chez elle probablement pour pleurer en intimité. Je vous prie de bien vouloir excuser le caractère peu direct de ma question.

Mais je ne sais comment la poser autrement que comme suit : pourriez-vous avoir l'obligeance de faire quelque chose pour alléger quelque peu le fardeau de cette famille dont le seul crime est d'avoir tout sacrifié pour la défense des droits des autres???

Je sais que lorsque Maître AREF était en déportation dans un fort militaire en 1991, lors se l'une des rares visites de ses enfants à l'époque âgés de trois ans et sept ans, les soldats les ont fait entrer l'un après l'autre avec un kalachnikov dans le dos. Ils en ont hélas été traumatisés par une crainte terrible de tout ce qui porte un uniforme. Après sa sortie de ce premier calvaire Maître AREF avait réussi à guérir partiellement ses enfants.

Qu'en sera-t-il cette fois-ci et jusqu'où ira ce terrorisme infligé à cette famille d'autant plus que l'enjeu en est maintenant autrement plus important pour celui qui se présente déjà comme le président "élu", qui est à l'origine de tous les malheurs de tout un peuple et, pour cette raison, sait qu'en cas d'échec il sera mis en prison à vie et la colossale fortune mal acquise confisquée (il s'est fait notamment construire un immense et superbe château en bord de mer en plein Djibouti ville).

Compte tenue de ces risques et de ces dangers, je suis certaine qu'une action très forte collective et/ou concertée avec d'autres organisations et la presse internationale concernant non seulement Maître AREF mais aussi ce pays (dont les opposants sont régulièrement menacés) est d'urgence indispensable d'autant plus que le régime ne survit que grâce à l'aide de la France, l'Europe, le Japon, l'Arabie Saoudite et la Chine (dans l'ordre d'importance).

Maître AREF doit légalement être remis en liberté d'office du fait que Maître OMAR a déposé une requête devant la Cour d'Appel.

Maître AREF est donc cette fois-ci ouvertement incontestablement en détention illégale et arbitraire.

 

 


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