LIGUE
DJIBOUTIENNE
DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean-Paul
SIEGE Q.V. BOULEVARD DE GAULLE
BUR TEL (fax) : (253) 35 78 04
DOM TEL (fax) : (253) 35 80 07
B.P. : 74 - DJIBOUTI - RDD
e-mail : noel_lddh@intnet.dj
https://old.ardhd.org/lddh.htm
COMMUNIQUE DE PRESSE N°/
13/01/LDDH
DU 09 JUIN 2001
Le jeudi 07/06/01 des agents du Trésor National ont été
arrêtés par la Gendarmerie Nationale sans mandat
d'amener et mis en garde à vue sans mandat .
Le
samedi 09/06/01 le Président du PRD, Directeur de Publication
du journal " Le Renouveau " ainsi que le Président
de la LDDH se sont rendus à la Brigade Nord de la Gendarmerie,
afin , de s'inquiéter de la situation des fonctionnaires
détenus, de connaître leur nombre, leur nom, et le
chef d'accusation .
Le
même samedi 09/06/01, après 2h30 d'attente au sein
de la BRIGARDE pour obtenir ces informations, sur ordre d'EN HAUT,
le Capitaine de la Gendarmerie nous informa qu'ils allaient procéder
à la perquisition du domicile du Président du PRD,
Directeur du Renouveau M. Daher Ahmed Farah et ceci sans aucun
mandat de perquisition .
La LDDH par Li n°35/LDDH/2000 du 5/10/00 avait reproduit l'arrêté
n° 200-0659/PR/MEFPCP DU Président de la République,
assorti des observations et des questions suivantes : " un
Ministre nommé a droit à une indemnité d'installation
or ce Ministre a été nommé en 1998. Depuis
la situation économique et financière de la République
va de mal en pis
Le Ministre des Finances peut-il se servir
par une décision écrite et signée par lui
même les fonds des deniers publics et des biens sociaux
, alors que les travailleurs de l'Etat sont sous la torture de
la privation de salaire ?
Il
est vrai qu'à cette période aussi, nos populations
de l'intérieur souffraient de la sécheresse implacable
qui sévissait depuis plusieurs années , dans notre
FOR INTERIEUR la priorité était à nos populations
nomades et non aux ministres .
La
Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est très préoccupée
des violations des Droits de la Liberté de la Presse surtout
en cette période où notre pays accède à
la Paix des armes .
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12/06
L'Homme de la Semaine
Après avoir vérifié le règlement,
nous ne pouvons pas décerner le titre d'Homme de la Semaine
à Yacin Elmi Bouh. Et pourtant il le mérite de nouveau
: détournement de fonds publics, outrage à journaliste,
etc...
Mais ce titre ne peut-être accordé que deux fois
par an à la même personne et il avait déjà
été distingué par deux fois. On le félicite
quand même pour son exploit ..
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12/06
I.O.G " LE TERRIBLE"
: LE RETOUR ?
(Par
Freeman)
Vous
chassez le naturel, il revient au galop. La machine à broyer
du djiboutien est belle et bien en route. Avec la signature du
12 mai 2001, les plus optimistes voyaient déjà poindre
une nouvelle ère de paix, de réconciliation et surtout
de liberté. Ces mêmes optimistes voyaient déjà
dans leur rétroviseur, les années de plomb où
l'opposition a été laminée, la
presse muselée et les opposants embastillés. Ils
imaginaient une véritable renaissance démocratique.
En fait tout cela n'étaient que mirage et poudre aux yeux.
Nous
voyons qu'il en est rien. Aujourd'hui, DAF (responsable du journal
d'opposition "le Renouveau") a été arrêté
parce qu'il a tout simplement fait son travail de journaliste
à savoir informer. En effet, il a mis au grand jour une
affaire de détournement de deniers publics par Yacin Elmih
Bouh, Ministre-larbin (nouveaux mot composé qualifiant
les Ministres de la
République de Djibouti) des Finances. En fait, ce Ministre
s'est auto octroyé un prêt de 6 millions de francs
Djibouti sans intérêt et certainement pas remboursable.
Le procédé a le mérite de la simplicité.
Notre Ministre n'y va par quatre chemins, on est jamais mieux
servi que par soi-même.
Il
faut rappeler le contexte de cette affaire. Actuellement, Djibouti
traverse une crise politique, économique et sociale sans
précédent en raison de l'incurie du régime
en place et de son penchant à confondre caisse d'l'Etat
et caisse personnelle.
Sur
le plan social, les salariés de la fonction publique accusent
des retards de salaire chronique. Ainsi, il y aurait plus de 8
mois d'arriérés. Pendant que les Ministres s'engraissent
au frais de la princesse, le petit peuple doit se serrer la ceinture
et faire preuve de beaucoup d'ingéniosités pour
faire bouillir la marmite. Il n'est pas rare de voir certains
couples se disloquer, chacun retournant chez sa propre famille
pour réduire les charges
du ménage. Voilà ce que nous préparent le
régime IOG ainsi que sa clique : Un
avenir des plus radieux!
Il
est une chose qui ne fait plus de doute. Yacin Elmih Bouh s'est
belle et bien servi dans la caisse du (de son) Trésor Public.
D'ailleurs il faut avouer que cet individu a quand même
conservé une trace d'honnêteté, il a reconnu
son brigandage (communiqué incongru du T.P.N - voir sur
le site de l'A.D.I).
Par
contre, comment expliquer cette vive réaction du Ministre-larbin
de Guelleh. La logique voudrait que l'on pousse l'analyse un plus
loin. Devant une telle situation on aurait pu penser que ce Ministre
indélicat aurait été mieux inspiré
en adoptant la posture du dos rond, histoire de laisser passer
la tempête. Il en a été rien. Au contraire,
il a déclenché une tornade dont
il ne maîtrise pas la portée. La justice s'est mis
dans la partie. De ce côté, il n' y a rien à
craindre car elle sait être aveugle, muette et sourde sauf
aux ordres de Guelleh. Ce Ministre a-t-il agit seul ou exécute-t-il
les ordres de son maître ?
Je
pencherais pour la deuxième hypothèse pour la simple
et bonne raison que cette histoire ne fait pas l'affaire du régime
IOG. Elle ne fait que renforcer auprès des djiboutiens
- convaincus depuis fort longtemps - et de l'opinion internationale,
l'image d'un régime corrompu et véreux.
Pour
Guelleh, ce journaliste est allé un peu trop loin en fouillant
dans les poubelles et les placards nauséabonds de ses Ministres.
Dans sa petite tête, IOG s'est certainement dit : "
Aujourd'hui, on s'attaque à l'un de mes larbins. Demain,
ils viendront fouiller chez moi, dans mes business glauques, dans
mes comptes bancaires bien garnis et peut être dans mes
placards ". Ne pouvant imaginer une seconde ce scénario
catastrophe, IOG a voulu envoyer un signal très fort à
tous ceux qui seraient tentés de fouiner dans ces affaires.
Dans le même registre, il se raconte l'histoire du sort
tragique qui aurait été réservé à
un magistrat français " le juge fouineur " .
On aurait déguisé son assassinat en suicide. Une
triste histoire !
Monsieur
le Président en tant que premier magistrat, et donc gardien
et garant des libertés publiques, vous devez ordonner à
votre nouvelle coqueluche du Palais de Justice (le Procureur Djama
Souleimane) la libération immédiate de DAF. Ne nous
opposer pas votre joker à savoir " la Justice est
indépendante et doit suivre son cours et elle n' pas d'injonction
à recevoir ".
Venant de vous, ce prétexte ne pourrait être crédible.
Ensuite
en tant que chef du Gouvernement intègre uvrant exclusivement
pour le bien de la Nation et en tant que chef d'Etat vertueux,
livrant une lutte à mort contre la corruption (d'ailleurs
la corruption est en net recul depuis votre élection. Grand
merci!), vous devez faire démissionner votre Ministre-larbin
Yacin Elmih Bouh, chargé de la dilapidation des Finances
publiques.
Monsieur
le Président, connaissant votre infinie sagesse et votre
sens de la justice, je ne doute pas un instant que sauriez prendre
la décision qui s'impose en pareil circonstance.
J'ose
espérer que mon appel sera bien entendu par IOG. On ne
sait jamais, un moment de lucidité ou d'humanité,
cela reste possible même chez IOG.
FREEMAN
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12/06/01
Deuxième entorse aux accords de Paix !!
IOG n'a pas été capable de tenir un mois entier
-
Après la libération extra-judiciaire du Général
Yacin, il s'en prend de nouveau aux journalistes et à la
Liberté de la Presse. Nous avions raison d'être méfiants.
______________________________
10/06/01
OPPOSITION
DJIBOUTIENNE UNIFIÉE
-
ODU-
Boulevard Nelson MANDELA
BP: 501 Téléphone: 34.04.43
DJIBOUTI
République de Djibouti
COMMUNIQUE
DE PRESSE
Ce jour à 13 Heures Monsieur DAHER AHMED FARAH Président
du P.R.D. et Directeur du Publication du journal "Le RENOUVEAU"
et Membre du Haut-Conseil de PODU et deux Agents du Trésor
National: M. HACHI ABDÎLLAHI AHMED - Chef du Service Vérification
et Apurement, M. MOHAMED SOUGUEH WAISS, ont été
placés sous mandat de dépôt à la prison
Centrale de Gabode suite à une plainte du Ministre de l'Economie
et des Finances.
En
effet, dans son hebdomadaire du Jeudi 7 juin, " Le RENOUVEAU
" avait publié deux copies de deux mandats de paiement
du Trésor National d'un montant total de 6 000 000 FD relatifs
à une avance exceptionnelle en faveur du Ministre.
Cette incarcération relève des atteintes à
la liberté d'information dont le régime a, en tout
temps, abusé par le biais d'une Justice soumise. Par ce
nouveau pas, le régime démontre, une fois encore,
qu'il porte en lui les germes de la répression, et son
hostilité à tout changement, malgré son récent
engagement pour une ouverture démocratique en signant l'Accord
de Paix le 12 Mai dernier avec le FRUD.
Ce nouvel épisode dans la violation des libertés
fondamentales témoigne donc, de la nature profondément
dictatoriale du régime en place.
Par
conséquent L'ODU :
-
Exige la libération immédiate et inconditionnelle
de Monsieur DAHER AHMED FARAH Président du PRD et Directeur
de Publication "du Renouveau" ainsi que les deux agents
du Trésor Public.
-
Interpelle l'opinion nationale et internationale :
1)
Pour constater la continuation des atteintes aux libertés
fondamentales du régime en place.
2)
Pour veiller à l'application scrupuleuse des tous les points
objet de l'Accord signé le 12 mai dernier avec le Front
pour la Restauration de l'Unité et de la Démocratie.
______________________________
10/06/01
Parti
du Renouveau Démocratique
(PRD)
Cité Poudrière Avenue Nasser
Tel : 35 47 55
BP : 3570
Djibouti
COMMUNIQUE DE PRESSE
Suite à la publication par le Renouveau de deux mandats
de paiement d'un montant total de six millions (6 000 000) de
nos francs au profit du Ministre des Finances et de l'Economie
Nationale, Monsieur Yacin Elmi Bouh, dans son édition du
7 juin 2001, un certain nombre d'agents du Trésor ont été,
dès jeudi, interpellés et placés en garde
à vue par la Gendarmerie nationale agissant sur plainte
du ministère des Finances.
De même, l'épouse du directeur de publication du
Renouveau (par ailleurs président du Parti du Renouveau
Démocratique), Madame Anissa Barkat Soubagleh, fonctionnaire
en service à la Sous-Direction des Recettes du ministère
des Finances, s'est entendu notifier verbalement une mesure de
suspension !
Apprenant la curieuse nouvelle de l'interpellation, Monsieur Daher
Ahmed Farah s'est, de son propre gré, rendu à la
brigade Djibouti Nord hier, vers onze heures et demie, en compagnie
du président de la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme
(LDDH), Monsieur Noël Abdi Jean Paul, pour s'enquérir
de la situation.
Le
Commandant de la brigade a alors dirigé les deux personnalités
au poste de commandement de la Compagnie de Djibouti à
laquelle se rattache sa brigade. Là, après un long
moment d'attente, Monsieur Daher Ahmed Farah s'est entendu demander
d'où il tenait les documents (mandats de paiement) publiés
par le Renouveau en sa dernière édition. Ce à
quoi il a sereinement répondu que la loi organique (cf
hiérarchie des normes juridiques) n° 2/AN/92/2ème
L du 15 septembre 1992 sur la liberté de Communication
lui garantissait la protection de ses sources d'information en
son article 62 qui dispose que " la protection des sources
d'information est reconnue et garantie aux journalistes professionnels.
" Il a, néanmoins, précisé qu'aucun
fonctionnaire ni aucun autre agent de l'Etat ne lui avait communiqué
les documents en question.
Les gendarmes ont ensuite fait savoir au directeur de publication
du Renouveau qu'ils allaient perquisitionner en son domicile et
à son bureau, et, joignant l'acte à la parole, ont
fini par " visiter " les lieux. En sa présence
tout de même.
DAF, indigné mais guère surpris, et qui sait que
la perquisition est régie en matière de presse par
l'article 63 de la loi sur la communication, n'a pas manqué
de le rappeler aux gendarmes.
Il a finalement pu rentrer libre chez lui vers quatorze heures,
mais il doit se représenter ce matin à la Gendarmerie
Dans l'intervalle, aux journaux parlés de la RTD, il a
suivi le communiqué du Trésorier Payeur National
par intérim qui n'est pas sans apporter matière
au débat autour de ce que l'opinion publique appelle les
" Mandats Yacin Elmi Bouh ".
Pour
le moment, cependant, dans le cadre du présent communiqué,
nous nous bornerons à rappeler que, concernant l'accès
aux documents administratifs, la loi organique sur la liberté
de la Communication est claire et précise en son article
61 : " L'accès aux documents administratifs est libre.
"
Vive la liberté d'expression pour que renaisse la République
de Djibouti à la dignité, à la démocratie
et au développement.
Le bûcher de la Paix du jeudi 7 juin 2001 a inauguré,
dans l'ordre du symbole, l'ère du renouveau démocratique.
Il doit en être de même dans les faits. N'en déplaise
aux nostalgiques d'une époque à jamais condamnée
par l'évolution du monde.
La
lutte continue
Fait
à Djibouti, le 10 juin 2001
Le
président du PRD
Daher Ahmed Farah
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11/06/01
DAF arrêté dimanche avec trois fonctionnaires du
Trésor.
Nous
avons appris que DAF avait été arrêté
avec trois fonctionnaires du Trésor, probablement en raison
des informations qui ont été diffusées sur
les 'prêts' accordés au Ministre.
Il
aurait été relâché quelques heures
plus tard et placé, selon nos sources, en liberté
provisoire.
Le
Ministre des Finances djiboutien s'était auto-accordé
un prêt de 6 millions de FD et DAF aurait pu révéler
dans le Renouveau avec de pièces comptables à l'appui,
que ce prêt ne serait pas remboursé... Cela ne nous
étonne pas car nous l'avons toujours craint. Les Ministres
se servent dans la caisse à Djibouti et il faudra que la
Communauté internationale comprenne le degré de
corruption qui anime le système Guelleh.
DAF
risquerait une peine de prison très lourde .....
(A
suivre)
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11/06
Courrier des lecteurs
Un mot sur la libération
D'abord
nous ne pouvons qu'adhérer à toutes propositions
de paix bien que
les termes de accords semblent très lourds pour un système
très délabré, le
système G-G 24 est arrivé à son terme.
En fait Guelleh n'accepte ces termes que pour obtenir un répit
comme
toujours mais il ignore que l'époque du fuite en avant
est révolu. Nous
demandons à tous les organismes et partis politique du
pays de veiller sur
l'application des accords.(est pris qui croyait prendre)
Nous
apprécions aussi le geste de Guelleh, la libération
de Yabeh sous
réserve bien sur et nous demandons aussi la libération
inconditionnelle du
peuple Djiboutien qui se trouve dans un prison à ciel ouvert
mis en place
par un système de gestion social et économique douteux.
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Bruxelles
est le premier pays européen à juger des criminels
étrangers : une porte ouverte pour les Djiboutiens victimes
du régime et des sbires de Guelleh ?
vendredi
8 juin 2001, 21h26
Ni
regret, ni émotion visible pour les quatre Rwandais condamnés
à Bruxelles
BRUXELLES, 8 juin (AFP) - Les quatre Rwandais condamnés
par la cour d'Assises de Bruxelles pour crimes de guerre lors
du génocide au Rwanda en 1994 sont restés impassibles
à la lecture de leur sentence, n'ayant manifesté
aucun regret lors des dernières heures de leur procès
qui a duré huit semaines.
Vincent
Ntezimana, professeur d'université de 39 ans, a été
condamné à 12 ans de réclusion tandis qu'Alphonse
Higaniro, ex-ministre et industriel de 51 ans, était condamné
à 20 ans.
Consolata
Mukangango (soeur Gertrude), mère supérieure du
couvent où plus de 5.000 réfugiés ont trouvé
la mort, a été condamnée à 15 années
d'emprisonnement et Julienne Mukabutera (soeur Kizito), à
12 années de prison.
Vendredi
après-midi, avant d'entrer en délibération
pour décider de la gravité des peines, les jurés
avaient entendu une dernière fois les accusés.
"J'ai
accepté le verdict, j'accepterai la sentence", a dit
Vincent Ntezimana.
Alphonse
Higaniro s'en est remis "à la sagesse de la cour et
à celle du jury", tandis que Soeur Gertrude se contentait
de dire laconiquement: "je n'ai rien à ajouter".
Puis
vint le tour de la plus jeune des quatre accusés, soeur
Kizito: "ici tout a été dit, je ne perdrai
pas courage, mais dire que je suis coupable comme l'ont affirmé
les jurés, ce serait pour moi un mensonge".
Les
quatre accusés ont comparu libres pendant les deux mois
du procès.
Le
président de la Cour, après avoir annoncé
qu'ils seraient arrêtés immédiatement, s'est
adressé aux prévenus en les encourageant à
"la réflexion qu'imposent les voix de 800.000 morts
qui sont parfois entrées dans cette salle".
Dans
une démarche inhabituelle, il a remercié les jurés
qui ont jugé "comme des professionnels". Même
un jeune avocat a pris la parole pour saluer l'attitude des 12
jurés et "leur constance".
De
l'avis général, les débats ont été
menés avec le maximum de sérénité
possible devant des jurés particulièrement attentifs,
malgré la difficulté de leur tâche: juger
des faits intervenus à 6.000 km de chez eux, lors d'un
conflit aux explications particulièrement complexes pour
des Européens.
Tout
au long du procès, le tribunal s'était attaché
à "recadrer" les débats afin de juger
les faits reprochés aux prévenus et non le génocide
lui-même.
Cependant,
pour Me Cédric Vergauwen, défenseur de soeur Gertrude,
"on a fait de ce procès celui du génocide et
pas celui des prévenus". Selon lui, le dossier des
deux religieuses n'aurait pas dû être joint à
ceux des deux autres prévenus.
A
l'annonce du verdict, les partisans et les proches de Vincent
Ntezimana, dont son épouse, se tassaient sur leur banc
avant de faire de la main un geste d'adieu au condamné
qui, sortant du box, est reparti entre les gendarmes.
D'autres
Rwandais s'embrassaient, visiblement émus, satisfaits de
cette condamnation qu'ils espéraient. "On continue
le combat, rendez-vous à Arusha !", a lancé
l'un d'entre eux.
C'est
à Arusha en Tanzanie que siège le Tribunal pénal
international pour le Rwanda.
lh/phv/abx
t
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9/06
L' ACCORD DU 12 MAI 2001 MERITE
UNE RATIFICATION PAR REFERENDUM.
Par
FREEMAN
En tant que citoyen et en tant qu' être humain normalement
constitué, l'on ne peut qu'approuver toute démarche
et toute initiative qui auraient pour objectif de rétablir
la paix dans notre pays. Pas d'ambiguïté, le débat
ne se résume pas à se proclamer"" pour
ou contre la paix". Nous sommes tous pour la paix.
Le
problème qui reste en suspend et qui appelle beaucoup de
questions, c'est celui des conditions de la paix. Un paix à
quel prix ?
Un
paix juste, authentique, constructive ; une paix qui anéantirait
les causes de la guerre; une paix partagée où aucune
partie ne se sentirait flouée. Or, il en est rien. Les
bourreaux, les corrompus, les corrupteurs et les victimes sont
toujours là
.
A moins que l'accord du mai ait été signé
avec le mot d'ordre: changement dans la continuité. Cela
en a tout l'air . Nous avons presque les mêmes acteurs plus
quelques uns issus de la troisième ou quatrième
vague de dissidents du FRUD. Aucune nouvelles garanties n'ont
été instaurées. Les engagements du régime
en place se conjuguent au futur alors que ceux du FRUD se conjuguent
au présent. Même le plus néophyte des négociateurs
se serait rendu compte de la farce de ces accords. C'est un accord
de dupe.
L'on
serait tenter de croire que cet accord ne concernait que deux
individus. C'est comme s'il s'agissait d'une affaire entre DINI
et Ismail Omar Guelleh (IOG).
Nous
ne voulons pas d'une paix qui consisterait à ce que chacun
des protagonistes - et là , je parle exclusivement de DINI
et IOG et non pas du peuple djiboutien - conserverait ses petits
avantages. Si DINI se sentait fatigué en raison de l'âge,
de l'exil ou pour une toute autre cause, c'est quelque chose de
compréhensible et de tout à fait humain. Par contre,
il aurait du se concerter avec ses compagnons de lutte et passer
éventuellement le flambeau à celui ou à celle
le mieux placé pour poursuivre le combat sur un plan politique
ou militaire. Le FRUD, comme tout mouvement de libération
, ne se limite pas seulement aux états d'âme d'un
seul homme.
L'accord
du 12 mai à la couleur et l'apparence de la paix, mais
il en a ni la teneur et encore moins les promesses. Ce n'est ni
plus ni moins qu'un ersatz d'accord de paix signé pour
les besoins du moment, à savoir offrir des garanties à
la communauté internationale. Cette dernière se
rachèterait à peu de frais une bonne conscience
en ayant l'impression d'avoir contribué au rétablissement
" de la paix", même si ce n'est qu'une paix de
façade. Quant au régime IOG, il en a l'eau à
la bouche en spéculant sur les retombées financières
de cet pseudo accord . Le jack pot en somme, et ce, à peu
de moyens et sur le dos des victimes d'une guerre de dix ans et
d'une population complètement laminée par la souffrance,
l'humiliation et la privation des droits les plus élémentaires.
Le
contexte et le déroulement de cet accord ont été
décriés par une grande partie de la population et
par l'opposition représentée par l'ODU (qui depuis
ne tarie pas d'éloges assortis quand même de quelques
réserves particulièrement molles, crédibilité
oblige!). En effet, la négociation s'est étalée
sur une période de 15 mois couverte par un black-out ne
laissant filtrer aucune information sur les enjeux, les conditions
ou les engagements pris par chacune des parties. Personne ne pouvait
alors peser, ni même tenter de rectifier la trajectoire
en cas de loupée. Le résultat est là et il
ne faut pas s'en étonner.
Il
ne faut pas oublier que ces années de guerre ont fait des
victimes civiles, ont contribué à accélérer
la déliquescence programmée du pays, ont attisé
des haines entre les différentes couches de la communauté
nationale, ont ravagé la partie Nord du pays et ont enfoncé
dans la misère une grande partie de la population
Ce
serait trop facile de d'oublier toutes ces horreurs par la volonté
de deux hommes qui ont décidé, chacun pour des motifs
encore insondables, d'apposer leur signature au bas d'un document
qui n'a de valeur que pour les seuls signataires.
Non,
nous ne pouvons et nous ne devons pas oublier.
La
justice doit passer en reconnaissant la qualité de victime
à tous ceux qui on souffert dans leur chair des affres
et des violences du régime IOG. Elle doit juger et sanctionner
les bourreaux. C'est la condition sine quanone pour qu'ait lieu
une véritable réconciliation nationale. C'est le
prix minimum d'une paix juste, équitable et durable.
Je suis particulièrement surpris par la capacité
de DINI à oublier et à pardonner à très
peu de frais (médaille estampillée IOG) toutes les
souffrances endurées par le peuple djiboutien, et surtout
par sa satisfaction à recevoir les "Honneurs et Titres
" du régime Guelleh. En effet, il a été
décoré des mains de IOG de je ne sais quel médaille
qui n'a de valeur que dans l'enceinte de Beit Al Wali (nom donné
à l'époque coloniale au palais présidentiel).
M. DINI a encore fait mieux, il a pris part aux festivités
commémorant le 24ème anniversaire de l'AND (Armée
Nationale Djiboutienne) alors que certains maquisards du FRUD
se trouvaient encore sur la terrain. Il y a des gestes et des
symboles qui sont dévastateurs et qui font très
mal. Et ceux la sont particulièrement douloureux avec des
relents de trahison pour les combattants du FRUD et pour toutes
les victimes qui ont suivi et qui ont cru au combat de DINI. Le
stade de la capitulation est largement dépassé,
on en est à celui de la collaboration pour ne pas dire
de la trahison pure et simple. Les faits sont là et difficiles
à contredire.
Je
rappelle que je ne suis pas pour la continuité de la guerre.
Mais pour la continuité de la lutte et du combat pour retrouver
notre dignité de citoyen avec tous les droits / devoirs
et privilèges qui y sont rattachés.
Aujourd'hui,
la balle se trouve dans le camps non plus de DINI, d'IOG ni même
KADAMY, mais dans celui de la population djiboutienne qui devrait
s'exprimer sur cet accord en donnant son avis et son point de
vue. Jusqu'à preuve du contraire, les djiboutiens n'ont
pas été consulté. Le seul droit qui leur
a été reconnu jusqu'aujourd'hui, c'est celui d'être
méprisé par le régime en place et depuis
le 12 mai 2001 avec la bénédiction de M. DINI.
Je
lance un appel en tant que citoyen à "notre Président
de la République" garant des libertés et du
fonctionnement normal des institutions, et accessoirement à
M. DIN- .
Monsieur le Président, par respect à vos électeurs
- si vous estimez avoir été élu par un suffrage
populaire régulier - et à vos concitoyens, soumettez
cet accord à un référendum, vous en avez
le pouvoir constitutionnel et le devoir par honnêté
si ce mot veut encore dire quelque chose pour vous . Ce sera la
seule méthode pour faire taire les "détracteurs"
et les opposants à cet accord de paix dont je fais partie.
La
voie du référendum est dictée par la sagesse
et le respect envers vos concitoyens.
Ce
référendum sera l'occasion pour clarifier la position
des différents acteurs du paysage politique djiboutien.
Il en a bien besoin car notre personnel politique est passé
maître dans l'art du louvoiement faisant fi de tout engagement
et de toute conviction. les promesses d'hier n'ont plus court
le lendemain.
Un
référendum , ce sera un acte salutaire et un grand
moment de vérité pour tout le monde.
FREEMAN
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09/06/01
Les Somalilandais approuvent (à 97 % des votes exprimés)
la nouvelle constitution
Results
of the Constitutional Referendum in Somaliland
The counting of votes of the Somaliland constitutional
referendum held on May 31, 2001 has been completed. The outcome
of the referendum was announced provisionally. Results will officially
be announced by the Supreme Court of Somaliland.
The
total number of people who voted stands at over one million at
1,188,154. Of these, more than a million people, or 97% of the
voters, approved the constitution with only 34,460, or 3% of the
voters, voting against. All regions of the six Somaliland regions
approved the
constitution by landslide majority. A breakdown of the results
is shown below.
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08/06/01
Le site Liberte-Aref va changer de nom. Bientôt
www.ardhd-old.org
Dans
les prochains jours, le site sera accessible directement par le
nouveau nom de domaine qui vient d'être enregistré
et que nous vous communiquerons rapidement.
Dans
une semaine environ, le site sera dupliqué vers un nouvel
hébergement. Ensuite, nous allons faire paramètrer
les liaisons de façon à ce que les appels vers https://old.ardhd.org
soit reroutés automatiquement sur ce nouvel hébergement.
Pendant plusieurs mois, au minimum, le site pourra être
consulté à partir des deux adresses, de façon
à ne pas perdre le bénéfice de toute la notoriété
acquise et des efforts de référencement sur les
moteurs de recherche.
Cette
décision avait été prise depuis plusieurs
mois, afin de mettre un terme à la polémique concernant
des liens privilégiés entre Me Aref et le site.
Elle confirme le principe d'indépendance qui a toujours
été celui de l'ARDH.
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07/06/01
IOG ordonne la libération du Général Yacin
Yabeh
IOG
porte un nouveau coup
à la démocratie et à la justice !
Les termes des accords du 12 mai
seraient-ils déjà oubliés ?
Quelles magouilles se cachent derrière
cette libération "extrajudiciaire" ?
Nous
venons d'apprendre la libération du Général
Yacin Yabeh par IOG. Certaines rumeurs prétendent qu'un
accord serait intervenu entre les deux hommes, anciens amis, aux
termes duquel le général serait libéré,
moyennant son silence sur certaines affaires ..... C'est bien
possible, sinon qu'est-ce qui pourrait expliquer cette libération
sans jugement ... ?
D'un
côté nous nous réjouissons de cette nouvelle,
car d'après nos informateurs, le Général
était très mal traité à Gabode où
il ne pouvait pas recevoir les soins médicaux qui lui étaient
nécessaires. Ce que nous condamnons absolument.
Mais
maintenant, nous condamnons le fait que le Général
puisse rentrer tranquillement chez lui ...
Il
doit être jugé pour ses actes, pour les victimes
innocentes des incidents de décembre 2000 et pour celles
d'avant. Pour tous ceux qui ont souffert des décisions
du Général et des actes commis sous son autorité,
y compris des actes de torture et peut-être des exécutions
extrajudiciaires.
Nous
avons toujours dit que le Général n'était
pas un enfant de choeur et qu'il devrait être inculpé
par une justice compétente et indépendante.
De
plus IOG, sous la peur de la révélation de certains
scandales, a encore agi en dictateur, décidant seul de
libérer cette homme, sans que des magistrats donnent leur
avis. A-t-il voulu éviter aussi qu'il n'arrive un accident
fatal au sein de la Prison, ce qui aurait fait mauvais effet après
les alertes de la LDDH et de notre association ?
Le
Général va-t-il obtenir l'autorisation de se rendre
à l'étranger pour recevoir les soins dont il a besoin
? La question semblait se poser à Djibouti jeudi 6/06.
Le
FRUD n'a toujours pas rendu les armes ... mais DINI a participé
à une cérémonie de destruction de quelques
exemplaires.
Un
nouveau coup fatal porté à la justice et
à la démocratie. Ah ! les engagements du 12 mai
seraient déjà loin ...
On
peut comprendre pourquoi la majorité des résistants
du FRUD n'a toujours pas rendu les armes. Un délai supplémentaire
aurait été accordé à Dini, afin qu'il
tente de convaincre son fils, mais toutes les tentatives conduites
jusqu'à maintenant par des notables, auraient échoué
devant le refus des hommes du FRUD.
Cela
n'a pas empêché DINI, hier 6 juin, d'assister aux
manifestations pour la fête des Armées et de brûler
symboliquement quelques armes rendues par une petite poignée
de résistants. A-t-il voulu aussi mettre symboliquement
un point final au FRUD ?
DINI
serait intervenu sur RFI pour confirmer que le désarmement
du FRUD se passait bien. Il devait ensuite prendre l'avion pour
venir à Paris où il arrivera le vendredi 8 juin,
officiellement pour raisons médicales.
Comme
nous l'écrivions dans un précédent article,
nous craignons qu'IOG ne tente un coup de force militaire pour
tenter d'anéantir le FRUD-armé.
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01/06/01
Djibouti, entre confusion et poudrière
..
Il faut intervenir au plus vite pour éviter un drame !
Les
accords signés le 12 mai 2001 entre Ahmed Dini et le Gouvernement
djiboutien, prévoient plusieurs chapitres, en particulier
:
-
la démobilisation de tous les résistants armés
du Frud dans un délai très court,
-
le reclassement, la réinsertion ou l'indemnisation non
seulement des combattants mais aussi des sympathisants qui avaient
été écartés de leurs postes (réintégration
dans la fonction publique, mise à la retraite, octroi
d'une somme,
)
-
l'indemnisation des victimes et la reconstruction des zones
sinistrées,
-
la décentralisation avec la création de 5 régions
+ Djibouti ville avec un statut spécial (mais où
habite 60 à 80 % de la population de la République).
Il faut souligner une clause très particulière
qui limite complètement la portée apparente de
l'autonomie accordée. Elle concerne le budget des régions
qui ne sera pas voté par les représentants élus,
mais fixé par décret présidentiel
-
une ouverture au multipartisme intégral prévu
en septembre 2002.
La raison invoquée étant la fin du délai
'de test' fixé par une première loi d'ouverture
qui limitait à quatre, le nombre de partis autorisés.
Or il semble que la légalité de cette loi soit
particulièrement contestable, dans la mesure où
elle n'aurait jamais été promulguée
.
Si cela était confirmé, il n'y aurait aucune raison
objective d'attendre 18 mois pour instaurer le multipartisme.
-
l'instauration d'une commission nationale pour s'assurer de
la transparence des opérations de vote (CENI).
Plusieurs pays africains ont mis en place des CENI avec des
résultats variés. Dans plusieurs cas, les observateurs
ont noté une diminution des fraudes électorales,
mais l'exemple actuel du TCHAD montre que la CENI peut être
totalement inféodée au pouvoir
Il
est prévu aussi que Djibouti sollicitera la communauté
internationale pour assurer le financement de toutes ces actions
: indemnisation des victimes et des combattants, travaux de reconstruction,
etc. Dans l'ensemble, la communauté internationale et la
France en particulier ont répondu rapidement de façon
positive à cette demande.
Sur
le papier, les accords organisent la fin d'un conflit désormais
latent et ils confirment la volonté d'ouvrir Djibouti à
la démocratie, à la justice et à un renouveau
économique. Qui pourrait s'en plaindre ?
C'est
la raison pour laquelle, la majorité des acteurs concernés
/ impliqués a salué leur signature : partis politiques,
gouvernements des états voisins et occidentaux et surtout
la population.
L'ARDHD
avait adoptée une position plus réservée,
pour plusieurs raisons :
-
les craintes signalées, ci-dessus,
-
l'octroi des budgets de fonctionnement régionaux par décret
présidentiel et non par vote de la représentation
publique et de préférence par une assemblée
de représentant des régions (ex Sénat par
opposition à l'Assemblée nationale). Mise en place
d'un statut spécial pour une zone où vit 60 à
80 % de la population, ce qui réduit les effets de la régionalisation,
-
la limite du pouvoir effectif des CENI en fonction de la réelle
volonté de transparence du Chef de l'État et du
Gouvernement,
-
un geste du FRUD en terme de désarmement qui ne sera pas
suivi par l'ouverture simultanée au multipartisme, avec
le risque de manquer de moyens pour faire pression dans l'hypothèse
où le Chef de l'État refuserait en septembre 2002
de se plier aux engagements pris
.
-
etc
Face
à une majorité d'avis exprimés officiellement
en faveur des accords, l'ARDHD a donc choisi de laisser le terrain
de la communication aux hommes politiques et de ne pas prendre
le risque d'interférer dans un débat qui n'est pas
le sien.
Le communiqué de Kadami peut-il modifier la donne
et avoir des conséquences imprévisibles ?
nous
tenons à dire que nous soutenons la position de Kadami,
parce qu'elle s'appuie sur les mêmes réserves que
celles que nous avions exprimées. Il a fait preuve de courage
et il respecte les idées qu'il a voulu défendre.
Mais
en agissant maintenant (après la signature du 12 mai) et
non avant, il a pris un risque important. Sa décision peut
susciter la confusion politique avec un nouveau fractionnement
du FRUD, mais elle peut aussi entraîner la réouverture
d'hostilités sanglantes.
Aurait-il
pu agir avant la signature dans la mesure où DINI a décidé
en solitaire sans informer son entourage du contenu et des termes
de l'accord ? D'après des témoins fiables,il n'aurait
découvert le contenu des accords que le lendemain de leur
signature, par l'envoi d'un fax
Il
est évident que la communauté internationale, qui
a verbalement annoncé des ouvertures possibles de crédit
mais qui a déjà été 'échaudée'
par Guelleh, a mis des conditions assez draconiennes au déblocage
des sommes, en particulier sur les conditions effectives de la
démobilisation des combattants.
Trois
semaines après la signature, aucune information n'a été
donnée sur des cas de restitution d'armes par des combattants.
On peut donc supposer qu'il y a un débat important parmi
les troupes du FRUD. Qu'en sortira-t-il ?
Démobilisation
générale :
peu vraisemblable, compte-tenu des positions prises par Mohamed
Kadami par le fils de DINI,
Aucune
démobilisation :
c'est à envisager, mais il serait étonnant qu'une
fraction des hommes qui vivent dans des conditions difficiles
ne choisisse pas d'y mettre un terme en profitant des avantages
proposés.
Une
dissidence partielle :
avec peu de risque de se tromper, on peut supposer qu'il pourrait
y avoir une démobilisation partielle, comme cela est déjà
arrivé à deux reprises dans le passé.
Il
restera donc, dans cette hypothèse, un certain nombre de
combattants dans le maquis.
Que
pourra faire Guelleh ?
Ne
pouvant encaisser les aides internationales, ce qui est sa préoccupation
prioritaire, il sera contraint de reprendre l'initiative des opérations
avec tous les risques inhérents. Il a certainement déjà
analysé la situation et le rapport des forces.
Depuis
quelques années, il a pu renouveler le matériel
militaire et accroître sa puissance de feu : deux hélicoptères
apaches (sous des couleurs hollandaises) avec des instructeurs
israéliens, des chars d'assaut chinois, et des armes.
Son
armée a donc la capacité de lancer une grande
offensive, d'autant plus que l'armée française,
bonne fille, ne refusera certainement pas son concours pour
lui indiquer avec précision la position des forces adverses
(Avertira-t-elle simultanément le FRUD de l'avancée
des colonnes de l'AND ? pas impossible puisqu'elle l'a déjà
fait
)
Il
reste à savoir si les militaires djiboutiens (plus les
mercenaires) sont suffisamment motivés pour s'engager
à fond dans une bataille pour les beaux yeux du dictateur.
Une réponse positive à cette question n'est pas
complètement certaine
il y aura sinon des défections
au moins un manque certain d'enthousiasme parmi les militaires
de l'AND.
De
leur côté, les résistants du FRUD vivent
une situation difficile. Ils ne peuvent plus espérer
d'aide de l'Erythrée qui s'est rapprochée de Guelleh,
ni du Yémen. Non plus de l'Éthiopie qui n'a jamais
été un partenaire fiable pour les Afar, les aidant
un jour, les emprisonnant le lendemain. Ils doivent donc assurer
la lutte dans des conditions précaires, confrontés
à de grosses difficultés de logistique: nourriture,
munitions, télécommunication. Cela peut certes
renforcer la conviction, mais diminuer parallèlement
leur efficacité.
Nous
sommes certains que Guelleh attaquera les maquis
. avec
le risque d'un carnage qui est très inquiétant.
Le
dilemme offert aux djiboutiens et aux hommes politiques ?
Se
voiler la face et faire semblant d'accepter des accords qui ne
seront probablement jamais respectés
. pour que Guelleh
et sa clique puissent s'enrichir un peu plus
.
Prendre
le risque de déclencher une tuerie générale
dans le Nord avec à terme un probable anéantissement
des forces du FRUD ?
De
son côté, Kadami a pesé le pour et le contre
et il a opté pour la deuxième solution. Quelle sera
la portée réelle de son communiqué ? Quel
est son influence sur le terrain, parmi les hommes du maquis.
Il
est urgent que les ONG et que les Pays donateurs soient réalistes
et qu'ils comprennent la situation et les risque d'un embrasement.
Pouvons-nous rester indifférents face à un tel risque
?
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01/06/01
L'ARDHD va poursuivre sa veille sur la situation des Droits de
l'Homme à Djibouti.
La
décision de l'ARDHD de suspendre le journal La Liberté
a soulevé de nombreuses interrogations. L'ARDHD a répondu
à la majorité d'entre elle dans le dernier numéro
N° 50.
Comme
cela avait été annoncé, l'ARDHD va poursuivre
sa mission de surveillance de la situation des Droits de l'Homme
à Djibouti et elle se réserve de déclenche
des alertes chaque fois que cela sera nécessaire.
L'ARDHD
va publier désormais un bulletin bimensuel dont le contenu
sera limité, autant que possible, à toutes les informations
ayant un lien avec les Droits de l'Homme, en excluant les informations
politiques qui ne sont pas de son ressort.
Ceci
est le premier bulletin. Tous les abonnés recevront automatiquement
le bulletin tous les quinze jours et nous ne leur demandons aucune
démarche pour convertir leur abonnement.
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