ARDHD
Observatoire de la situation
des Droits de l'Homme à Djibouti


Bulletin N° B104
Du 7 juillet au 20 juillet 2001

     

19/07/01 Maitre Aref aurait-il accepté de défendre le Ministre des finances dans le dossier qui l'oppose à DAF ?
17/07/01 Le Génie de la Corne (!) a-t-il de la chance ? (Freeman)
17/07/01 IOG laissera-t-il les avocats de Mme Borrel venir à Djibouti ?

15/07/01 (18 h 00)
Mise à jour tardive : à la suite de note information, l'ADI a enfin fait état des voeux de Guelleh, mais avec un jour de retard ! )

15/07/01 Affaire Borrel : le juge Parlos à Djibouti en septembre ?

15/07/01 : 14 juillet - Fête nationale en France - L'ADI ne fait état d'aucun message d'IOG au Peuple français. Discourtoisie diplomatique ou mauvaise humeur ?
15/07/01 Le site de l'ARDHD de nouveau consultable à Djibouti.
15/07/01 - Alors que signifie cet accord que l'opposition a enteriné (avec Guelleh) ? (Lecteur)
13/07/01 La Cour d'Appel annule la radiation de Maître AREF du barreau de Djibouti
13/07/01 - L'histoire d'une Indépendance Volée.
11/07/01 Ouverture du site de la LDDH http://www.lddh-djibouti.org
11/07/01 REPONSE A LA LETTRE D'HABIBA, Le 10 juillet 2001 (Expéditeur : AÏnache)
10/07/01 Pour une utilisation rationnelle du potentiel de toutes les filles et tous les fils de la nation djiboutienne
09/07/01 Un racket administratif institutionnalisé à Djibouti ? (lecteur)
08/07/01 Guelleh, pourquoi nous prives-tu de notre seul soulagement, alors que tes enfants ont une vie heureuse et confortable ?
07/07/01 Un rapport éreinte les dysfonctionnements des actions civilo-militaires (AFP)
07/07/01 : LOI : 'L'ambassadeur veut sa résidence' et 'Laurent Merer'
07/07/01 TCHAD : le CMAP précise les responsabilités de l'opposition et de la France dans le rapt électoral commis sans contestation véritable par Idriss DEBY

bulletin B103

bulletin B105

     

19/07/01 Maitre Aref aurait-il accepté de défendre le Ministre des finances dans le dossier qui l'oppose à DAF

Nous apprenons que l'un des premiers dossiers que Me AREF aurait accepté de défendre, depuis qu'il a été réintégré dans l'Ordre de Avocats, serait celui du Ministre Yacin dans une affaire qui l'oppose à DAF. On se souvient que DAF avait publié des preuves qui mettent en évidence un détournement de fonds publics commis par le Ministre des finances Yacin.

Tout avocat peut (et doit) accepter de défendre les gens. C'est son métier et sa vocation et on doit s'interdire d'associer le prévenu à l'avocat. Un avocat qui défend un criminel n'est pas pour autant un criminel et nous n'avons aucune raison de le critiquer pour cela.

Cela dit, sauf dans le cas d'une désignation d'office, il n'est jamais obligé de défendre un dossier contraire à ses idées personnelles.

C'est pourquoi, nous sommes très surpris par le choix de Me AREF. Sauf informations contraires, il n'était pas obligé d'accepter la défense du Ministre 'détourneur de fonds publics'. Sa décision engendre un malaise, une impression désagréable que certains qualifient dans les forums de retournement de veste. Il est vrai que jusqu'à ces derniers mois, Me AREF portait l'habit du défenseur des Droits des l'Homme et de la liberté d'expression. Il avait beaucoup oeuvré en ce sens à Djibouti même (cf la défense des enseignants syndicalistes, qui lui avait probablement valu sa radiation du barreau).

Aujourd'hui, si l'information est vérifiée, il renverse la situation en devenant 'de facto' l'adversaire d'un opposant politique qui se bat contre le système dictatorial, pour la démocratie et pour la liberté d'expression. Surprenant et probablement consternant, car il est difficile d'imaginer que cela ne cache pas un rapprochement avec le dictateur. Espérons qu'il recevra quelque chose en échange ... car le poste de Ministre de la Justice semblerait lui avoir échappé cette fois-ci encore.

Que vont en déduire les autorités d'Amnesty International, organisation dont il était membre et les autres organisations dont il est devenu membre en raison de son combat pour la Justice, pour la Liberté et pour la Démocratie ?

A-t-il eu raison de modifier sa position ? C'est un choix personnel qui ne nous regarde pas, mais nous aimerions trouver une cohérence dans le discours et dans les actes. Si on change de voie en cours de route, il convient d'être clair sur ce point, avec toutes les personnes qui ont soutenu votre combat et de préciser avec courage la rupture idéologique.

Me Aref serait-il conduit, dans sa plaidoirie, à affirmer que les pièces comptables ne sont pas des pièces publiques et par la même occasion à soutenir qu'il n'y a aucune transparence financière à Djibouti ?

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17/07/01 Le Génie de la Corne (!) a-t-il de la chance ?

Face à la cascade de procédures ouvertes contre les tyrans, les dictateurs et autres sanguinaires, la Belgique voudrait revenir sur la compétence universelle reconnue à ses juridictions pour la poursuite d'auteurs de crimes de guerres et crimes contre l'Humanité

(voir article : http://www.lesnouvelles.org/P10_magazine/21_thema/26_droitshumains/26004_pdvfreeman.html )

Les poursuites contre Ariel CHARON ont été déclarées recevables ! Cela marche. D'autres victimes dans d'autres pays ont emboité le pas.

Il faut qu'IOG ait la peur au ventre avant d'aller pavaner avec son nouveau Boeing.

Dernier appel à nos compatriotes se trouvant déjà en Belgique:

"N'HÉSITEZ PAS A DÉPOSER PLAINTE SI VOUS ESTIMEZ ÊTRE DES VICTIMES
DE LA BARBARIE DU RÉGIME IOG. "

C'est une question de jours. La recevabilité de telles procédures va se renforcer pour devenir quasi impossible contre les dictateurs encore au pouvoir.

FREEMAN

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17/07/01 IOG laissera-t-il les avocats de Mme Borrel
venir à Djibouti ?

J'ai lu votre information concernant le transport du juge Parlos. D'après les indiscrétions que j'ai pu recueillir, il viendrait plus probablement en Octobre, mais cela ne change pas grand chose.

En effet, le problème qui se pose véritablement aujourd'hui est de savoir si Guelleh peut refuser une nouvelle fois la venue des avocats de la partie civile.

Il l'avait fait lors du déplacement des juges Le Loire et Moracchini. Peut-il encore s'y opposer ? Si oui, prendrait-il des risques pour son image personnelle ? Quel serait l'impact sur les relations franco-djiboutienne ?

D'après certaines rumeurs, IOG aurait passé un accord secret avec la France aux termes duquel certaines subventions pourraient n'être accordées que la mesure où il ne met aucune entrave à la justice française. Cela l'obligerait-il, pour se dégager de l'étau qui se ressere autour de lui, à livrer ses amis Hassan Said et le Colonel Mahdi aux interrogatoires du juge français avec tous les risques pour eux ....

Est-ce en prévision d'un problème, qu'il aurait déjà convoqué le Commandant Zaccharia pour lui promettre le commandement de la Gendarmerie. Je rappelle que le Commandant Hassan Zaccharia n'est pas inconnu pour le site ARDHD, puisqu'il se serait illustré dans la pratique de la torture et qu'il a sa photo en permanence.

Il sera intéressant de connaître la décision d'IOG avant de tirer des conclusions sur sa position et sur son poids actuels sur la scène internationale. Certains 'amis' sembleraient déjà prendre leur distance avec lui. On cite Abdouraman Boreh, dont le frère serait parti pour l'Europe afin d'expliquer 'sa différence' avec Guelleh.

En tout cas, il semble clair qu'à l'instar d'autres dictateurs, le notre ment à la population lorsqu'il lui fait 'gober' que l'affaire Borrel est classée. Elle ne fait que commencer véritablement avec ce nouveau juge qui sera certainement moins compréhensif que les précédents.

Et nous verrons qu'in fine, personne n'est plus au-dessus des lois, ni à l'abri de la justice internationale.

Un lecteur

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15/07/01 Le juge Parlos à Djibouti en septembre ?

De nombreuses informations concordantes font état d'un prochain voyage du juge Parlos à Djibouti en septembre. Le juge Parlos a été désigné pour instruire le dossier de la mort du juge Borrel, après que les juges Le Loire et Moracchini aient été démis (ce qui est rarissime dans les annales judiciaires françaises et qui pourrait prouver des flous dans le traitement de l'instruction).

On dit que le juge Parlos pourrait se rendre à Djibouti avec des représentants de la Défense (les avocats de Mme Borrel). Les demandes de visa seraient en cours ...

Est-ce le transport judiciaire de tous les dangers pour Guelleh ? Comment va-t-il assurer sa Défense ? En refusant de témoigner ou .... ?

On peut comprendre pourquoi Guelleh pourrait ressentir le besoin de resserer les liens autour de lui, en particulier avec les membres de l'opposition. Tant qu'il est à Djibouti, à notre avis, il ne risque pas grand chose, mais une éventuelle implication dans un crime à quel que niveau que ce soit, ferait très mauvais effet sur le plan international et lui retirerait le peu de crédibilité qu'il a pu conserver in fine, en signant en particulier l'accord du 12 mai à la veille de la réunion de Bruxelles.

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15/07/01 L'ADI n'a fait état d'aucun message au Peuple français à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet ? Discourtoisie diplomatique ou mauvaise humeur ?

18 h 00 (Notre article a du "émouvoir" Guelleh qui a fait publier finalement et en catastrophe avec un jour de retard (!), un communiqué sur l'ADI - Lire notre information)

Nous étions habitués à ce que l'ADI rapporte fidèlement tous les messages de félicitation qu'IOG adresse aux Chefs d'Etat étrangers à l'occasion de la fête nationale de leurs pays. Et ils sont nombreux car IOG, jusqu'à ce jour ne ratait jamais un anniversaire : Iran, Libye, Angleterre, Chine, etc...

Pourtant, le 14 juillet : rien pour les Français sur le site de l'ADI.

La question nous semble très grave.

Ou bien l'impayable directeur de l'ADI a 'mangé' le message et il a oublié la commission. Ce qui est peu convaincant au fond.

Ou alors c'est IOG qui, par distraction, a oublié les Français. Ce serait vraiment injuste, compte-tenu de l'effort financier que les Français épargnants et contribuables, font pour que Guelleh puisse s'acheter un château, un nouvel avion, des opposants, des voitures blindées, des armes et des séjours ruineux en France, pour sa famille et pour lui. (Sur ce dernier point, ne soyons pas trop injustes, car les Français en récupèrent un peu ...)

Bravo, en tout cas, pour la belle ingratitude d'IOG !

Cela n'implique pas le peuple djiboutien. En effet, les Français, généreux de nature, savent bien que le peuple djiboutien souffre et qu'il est reconnaissant de ce que les Français donnent au pays. Les citoyens djiboutiens préféreraient certainement 'en voir la couleur' et que tout ne soit pas toujours détourné vers les poches d'IOG et de ses proches avec, sinon l'aimable complicité de l'Ambassade de France, au moins sa cécité persistante et incurable.

Une dernière question : IOG ne fait pas les choses au hasard. Veut-il, par cette discourtoisie diplomatique, faire passer un message aux Français ?

Serait-il de mauvaise humeur parce qu'il estime que l'apport financier de la France est insuffisant cette année. Qu'il avait demandé plus et qu'il lui reproche ses difficultés pour boucler ses fins de mois ? Allez savoir ...

D'ici à ce que l'Ambassade de France rajoute quelques millions de subvention pour espérer se faire pardonner ... il n'y a qu'un pas. Souhaitons qu'il ne soit pas franchi une nouvelle fois et que l'Ambassadeur prenne acte de ce geste diplomatique peu élégant pour cesser d'accorder un soutien abusif et sans faille à Guelleh !

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Mise à jour (18h00). Le 15 juillet, avec un jour de retard (!) et manifestement en castatrophe, l'ADI vient de publier un communiqué relatant les voeux adressés par IOG au Président Chirac. Cela prouve bien qu'il y avait eu un oubli, mais cela confirme qu'IOG et ses sbires lisent notre journal avec régularité.

Mieux vaut tard que jamais !

Le directeur de l'ADI a-t-il été remercié ?

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15/07/01 Le site de l'ARDHD de nouveau consultable à Djibouti.

Nous venons tout juste d'apprendre que notre site était de nouveau accessible à partir de Djibouti. Nous remercions les techniciens de la STID et les conseillers français qui n'ont certainement pas manqué d'indiquer les procédures à suivre pour interrompre l'accès.

Cela dit, nous savons tous qu'un journal interdit est encore plus lu qu'un journal autorisé !

Les citoyens savent bien que si un journal est interdit, c'est parce qu'il contient des éléments qui dérangent le pouvoir. Donc, il est intéressant !

Aujourd'hui, aucun gouvernement ne peut empêcher une copie de passer, soit par Fax, soit via les abonnements E-Mail, comme c'est notre cas. Cette copie est alors dupliquée (y compris dans les Ministères et dans les administrations) et finalement, tout le monde essaye de s'en procurer 'sous le manteau' un exemplaire pour le lire avec 'avidité'. (Ex certains numéros de Jeune Afrique, Le Monde etc... qui avaient été censurés avant nous.)

Aujourd'hui, avec les moyens dont disposons les peuples, l'interdiction n'a véritablement qu'une seule conséquence : celle de renforcer la notoriété et la crédibilité du support concerné. En cela nous remercions IOG.

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15/07/01 - Alors que signifie cet accord que l'opposition a entériné (avec Guelleh) ?

Bonjour,

Je tiens tout d'abord à vous féliciter pour les nouvelles orientations, que le journal La Liberté a prises, depuis que la timide ouverture qui s'est effectuée dans notre pays.

Aux frères et soeurs (lecteurs/trices)
Je leur demande de patienter afin de donner la possibilité à nos confrères de redorer le blason de notre lutte pour la paix et la stabilité dans notre pays. En ce moment, nous voyons que ce cher Guelleh n'a plus les moyens de payer les salaires des agents de l'État, si bien qu'il a été obligé d'ouvrir le dialogue avec les leaders de l'opposition (voir les images diffusées par l'organe de Guelleh). Mais, nous voyons que Guelleh veut négocier avec l'opposition dans le but d'obtenir l'argent des bailleurs de fonds.

Nous remercions le parti PRD et son Président Daher Ahmed Farah pour le commentaire qu'il nous envoie sur la situation dangereuse que traverse le pays.

Cher Djiboutiens,
Notre pays n'appartient pas à Guelleh ni a personne d'autre, mais au peuple de la République de Djibouti. Guelleh veut négocier avec ceux qu'il croit susceptibles de le suivre mais il se méfie d'un certain Daf. Alors que nous ne voyons aucune participation de l'opposition dans ce Gouvernement.

Il a seulement changé quelques têtes qui dérangeaient ou qui avaient atteint l'âge de
la retraite (Ibrahim Idriis, Ahmed Guirreh, Mohamed Dini Farah, Jean-Marie
qui est le Président du Frud de 1994.)

Le Peuple de Djibouti souhaitait que certains membres de l'opposition entrent dans ce nouveau gouvernement qui a été formé après la célébration de notre 24ème anniversaire.

Guelleh ne veut pas intégrer des membres de l'opposition dans l'équipe ministérielle constituée par le soi-disant Premier Ministre. Alors que signifie cet accord que l'opposition a entériné (avec Guelleh) ?

Chers Djiboutiens,
N
ous devons nous secouer un peu ! Regardons la Somaliland voisine qui a déjà appliqué la Démocratie dans son pays. Les membres de l'opposition y siègent normalement à
l'Assemblée nationale pour corriger les actions du Gouvernement.

Notre pays n'a pas encore atteint cette maturité. Nous voyons que notre jeunesse
s'est dispersée sur les 5 continents, si bien que notre image a failli être balayée.

Chers Djiboutiens,
I
l faut nous entraider si nous voulons que notre pays puisse retrouver le chemin de la Concorde et de la Paix .

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13/07/01 Maître AREF rétabli dans ses droits d'exercer la profession d'avocat à Djibouti

La cour d'appel de Djibouti a annulé la décision du Conseil de l'Ordre des Avocats qui avait radié Me Mohamed AREF. Cet arrêt fait suite à celui de la cour suprême ayant annulé l'essentiel de la procédure pénale puis à l'ordonnance de non-lieu du juge d'instruction.

Note de l'ARDHD : c'est le bâtonnier de l'époque qui doit être bien embarrassé aujourd'hui !
Rappelons que la radiation d'un avocat, en France par exemple, est extrêmement rare et qu'elle n'est pas prise à la légère pour des raisons de basse politique.

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27 JUIN 1977 -27 JUIN 2001 : QUEL BILAN ?
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13/07/01 - L'histoire d'une Indépendance Volée.

Par FREEMAN

LA NAISSANCE D'UN PAYS :

Les fins de siècle et les débuts de millénaire sont souvent propices au bilan. Que ce soit sur un plan strictement individuel ou à l'échelle d'une nation, l'exercice est souvent instructif. Au terme de celui-ci, les esprits les plus lucides finissent toujours par prendre les bonnes résolutions de l'année. Aujourd'hui, c'est le bilan de notre chère patrie: la République de Djibouti qui nous intéresse particulièrement. C'est peut être prétentieux mais espérons qu'à la lecture de cette article, l'année 2001 sera pour tous les djiboutiens, l'année de la Bonne Résolution: la prise en main de notre destin et sa conduite vers un avenir meilleur. N'est-ce pas une légitime espérance!

Cela fait bientôt un quart de siècle que notre pays a droit de citer en tant que Nation souveraine, en tant que pays indépendant et en tant que peuple libre. Et c'est exactement depuis 24 ans que cette liberté, durement acquise, est quotidiennement grignotée, bafouée; pour finir complètement anéantie. Aujourd'hui, elle est confisquée par un homme, par un clan et une famille.

LE RAPT PAR UNE FAMILLE ET L'EXPRESSION DE SON DÉLIRE :

Il leur a fallu ces 24 ans pour s'approprier corps et âmes ce bout de terre de 21 000 km² - notre seule richesse et notre unique fierté - pour en faire leur terrain de jeux, le territoire de leur fantasmes les plus fous, la scène où s'accomplissent leurs rêves de grandeurs narcissiques et égoïstes. Ils en ont fait une République où la médiocrité est érigée en norme; une République où les bouffons ont droit de citer; une république où la cupidité est valeur suprême; une République où l'excellence, l'initiative et la vertus sont bannies; une République où le peuple en guenille est traité par le mépris; une République dont le Président est devenu une pieuvre cupide, vorace happant tout sur son passage; une République privative dont l'unique objet social est l'enrichissement de ses promoteurs.

En somme une République de Djibouti Société Anonyme (R.D.D - S.A) dont vous êtes le PDG et le plus gros (sans jeu de mots !) actionnaire. Vous êtes décidément un génie dans la lignée des Montesquieu, Rousseau et consorts. Vous venez ni plus, ni moins d'inventer un nouveau modèle politique : Un savant compromis entre politique et affaire glauque.

Encore une fois, vous innovez dans votre domaine. Vous devenez le premier parrain de l'histoire de la maffia à avoir sa propre République avec un siège aux Nations Unis. Comment doit-on vous appeler? Parrain-Président ou Président-Parrain. Je ne souhaite pas provoquer un incident diplomatique.

Ismail Omar Guelleh, de grâce épargnez nous votre attitude de donneurs de leçons de la Corne et balayez devant votre porte. Si vous estimez que vous n'avez plus rien à proposer à ce pays que vous avez rendu exsangue, démissionnez car vous avez atteint votre objectif personnel: enrichir votre personne, votre proche famille et vos courtisans. Vous avez des intérêts dans chaque entité économique en mesure de rapporter de l'argent ( quelques exemples les plus connus :Groupe Borreh, Shératon, Laiterie de Djibouti, groupe Al Gamil, Comad etc ...).


LE DÉLIT EST CONSOMMÉ ET LA SANCTION TARDE À VENIR :

24 ans, c'est l'âge adulte où les fausses excuses et les prétextes fallacieux ont du mal à convaincre. A 24 ans, tout être est pleinement responsable de ces actes, de ses engagements et de ses fautes même par omission. L'éternelle erreur de jeunesse n'est plus admise. Après 24 années de gestion calamiteuse, tout homme politique est comptable et responsable de ces actes.

Pendant ces 24 années, le pays et surtout le peuple a supporté les pires violences d'Etat; les humiliations les plus diverses; les privations en tout genre; les violations quotidiennes des droits humains les plus élémentaires; les crimes économiques qui ont hypothéquées l'avenir d'au moins deux générations; le sabotage délibéré d'un système de l'éducation nationale - transformée en un appareil d'exclusion de masse- ; un système de santé quasi inexistant et très en dessous du minimum vital; un environnement - et une ville: Djibouti- transformé en une immense décharge à ciel ouvert; etc...

Normalement une telle énumération de fautes et de crimes aurait été de nature à faire déguerpire les hommes politiques, même les plus indéboulonnables.

Toujours en principe, dans toute bonne République qui se respecte, les citoyens sanctionnent par les urnes les dirigeants qui ont fauté et surtout ceux qui les ont trompé en menant tout un pays vers ce chaos indescriptible.

Bien entendu, je parle d'un pays idéal où les règles démocratiques de la confrontation politique sont respectées; où les hommes politiques sont animés non pas par leurs intérêts particuliers (familiaux et claniques) mais par le bien être de la collectivité et du pays tout entier sans aucune exclusive ;où les voix ne s'achètent pas à coups de quelques paquets de Khat; où le pouvoir de l'argent - plus qu'ailleurs - l'emporte sur tout autre considération; où les urnes ne sont pas bidouillées ; où la "famille judiciaire" (comme elle aime à se qualifier) des magistrats et des avocats sont dignes des robes qu'ils portent; où l'opposition est véritablement une opposition - et non pas une organisation de copains à la recherche de portefeuilles ministériels à l'occasion du prochain remaniement - ; où la communauté internationale joue pleinement son rôle - en particulier la France - et où le peuple est capable de s'indigner et de relever la tête - en oubliant toutes les considérations tribales, claniques et ethniques qui ne reposent sur aucun fondement louable si ce n'est des archaïsmes et des pratiques relevant d'une toute autre époque - pour crier haut et fort sa souffrance, son indignation et sa colère.

C'est ce qui aurait dû arriver aux "politocards" qui nous gouvernent à Djibouti. En effet, il n'est pas trop difficile de faire la preuve de leur incompétence. Ce mal serait moindre s'il ne s'agissait que de leur incompétence. Malheureusement, c'est plus que de l'incompétence. C'est purement est simplement criminel!

Mais on peut et on doit aller plus loin en rapportant aussi la preuve de ce comportement criminel à l'égard de toute une Nation. L'impunité telle qu'elle se pratique à Djibouti et dans toute notre région, risque à coup sûr de perpétuer et d'institutionnaliser le système de la corruption d'Etat, du tribalisme et du clientélisme en tant que mode de gestion de la chose publique.

En résumé et pour finir, nul besoin de sortir de Polytechnique ou de Harvard pour dresser le constat d' échec plus que flagrant de la politique menée par le régime d'Ismail Omar Guelleh.

Toutes les organisations internationales (FMI, Banque mondiale, Union Européenne etc...) ainsi que les pays donateurs ont, chacune de leur côté, constaté cet état de fait et en ont tiré les conclusions qui s'imposent : tarissement de l'aide internationale en tout genre et déficit de crédibilité sur toute la ligne.
Le monde a sanctionné Ismail Omar Guelleh, sa clique et leur politique suicidaire.

La communauté internationale s'est rendue à cette évidence plus que flagrante : Ne rien espérer d'un régime multirécidiviste de par son incompétence et ses crimes.

Qu'attendons-nous pour asséner l'ultime sanction à ce régime. Il en va de l'avenir de notre pays et de celui de nos enfants.

FREEMAN

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11/07/01 Ouverture du site de la LDDH

Comme nous l'avions annoncé, notre association a aidé la LDDH (Ligue djiboutienne des droits humains) à ouvrir son propre site à l'adresse :

http://www.lddh-djibouti.org

Le site a été ouvert ce matin et il est opérationnel. Il contient actuellement l'ensemble de la documentation qui était déjà hébergée sur notre site. Il sera enrichi progressivement et il sera utilisé par l'Association comme support de communication pour diffuser régulièrement des informations.

Nous adressons toutes nos félicitations à Jean-Paul Noël Abdi et nous souhaitons au site de la LDDH, de nombreuses consultations.

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11/07/01 REPONSE A LA LETTRE D'HABIBA, Le 10 juillet 2001
(Expéditeur : AÏnache)

Ma très chère HABIBA,

Comme, je suis malheureusement persuadé que tu n'auras pas une réponse à ta lettre pleine de bonne sens au chef de l'Etat. Je voudrais te dire combien ta lettre exprime la
révolte de beaucoup d'enfants et de parents contraints de subir l'incompréhension, pour ne pas dire, le mépris de nos dirigeants actuels.

Tu ignores peut-être, ma très chère Habiba, pourquoi cette année tu ne pourras pas partir comme les autres années en vacances chez tes proches parents qui t'hébergeaient en
cette période caniculaire. Malheureusement, tu demeureras contrairement aux autres enfants « bien nés » dans ta hutte, sans eau courante, ni électricité.

Et bien, ma très chère Habiba, le chef de l'Etat à qui tu as adressé ta lettre a décidé de fermer la frontière avec le pays de tes vacances habituelles, pour la simple raison
de venger son ami et comme affirme beaucoup de nos compatriotes, son associé en affaires. Bien entendu, il ne se soucie pas des désagréments que sa décision peut causer aux autres commerçants Djiboutiens, ni au reste de la population qui transitait par cette frontière pour des raisons commerciales ou familiales. Encore moins des malheureux enfants comme toi bloqués dans leurs modestes masures.

Je doute fort, ma très chère Habiba, que tu reçoives une réponse. Ce n'est pas dans les habitudes de nos dirigeants de répondre aux courriers des citoyens, parce qu'ils ne
craignent pas comme les autres responsables politiques à travers le monde, l'opinion public. Ce n'est pas pour te consoler, ni d'appuyer là où ça fait mal, mais imagines, si tu étais native d'un pays où l'opinion de la population est prise en considération, où
les dirigeants se soumettent aux suffrages universels, ta lettre aurait fait beaucoup des bruits et tu aurais reçu immédiatement une réponse.

Je ne peux même pas te conseiller d'écrire à ton Député, je suis sûr que tu ne le connais pas, que lui-même ignore la population qu'il est censé représenter. ( ? ) Ton Député,
comme tous ses collègues, sait parfaitement qu'il doit sa fonction au Président et ne craint pas la population de Balbala pour sa réélection.

Si ça pouvait te rassurer, tu n'es pas un cas isolé, tu partages hélas avec beaucoup d'autres enfants défavorisés, comme tu le soulignes très justement dans ta lettre au
Président, ces conditions de vie difficile. Pour soulager tes souffrances, et celles de tes semblables, avant qu'il ne soit trop tard, je te suggère d'écrire à Monsieur Ahmed Dini Ahmed, ancien « premier » des ministres, pour qu'il intervienne en ta faveur et pour tous
tes semblables qui subissent le même triste sort.

Pourquoi écrire à Monsieur Dini me demandes-tu ? Parce que, selon la confidence d'un haut responsable de l'Etat, pour ne pas dire, l'un des plus proche du Président, il semble
que Monsieur Dini a une très forte influence sur notre Président et qu'il n'écoute, en ce moment, que lui.

Tu es sûrement loin, très loin de la chose politique, mais saches ma très chère Habiba que Monsieur Dini a rendu, il n'y a pas si longtemps, d'énormes services à notre
Président. Entre autre, il lui a permis de pouvoir se rendre à Bruxelles à une réunion très importante où sa venue était compromise. Ensuite il est venu lui-même en Europe pour dire tout le bien qu'il pense de notre Président, à certains qui avaient des grandes réserves sur sa sincérité.

Tu vois, à présent à qui s'adresser pour que ta demande trouve un minimum d'échos.

D'une manière très fine, tu suggères à Monsieur Le Président, ( car tu nous fais entendre, que lui-même ignore la situation des enfants pauvres et malheureux comme toi),
de demander à son fils, qui est de ta génération, ce que peut ressentir un enfant condamné à la canicule de BALBALA. C'est très intelligent de ta part, encore faut-il que ce fils « bien né » sache ce que veut dire canicule et où se trouve BALBALA .

Ma très chère Habiba, loin de moi l'idée de te faire envie ni te rendre encore plus malheureuse, mais je dois te dire, car j'ai su par des amis, que les enfants du Président
passent leurs vacances cet été, comme d'habitude, dans un des palaces les plus chers de Paris. Et figures toi, ma très chère Habiba, que ce palace parisien est climatisé.
C'est un comble non ?

Si tu m'autorises, je veux me hasarder à te donner un dernier conseil : Prends ton mal en patience et dites-toi que la roue tourne. Inch' Allah.

Reçois, ma très chère Habiba, toute mon affection.

AÏNACHÉ

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10/07/01 Pour une utilisation rationnelle du potentiel de toutes les filles et tous les fils de la nation djiboutienne

Diagnostic managérial de la politique intérieure djiboutienne et axes possibles de nouvelles stratégies en matière de ressources humaines.

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MOHAMED QAYAAD (*)
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En nous appuyant sur le dernier discours d’Ismaël Omar Guelleh, président de Djibouti, nous allons esquisser un exposé de principes et de stratégies d’actions s’inscrivant dans « cette recherche de construction d’un pays fondé sur le dialogue et la tolérance » dont il faisait son credo. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, nous estimons qu’il est opportun de dégager quelques éléments du diagnostic illustrant le bilan d’un échec de la politique intérieure. En effet, toute politique de développement qui se veut conséquente, efficace et durable doit s’appuyer sur des ressources humaines. Les dirigeants doivent promouvoir non seulement la formation des élites, mais surtout assurer son utilisation rationnelle c’est-à-dire « chaque homme à sa place et une place pour chaque homme », précisons qu’ici la notion d’homme n’a aucun caractère discriminatoire, en d’autres termes, elle inclut aussi bien les hommes que les femmes.

En ce qui concerne le diagnostic de la situation djiboutienne, qu’avons-nous constaté depuis l’indépendance (27 juin 1977) ? Il ne s’agit pas d’évoquer tous les aspects de la gestion du développement à Djibouti, nous nous limiterons à traiter de l’utilisation des ressources humaines auxquelles nous faisons allusion pour démontrer les échecs d’une utilisation rationnelle de ce que notre pays renferme comme richesse incommensurable, l’homme. Comme le soutiennent les économistes « l’homme est à la fois sujet et objet de développement ». Or, à Djibouti, le constat est affolant, navrant et aberrant.

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Cadres mal orientés, pratiques jacobines, "assistance" nuisible

Premièrement, notre pays dispose de cadres formés par la nation à la sueur de notre peuple, mais paradoxalement mal orientés d’où leur incapacité à concevoir une politique cohérente pour un pays en voie de construction.

Deuxièmement, notre administration dominée par des pratiques jacobines, extraverties et de surcroît centralisées concourt à l’étouffement des initiatives de nos cadres. L’attitude tutélaire et paternaliste de la soi-disant « assistance technique » française contribue à la marginalisation et au découragement de nos cadres. En effet, le comportement de cette « assistance » ne dispose nullement à l’instauration de ce dialogue constructif que prône Ismaël Omar Guelleh. En d’autres termes, il faut responsabiliser les cadres djiboutiens (nes) tant au niveau central que local. Notre sentiment est que seuls les cadres nationaux ayant une parfaite connaissance des réalités de notre pays et imprégnés des aspirations de notre peuple sont capables d’assurer une construction nationale durable. Pour y parvenir, il faut commencer par abolir la prééminence de toute assistance technique sur nos cadres et (nous ne le dirons jamais assez) il faut placer chaque cadre selon son mérite et ses compétences. Hélas, l’administration djiboutienne, avec un personnel d’une incompétence crasse, est consciente que son avenir ne dépend pas de la qualité de son travail, les rares esprits compétents sont perçus comme une menace et le lieu de travail se transforme en un champ de bataille pour toutes sortes de « guerres » non déclarées. La décadence en est la conséquence ultime.

Troisièmement, le tissu socio-économique se dégrade continuellement, le symbole de cette regrettable situation reste de nos jours, non seulement, la centrale thermique de Boulaos dont les fréquentes coupures perturbent la quiétude du citoyen et développent la promiscuité dans la capitale, mais surtout la privatisation anarchique de certains domaines stratégiques étatiques, le cas le plus exemplaire étant celui du port de Djibouti passé sous le contrôle d’une compagnie étrangère. Cette solution facile qui, au demeurant, entame la souveraineté nationale, ne constitue pas la baguette magique pour redresser l’économie nationale, car on connaît le marasme auquel ce modèle a conduit certains pays d’Afrique.

Quatrièmement, n’oublions pas que Djibouti est une jeune nation dépourvue de moyens financiers, sans ressources naturelles, tout au moins sans ressources connues à ce jour. Par conséquent, notre pays a besoin de compenser ce déficit par des idées nouvelles qui ne peuvent être portées que par des cadres de haut niveau.

Cinquièmement, la gestion du développement souffre d’une insuffisance de dialogue social d’où la pertinence démagogique de l’appel d’Ismaël Omar Guelleh lors de sa campagne présidentielle « à plus de dialogue dans cette recherche de construction nationale ». Ce point me paraît fondamental dans la mesure où le dialogue est une source de construction des idées qui sont traduites en programmes d’actions ; ceci nécessite également des cadres compétents.

En somme, tous les éléments de ce constat dégagent la place centrale des ressources humaines. Notre pays, sans avoir la prétention de disposer et de remplir ces conditions, renferme tout de même un potentiel non négligeable de ressources humaines dont l’utilisation est à la limite du gaspillage (des cadres diplômés au chômage, voir exilés, des affectations qui ne correspondent pas au profil des titulaires des postes, une inadéquation entre profil et emploi). Ce sont là quelques éléments d’un diagnostic peu reluisant qui imposent l’adoption de nouvelles stratégies dans la perspective d’une construction nationale.

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En quoi consisteraient de nouvelles stratégies ?

Notre conviction est que toute approche s’inscrivant dans la perspective d’un développement durable autocentré et harmonieux passe nécessairement par une utilisation rationnelle de toutes les filles et tous les fils de la nation djiboutienne. Ceci implique premièrement la recherche d’une meilleure adéquation profil-emploi, c’est-à-dire qu’à tous les postes de responsabilité, des critères de compétence soient mis en avant pour le choix du titulaire à l’exclusion de toute autre considération ethno-politicienne. Entendons-nous bien, il s’agit de concevoir, planifier et mettre en œuvre des actions déterminantes pour l’avenir de notre peuple. Il est, par conséquent, essentiel que la justice et l’équité soient déterminantes dans la responsabilisation des enfants du pays.

Deuxièmement, la recherche d’une meilleure convergence entre la perception des gouvernants et les aspirations de la population suppose la promotion d’un dialogue social comme stratégie participante, un tel dialogue doit être conduit par des acteurs compétents ayant une bonne connaissance à la fois de nos institutions politico-administratives, de nos réalités et de nos partenaires au développement.

En fin de compte, notre cher pays a besoin de l’apport de tous ses enfants pour que ses élites puissent constituer des acteurs ayant la responsabilité de coordonner, d’impulser et d’animer le développement. – MQ

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(*) L’auteur, Djiboutien, est étudiant dans une grande école internationale d’administration.
Cet article a été publié conjointement sur le forum de discussion du site djibnet.com et dans lesnouvelles.org


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09/07/01 Un racket administratif institutionnalisé à Djibouti ? (Lecteur)

FINANCES PUBLIQUES

Ces taxes illégales

" J’ai demandé, nous raconte Ali, à la Force Nationale de Police de me délivrer un passeport et, au retrait, je me suis entendu réclamer dix mille francs plus deux cents francs. Or le timbre ne porte mention que de dix mille francs ".

" Moi, ajoute Saïd, c’est le casier judiciaire qui m’a coûté un timbre de cinq cent francs plus une pièce de cent francs ".

" Et moi, s’empresse Souleiman de nous confier à son tour, c’est au District de Djibouti que j’ai dû payer une somme injustifiée de cent francs pour une autorisation parentale ".

Trois reproches contre trois services différents de l’Etat sur un même sujet :

la perception d’une taxe indue. Que ce soit à la Force Nationale de Police (FNP) pour les passeports et les laissez-passer, au District de Djibouti pour les autorisations
parentales ou au Tribunal de Djibouti pour les casiers judiciaires, l’on exige des administrés le paiement d’une somme d’argent qui ne s’inscrit nulle part, en tout cas pas dans les registres du Trésor public.

Cet argent, dont le montant est loin d’être négligeable, compte tenu du nombre d’usagers de l’administration demandeurs des documents sur lesquels il porte, ne donne évidemment pas lieu à la délivrance d’une quittance.

Il s’agit en réalité de taxes illégales instituées par les services concernés et dont l’existence remonte déjà à quelques années. Qui les a autorisées ? Allez savoir… Même si certains observateurs affirment que l’administration des finances ne peut pas ne pas ignorer.

Faut-il rappeler que les règles de la Comptabilité publique sont claires, nettes et précises, et disposent qu’il ne peut y avoir de taxe ou impôt que créés par la loi ? Et qu’en vertu du principe sacro-saint de l’unité de caisse de la Comptabilité publique tous taxes et impôts perçus doivent être versés au Trésor National ?

Qu’ils soient recouvrés par les recettes auxiliaires, comme au District par exemple, ou par la recette principale. Seule la redevance, qui est pratiquée par les établissements
publics à caractère industriel et commercial (EPIC) tels que l’Electricité de Djibouti ou l’Office National des Eaux de Djibouti (ONED), échappe à cette règle. Car elle correspond au prix d’un service rendu et résulte de la politique tarifaire de l’organisme autonome qui la pratique. Politique rendue possible précisément par l’autonomie de gestion que sa personnalité morale distincte de celle de l’Etat lui confère.

Ces taxes indûment perçues au près d’administrés placés devant le fait accompli d’une situation de pouvoir sont donc parfaitement illégales.

Le " Tu payes ou pas de document ", est un abus de pouvoir caractérisé que la loi punit.

A quand donc leur fin ?

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08/07/01 Guelleh, pourquoi nous prives-tu
de notre seul soulagement, alors que tes enfants ont une vie heureuse et confortable ?

Lettre ouverte

A Monsieur Ismael Omar Guelleh,
Chef de l’Etat

par Habiba

Monsieur le Président,

Je m’appelle Habiba et suis une petite Djiboutienne de onze ans. J’habite à Balbala 4ème arrondissement où nous vivotons à dix dans une masure de tôles rouillées et deplanches de récupération. Mon père travaille pour le compte de l’Etat et gagne une solde de misère de moins de trente mille francs (30 000 FD), qui n’échappe point aux retards de salaires, tandis que ma mère, femme au foyer, n’exerce aucune activité génératrice de revenus.

Aussi n’avons-nous, évidemment, ni électricité ni eau courante. Notre hutte, car c’en est une, devient une véritable fournaise dès que la température remonte et que l’été ’annonce.

Ce qui fait que, chaque année, à la fermeture de l’école, nous sautons dans une de ces jeeps tout terrain en partance pour l’Etat autoproclamé du Somaliland.

Des parents à nous sont installés à Borama et à Gabiley qui nous hébergent et nous soutiennent chaque été. Du coup notre pauvre père n’a guère que le transport par voie de route à honorer.

Inutile de vous dire que ce voyage annuel est tant attendu par nous tous tant il nous soulage. Notre père peut économiser un peu, en prévision de la coûteuse rentrée des classes, et nous autres épargner à nos frêles corps la canicule estivale qui s’abat sur notre capitale.

Or, cette année, nous ne pouvons voyager. Nous voilà bloqués dans notre masure de Balbala, livrés aux assauts de la canicule et de l’humidité.

Nos corps mal nourris, habitués à se restaurer pour trois mois au lait frais que nous offrent nos parents du Somaliland, se recouvrent de boutons et autres verrues. Nous sommes bien malheureux. Nos parents aussi. Et la perspective de devoir passer tout l’été ici ajoute à nos souffrances.

Vous savez, Monsieur le Chef de l’Etat, nous autres enfants défavorisés, nous avons les mêmes envies que vos enfants. Nous aussi nous voulons vivre heureux. Pourquoi
alors ne pensez-vous pas à nous et à notre triste sort ? Pourquoi, au lieu de nous aider, nous condamnez-vous à subir cette insupportable chaleur estivale que vous-même et les vôtres fuyez en vous prélassant dans la fraîcheur de l’air climatisé de vos douillets résidences, bureaux et voitures ?

Monsieur le Chef de l’Etat, nous autres pauvres n’avons ni argent à volonté, ni vaste et confortable espace de vie, ni climatiseurs en abondance, ni avion présidentiel. Ce voyage estival est pour nous vital.

Aussi vous demandons-nous instamment de rouvrir les frontières avec l’Etat auto-proclamé du Somaliland pour nous permettre de partir en vacances. Nous vous le conjurons. Si vous ne me croyez pas, vous pouvez demander à votre fils Aïnanché,
qui doit avoir à peu près mon âge, pour savoir ce que peut ressentir un enfant
condamné à la canicule de Balbala.

Nous vous attendons.

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07/07/01 Un rapport éreinte les dysfonctionnements des actions civilo-militaires

PARIS, 30 juin (AFP) - Un rapport parlementaire publié cette semaine éreinte les dysfonctionnements des actions civilo-militaires de la France lors des crises internationales, liés selon un député socialiste à une "absence de stratégie globale de l'influence" française dans le monde.

Les actions civilo-militaires désignent toutes les opérations de stabilisation de l'environnement politique, économique, et social d'un pays en crise.

Le rapport du député socialiste Robert Gaïa dénonce la "tradition coloniale" de l'approche française, "l'absence d'instruments opérationnels" et "les lourdeurs administratives du ministère des Affaires étrangères".

Il déplore aussi la "nette insuffisance" de la coordination interministérielle et "l'absence de lisibilité de l'action de la France".

Ce document a été rédigé à l'issue d'une enquête portant notamment sur les opérations conduites au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine et à Djibouti.

"L'absence de réactivité de notre diplomatie" est particulièrement dénoncée par M. Gaïa. "C'est un paradoxe, souligne le député socialiste, que la composante de la gestion civile des crises qui fonctionne le mieux" est assurée par les militaires.

Cette lacune s'apparente parfois "à une démission du pouvoir politique", comme en Bosnie. "Le général français qui commande la brigade multinationale sud-est à Mostar est le seul sur le théâtre à ne pas bénéficier de l'appui d'un conseiller politique civil; à lui de mener la politique qu'il jugera bonne à l'égard des minorités ethniques et du retour des réfugiés (+agissez pour le mieux et surtout ne faites pas de bêtises+)", est-il souligné dsans le rapport.

Ce conseiller politique, "habituellement un civil" du Quai d'Orsay, est prévu mais il "n'a pas été nommé".

Parmi d'autres anomalies, M. Gaïa dénonce le fait que dans l'administration, "loin d'être valorisant, servir son pays à l'étranger peut être pénalisant" dans le déroulement de carrière - tandis qu'à Paris, les postes à l'étranger sont perçus comme "le moyen de se débarrasser de fonctionnaires dont aucun chef de service ne veut plus".

Il note également "le piètre affichage de l'action que la France mène à l'étranger": la contribution financière est "minorée" par rapport à la réalité, car "nous ne savons pas calculer le véritable coût de revient de nos actions extérieures". Circonstance aggravante, "les réalisations françaises sur le terrain, qu'il s'agisse des Balkans mais aussi de l'Afrique, sont marquées par le sceau de la discrétion" et le drapeau tricolore ne s'affiche presque nulle part.

Enfin le secteur privé n'est pas épargné par les critiques, car le patronat est jugé "timoré et peu structuré".

Quant aux organisations non gouvernementales (ONG), handicapées par des ressources financières bien plus faibles que leurs homologues anglo-saxonnes, elles "se livrent parfois une concurrence qui n'a pas lieu d'être".

"Le capital humain que notre pays affecte à la gestion civile des crises est admirable, plein de ressources, de volonté et d'esprit d'initiative qui font sa richesse", conclut M. Gaïa. "Mais lorsque ces personnels constatent qu'en l'absence d'outils opérationnels et de coordination dans l'action, les efforts qu'ils ont déployés deviennent inutiles, c'est une énorme frustration qui est créée".

Il avance une dizaine de propositions pour faire évoluer cette situation, notamment la mise en place d'une "agence opérationnelle dotée de moyens financiers", inspirée du DFID (Department for international development) britannique et "dotée d'un budget minimal d'environ 200 millions de F (30,49 M EUR) par an".

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LA LETTRE DE L'OCEAN INDIEN - 07/07/2001
L’ambassadeur veut sa résidence
L’ambassadeur de France à Djibouti, Patrick Roussel, tient beaucoup à ce que l’agrandissement de sa résidence, en projet depuis des années, se réalise avant qu’il ne change d’affectation. (...).

LA LETTRE DE L'OCEAN INDIEN - 07/07/2001
LAURENT MERER
L’ancien préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord vient d’être nommé commandant de la zone maritime océan Indien-Djibouti. (...).

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07/07/01 TCHAD : le CMAP précise les responsabilités de l'opposition et de la France dans le rapt électoral commis sans contestation véritable par Idriss DEBY

CMAP

LE COMMISSAIRE AUX RELATIONS EXTÉRIEURES
N/Réf: CRE/CMAP/ 58 PARIS, LE 30 JUIN 2001

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La Coordination des Mouvements Armés et Partis Politiques de l'Opposition (CMAP) se félicite de la maturité affirmée du peuple tchadien lors de l'élection présidentielle du 20 Mai 2001.

Ce dernier a massivement exprimé son rejet du régime génocidaire du Général-Président Idriss DÉBY, en accordant son suffrage aux six candidats de l'opposition et plus particulièrement au Député Ngarlégy YORONGAR arrivé en tête de liste de l'opposition.

La CMAP a apprécié et a soutenu la démarche de l'union des six candidats de l'opposition à laquelle le peuple a placé tant d'espoirs. Cependant, hélas, le constat fut amer: l'opposition pourtant victorieuse n'a pas répondu aux légitimes aspirations de changement exprimées par le peuple : Sa démission face à ses responsabilités, sa capitulation honteuse, l'absence de programme politique unitaire et cohérente et enfin ses valses d'hésitations ont permis au Général Idriss DÉBY de s'autoproclamer Président du Tchad, grâce au deuxième hold-up électoral après celui de 1996.

L'opposition, candidate à l'élection, assumerait au même titre que la France géniteur et principal soutien de DÉBY, la responsabilité historique de cette chronique de la tragédie annoncée du peuple tchadien.

La CMAP estime pour sa part que la liberté ne s'octroie jamais, elle s'arrache au prix d'énormes sacrifices. Nos pensées vont ici à notre jeune frère Brahim SELGUET, lâchement assassiné par la soldatesque de DÉBY lors du rassemblement pacifique de protestation contre le hold-up.

Les informations concordantes et persistantes feraient état d'éventuelles tractations entre DÉBY et certains leaders de l'opposition pour la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Si ces négociations se confirment, le peuple tchadien prendrait alors acte de cette trahison de l'opposition et agirait en conséquence.

La CMAP serait en droit de s'interroger à l'instar de notre peuple, la thèse généralement accréditée et selon laquelle l'opposition aurait conclu un marché juteux d'abdication du pouvoir en faveur de DÉBY. Qu'a t- elle eu en contrepartie ? L'histoire nous le dira et la réaction du peuple sera adéquate face à cette forfaiture.

Cette dernière n'expliquerait-elle pas la désertion de cette opposition du champ de la confrontation violente et légitime réclamée par le peuple ? Et pourtant, la population n'attendait que le mot d'ordre pour passer à l'offensive de la prise de son pouvoir confisqué par DÉBY. Elle veut ainsi en découdre définitivement avec le Général-Criminel Déby, cet expert en fraudes électorales et de la délinquence narco-trafiquant internationale et faux monnayeur.

Pour le peuple, cette " contrepartie " de cette trahison est la mort assurée.

La CMAP réitère sa volonté d'instaurer la démocratie et la paix au Tchad. Pour cela , aucune piste et aucun moyen ne seront exclus de sa stratégie.
La CMAP réitère son appel à l'unité de toute l'opposition civile et militaire afin de lancer une offensive générale de libération de notre pays du joug de la dictature de Déby et de son clan. En effet,
chaque jour qui passe, voit s'alourdir le nombre de morts et l'anéantissement de notre pays causés par ce régime.

La CMAP réitère ses exigences à la France, aux USA et aux institutions internationales (OUA,ONU, BM, FMI , UE…):
- de ne pas reconnaître le Président-usurpateur DÉBY,
- de placer son régime sous embargo économique, politique, militaire et financier,
- de geler le financement du projet pétrolier jusqu'à l'avènement d'un régime démocratiquement élu par le peuple,
- d'inscrire le Tchad en procédure d'urgence lors de la prochaine assemblée de la commission des Nations-Unies pour les Droits de l'Homme,
- de traduire en justice le Général DÉBY pour crime contre l'humanité en même temps que son ancien patron le Président Hissène HABRÉ.

Pour la CMAP
Le Commissaire aux Relations Extérieures.
Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum

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Note de l'ARDHD :
Pourrait-on faire la même analyse à Djibouti, en ce qui concerne les responsabilités de la France et de l'opposition ?

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L'HOMME
OU LA FEMME
DE LA
SEMAINE.

Dans cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle ou celui qui s'est distingué(e)
- soit par son zèle pour soutenir la dictature,
- soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres de soins, etc. .

Auront-ils à répondre un jour de leurs actes
et de leurs crimes
devant un tribunal pénal international ?


Rappel des personnages
déjà "élus" :

LA LIBERTÉ N° 17 -
Mme LEILA,
juge d'instruction

LA LIBERTÉ N° 19 -
Omar FARAH,
gendarmerie d'Ali Sabieh

LA LIBERTÉ N° 29 -
Le général Yacin YABEH,

LA LIBERTÉ N° 32 -
Le directeur de la Prison de Gabode,

LA LIBERTÉ N° 33 -
Ali Mohamed ABDOU,
procureur général

LA LIBERTÉ N° 35 -
Mme Hawa Ahmed YOUSSOUF
Ministre déléguée conjointement avec
M. Le Représentant de l'UNICEF
à Djibouti.

LA LIBERTÉ N° 36 -
M Ibrahim Idriss DJIBRIL,
Ministre de la Justice, conjointement avec M Mohamed Ali ABDOU, procureur général de Djibouti (2ème nomination)

BULLETIN N° 4 -
Lieutenant GUELLEH de la FNP

BULLETIN N° 7 -
Le responsable des forces de police
qui a donné l'ordre le 24 juin de tirer à balles réelles sur Daher Guedi FOUREH.

BULLETIN N° 16 -
M Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances.

LA LIBERTÉ bulletin N° 23 -
M. Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances (2ème nomination)

LA LIBERTÉ bulletin N° 28 -
Monsieur Abdallah Abdillahi Miguil,
Ministre de l'Intérieur

LA LIBERTÉ bulletin N° 29 -
Monsieur MOGUEH,
Ministre délégué aux affaires musulmanes

LA LIBERTÉ - bulletin N° 32 -
Madame Nima Ali Warsama,
Juge d'instruction

LA LIBERTÉ - bulletin N° 36
Monsieur Ali Mohamed Daoud -
Ministre de l'Agriculture et du développement rural.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 37
Le Lieutenant-colonel Abdourahman Ali Kahin,
Chef du groupement de police du district de Djibouti.


LA LIBERTÉ - bulletin N° 40
Le procureur IBRAHIM,

LA LIBERTÉ - bulletin N° 42
M. Idriss Arnaoud Ali, Directeur de Publication du Journal le Progrès, Président de la Commission Permanente de l'Assemblée Nationale et Secrétaire Général Adjoint du Parti RPP.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 43
le Président Saïd Mahamoud Abkar, Cour criminelle de Djibouti.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 48
Hassan dit "Modaubé"

Directeur adjoint de la Police politique.

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Les principaux responsables
d'actes de torture
à Djibouti.

En attendant que la justice pénale puisse instruire les plaintes des victimes de mauvais traitements, de spoliation, de viols, de torture et d'emprisonnement arbitraire (...), nous rappelons à l'opinion publique internationale les noms des tortionnaires qui ont été le plus souvent cités par les victimes.

- Colonel
Mahdi Cheikh Moussa,
- Colonel
Omar Bouh Goudade

- Lieutenant-colonel
Hoche Robleh


- Commandant
Zakaria Hassan

- Lieutenant Ladieh
- Lieutenant Mohamed Adoyta
- L'aspirant Haroun
- Le sous-officier Naguib
- L'adjudant Tane
- Kalifa
- Wagdi

Certains se seraient déjà réfugiés à l'étranger (USA et Canada) sous de fausses identités, mais ils sont placés sous surveillance, par les polices locales.

Nos informations sur la torture à Djibouti et les récits des victimes

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L'Ordre des
Brosses à Reluire
réunit les meilleurs chantres du régime dictatorial

Bulletin n° 44
Mahdi Ahmed Abdilahi au grade de Cireur de Pompes - Premier échelon

Bulletin n° 45
Monsieur Ali Abdi, Ministre des Affaires Etrangères au grade d'hyène fonceuse - Premier échelon

Monsieur Johar, Ministre du commerce au grade d'hyène repue - Premier échelon