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Lettre
ouverte publiée
dans le journal djiboutien "Le Renouveau"
n° 277 du jeudi 22 janvier 1998.
à
Monsieur HASSAN GOULED APTIDON,
Président de la République de DJIBOUTI
et Chef du gouvernement,
Le 27 juin
1977, jour de l'indépendance de notre pays, vous prêtiez serment devant
le peuple et devant DIEU en ces termes: "Je lutterai pour l'avancement
des Droits de l'Homme et contre l'humiliation des pauvres. (...) Que le
Tout-Puissant nous vienne en aide !"
L'apothéose
de cette fête patriotique a fait couler plus d'une larme d'émotion et
de joie. J'avais 18 ans ce 27 juin historique, et, avec l'ensemble des
Djiboutiens, je plaçai en vous mon espoir et ma confiance. Par votre
discours et votre parcours politique, vous aviez conquis la jeunesse ainsi
que tout le reste de la population.
Plus
de 20 ans ont passé, Monsieur le Président, et cette image rayonnante
d'un homme d'état préoccupé avant tout par son pays et ses compatriotes
a plus que jauni: elle s'est complètement décomposée...
- Qu'avez-vous fait
de la confiance que le peuple avait mis en vous ?
- Qu'avez-vous fait
de vos promesses ?
Il y a tout juste
cent ans, au sujet de l'affaire Dreyfus en France, Emile ZOLA écrivait:
"La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement
saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler,
je ne veux pas être complice. (...)
Et c'est à vous, Monsieur
le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma
révolte d'honnête homme."
La force de cette
lettre adressée à M. Félix FAURE, président de la République française,
relue à l'occasion de son centenaire, a suscité en moi le besoin de me
libérer : non, Monsieur le Président, je ne veux
pas être complice.
Il me faut crier à
vous-même, à mon peuple et au monde la "force de ma révolte", cette force
qui au moment où j'écris ces lignes me fait trembler et m'arrache quelques
larmes...
Premier
magistrat du pays, vous vous deviez de tenir vos promesses faites devant
votre peuple et devant DIEU. Vous êtes à ce titre responsable de la déroute
que connaît aujourd'hui notre pays. Et si, comme certains l'affirment,
vous ignorez ce qui se passe, votre faute est plus grande encore...
"Je lutterai pour
l'avancement des Droits de l'Homme" déclariez-vous donc. Djiboutienne
mais aussi citoyenne du monde, je partage pleinement les valeurs universelles
des Droits de l'Homme. Force est de constater que depuis 1977, votre "lutte"
est tombée dans les oubliettes...
Lors des manifestations
des collégiens, lycéens et étudiants qui se font malheureusement de plus
en plus fréquentes, les forces de l'ordre ne cessent d'enfreindre la loi.
L'élève HOUSSEIN ABDILLAHI MOHAMED de la 5°1 du C.E.S. de Boulaos a été
grièvement blessé par balle le lundi 18 décembre 1995; pire, MOHAMED IDRISS,
élève du C.E.T. d'Ali-Sabieh, a été tué le mardi 9 janvier 1996 (qu'il
repose en paix!) d'une balle tirée par les forces de l'ordre.
- Je vous accuse,
Monsieur le Président, d'avoir laissé impunis ces crimes commis
au nom de l'ordre républicain!!
- Je vous accuse,
Monsieur le Président, de n'avoir pas réagi lors de la suspension de
Maître AREF MOHAMED AREF, doyen des avocats, bien connu pour défendre
tous les opprimés, et notamment les syndicats ( SEP, SYNESED, Intersyndicales
).
- Tout comme je
vous accuse de n'avoir pas assuré l'indépendance de la magistrature
lors de la suspension du président du Conseil Constitutionnel, Maître
DJAMA ALI MEIDAL, pour la seule raison qu'il avait déclaré nulle et
non avenue la levée de l'immunité parlementaire des députés MOUMIN BAHDON
FARAH, AHMED BOULALEH BARREH et ALI MAHAMADE HOUMED!!
- Je vous
accuse, Monsieur
le Président, d'être resté sourd aux appels répétés des travailleurs
pour que soit respectée à Djibouti la liberté syndicale.
Ignorez-vous
que le 15 août 1995, une trentaine d'enseignants conventionnés, tous militants
du SEP ou du SYNESED, syndicats enseignants, furent radiés ?
Ignorez-vous que le 16 février 1996 certains dirigeants du SYNESED
dont, pour ne citer que quelques-uns, M. KAMIL HASSAN ALI, 2° secrétaire
général-adjoint, M. SOULEIMAN AHMED MOHAMED, ex-secrétaire général et
moi-même, secrétaire générale, tous trois enseignants depuis de nombreuses
années, furent révoqués ? Ayant tous de très bons rapports administratifs,
seules nos activités syndicales sont à l'origine de notre révocation !!
Ignorez-vous que de nombreux autres fonctionnaires ou conventionnés
ont eux aussi été radiés ou révoqués pour les mêmes raisons ?
C'est le cas en particulier
de M. AHMED DJAMA EGUEH, et de M. ADAN MOHAMED ABDOU, respectivement président
et secrétaire général de l'UDT ainsi que de M. KAMIL DIRANEH HARED, président
de l'UGTD, mais aussi de bien d'autres à l'Imprimerie Nationale, aux ministères
de la Santé, du Commerce...
Je vous accuse, Monsieur
le Président, d'avoir laissé s'installer l'arbitraire, le clientélisme
et l'incompétence dans l'Education Nationale, maux qui ont tué notre Ecole.
Nous étions en droit d'attendre mieux de vous après votre déclaration
à l'Assemblée générale des Nations Unies le 27 septembre 1977:
"A l'intérieur,
quel serait le sens de la liberté de la presse dans un pays condamné à
l'analphabétisme ?
A elle seule, cette liberté ne serait-elle pas que le privilège de quelques-uns
?
Ne deviendrait-elle pas un véritable pouvoir et, rapidement un moyen d'oppression
?
Ne faut-il donc pas que l'Etat, c'est-à-dire le défenseur et le serviteur
de la communauté, consacre tous ses efforts pour que cette liberté profite
au plus grand nombre ?
La solution ne se trouverait-elle pas alors dans une mobilisation prioritaire
de nos moyens et de nos ressources au profit de la culture et de l'enseignement
du plus grand nombre ?
N'est-ce pas la meilleure manière de défendre réellement la liberté de
la presse que d'étendre réellement son champ d'action ?"
- Je vous accuse,
Monsieur le Président, d'assister sans réagir aux tentatives de
destruction des partis d'opposition qui représentent une grande partie
du peuple djiboutien.
Pourtant, ce 27 septembre 1977, vous déclariez encore:
" Il faut (...) que chaque Etat reconnaisse aux peuples qui le composent
le droit de vivre, de s'organiser et de s'exprimer comme nation."
C'est là le principe
essentiel de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, que nous
avons inscrit dans nos tous premiers textes constitutionnels; c'est celui
de son article 28; c'est celui du droit pour tout homme de bénéficier
d'une organisation sociale telle que chacun des droits et libertés inscrits
dans cette déclaration puisse y trouver son plein et entier effet.
Cette reconnaissance
acquise, les peuples et leurs représentants verront alors qu'il n'y a
ni humiliation à craindre, ni vainqueur, ni vaincu, lorsque les armes
offensives et défensives de la justice succèdent à la violence. Tous y
gagnent en dignité, c'est-à-dire en droit et en liberté, car il n'y a
pas de droit sans justice, il n'y a pas de liberté sans libération, il
n'y a donc pas de dignité pour l'oppresseur."
- Je vous accuse,
Monsieur le Président, d'avoir laissé le R.P.P. s'emparer de tous
les moyens de communication, privant ainsi la nation d'un outil qui
aurait pu renforcer la démocratie dans notre pays.
- Je vous accuse,
Monsieur le Président, d'avoir laissé s'imposer le tribalisme et le
clientélisme dans notre société, ce qui n'a fait que casser l'unité
nationale.
- Je vous accuse,
Monsieur le Président, d'être resté muet lorsque les forces de l'ordre
ont chargé le 2 février 1997 à coups de matraques et de bombes lacrymogènes
les retraités: nos parents et grands-parents, dont la plupart sont malvoyants,
cardiaques ou diabétiques, ne faisaient que réclamer pacifiquement leurs
pensions accusant 6 mois de retard !! "Je lutterai pour l'avancement
des Droits de l'Homme et contre l'humiliation des pauvres"...
- Je vous accuse,
Monsieur le Président, d'avoir trahi l'indépendance en laissant
transformer le peuple libre en un peuple en liberté provisoire comme
le sont Mme AICHA DABALE et Maître AREF MOHAMED AREF, tous deux militants
des Droits de l'Homme, ainsi que M. DAHER AHMED FARAH, président du
PRD.
- Je vous accuse
enfin, Monsieur le Président, de n'avoir pas su vous entourer des
personnes qu'il fallait à notre jeune république, hypothéquant dès le
début la réussite de notre indépendance. Monsieur le Président, "quand
on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force
telle d'explosion que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter
avec elle" écrivait aussi ZOLA à M. Félix FAURE.
Il n'est pas bon de
tout taire ou de faire croire que tout va bien comme l'affirme M. SAID
IBRAHIM BADOUL, président de l'Assemblée Nationale dans un article à La
Nation n°47 du jeudi 20 novembre 1997 :
NON
le pluralisme politique n'est pas "dynamique" à Djibouti,
NON il n'y a pas de "réelle liberté
de presse et d'opinions"... L'affirmer haut et fort n'est pas un crime
mais plutôt un acte de civisme: il faut que les choses changent, c'est
une nécessité pour l'avenir de notre pays !!
Il
n'est pas trop tard pour réagir, Monsieur le Président: en toute créature
de DIEU il y a du bon. Ce mois béni du Ramadan n'est-il pas l'occasion
rêvée pour enfin appliquer toutes les belles déclarations que vous avez
faites le jour de l'indépendance ? Il y a à Djibouti suffisamment d'hommes
et de femmes intègres, épris de justice et compétents: ils sont disposés
à mettre leur savoir et leur abnégation au service du développement durable
de notre chère république.
Permettez-leur, Monsieur
le Président, de s'exprimer et donnez-leur les moyens d'agir !! Trop souvent,
nos dirigeants se complaisent dans de belles déclarations dont on connaît
à l'avance l'impact dans la population. Votre chef de cabinet, M. ISMAEL
OMAR GUELLEH, souhaitant plein succès aux travaux de la SIHA (Initiative
Stratégique pour la Corne de l'Afrique, ONG américaine ) le mardi 12 août
1997, "a mis surtout l'accent sur la nécessité de s'inspirer davantage
des préceptes de l'Islam, religion où foisonnent tous les nobles idéaux
que l'être humain peut prôner." ( La Nation n°33 du jeudi 14 août 1997
page 2 ).
Vanter les préceptes
de l'Islam est une bonne chose, les appliquer est encore bien meilleur.
"Et n'usez pas
du nom d'ALLAH, dans vos serments, pour vous dispenser de faire le bien,
d'être pieux et de réconcilier les gens. Et ALLAH est Audient et Omniscient."
( Coran: Sourate 2, Verset 224 ) . "Par le Temps! L'Homme est certes,
en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres,
s'enjoignent mutuellement la vérité et s'enjoignent mutuellement l'endurance."
( Coran: Sourate 103, Versets 1,2,3 ).
Je vous prie d'agréer,
Monsieur le président, l'expression de mes sentiments citoyens les meilleurs.
Mariam
HASSAN ALI
Professeur certifié D'EPS,
12 ans d'ancienneté
injustement
révoquée et chassée du pays
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Lettre
du 6 avril 99
Monsieur le Président,
A l'occasion du centenaire
du "J'accuse" d'EMILE ZOLA, je vous avais adressé une lettre ouverte paru
dans le journal "le Renouveau" n°277 du 22 janvier 1998 et dans laquelle je
vous accusais de ne rien faire contre les violations des Droits de l'Homme
à Djibouti.
Depuis
cette date, force est de constater que la situation en matière des Droits
de l'Homme se détériore malheureusement chaque jour davantage.
En effet :
Le 17.02.98, MM.
MAHDI IBRAHIM GOD, président du FUOD (Front Uni de l'Opposition Djiboutienne),
AHMED ABDI FARAH, membre du FUOD et Directeur de la publication du journal
"AL WAHDA" ainsi que M. KAMIL HASSAN ALI, également membre du FUOD et responsable
du Comité de soutien aux prisonniers politiques du FRUD, ont été arrêtés et
transférés à la prison de Gabode.
Le 23.03.98, une
centaine d'employés du Ministère de la Santé ont été arrêtés et transférés
dans le centre de détention de Nagad à la suite d'une grève visant à protester
contre les retards de salaire (5 mois) et la suppression de leur prime de
garde.
Six (6) d'entre eux parmi lesquels une (1) femme, Mme. MADINA HOUMED ADABO,
ont été incarcérés à la prison civile de Gabode le 25/03/98. La répression
policière a été très violente : un employé du service d'entretien de l'Hôpital,
M. HAGAYO MOHAMED WALO, passé à tabac par les forces de l'ordre alors qu'il
était détenu au camp de Nagad, présente une hémiplégie gauche à la suite de
cette agression.
Le 05.05.98, le
directeur de l'hebdomadaire " Le Populaire", M. OMAR AHMED VINCENT, ainsi
que son codirecteur M. ABOUBAKER AHMED AOULED, ont été arrêtés et transférés
à la prison civile de Gabode. Le 31.05.98, M. MOHAMED ADEN IBRAHIM décède
dans la prison de Gabode suite à une grève de la faim pour protester contre
les conditions de détention, contre l'absence de jugement et contre le manque
de soins.
Le 11.10.98, le
Ministre du Travail et de la formation Professionnelle ainsi que le Ministre
des Transports et des Télécommunications envoient une circulaire relative
à l'élection des bureaux des deux centrales syndicales U.D.T. et U.G.T.D.
et ceci en violation de la constitution du Pays, l'organisation des élections
syndicales étant en effet du ressort exclusif des syndicats.
Le 25.11.98 le
Ministre des Travaux Publics de l'Urbanisme et du Logement, appuyé par une
impressionnante armada des forces de l'ordre, a expulsé très tôt le matin
les syndicalistes et les travailleurs du M.T.P.U.L. de leur lieu de travail
pour organiser un simulacre d'élections syndicales.
Le 15.12.98 les
élèves des deux Lycées de Djibouti en grève pour protester contre la suppression
des bourses, vous ont personnellement avisé par lettre du comportement
agressif des forces de l'ordre à leur égard, plusieurs d'entre eux ayant été
frappés, des coups de feu ayant même été tirés.
Le 04.02.99, HOUMED
YAIDI ALI, ALI YAIDI ALI, YAIDI HOUMED ALI, tous membres d'une même famille
et appartenant à la tribu dont le chef AIDAHIS HANFARE IBRAHIM a été assassiné
le 18.11.98, ont été arrêtés à Weima et mis en détention à la garnison de
Assa Gaila. La répression à l'égard des populations ne cesse de s'amplifier,
particulièrement dans le nord du pays.
Le 15.02.99, Maitre
AREF MOHAMED AREF, militant reconnu des Droits de l'Homme, est condamné à
deux (2) ans de prison dont six (6) mois ferme. Aucun de ses avocats français
n'a pu se rendre à l'audience, les autorités djiboutiennes ayant refusé de
leur délivrer un visa.
Le 12.03.99, ABDI
HOUFANEH LIBAN, détenu politique, est mort dans sa cellule à la prison civile
de Gabode par manque de soins.
Le 28.03.99, les
forces de police ont réprimé très violemment une marche pacifique organisée
par l'Opposition Djiboutienne Unifiée (O.D.U.) à l'occasion de la campagne
électorale pour les élections présidentielles du 9 avril 1999.
Cette marche avait pour but de réclamer le respect de la loi et des valeurs
démocratiques.
Plus de 300 manifestants ont été arrêtés et transférés au camp de transit
de Nagad. Il y a eu 24 blessés, dont 3 très gravement atteints.
Le 29.03. 99, les
prisonniers politiques détenus à la prison civile de Gabode ont entamé une
grève de la faim pour protester contre les conditions de détention auxquelles
ils sont soumis.
Les autorités djiboutiennes
refusent toujours tous soins médicaux, même pour ceux qui sont gravement malades.
Vous exprimant devant des journalistes français, vous avez déclaré, Monsieur
le Président, que " Djibouti était le seul pays encore stable de la Corne
de l'Afrique"( cf : le journal La Nation n°43 du jeudi 29 octobre 1998
).
Comment
osez-vous vous enorgueillir de la situation dans laquelle vous avez conduit
notre pays, alors que frustration, amertume et humiliation sont le quotidien
du peuple djiboutien, alors que les dirigeants et les militants des organisations
syndicales apolitiques et laïques mais aussi ceux des partis politiques se
retrouvent derrière les barreaux de la terrible prison civile de Gabode pour
avoir tout simplement réclamé les droits que leur confère la Constitution
?
Comment
osez-vous parler de stabilité lorsque l'indignation et la colère grondent
de partout ?
J'ai le regret de vous
dire, Monsieur le Président, que cette "stabilité" que vous vous attribuez
et dont certains responsables français se font honteusement les porte-parole
ne dépend pas de vous mais des citoyens djiboutiens que nous sommes : contrairement
à vous, nous n'aspirons qu'à la Paix et à la Justice, piliers de la Démocratie.
Il est écrit dans le préambule
de la Déclaration des Droits de l'Homme et je cite : " Il est essentiel
que les Droits de l'Homme soient protégés par un régime de droit pour que
l'Homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la
tyrannie et l'oppression".
A trop vouloir bâillonner,
casser, enfermer, tuer, exiler et torturer, vous ne vous rendez pas compte,
Monsieur le Président, que cette stabilité dont vous êtes si fier risque d'aboutir
à une situation difficilement maîtrisable. Monsieur le Président, le peuple
Djiboutien en a
assez de 22 ans de dictature, il aspire au changement, à la démocratie à la
paix et sa voix doit être entendue.
Laissez-le
choisir librement et dans la sérénité son nouveau Président. Répression, fraudes
et bruits des armes ne font qu'entraver le développement de notre beau pays.
Monsieur le Président, combien vous faut-il de morts pour entendre la souffrance
de notre peuple et pour satisfaire nos attentes ?
MM.MOHAMED ADEN IBRAHIM
et ABDI HOUFANEH LIBAN ont déjà quitté cette Terre parce que vous vous êtes
montré incapable d'assurer ne serait-ce que la sécurité de nos concitoyens.
Etes-vous aveugle ou
insensible à ce point ?
Il est grand temps pour
tout le monde que les choses changent ! Je m'adresse une nouvelle fois à vous
parce que je veux défendre le droit à l'existence dans la dignité et le respect
de tous.
Le
sort réservé à PINOCHET ne peut que renforcer l'espoir que nous portons en
l'avenir !
Je vous prie de croire,
Monsieur le Président, en l'expression de mes sentiments démocratiques les
meilleurs.
Mme
Mariam HASSAN ALI
Professeur certifié d'EPS, 12 ans d'ancienneté
Ex-Secrétaire Générale du SYN.E.S.E.D.
(syndicat des enseignants djiboutiens du second degré)
injustement révoquée et chassée du pays.
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