LE RENOUVEAU 370
du Jeudi 2 août 2000
Organe d'information du PRD

Diffusion par l'ARDHD
Directeur de publication : Daher Ahmed Farah
Rédaction - Administration :
Edité par la Commission Communication du Parti
Avenue NASSER tel :35 14 74 B.P : 3570
Tirage : 1500 exemplaires

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LE RENOUVEAU

 

N° 370 du Jeudi 3 août 2000


POLITIQUE


LA POLITIQUE C'EST L'ART DE
SERVIR LE BIEN COMMUN, NON DE S'EN SERVIR


La politique, voilà un terme fort familier à la quasi-totalité des habitants de notre planète. Un mot si courant que tout le monde donne l'impression de le connaître en le maniant dans son discours. Un mot dont beaucoup se réclament du concept signifié et dont ils tirent le titre ronflant de " politicien ".
Surtout sous nos cieux où le terme est si omniprésent dans les joutes verbales et autres écrits de circonstance de nomades en citadinisation que nous sommes. Notre petit pays a en effet cette curieuse particularité que l'on naît si facilement à la politique, par le hasard des circonstances. Hier sous le règne colonial comme aujourd'hui en autocratie post-coloniale ! L'on se dit " politicien " parce que l'on a été coopté par le prince du moment à telle ou telle sinécure. L'on s'autoproclame " homme politique " parce que l'on est choisi par le piètre calcul doseur de l'autocrate, qui répond juste à ses soucis de l'instant. C'est-à-dire choisi par l'obsession de pérennité d'un chef qui a confisqué le pouvoir d'Etat pour son profit personnel.
Il n'est pas sûr que cette espèce de politiciens, de loin la plus nombreuse en terre djiboutienne, réponde aux critères qui confèrent la qualité revendiquée. Il n'est pas certain qu'ils répondent, par leur avènement comme par leur action, à la définition universellement partagée de la politique : laquelle, dit-on, est l'art de gérer la cité, c'est-à-dire la collectivité. Cette idée renvoie immédiatement, on le voit, à une autre notion qui y est intimement liée : l'intérêt général ou le bien commun. En effet, gérer la collectivité, ce n'est point soumettre tel groupe au profit de tel autre, encore moins contrôler l'ensemble pour son intérêt personnel, ni semer la discorde au sein de la société. C'est faire en sorte que la collectivité fonctionne harmonieusement et permette l'épanouissement de tous ses membres dans la paix et la concorde. En d'autres termes, c'est faire en sorte que l'intérêt général (le bien commun) prime l'intérêt particulier dont il fixe les limites au nom de la survie, du bien-être et du bonheur collectifs. Ce qui importe c'est non point que tel groupe ou individu respire une aisance et un pouvoir indus mais que tous les membres de la société se sentent bien membres de la collectivité, en droits comme en devoirs, et en adhèrent au devenir. Les différences de situation (grâce à l'égalité initiale des chances) ne s'expliquant que par le mérite et la valeur intrinsèque de chacun et de chacune.
L'intérêt général (ou le bien commun) fonde donc la politique qui est un art fort difficile à exercer. Difficile parce que, précisément, il a pour rôle d'organiser et de faire fonctionner cet intérêt général (par les lois et règlements, les infrastructures et autres équipements, la justice sociale et la concorde nationale, le respect des droits de l'Homme…le tout sous-tendu par un projet de société démocratique et fédérateur), ce bien commun donc, au mieux des aspirations du peuple.
Voilà pourquoi la politique requiert d'entrée de jeu une clairvoyance, un niveau de connaissances ainsi que des convictions et des qualités humaines reconnues. Voilà pourquoi la politique exige un engagement résolu qui mette à l'épreuve des réalités celle ou celui qui aspire à des responsabilités publiques. Voilà comment elle diffère de la détestable et dangereuse prédation du bien commun ou de la vulgaire ambition alimentaire. La première (politique) sert le bien commun, les deux autres s'en servent. Leur essence est fondamentalement antinomique.
Alors, est politicien qui veut ?
Pour clore ce bref rappel, nous vous invitons à lire en fin de journal la mise au point du président du FRUD, Ahmed Dini Ahmed, en réponse à une certaine conception de la politique, conception que nous ne partageons naturellement point.


ENVIRONNEMENT & SOCIETE

MENACES SUR DORALEH

La petite région côtière de Doraleh, réputée pour la beauté de ses plages (Doraleh, Khor Ambado) et la fraîcheur de son lait de chamelle, cette petite localité se trouve menacée. Sérieusement menacée.
Les menaces auxquelles Doraleh est confrontée sont de plusieurs ordres. La première ce sont les assauts répétés des engins de Travaux Publics de terrassement qui viennent démolir les petites collines caractéristiques de la zone. Pelles mécaniques et camions-bennes sont en effet en action dans le secteur. Les pelleteuses creusent impitoyablement les flancs des coteaux enserrant la route reliant la capitale à la localité, route qui vient se perdre dans les sables fins de la plage de Doraleh. Elles prélèvent des quantités astronomiques de terre qu'elles déversent sur les bennes d'énormes camions, immatriculés B comme elles, chargés de les transporter à destination. Les pelleteuses se montrent si frénétiques qu'elles laissent de gigantesques trous s'étendant sur des centaines de mètres le long de la route. Ils en viennent même, souvent, à toucher les couches portantes de la route, créant un spectacle désolant où les poteaux téléphoniques, dépouillés de la terre protectrice, tiennent à peine débout et où la chaussée est désormais livrée à l'action destructrice des eaux pluviales.
Pour les poteaux téléphoniques, il suffit d'un accès de vent quelque peu fort pour que les lignes de communication s'effondrent. Quant à la route, déjà défoncée en maints endroits par manque d'entretien, elle est en proie au ravinement. En effet, les eaux pluviales dont les prochaines pluies rempliront les énormes trous béants, ne tarderont point à raviner les couches de terre soutenant la chaussée qui, ainsi fragilisée, partira en lambeaux. Les effets de la circulation se conjuguant avec l'action des eaux pluviales, la route finira même par disparaître purement et simplement, laissant à sa place des trous infranchissables par les véhicules. Inutile de dire que Doraleh, privée de sa seule route, se retrouvera coupée de la capitale comme du reste du pays. Inutile de dire que les Doraléens, qui dépendent pour leur survie de la capitale et des baigneurs de ses plages, seront sinistrés. De même que les nombreux baigneurs djiboutiens qui fuient la canicule de la capitale et la pollution de ses plages, en seront sérieusement affectés.
Renseignement pris, il semble que ces tonnes de terre dangereusement arrachées au fragile équilibre écologique de Doraleh soient destinées à la somptueuse route privée de Monsieur Ismaël Omar Guelleh : elle relie la tribune officielle qu'il s'est fait installer en bordure de la route de l'Aéroport à sa cossue résidence privée de Haramouss ! Est-ce à dire que le confort tout personnel de Monsieur Guelleh prime la survie, déjà problématique, des misérables Doraléens ?
Nous vous rappelons ce que nous écrivions récemment sur le sujet :
La localité de Doraleh, connue pour ses dromadaires et son lait de chamelle, se plaint amèrement. Elle se plaint de ces camions bennes des Travaux Publics et autres qui viennent piller la terre locale et mettent en danger le fragile équilibre écologique de Doraleh. Ces camionnées de terre, prélevées à coups de pelle mécanique, creusent des trous énormes dans la zone et anéantissent des flancs entiers de collines.
Renseignement pris, ces remblais seraient destinés à la construction d'une route reliant la Route de l'Aéroport au quartier cossu de Haramouss où se trouve la résidence somptueuse de Monsieur Ismaël Omar Guelleh. Route dont l'utilité semble limitée au seul usage des habitants nantis du quartier Haramouss.
Alors, s'agit-il de sacrifier Doraleh au confort de quelques grassouillets dignitaires ?
Par ailleurs, Doraleh se plaint de la faible réglementation des cimetières islamiques sous nos cieux. Cette situation provoque en effet à Doraleh des inhumations désordonnées qui sèment des tombeaux partout et réduisent d'autant l'espace vital dont vivent les Doraléens.
Alors, à quand la fin des inhumations anarchiques ?
En tout cas, comme un malheur arrive rarement seul, la région de Doraleh connaît une autre menace non moins grave. Il s'agit des inhumations anarchiques des morts qui, malgré l'aménagement d'un cimetière islamique au PK12, continuent dans le secteur. Le taux de mortalité étant ce qu'il est sous nos cieux, c'est-à-dire des plus élevés au monde du fait de notre artificiel sous-développement, l'espace vital doraléen est ici aussi menacé, englouti au fil des tombeaux. " A l'allure où vont ces inhumations sauvages, prédit un habitant qui sait de quoi il parle, il n'y aura plus bientôt d'espace pour notre bétail ni pour nos campements ". Autant dire que Doraleh ne sera plus qu'un tentaculaire cimetière, si rien n'est fait d'urgence.
Il est évident que cette situation est directement liée à l'inertie des pouvoirs publics. Le district de Djibouti et le ministère de l'Intérieur dont relève administrativement Doraleh ne prennent pas les mesures de police nécessaires pour préserver la région. Incroyable. D'autant plus incroyable qu'un imposant détachement de police est niché au cœur de Doraleh. Pourquoi ne pas le mettre à contribution pour veiller sur les lieux en les protégeant à la fois contre les engins destructeurs des Travaux Publics et les inhumations anarchiques ? Pourquoi ne pas sensibiliser la population sur les ondes de la Radio et les antennes de la Télévision sur l'interdiction des inhumations à Doraleh ? Pourquoi laisser faire ? Pourquoi… ?
Voilà quel sort est réservé à la paisible et coquette petite région doraléenne. En fait de développement compatible avec son fragile environnement, où résiste encore notre savoir-survivre pastoral, Doraleh se voit jetée en pâture aux assauts des engins bêtement fossoyeurs et autres coups de pioches des inhumeurs irréfléchis !
Face à une telle situation, la parole appartient désormais aux Doraléens. Ou plutôt à leur instinct de survie. Réagir ou disparaître, tel est le choix désormais laissé à Doraleh !


ENVIRONNEMENT - SANTE :

CE QUE NOUS ECRIVIONS : CES EAUX DE LA MORT

Elles sont là immobiles, stagnantes, nauséabondes et de couleur indescriptible à force de dégradation. Elles serpentent à travers les artères de la capitale ou, plutôt, des quartiers populaires et populeux. Il y en a tout au long de l'Avenue Nasser, de l'Avenue Guelleh Betel, de la route longeant le cimetière pour relier Guelleh Betel à la Route d'Arta. Elles traversent le boulevard de Gaulle et la route de la Siesta pour approcher la mer sans y jeter. En de nombreux endroits, elles sont bien visibles parce qu'à ciel ouvert et sont encore plus chargées qu'ailleurs. Chargées de toutes sortes de matières et de liquides.
Elles, vous les avez certainement devinées tant elles meublent vos mauvais rêves, ce sont les eaux dites pluviales. Elles infectent l'environnement urbain et populaire depuis déjà quelques années. Exactement depuis qu'une certaine société du nom de SADE a couché des canalisations (dont la qualité est d'ailleurs controversée) un peu partout dans la basse ville dans le cadre de ce que l'on appelle le Projet de Développement Urbain de Djibouti (PDUD). Moyennant des centaines de millions de nos francs, bien sûr.
" Il s'agit, nous expliquait-on l'époque, de mettre en place le réseau d'évacuation des eaux pluviales qui fait cruellement défaut à la capitale ", non sans une forte dose de fierté dans la parole comme dans le geste. Et sincèrement, nous en éprouvions un immense soulagement à l'idée de ne plus avoir à patauger dans la boue et l'eau trouble à chaque saison des pluies. " Enfin, nous réjouissions-nous, nous ne subirons plus le spectacle insoutenable de cloaque immense auquel nous a habitués la capitale aux lendemains des précipitations ".
C'était crier victoire trop tôt. C'était oublier l'incurie de nos gouvernants. C'était prendre nos rêves pour la réalité.
En effet, les travaux se sont un jour arrêtés. Comme cela, brutalement. L'entreprise a attendu quelques temps, puis plié bagages. Pourquoi ? Nous apprenons que c'est pour une sordide histoire de contrepartie budgétaire (20% du projet) que le gouvernement n'a pu ou voulu honorer pour que le projet aille à son terme. Les bailleurs de fonds ont alors suspendu leurs décaissements (versements de fonds) par mesure de rétorsion à l'Etat de Djibouti qui n'a pas honoré ses engagements (la fameuse contrepartie) dans ce projet.
La joie populaire aura été de courte durée, car ce qui devait soulager les habitants des quartiers populaires et populeux, ce qui devait les sauver des inondations boueuses et nauséeuses, a vite tourné au cauchemar, puis à l'enfer.
Au cauchemar d'abord, du fait de ces conduites qui captent les eaux pluviales et les conservent indéfiniment en leur sein. Recevant en sus partout où elles n'ont pas été refermées, eaux usées et autres rebuts urbains. De sorte qu'elles finissent par former un véritable réservoir d'agents pathogènes en tous genres qui ne se privent pas du plaisir de partir à l'assaut de la Cité-Etat.
Mais, comme un malheur n'arrive pas seul, par une perversion rppienne (du RPP, parti au pouvoir) des choses, la période des pluies, où le réseau en question devait initialement jouer son rôle évacuateur et ainsi soulager la ville de ces eaux du ciel tombées, est devenue synonyme de massacre et d'enfer. Surtout pour les enfants que la mort happe. En se mouvant dans les flaques d'eau, les petits tombent dans les conduites à ciel ouvert où ils ne se noient à mort. Chaque saison des pluies emporte ainsi, à jamais, plusieurs êtres innocents. Tragique...
Voilà comment les eaux du salut sont devenues les eaux de la mort. Par la magie morbide de la mal-gouvernance. Sans que, dans l'état actuel des choses, l'espoir d'y échapper ne se profile à l'horizon...


A suivre


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